M'as-tu-vu 1/3
SAF
Ce qui t'importe, c'est d'être vu !
Y'a pas besoin de longue-vue.
Sur cette plage, à moitié nu,
Dans ton string en peau de zébu,
On ne voit que toi, m'as-tu-vu,
Comme sur ton nez, la verrue !
À paraître, tu t'évertues.
Empli de toi, tu es imbu,
Tu parles sur un ton pointu
En pointant ton doigt vers les nues !
Moustachu, courtaud, fier, dodu,
Il faut toujours que tu sois vu !
N'te cache pas, on t'a reconnu !
Même, au milieu de la grand'rue,
Dans la foule, en pleine cohue,
C'est ta voix qui est suraiguë.
C'est toi, l'plus fort qui éternues !
Tu n'as aucune retenue.
Même à la mer, tu tonitrues
Pour donner un simple point d'vue.
Chacun croit que tu es perdu,
Qu'au fond de l'eau, tu es foutu
Et du coup, les sauveteurs affluent
Pour repêcher le court-vêtu !
Tu as la langue, bien trop pendue,
Tu veux toujours être entendu.
Tu te crois speaker à l'O.N.U !
Tu n'es pas pris au dépourvu,
C'est mêm' toujours toi, qui conclus
De propos les plus incongrus !
Chacun est aussitôt déçu,
Tu débites des coquecigrues.
Ce ne sont qu'idées préconçues
Et fariboles saugrenues
Pour quelques esprits biscornus.
Y'a qu'les idiots qui s'éberluent !
Quand tu contes par le menu,
Que t'as fait la chasse au Dahu
Avec la famill' de Landru
Et cent histoires plus farfelues,
Tu fais l'buzz dans l'tohu-bohu !
Au bahut, c'était bien connu,
T'étais responsabl' des chahuts.
Tu te vantais de ton statut
De collectionneur de retenues !
On n'entendait qu'toi, m'as-tu-vu !...
Tout' l'année, tu fais du raffut.
Faut partout qu'on t'ait aperçu
Et tu te pousses pour être en vue.
Des plus grands, tu es la sangsue.
En courbettes, tu es répandu.
Sur l'estrade, il faut qu'tu salues
Le moindre péquenot venu.
Tu sautes, c'n'était pas prévu !
Com' le bois était vermoulu,
Sur les fesses, tu l'as descendue !
Mais au final, toi seul as chu,
Exposant ton croupion charnu !
Ton talent a les fesses à nu.
Un peigne-cul t'a reconnu,
Tu es en renom m'as-tu-vu !
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