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Lettre aux économistes : Excroissance, ex-croissance 2/2

Publié le par modimodi

TQP 4

La croissance est en panne sèche. Par voie de conséquence, on n'a plus que des voies de garage. Le pays va mal et la maladie n'est pas diplomatique. On covide à tours de bras tendus et vaccinés !

Nous sommes dit-on, en phase critique, mais pas encore en phase terminale. Y'a plus de remède miracle ! Ici et là, on s'époumone. Les variants nous harcèlent, la récession économique et la crise sanitaire nous ronge, jusqu'à l'os, nos éconocroques. Le temps se dégrade, tempête en bourse, avalanche de faillites, coup de gel sur l'emploi et les salaires, abyssal déficit public et réchauffement social... Nous sommes les pauvres victimes keynésiennes d'un marché libre et instable.

On nous grignote de partout et on mange nos maigres moyens ! De partout, on nous rogne le peu qui nous reste à gratter ! Aussitôt, ça nous démange davantage, nous avons du prurit. La crise financière nous file de l'urticaire et des boutons.

C'est la guerre, Petitgibus ! Tu vois, on nous assaille ! On nous fait la grosse tête avec de faux chiffres pour justifier un possible redressement. Mais dans le même temps, pauvres cons citoyens, on nous taille des croupières, aujourd'hui en shorts et culottes courtes, demain en va-nu-pieds et sans culotte. Quand est-ce que « Ça ira» ? dit la rue qui s'échauffe. Karl Marx s'en réjouirait sûrement !

Quelques politicards, bouffons bouffis, à la buvette du palais aux bourbons, nous conseillent faute de remède, d'aller nous gratter le bubon ! Chacun gratte déjà à droite, à gauche, pour s'en sortir ! Ça nous irrite et nous écorche mais se gratter davantage, messieurs les députés, impossible et inconcevable !

Ne nous voyez-vous pas déjà bien éraflés et suffisamment dépités ! Fausses promesses que ce slogan trompeur : "La malchance au tirage mais la chance au grattage !" Réservez ce boniment pour la tombola des naïfs, la martingale des bureaucrates, des petits gratte-papiers, pelliculeux et pustuleux.

Gratter son ticket modérateur pour augmenter ses taux de remboursement ! Voilà qui serait une bonne mesure économique, bien économe pour la Sécu, éternellement au fond du trou et dans l'impasse. Mais faux espoir ! Y'a plus rien à gratter que des guitares désaccordées pour des gauchers frotte-manche.

Ravaudage et rabotage sont en même temps, les deux mamelles asséchées de la vache enragée ! Mais il y a pis ! Certains prônent le protectionnisme avec des discours sécuritaires, bien sûr inefficaces pour la sécurité sociale et la sécurité de l'emploi. Car quoi qu'ils aient le front de dire, les vaches, peau sur les os et la queue en fouet pour chasser les mouches qui les ont piquées, resteront maigres comme un jour sans foin. Elles rumineront encore longtemps, après l'herbe verte et grasse, en regardant passer les trains de mesures économiques. Et nous pleurerons avec elles, en regrettant le temps des vaches à lait.

Plus pauvre que moi, que nous, tu meurs ! On nous bombarde, on nous matraque ! Quoi qu'il en coûte, il faut tenir le coup sous les coûts ! Nous sommes tous tuméfiés et boursouflés par les coups de boutoirs des impôts et des augmentations. Nous sommes tous soufflés comme des pions sur les cases vides de l'échiquier du travail ! Du jeu de quilles au jeu d'échecs, renversés, échec et mat !

On nous affirme inlassablement que nous sommes dans l'économie de marché. Oui, surtout celle de marcher droit ! Et marche ou crève ! Au boulot, nous devons nous dépenser sans compter, le patron ne nous épargne pas. Les cadences augmentent. Même pas le temps de souffler ! Faut bien bouffer ! Ah ! Tu l'as dit, bouffon bouffi !

Quelques vieilles bedaines en brioche, pérorent sur le perron, sur la stabilité du croissant pur beurre, un indice pur leurre pour le retour de la croissance. Il ne reste déjà plus que des miettes ! Les pros éminences grises de l'économie, au nez bourgeonnant, ne manquent pas d'air, pour gonfler leurs baudruches, en bombant le torse. Ils nous gonflent ! Nous avons pris un sacré coup, sur les bronches. A nous, la fluxion, à eux la protubérance d'autosatisfaction inflationniste !

Ah ! Bien sûr, l’État prend des mesures pour mieux tailler notre costard ! Il nous rhabille pour l'hiver, mais nous en avons déjà plein le dos. D'autant que plus d'un est à découvert. Mais il paraît que le climat se réchauffe et que la conjoncture devient clémente. Les prévisionnistes muets de stupeur, Double patte et Patachon nous parlent de prévoyance. Mais hélas, leurs prévisions sont toujours fausses, seuls les déficits offerts avec le sourire, sur un plateau, sont exacts et au rendez-vous. L'équilibre monétaire est instable, la balance du commerce penche du mauvais côté.

Faut dire que le pays a un temps tout misé et tout mis à gauche ! De fait, au paradis fiscal, les bons sont forcément à droite et les mauvais à gauche ! Le bateau continue de pencher sur bâbord. Le nouveau capitaine apparemment n'a pas de meilleur cap, ou il tient mal sa barre. Est-il à ce point et en même temps, d'une gauche-droite si gauche, si maladroite et si godiche qu'il aille, à la godille tandis que nous ramons et écopons ?

Les salaires diminuent, pas les années de cotisation ! L'économie sonne le déclin et la retraite pour tous. Mais le système à points n'est pas vraiment au point. Pas de libéralités au pays du libéralisme ! Dans ce libéralisme social, où tout déraille, c'est d'ailleurs, nous, les cas sociaux, les ballots au bout du quai, empotés et balourds. 

Pour tenir le choc, certains sont gonflés à bloc, comme un airbag ! Mon voisin hypertrophie du moi, surtout de sa fin de mois ! Il s'arrondit et fait de l’œdème par privations et de l'aérophagie par jeûne et abstinence ! Il ballonne de promesses inflationnistes. Mais il est pauvre comme Job et bientôt sans job ! Les difficultés grossissent, mais pas ses revenus. Il me dit que moi aussi, je m'aigris !

Ah ! Si le temps, c'est de l'argent, nous n'allons pas tarder à toucher le Pactole. Nous prenons chaque jour de la valeur ! Oui, appelez nous Crésus, nous sommes riches de tant d'espoirs !

 

Commenter cet article

P
On dit que l'espoir fait vivre alors puisque vous êtes riche de tant d'espoirs, nous, pauvres lecteurs, nous pouvons au moins espérer vous lire pendant de longues années.<br /> <br /> Cela dit, traiter avec humour, ce texte reflète bien la triste réalité de la vie de nombreux français aujourd'hui.<br /> Nos politiciens vont-ils un jour descendre de leurs estrades et prendre le problème à bout de bras?<br /> Mais n'oublions pas que si ils se trouvent sur ces estrades, c'est bien grâce à nos votes!<br /> Alors à nous aussi, de prendre nos responsabilités.
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J
Je salue votre bonne conscience citoyenne, Pénélope! Pour le reste, j'ai tant attendu pour enfin écrire que j'espère bien durer.
T
Mais aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années. ( * _ * ) <br /> Vous etes d'ailleurs comme le bon vin, Jean Michel, vous bonifiez avec l'experience.
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