Pauvres de nous ! 1/3
Pauvre de moi, pauvres de nous,
La dèche t'a mis à genoux !
Toi, la princesse au potiron
Ta maman, s'appell' Cendrillon !
Toi, t'es là, tu tends ta casquette,
Et t'as des trous à tes chaussettes,
Ta petit' sœur s'appell' Cosette !
T'es dans la précarité.
Il pleut des recommandés,
Jusqu'aux os, tu es trempé,
Jusqu'au cou, t'es enfoncé,
T'as pas appris à nager !
T'es dans les difficultés,
Victim' d'inégalités !
Dans la presse, on t'a choyé,
En une d' l'actualité,
On t'a tiré le portrait,
Pour dir' qu't'es ratiboisé,
Que ta vie est cabossée,
Que t'es fauché com' les blés !
Qu' l’État est ton Ténardier !
Droite ou gauche, c'est la curée,
Sur toi, ils vont se jeter,
Le bonheur, on te l'promet,
L' Père Noël va te sauver !
On veut ta voix, va voter !
Demain tout sera oublié,
Et déjà toi, en premier !
Quand les prix sont sacrifiés,
Toi, tu es le supplicié !
Par les promos, t'es tenté
Mais tu ne peux rien t'acheter,
C'est carême, tu rest' à jeun,
Oui ! T'as peur des lendemains,
Longuets comme un jour sans pain !
C'est la disette à toute heure,
Rien dans l'réfrigérateur !
Mais c'est bon pour la minceur !
Tu oublies ton déshonneur,
Tu cours au resto du cœur.
Avec tes frères en malheur,
T'y fais la queue, pour du beurre !
Tu as perdu ton emploi.
Personn' n'achèt' plus françois,
Mêm' l'usine de vers à soie
Est rachetée par les Chinois.
T'es inscrit à Pôle Emploi
Et déjà, le quinz' du mois,
T'as plus qu'un' boit' de p'tits pois !
Y'a bien quelques drôles d'oiseaux,
Qui s'déguis' en populo
Pour parler à la radio !
La haine pour tout numéro,
Ils te prenn' pour un escroc,
Ils dis' que tu gagnes trop
Grâce aux minimas sociaux !
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