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Lettres au coeur de l'arc-en-ciel 1/5

Publié le par modimodi

BAL CONF

Rouge-feu - Sang d'encre

 

Rouge comme l'encre versée,

Rouge ruisselant,

Rouge comme l'encre versée,

"Tombant sous la feuille en gouttes de sang"

Le jour éteint l'incendie de la nuit.

Ô mon amour, tu te tiens devant moi si pâle. Je me réveille avec un goût de cendres et de sang. Cette nuit, j'ai pleuré. Ma mémoire ruisselle encore de larmes à la sève vermeil. Il me souvient de nos étreintes aux fièvres flamboyantes.

Nous avions de l'amour sa barbare somptuosité quand le soleil allume ses incendies. La plaine de nos envies rutilait de couleur rouge-orangée, le torrent de nos désirs roulait ses pierres de grenat et rubis. L'extase promise offrait ses pavots écarlates à notre impatience sanguine.

Dans le jour qui renaît, Arthur Rimbaud arpégeait ses voyelles aux couleurs de ma folie :

" I rouge... I, pourpre, sang craché, rire des lèvres belles / Dans la colère ou les ivresses pénitentes ; "

L'amour est poésie, l'amour est alchimie ! Il franchit la mer Rouge, il nous délivrera.

Ce matin, mon amour, ton corps de géranium me dévoile ses essences, tes lèvres ouvrent leurs coquelicots, tes seins sont des abricots pour ma bouche gourmande ! Je veux me gorger de ta corbeille de cerises et framboises ! Je veux m'enivrer des roses pâles de tes aveux tremblants et me déchirer, quand tu te pâmes, aux coraux de tes cris énamourés.

Je veux me brûler à ta passion de feu, crépitant, éclatant en tes joues rougissantes, peu à peu cramoisies d'ardente exaltation. Je veux m'enluminer à ton amour carmin, donner vives couleurs à mon cœur parchemin.

La nuit t’a couronnée de camélias et de fuchsias, de cannas et de magnolias. Flore, ma déesse aux mille parfums, nous aurons des noces de lilas.

Aujourd'hui, je m'arpège dans les méandres infinis de ta douceur. Je me cache dans les voiles de tes sourires. Je chavire dans les reflets des ombres au miroir.

Tu es le rideau pourpre sur la scène de ma vie ! Chaque acte est à écrire à l'encre rouge des révoltes du temps !

Cette nuit, mes rêves reposaient en tes songes. Dans l'aube aux doigts de rose, je t'effleure tendrement la peau. Je murmure dans ton cou, je t'encombre de mots vacillants de lumière. Tu prends en ta modestie, l'illusion tournoyante de pensées violettes comme de frêles pervenches et vaillants gloxinias.

L'émotion teinte tes lèvres framboisées et offre à ton visage incarnat un bouquet de pivoines aux nuances rosées et safranées, vermillon et cuivrées ! Tu t'empourpres progressivement d'une passion incontrôlable et délicieuse. L'innocence de l'enfance est toujours ta vertu.

Moi, je suis chair et flamme, je suis incandescent et je m'embrase d'un feu de grenat et de jaspe rouge ! Avec toi, je possède tout ! L'insolent amour, le divin amour, dans la parole ou l'écriture, dans la gorge comme un cri ! Sous la hache du désir, la flèche se brise en toi, fleur en pulpe de sang ! Les chants du rossignol et du rouge gorge montent jusqu'aux étoiles des rosaces célestes.

Je me consume en toi. La tendresse est comme la lune, une ombre en halo dans la nuit rousse et la soie rouille de nos doubles rideaux ! Près de ton corps alangui, je ne suis plus que le brasier rougeoyant dont tu feras les cendres. Je meurs doucement et tendrement d'amour !

Moi, ton poète, j'écris et j'écrirai toujours avec ton sang !

 

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