Brasier d'amour
EMI
L'amour allume-t-il son brasier
Pour nous brûler, nous consumer ?
Ne sont-ils voués qu'aux ténèbres,
Les amours antiques et célèbres ?
L'amour est-il ce maléfice
Et des désirs, le cilice
Qui exige le sacrifice
D'Orphée pour son Eurydice ?
Feux de Bengale ou d'artifice
Ceux de Titus pour Bérénice ?
Feux de joie ou bien feux d'enfer
L'amour de Dieu, de Lucifer ?
Moi, je ne suis qu'un feu follet,
L'étincelle du verbe aimer
Qui danse dans la nuit de mai
La ronde folle des baisers.
Ô ma vestale en chasteté,
Me donneras-tu le feu sacré
Le feu que tu gardes caché
Dans tes rêves et tes secrets ?
Moi, je croyais vaille que vaille,
Qu'au temps béni des fiançailles,
Les ballots prenaient feu de paille
Avant de rentrer au bercail.
Qu'à conter de belles histoires,
L'amour passait la bassinoire
Et vous laissait au désespoir
Des trop cuisants feux du rasoir.
J'attendais, été comme hiver,
Que tu me donnes ton feu vert.
Oh miracle, ce fut hier,
Que tout le ciel s'est entrouvert !
Vois ! Je fais feu des quatre fers
Pour m'élancer dans ta lumière !
Je m'embrase, tout feu tout flamme,
Je me donne à toi, corps et âme,
Mon virginal lys de pureté,
Mon cœur a trouvé sa clarté,
Mes yeux s'émerveillent, extasiés,
L'amour flamboie en son foyer.
Comme le jour à son levant,
Je brûle, ardent, incandescent !
Tu m'as mis à feu et à sang
Comme un soleil à son couchant.
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