Pomme cuite au four !
Inutile de m'appeler mamours,
Ta p'tite marquise d'Pompadour !
Tu n'as plus ta voix de velours,
Quand tu te faisais troubadour !
Tu es désormais hors concours.
Tu ne sais plus chanter l'amour.
Tu piailles tel un poussin d'un jour
Mais c'est faux-jour et contre-jour !
Tu n'es qu'un vieux coq de bass'-cour,
Qui s'égosille au point du jour,
Sans agacer les alentours,
Sans réveiller dans les faubourgs.
Tu ne sais plus être en atours,
Je peux t'appeler Balo, balourd,
Gras du jarret, et bien trop lourd
Comme un vieux cheval de labour !
Tu crois que d'partout, on accourt
Pour tes crottins d'Rocamadour !
T'es une vieill' carn', sur le retour,
Tu n'as plus la fraîcheur du jour !
T'as trop d'kilomètres, au compte-tour,
T'as le moteur en fin de parcours,
Plus d'priorité au carrefour.
T'as commencé ton compte à rebours !
Tu es un mufle au souffle court.
Tu veux me faire ta chasse à courre.
Non! J'ne veux pas que tu m'débourres,
J'aimerais mieux fair' demi-tour !
Pour un concerto de Brandebourg,
Tu prends ton cor. Ouah ! Au secours !
Il vaudrait mieux devenir sourd,
Que d'ouïr tes morceaux d'bravoure.
Autant me jouer du tambour !
Je n'entends plus tes mots d'amour !
Pourquoi, voudrais-tu qu'je savoure
Tes gauloiseries, tes calembours ?
Pourquoi veux-tu me faire la cour,
Que je me pâme et m'énamoure
Comme une vieille belle-de-jour,
D'un trognon de pomme d'amour ?
Commenter cet article