Le serpent
Il glisse doucement, enlacé à la branche.
Il s'y fond, s'y confond, se tord, se multiplie.
Un à un, ses anneaux coulent en avalanche,
Il s'étire, il ondule, il se noue, il se lie,
Il se vrille, il s'enroule, il est corde et liane
Il se colle, il se soude, il est glue et sangsue,
Crissant frisson d'archet d'un violon tzigane!
Il ruisselle, il ondoie, il est flux et reflux.
Il effleure le tronc, le frôle, le caresse,
Le mêle dans ses boucles, le contourne et l'enserre.
Il s'y love, le presse, il est femme et maîtresse!
De spirale en volute, il est lierre et lanière.
De soyeux froissements, en lestes contorsions,
Il coulisse, se déplie en souples constrictions.
De lacets en torsades, lentement, il descend.
Déroulant l'écheveau, il en tresse le fil,
Le tisse et l'entortille, silencieusement.
Tourbillon sinueux, il louvoie, se faufile,
Sous les feuilles qui bruissent, s'enfonce et disparaît,
Emportant dans ses plis, ses fascinants secrets.
Commenter cet article