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Lettres au cœur de-l'arc-en ciel 2/5

Publié le par modimodi

 BAL CDC

Nuit de rubis - Rouge grenat.

Fièvre nocturne, songes hallucinés, mes rêves ont des tonalités lumineuses et colorées. Mes songes sont les prismes des spectres de la nuit !

Ce matin, les images imprimées livrent des éclats bigarrés, des reflets diaprés, des nuances irisées du kaléidoscope de mes souvenirs polychromes. Ma mémoire éblouie est une palette retrouvée, des peintures figuratives ou abstraites de ma mémoire rupestre. Mes songes sont des grenats au collier de la nuit.

J'ai brûlé au feu des fantasmagories ! Rouge est mon récit nocturne, enluminé en ses lambeaux d'ocre foncé ou pâle. Mes visions ont des images écarlates, aux contours estompés. Je les cueille dans la corbeille, comme des fleurs et des fruits, fraîcheur de fraises et coquelicots, de framboises et de pavots. Mes idées retrouvées sont des anémones violettes, des coraux orangés. J'ai pris la mer, j'ai fait mille voyages, croisé mille visages.

Ici, Apollinaire m'a présenté "un marin de Shanghai, un maquereau roux et rose, tiré d'un bordel de Formose." Là, j'ai musé avec Musset. "Dans Venise la rouge, pas un bateau ne bouge !" Des rumeurs montent sans cesse, en ma tête. J'ai des flashs stupéfiants. Je me shoote aux délires de l'alchimie du verbe.

Toi-même, mon élégiaque muse, ma tendre inspiration des poèmes d'amour, tu m'as rendu visite, cette nuit ! Tu as agité mes rêves ! Ma douce querelleuse, je suis encore au fourreau et tu me crois épée, d'estoc et de tranchant, à la lame effilée. Je ne taille que le porphyre antique des lettres du mot amour et j'en sculpte les sons et j'en polis les rimes.

Dans le miroir de ma pensée, j'ai croisé tes regards dont tu tires les fers. Tu m'effleures à fleurets mouchetés. Tes mots arrachés au silence sont des perles rubis pour ma passion ardente. Je suis en duel contre toi mais je n'ai pas d'esquive. Moi seul, je vais mourir... Ce soir ou bien demain, je vais tomber, comme un fruit rouge, pulpe de sang, de tes lèvres ouvertes sur mes mots et mes vers. Cocteau me l'a chanté : "Mon sang est devenu de l'encre." Depuis, j'écris toujours avec ton sang ! Et le verbe en toi, s'est fait chair !

Oh muse ! Je me suis encore endormi sur ma page d'écriture ! Les lettres forment des signes, les O sont des cerises suspendues aux branches de la nuit. Ma plume trempe dans l'orange sanguine des A, des abandons, des idées sacrifiées.

Je donne la force aux mots brisés en toi. J'investis tes fêlures mais je m'écorche à leur tranchant. Je me déchire à leurs accents. Ma prose demeure aride malgré la rosée de mes larmes nocturnes. Tu m'as peut-être abandonné en plein songe.

En moi, tu triomphes d'arrogance et de silence. Posée dans le désert de mon inspiration, tu es le monolithe pourpre et rose des sables. Comme une étoile, je traverse la nuit, les yeux fermés, je glisse sur la neige de l'aube, ne me réveille pas encore !

 

 

 

Commenter cet article

P
Avant-hier, vous tiriez à boulets rouges sur l’économie du pays.<br /> Hier, vous illustriez votre texte d’un cœur rouge.<br /> Aujourd’hui, vous nous déclinez le rouge sous toutes ses formes.<br /> Ce qui est sûr, c’est que vous êtes loin d’être la lanterne rouge des écrivains.<br /> Surtout, n’en soyez pas rouge de confusion, le compliment est sincère.
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J
Commentaire en belle harmonie avec mon texte! A rougir de plaisir... Merci Pénélope!