Coup de foudre 1/3
Mon tendre amour, mon bel éther,
Ma brune aux yeux d'outre-mer,
Notre amour était sans nuages.
Nous nous aimions sous les feuillages,
Enchantés des mille ramages
D'oiseaux frivoles et volages.
En chaque jour et chaque nuit,
La tendresse était embellie,
Chassant l'hiver, le vent, la pluie,
Semant étoil's en confettis,
Gerbes de sable fleuries,
Pour l'arc-en-ciel de notre lit.
Les cieux brûlaient, feux exaltés,
En nos corps nus et embrasés.
Nous pouvions nous abandonner
A nos rêves d'éternité.
Pas de menaces, pas de nuées
Insouciance d'un temps d'été !
Mais soudain, amère surprise !
Plus de barcarolle à Venise,
L'horizon prend des teintes grises.
Ta douceur n'était que méprise,
Tes aveux annonçaient la crise,
Les zéphyrs préparaient la bise.
Le soupçon étend son emprise,
Les doutes nous ont par traîtrise.
On peut dir' que t'es du tonnerre
Car tu exploses en un éclair !
Tu t'enflam' de belle colère,
Tu fulmines et tu vitupères !
Il y a d'l'orage dans l'air !
Rafal's de vent, de pluie, de grêle,
Plus d'abri sous notre tonnelle !
Flots de reproches torrentiels,
Larmes cruelles, cœurs qui ruissellent
Et qui délavent l'arc-en-ciel.
Flèche acérée de Cupidon !
Le ciel est en déflagration,
Il flotte, il tombe des oursons,
Et tu t'révèles un vrai poison.
Notre amour boit l'amer bouillon.
Nous prenons la flotte ! Trahison !
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