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Quand le diable tente les diablesses,
Quand Satan prend forme humaine et se confie...
Oyez ! Oyez ! Les ardeurs iconoclastes d'une hard heure :
Je suis un ardent défenseur
De l'amour et de ses valeurs.
Mais il me faut de la fraîcheur
De doux émois, pas de froideur,
Il me faut sur le champ, sur l'heure
Des demoiselles en blancheur
Qui s'érotisent avec lenteur,
D'une bougie de la Chandeleur.
De l'amour, je suis serviteur !
Pour leur offrir le grand bonheur,
Leur ôter pâleurs et candeur,
Plus diplômé que moi, tu meurs !
Tout feu, tout flammes, c'est à toute heure
Que je me montre à la hauteur
Quand je me donne avec ferveur
Aux demoiselles ou aux bonnes sœurs.
Adieu prières, adieu langueurs,
Quand le désir lance des lueurs
Dans mon regard de vieux charmeur.
Chaque nonne y perd sa froideur,
La douceur chasse la rigueur,
Le pensionnat a des vapeurs,
Tout le couvent est en chaleur,
C'est panique, chez les enfants de chœur !
J'ai l'savoir-faire du séducteur,
La technique du beau parleur,
Du confesseur bonimenteur,
L'art oratoire du grand prieur.
J'érotise avec tant d'chaleur
La passion pour notre Seigneur
Que j'leur mets émois et rougeurs
En leur tirant de tendres pleurs.
Les dévotes dans leur torpeur
Rêvent de moi avec langueur.
Je sais perturber leurs humeurs
Et mettre leurs corps en moiteur.
Dans leur sommeil réparateur,
Sous le voile de leur pudeur,
Un petit songe tentateur
Vient les effleurer en douceur.
Avec l'art d'un explorateur,
S'arrêtant à chaque rondeur.
En caresses, en accroche-cœur,
Il les réveille tout en douceur
Troublant leur vertu dans sa fleur.
Adieu tiède heure ! Adieu fade heure !
A l'ouvrage, elles mettent tout leur cœur
D'un expert petit doigt d'honneur !
Vision d'extases, chacune meurt
En cris de délices intérieurs.
Plus de bel ange, plein de verdeur
Ni d'corps à corps plein de vigueur
Avec le puissant rédempteur,
Pas besoin de vibromasseur
Pour jouir de plaisirs meilleurs,
Quand on tient la main du Seigneur !
En larmes et perles de sueur,
Dans le chœur, devant Monseigneur,
Le corps empli d'un grand bonheur,
Frémissant tout en profondeur,
A la gloire du Rédempteur,
Pour l'amour et ses splendeurs,
Chacune chante avec ferveur :
"Ô Jésus que ma joie demeure !"