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Lettre aux législateurs 4/4

Publié le par modimodi

 TQP 30   DOUBLE

Droits de vie et de mort

Messieurs les législateurs, vous auriez dû garder le lit plutôt que d'aller enfiler votre robe à la Chambre !

Partout, le passé nous hante ! Passé décomposé et présent sans futur se confondent dans l'Histoire.

Hier, de guerre lasse, le conscrit prescrit découvrait le droit du plus fort et du belliqueux qui, bien que canonnant, n'en était point canonique. Aujourd'hui, vous-mêmes, vous appliquez le droit canon en tirant à boulets rouges sur les cadres, les petites entreprises et les retraités, au prétexte qu'ils ont tort de posséder trois francs, six sous qu'ils ont durement gagnés et épargnés ! Pauvres de nous, citoyens sacrifiés, nous voilà tous assommés et égaux dans la dèche programmée ! Trop de social tue le socialisme, trop de libéralités tuent le libéralisme !

Hier, pour faire bonne mesure, on jaugeait le troufion, on toisait la bleusaille pour lui faire perdre contenance. On tondait le bidasse, on gavait le pioupiou pour mieux le pressurer de gloire nationale et lui racler l'esprit, d'honneur patriotique. On le chargeait pour le faire monter au front, en première ligne.

Aujourd'hui le front, c'est celui des déficits !  Chacun apprend à ses dépens que ses droits sont dans toutes les directions, des lignes de mire que vérifie la règle : "Tu dois avoir les devoirs de tes droits, donc tu dois !" Lignes de désespoir dans la main du destin !

Pour parvenir à ses droits, l'homme, éternel débiteur doit se dépenser sans compter en obligations d'obligeance, de politesse, d'éducation, d'honneur, de dévouement et de respect. Tout citoyen social et solvable est tenu de rendre ses civilités à ses concitoyens, dont il reste pour toujours l'ayant droit et l'obligé. Tous cochons de payants ! L'équité existe bien devant votre iniquité officielle, c'est celle de la loi du plus fort !

De montants compensatoires en totaux retenus ou multipliés, plumée ou tondue, chaque espèce à l'heure de la traite est une bête de sommes à soutirer ! Messieurs les législateurs, êtes-vous à la solde d'un état tueur à gages qui, de cotisations en exigibilités, nous crible de tant de dettes ? Par Sainte-Apolline, êtes-vous d'accord avec cet état arracheur de dents qui, d'hypothèques en créances, nous meule, nous plombe, nous fait cracher au bassinet ! Avec lui, il pleut ! Surtout des promesses non tenues et des averses de taxes !

Nos devoirs de citoyen et de travailleur grevé, débité, liquidé, finissent en règlements de comptes où bons ou mauvais traitements ont toujours le même sale air ! Ne pensez-vous pas messieurs que si nous avons de bons devoirs, nous avons encore plus de mauvais droits ?

Assez de nous serrer la ceinture quand l'Etat qui pleure sur la crise multiplie les nouveaux ministres à chaque remaniement ministériel, quand il nous dit maîtriser ses dépenses, alors qu'il compose des délégations officielles de plus en plus pléthoriques à chaque voyage ! Le passeport gouvernemental est un passe-droit sans frontières pour dépasser les bornes !

Il n'y a que la sagesse antique et la philosophie stoïcienne pour nous faire méditer, faute de nous consoler ! Car si pour chaque frère humain, son premier droit fut le privilège de la vie, à l'heure du bilan, son dernier s'abolit dans la mort. Terme échu d'une ultime mise en demeure où chacun règle le passif de ses arrérages et réclame son dû. Dernier bon pour acquit d'une rente perpétuelle dans laquelle chacun s'endort en fin de non-recevoir, raide de tous ses droits et devoirs, recouvrés parce qu'accomplis à jamais ! Dura lex, sex lex !»

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