Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Célébrités

Publié le par modimodi

A la fin de sa vie, l'Oncle Tom avait-il une case en moins ?

Est-ce parce qu'elle était alléchante que la femme de Pavlov, lui en faisait baver ?

Onan disait : Il faut que je m'exerce, si je ne veux pas perdre la main.

Si la faiblesse d'Achille était dans son talon, avait-t-il au moins l'estomac bien accroché ?

L'histoire d'amour entre Samson et Dalila était-elle tirée par les cheveux ?

Si depuis la Genèse, le ver est dans le fruit, Eve n'avait-elle pas raison de prendre Adam pour une pomme ?

Sait-on si la Vénus de Milo tombait à bras raccourcis sur ceux qui baissaient les bras ?

En vieillissant, Lady Chatterley a-t-elle dit ? Cela suffit, le sexe m'est resté en travers de la gorge !

Cléopâtre refusait-elle à César de se laisser mener par le bout du nez ?

Robespierre mettait-il fin brutalement à ses discours révolutionnaires en disant : Ci-devant, je dois couper court !

Est-ce pour tenir le cou que Minerve est sortie armée et casquée du crâne de Zeus ?

Il n'y a rien de pi(s) que de tourner en rond, disait Euclide au cercle de ses amis. Croyez-moi, j'en connais un rayon.

Est-ce qu'en tombant amoureuse du Cyclope Argès, Phrygie s'était mis le doigt dans l'œil ?

Avant de mourir, Louis XIV, le roi Soleil, a-t-il soupiré : Déjà, je ne suis plus que l'ombre de moi-même.

Voir les commentaires

J'te largue !

Publié le par modimodi

 

FA
Pas une excuse, à ma décharge !

Toi, tous tes rêves étaient grand large,

Moi, mesquins et sans idées larges.

Dans ton cœur, noble, fier et large,

J'avais eu la part la plus large,

Quand tu m'as dit : Je prends le large.

 

Ah ! Je n'en ai pas mené large.

Depuis, je suis complètement barge,

Je me goinfre seul dans la marge,

Je suis gros, gras, laid, en surcharge,

J'en fais plein de tonnes au sens large,

Notre amour prendra le monte-charge !

 

Tu m'as brutalement largué,

Tu m'as jeté, j'ai valdingué.

En cale sèche, seul, relégué,

J'en ai le corps tout déglingué,

Mon vieux cœur lâche, trop fatigué,

Je ne pourrais plus bourlinguer.

 

Je vais errer et divaguer,

Dans mes froids souvenirs, zigzaguer.

Tu peux te sauver, naviguer

Tanguer et te laisser voguer,

Tu n'as pas besoin de draguer,

Toi, tu vas tous les subjuguer.

 

Tous ces pingouins, ces homards.

Il suffit d'leur dire : Je me barre !

Ils vont te pister au radar.

Moi, si tu m'avais dit :  Je te plaque,

J'aurais quitté mon hamac,

J'aurais pris des aphrodisiaques !

 

Si tu m'avais dit : Je me taille !

Je me serais mis au travail !

Si tu m'avais dit : Je te lâche !

Je n'aurais jamais fait relâche

Si tu m'avais dit : Je m'arrache !

Je me serais tué à la tâche.

 

Si tu m'avais dit : Je me casse

Je m'serais remué la carcasse,

Pour moi t'offrir les  grands palaces.

Si tu m'avais dit : Je me tire,

J'aurais couru pour me blottir

Et t'arracher de doux soupirs.

 

Si tu m'avais dit : Je te quitte !

J'aurais donné mon cœur en kit,

Si tu m'avais dit : Je fous l'camp !

Je me serais fait conquérant,

Et je t'aurais mis sur le champ,

Ton beau corps, à feu et à sang !

 

Si tu m'avais crié : Je file,

Arrêt' donc, un peu ton babil,

Montre-toi subtil et habile.

Sois un amant au modern-style !

J'en ai assez, je mets les voiles !

Je t'aurais fait voir les étoiles.

 

Si t'avais dit : Mon pique-vers, 

Moi, je te joue la fille de l'air !

Je t'aurais écrit dix mille vers,

J'aurais mêm' fait ,mieux que Prévert !

Mais tu es trop élémentaire,

Tu manques un peu d'vocabulaire !

Voir les commentaires

Ce n'était pas mon jour !

Publié le par modimodi

 SQNT  

J'ai réussi tous mes concours, surtout ceux de circonstances ! J'ai tout raté, sauf le rendez-vous avec la malchance et les chats noirs. Ah vraiment ! Ce n'était pas mon jour !

Comme ce jour d'examen où la voiture ne démarre pas, comme ce jour d'entretien d'embauche, où mon train a du retard. Depuis, je suis ce voyageur sans bagages qui attend sur le quai de l'emploi et de la bonne fortune.

Je suis né un vendredi 31 mais, l'officier de l'état civil était dyscalculique, il a reporté 13 sur le registre. Décidément, ce n'était pas mon jour ! Devais-je donc devenir ou être superstitieux ?

Depuis, dans l'arène surchauffée du cirque de mes activités, mon existence est une corrida. Je ne compte plus les coups de boutoir du destin. De l'aurore au crépuscule, j'esquive ou m'encorne contre le mur des lamentables accès du sort.

Jusqu'à plus soif, je bois la tasse d'amertume, je broie du noir. Je manque de bol, je manque de pot mais pas de pot de peinture blanche que je renverse, transformant en tableau impressionniste le canapé rouge du salon. J'aurais mieux fait de remettre à plus tard, ce que je faisais le jour-même.

J'ai une pluie de pépins ! Si j'ouvre un parapluie, à coup sûr, il se retourne sur la belle qui me croise en coup de vent sans me claquer la bise. Si j'ouvre une porte, la poignée me reste dans la main ou la clé casse dans la serrure. La tuile me tombe dessus comme sur Eschyle, la mélasse comme la fiente du pigeon sur mon chapeau et le guano sur ma voiture fraîchement lavée ! 

Je veux prendre mon vélo, il a le pneu crevé. Ce jour-là, dans un accès d'optimisme, je me dis que j'ai sans doute évité que ta robe se prenne dans les rayons et qu'un chien nous coure après. Si j'ouvre ma portière, elle se fait arracher, victime de l'angle mort. Si je cours après la chance, je mets le pied dans les flaques ou dans le ciment frais. J'ai la mouise qui me colle aux semelles. A la guerre à la scoumoune, mon fusil s'enraye à tout coup et je prends une balle perdue. Je suis le Tartarin de la chasse au bonheur, mes aventures sont mésaventures. Aucun jour n'est le bon jour !

J'ai l'appétit de la vie mais j'accumule les boulettes. J'ai du hachis et du gâchis d'occasions manquées de faire bonne chère avec la vie. Je suis béni et baptisé à toutes les sauces, par ce serveur maladroit. J'ai la cerise sur le gâteau de mon existence. J'avale une huître, c'est épatant et hépatite. Je mange une banane mûre, je me casse les dents qui tombent dans la compote. Je m'enivre à l'amour et au vin de Bohème mais la coupe des libations est ébréchée et l'ambroisie est un philtre à la ciguë. Ce n'est toujours pas le bon jour !

Je pars en croisière mais mes vacances se transforment en galère. Un brouillard pendant huit jours, pas de vue mais des bévues. Je prends une malheureuse photo en même temps qu'un paquet de mer. Je voudrais bien fuir la poisse et la purée de pois, me sortir de la m..., mais le rouleau de papier vient de glisser sous la porte et la brosse casse dans la cuvette. J'essuie donc tous les revers. Ce n'était pas mon jour !

Je fais la lutte à l'infortune, mais je perds mon ticket de loto. Pas de chance au jeu, chance en amour, dit-on, parfois... à condition de trouver le bon numéro ! Avec toi, mon élue, la roue tourne mais c'est pour me foutre les boules. Il n'y a pas pire malheur que de ne pas être aimé, mais il y a grande misère, de ne point aimer ou mal aimer. Je ne savais pas que nous étions comme le jour et la nuit, indispensables mais sans parvenir à nous rencontrer à la croisée des jours.

Pourtant, toi, tu étais belle comme le jour, alors je m'étais dit confiant : c'est le bon jour, vive les beaux jours ! Je t'ai déclaré mes feux, j'ignorais que c'était des feux de détresse. Ce n'était pas encore le bon jour, celui du rendez-vous avec le destin, c'était le jour triomphal de la malédiction.

Sur la piste des jours lancés, le hasard avait pipé ses dés. J'avais perdu ma patte de lapin qui avait dû brouter tous les trèfles. Sur le mur de la maison du bonheur, le fer à cheval avait rouillé et au jardin mouillé, l'araignée du soir était en retard. 

Mes espoirs étaient d'avance ruinés. Au lieu de m'adresser sa flèche, Cupidon avait perdu son arc, en ciel et m'avait mis dans la dèche ! Si le pire n'est jamais sûr, j'attends encore des jours meilleurs !

Car toi, ma belle comme le jour, tu exiges, tu me commandes, tu es mon ordre du jour. C'est trop souvent un mauvais jour empli d'ennuis futiles et d'inconvénients répétés. Je me tracasse journellement, au point de penser que pour éviter le pire, il vaut mieux ne pas remettre au lendemain ce qu'on peut faire le jour même !

Nous sommes aujourd'hui, à couteaux tirés et croisés. La malchance et la maladresse se sont invitées et tiennent table ouverte sur la nappe aux faux jours... Ai-je trop attendu que les alouettes tombent toutes rôties ? Ai-je dû, sans m'en rendre compte, briser le miroir aux alouettes ? Pourquoi, de jour en jour, cherches-tu à me plumer la tête, à donner du bec et de l'aile ou à me mettre la bride au cou ?

Tu es du signe du Scorpion, mais ce n'était pas la peine de me piquer au talon. J'étais pourtant toqué, mordu, complètement entiché de toi, mais je n'ai eu que de la déveine. L'aiguille de la chance s'est cassée dans ma veine.  Ah bon sang !

J'ai probablement une bonne étoile, mais filante car je n'ai aperçu que la queue de la comète. Avec toi, mon astre, j'ai malheureusement piqué une mauvaise étoile à mon ciel de lit. Des astres, oh oui ! Désastre !

Victime du mauvais sort, notre amour astrologique est devenu astronomique. Nous ne sommes plus en conjonction, mais en opposition. Je suis vraiment du signe du Taureau, dominé par Vénus. Tu m'as pris par les cornes et j'ai abondance de coups plantés dans le cœur. Je me tiens à contre jour, à contre amour.

Dois-je encore t'accorder un concours de circonstances atténuantes ? Dois-je obstinément croire aux jours meilleurs ? Dois-je me consoler et dire qu'avec tant de contretemps, je n'ai guère le temps de m'ennuyer ! Oui ! De contrariétés en adversités, j'ai la guigne qui court après la débine. Sans doute, qu'à chaque jour suffit sa peine mais les jours se suivent et se ressemblent. Parviendrai-je à atteindre mes vieux jours avant d'être définitivement ajourné ?

Avec toi, on peut tirer l'échelle mais il vaut mieux ne pas passer dessous. Je voudrais bien crier mon désespoir mais j'ai une extinction de voix. Je vous l'avais bien dit : Non ! Ce n'est pas mon jour !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

Voir les commentaires

Hypocondriaque 1/2

Publié le par modimodi

SAF

T'es mal foutu et tout patraque !

T'es à l’affût et à la traque...

Un p'tit symptôme, sitôt tu craques.

T'es un grand hypocondriaque !

 

Tout ce qui circule dans l'air,

C'est pour ta pomme et pour ton blair !

Toi, le malade imaginaire,

Tu n'es comiqu' que chez Molière !

 

Un frisson et tu deviens tiède !

Un malaise, tu crois qu'tu décèdes !

Une crampe et tu deviens raide,

Faut toujours qu'on te vienne en aide !

 

Gorge qui gratte, c'est laryngite,

Pharyngite ou la trachéite !

Un coup d'froid, c'est l'amygdalite,

Si t'éternues, t'as la bronchite !

 

Tu rotes et c'est une gastrite !

Une huître, tu choppes l'hépatite !

Tu te grattes, tu fais du prurit,

Un clin d’œil, v'lan ! Conjonctivite !

 

Mal au ventre, t'as l'appendicite,

L'occlusion, la péritonite !

Les jambes lourdes, c'est la phlébite,

Mal de hanches, c'est la spondylite !

 

Mal au poignet, la synovite !

Mal au dos, v'la la myélite !

Une idée, t'as la méningite,

Dix pensées, c'est l’encéphalite !

 

Le monde est une terr' maudite,

Partout rodent les parasites.

Si tu n'craignais pas la dermite, 

Tu t'aspergerais d'eau bénite !

 

Des microbes, faut que tu t'abrites !

Déniche un abri troglodyte

Ou deviens un Bernard l'ermite

Et en amour, prends donc la fuite !

 

Embarque dans un satellite,

Valse comme un aérolite

Et joue à Galaxy-pursuit

Au sein de l'azur, sans limite.

 

En amour, les carott' sont cuites.

Tu n'effeuilles pas la Marguerite.

Une bise, c'est la gingivite,

Un corps à corps, la mort subite !

 

En maladies, mêmes inédites,

Ta connaissance est érudite.

Petits, gros bobos, vite, vite !

Pas un jour, sans une visite.

 

Pas d'visite, sans contre-visite !

Docteurs, professeurs émérites,

De la médecine, rien que l'élite

Et d'la sécu, le déficit !

 

Un' main tendue et tu t'affoles,

Tu te désinfectes, à l'alcool !...

Même si tu pass' pour un guignol,

Ta vie, c'est pas du music-hall !

 

Tes p'tits maux, c'n'est pas d'la bricole

Car tu crains aussi, c'n'est pas drôle :

L'coup de sang dans les artérioles,

Les coups de cœur, les extrasystoles,

 

La rougeole et la rubéole,

La scarlatine, la roséole,

La variole et la vérole,

Le scorbut et l'cholestérol !

 

Aux postillons, toi, tu dis sus !

Tu crains le coronavirus.

Il est partout, dans l'autobus,

Et dans les cumulo-nimbus !

 

Devant la glace, tu tournes en rond.

Un point d'acné est un bubon.

Tu te tâtes le cou, le menton,

T'es l'Champollion des ganglions !

 

Tu t'fais d'la bile et du mouron,

Tu t'montes à fond, le bourrichon.

Tu n'crois pas à la guérison,

T'as déjà l'obol' pour Charon.

 

T'as le grand tub et les paroles

De la java des nécropoles.

Pour non-respect du protocole,

La camard' dans' la carmagnole.

 

Le pharmacien est ton idole,

Tu es sa rente et son Pactole.

Chez toi, sur le lit ou au sol,

Les médocs font la farandole !

 

On ne te posera pas de colles,

D'la santé, t'as le monopole !

Tu peux t'imprimer des bristols :

T'es le Pic de la Mirandole.

 

 

 

Voir les commentaires

Ni queue, ni tête !

Publié le par modimodi

SQNT 

A en perdre la tête !

Élucubrez, il en restera toujours quelque chose ! Faites preuve de créativité débridée, lâchez les chevaux de l'imaginaire. Ne vous refusez pas, ne vous dérobez pas ! Il y aura toujours quelqu'un pour vous flatter l'encolure ! Quelqu'un qui dira vous comprendre ou faire semblant d'avoir compris.

La raison en est simple. Il est communément admis que le non-sens, perturbant par essence, fait partie du sens. Il est établi que l'implicite peut être interprété, expliqué, exprimé même, de deux manières : claire ou équivoque. Par Janus, chacun ne veut jamais perdre la face !... Mais laquelle ?

En chaque individu, il y a toujours place pour la fantaisie des mots et de l'esprit. Car, l'homme est, par la fantaisie de Dame Nature, un animal généreux et pensant, un homo erectus, coïtus, cogitus. Son côté le plus sérieux s'accorde aux caprices de l'imagination.

En effet, "ce n'est pas tout de rigoler", la pensée de l'humain, la plus communément admise, est formatée pour que l'incongruité et la dinguerie deviennent un tout cohérent et structuré. Ensuite, c'est simplissime : comme l'évidence déduit toujours quelque chose d'un tout, il y a toujours quelqu'un pour donner du sens au délire et parfois même pour crier à l'art nouveau, voire au nouveau génie ! Car il n'y a pas de tout, sans son contraire et vice-versa…

Du tout au tout, pour l'homme, ce touche à tout, il faut risquer ou jouer, le tout pour le tout ! L'irrationalité est un asile pour les illogiques. Les absurdes insensés qu'on croit stupides se révèlent parfois des visionnaires illuminés. Les propos sans suite, à proprement parler, laissent entendre leurs sous-entendus et se correspondent en bouts rimés. Les histoires à dormir debout suggèrent au mental de chacun des représentations et s’interprètent, en rêves, en haute définition. C'est sans rime ni raison, la poésie de la vie : une folle aventure à aimer doublement, d'un fol espoir et d'un fol amour. Pour elle, donnez-vous un mal fou ! 

Divaguez donc amis, dans les eaux folles, surtout, si vous faites marrer la maréchaussée, réputée pour ses idées beaucoup plus vagues que grand larges ! Laissez vos rêves vous envahir et déformer les images de vos visions. Bienvenue aux chimères, aux grotesques, aux féeries fantastiques ! Passez de l'autre côté du miroir avec Alice et demandez l'heure au lapin ! A Dada, sur le Cheval de mon papa !

Ne vous croyez pas hanté, vous êtes rimbaldien grâce au dérèglement de tous vos sens. Votre subconscient vous parle, il vous offre son symbolisme, son surréalisme voire sa métaphysique ! Il se sublime dans les effets de l'Art !

Laissez-vous déconstruire les significations des phrases et des mots, croyez aux hallucinations incomprises de Maldoror. Prenez le Bateau Ivre, psalmodiez ou éraillez-vous la voix avec les litanies vénéneuses des Fleurs Du Mal, ne vous croyez pas Mallarmé pour aborder l'hermétisme en chaque vers suggéré, ni Mal Aimé pour chanter avec Apollinaire ! Ayez l'esprit Breton pour percevoir La Beauté Convulsive, montez dans le Char ailé de la poésie, perdez-vous dans Les Yeux d'Elsa avec Aragon, faites place au délire de l'art avec Artaud entre fulgurance et folie, abandonnez Corps et Biens pour suivre Desnos et deux escargots, A l'enterrement d'une feuille morte en compagnie du Cancre de Prévert. Le monde est beau comme la vie, L'amour la Poésie ; la terre est bleue comme une orange, c'est Eluard qui me l'a dit !

Laissez résonner les fous rires. Il n'y a pas plus cocasse, comme moyen de transport sur l'océan des aberrations, qu'un radeau chargé d'extravagants, d'ineptes et de loufoques ubuesques ! Voguez avec Jérôme Bosch sur La nef des fous jusqu'au Jardin des délices ! Sonnez trompettes de Géricault et qu'ils aillent se gratter, tous les médusés, agités d'urticaire !

Chapeau ! Si vous parvenez à fumer la pipe avec Magritte, à passer une soirée de Gala avec Dali, à cultiver l'esprit de l'escalier avec Escher, à porter votre regard de Miro sur le monde, à pousser votre chanson d'amour avec Chirico et à danser sur le pont avec Picasso et Les Demoiselles d'Avignon ! Vous pouvez passer le reste de votre vie dans l'œuvre de Max Ernst, vous serez gai comme Le Rossignol Chinois et incollable pendant Une Semaine de Bonté !

Partout, l'anormalité déborde de la normalité et l'incongruité, de la portion congrue du bon sens partagé ! La déraison est une raison dérangée à l'instar du désordre et de l'ordre. Ne vaut-il pas mieux, un désordre vivant qu'un ordre mort ? Quand la ligne de mon semblable, est en dérangement, sa raison tient des apartés et ses réponses sont téléphonées. Quand on tient en tête-à-tête, conciliabule avec soi-même, si on est un âne bâté et qu'on parle à son bonnet, la raison passe, voire saute allègrement, du coq à l'âne.

Essayez ! Il ne tient qu'à vous d'être sourd aux injonctions désagréables pour ne plus entendre : "Faites la queue comme tout le monde !"... Au royaume du Sans Queue ni Tête, plus de queue, plus de tête ! Le moineau est une paupiette ! Dans le miroir, l'alouette n'est plus plumée, juste farcie mais, sans sel sur la queue ! Si la poêle vous tombe des mains, il ne peut que vous en cuire. Ouf ! Il n'y a plus de file d'attente, de premier et de dernier ! L'orage n'en finit plus de gronder sur sa queue, le singe dégringole de l'arbre pour rendre la monnaie, le billard sur son tapis vert n'a plus que des boules de neige à faire rouler et pour finir, le diable s'en tire plutôt bien ! Le taureau ne perd que ses oreilles, le têtard s'ébat dans son milieu aqueux, la méduse de Milo, anarchiquement, bat les bras qui lui en tombent et le lombric, ce terre à terre, attend que ça repousse !

Essayez l'insolite ! Dans la nudité de l'esprit, tout est sans dessus-dessous ! Plus de Queues de poire, de cerise, de lotte ou de poisson, plus de queues de rat, de pie, de cheval, d'écrevisse et de lézard, plus de queues d'avion et de peloton, plus de trompette et de panache ! Plus rien à hocher, pas la queue ni la tête ! Alouette, alouette !

Vous êtes un artiste sans le savoir ! Voyez le tableau et cherchez les indices ! "Les mots ne mentent pas", pas même les images ! Comme par magie ! Plus de Têtes d'épingle, de nœud, de clou, de vis, de gondole, de loup, de bétail, de pont, de client et de con ! Plus de tête de turc, de tête à claques, de tête de pioche, de tête-bêche ou tête en l'air, plus de tête froide ou de tête brûlée, de tête de cochon ou de veau ! Plus rien à ravigoter !

Si vous avez franchi les portes de l'esprit libéré, dans mon monde et le vôtre, on ne marche pas sur les pieds ou les mains et jamais plus sur la tête. Plus de casse-tête, de tête chercheuse, de tête dans le c..., de tête au carré, de mise à prix, de chapeau à porter ou de guillotine.

Et...plus personne au bout de la phrase, de cet écrit, sens dessus dessous, sans queue ni tête, ni tête à tête, ni tête à queue ! Que des éclopés ou des culs-de jatte ! Ô héroïques résistants, qui avez su garder la tête sur les épaules et vous la creuser jusqu'au trou de mémoire, prenez, à votre tour, la fuite, à cloche-pied ou les jambes à votre cou !

Voir les commentaires

Mdr : Mort de rire !

Publié le par modimodi

 SQNT

  RELÂCHEMENT !

Gare à la Covid ! Aujourd'hui, si tu ne veux pas t'attirer les regards inquiets et réprobateurs de ton entourage, retiens-toi d'éternuer ou de tousser. N'écoute que les conseils de ta belle :

 

Ô toi, l'olibrius

Y'a comme un hiatus,

Tu débloques des sinus,

T'as l'choléra morbus,

La coqueluche, le typhus,

Tu décotes à l'argus,

Tu sens déjà l'humus !

 

T'as le coronavirus !

Va t'secouer les puces,

Essuyer tes mucus,

Éjecter tes virus,

Ta mini bombe cactus

Mais pas dans l'autobus

Sur l'innocent gugusse !

 

Te foule pas l'cubitus,

Éternue dans l'radius,

Fume de l'eucalyptus,

Redonne-toi du tonus !

Moi, j'te donne un bonus,

T'attraperas pas le virus

Sur mon mont de Vénus !

 

Comme disait Cicéron : "Autres temps, autres mœurs !" Hier, on était gêné et honteux, quand on embaumait l'entourage d'un pet sournois, discret ou miauleur. S'il était sonore, certains se mettaient à toussoter dans le vain espoir de chercher la rime ! Simple question de pot, même de pot d'échappement ! Aujourd'hui, un simple atchoum suffit. Te voilà, suspect !

C'est ainsi, comme aurait dit Diafoirus : "Tu es rendu aux dernières extrémités par la bouche ou l'anus. C'est recta et rectum, dans les deux cas, t'es dans la m... " Pardonnez-moi, ce subit relâchement d'un homme qui voudrait se retirer dans le trou du cul du monde.

Grands dieux et demi-dieux du stade oral ou anal, nous avons tous la mort aux trousses et les fèces aux fesses ! Rabelais, passant du divin savoir au grotesque, nous avait déjà conté et poétisé les surprenants torche-cul de Grandgousier et les petites misères "du boyau culier" dans l'incroyable et énorme chapitre 13 de Gargantua...

E. Rostand qui savait si bien tirer les vers du Nez, aurait pu faire dire à Cyrano :

Si j'avais un tel nez

Il faudrait sur le champ

Que je me le mouchasse !

 

Si j'avais un tel cul,

Il faudrait sur le champ

Que je me démerdasse !

 

Holà ! Mon ami, entre deux borborygmes, entre deux gargouillis, je t’entends déjà bredouiller des excuses. Mais dans ces circonstances, évite de t'exclamer : "Parle à mon cul, ma tête est malade !" Ne t'excuse pas, si tu pètes la forme, c'est la vie qui jaillit ! Devant une telle explosion de générosité, dis-toi, que plutôt qu'être bouché et mal embouché, il vaut mieux tout simplement en rire, à se taper le cul par terre.

Si philosopher, c'est selon Montaigne, apprendre à mourir, tu dois d'abord comme Beaumarchais "te dépêcher de rire de tout pour ne pas être obligé d'en pleurer". Pour bien vivre, allez rigole et ris aux larmes ! Comme l'écrivait Rabelais : "Rire est  le propre de l'homme", " le savon aussi", disait Philippe Geluck. Alors garde ton amour propre et réjouis-toi ! Dans ce monde absurde, plus on est de fous, plus on rit.

Enivre toi, ta vie durant, " de vin, de poésie ou de vertu…" car la mort en ivrogne viendra boire toute ton eau de vie. Tu peux gaiement t'en réjouir, car au moment du grand départ, les esprits les plus étroits finissent par prendre le large.

Même si tu sais que la mort, c'est comme la sortie mais sans l'issue de secours, ne te gâche pas l'existence ! Tu es de toute façon, mortel, parfois même comme ton ennui. Évite les culs bénis qui rient jaune avec les grenouilles de bénitier et fuis les pince-sans-rire dans les paniers de crabes ! Alors lâche-toi et même relâche-toi.

Certains te disent qu'on peut choisir sa vie mais pas sa mort. Détrompe-toi, tu peux choisir de mourir de rire. N'aies pas honte de t'éclater d'un rot, d'un pet incontrôlables, tu peux rire à pleine gorge et rire en plein nez. Tu peux rire aux éclats et t'éclater de rire.

Tu peux rire à "t'en faire péter les côtes et vomir le duodénum", je te le garantis, c'est mortel ! Laisse parler ta nature. Ris de gaieté de cœur car rire à contrecœur peut être fatal pour ton palpitant. La mort c'est comme le dégoût, ça vous ôte l'envie de vivre dans un dernier haut le cœur. Tandis que mourir de rire vous assure d'une happy end !

Je le sais bien, moi qui torche mes textes en cherchant le mot pour rire, qui vous permet de me moucher et qui bien souvent prête à rire. C'est mon choix d'existence et d'écriture car la mort comme une mauvaise blague viendra toujours trop tôt et trop vite pour me mettre en boîte.

Je m'entraîne car je sais que ma vie, c'est comme ma mort : je passerai du taf à l'épitaphe dans un dernier mot d'absence en abrégé, mal rédigé… Enfin réduit au silence et muet comme un tombe mais je l'espère rêveur, la tête ailleurs, dans les nuages !

 

 

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Lettre au marchand de sable

Publié le par modimodi

BAL CDC


Tu dois avoir fait fortune depuis deux mille ans et des poussières que tu nous en jettes plein les mirettes ! Si je pouvais refaire ma vie, je choisirais ton beau métier : marchand de sable ! Je peux t'en donner les raisons :

Avec toi ! Jamais de chômage ni de pénurie de matière et tout le monde t'aime, t'attend ou t'espère !

Celui-là te fait confiance les yeux et poings fermés. Il dort le jour, sur ses lauriers et la nuit, comme un ange dans le poudroiement des étoiles !

Celui-ci rêve les yeux ouverts de bâtir ses châteaux en Espagne ! Mais la mouvance de ses songes enlise un à un ses projets qui s'abattent en silence comme des châteaux de cartes !

Sur le tas, ces pauvres ouvriers enlisés dans le conflit, font la grève en se disant qu'ils sont loin les temps heureux où l'on pouvait faire des pâtés sur le sable des grèves !

Dans cette chambre, des parents t'implorent. Ils sont à bout de contes, de légendes et d'histoires merveilleuses. Ils ont appelé les bonnes fées et même les ogres à la rescousse ! Rien n'y fait, ils implorent en urgence ton passage pour endormir leur petit monstre !

Sur la scène, une miss à paillettes, pour briller de mille feux de paille et d'audimat, jette à ses fans émerveillés et en délire un peu de ta poudre aux yeux !

Dans le lit de la rivière, le fiévreux orpailleur espère le pactole et cherche à lire sa bonne fortune, dans chaque grain de ta boue aurifère !

Oh ! Le monde sait comment te mettre en boule et en tas. L'homme en butte à lui-même te prend en grippe, en te glissant dans l'engrenage de sa vie qu'il espère irisée. Il veut t'en faire voir de toutes les couleurs…

Au bord de la mer, il te présente parfois à quelques artistes du dimanche... Ceux qui te composent un tableau polychrome et qui t'enferment dans des bouteilles dans l'illusoire espoir de retrouver les murmures des vagues et les soupirs des sirènes. Ceux qui te sculptent une statue de rêves éphémères, emportés aux caresses du vent, en milliers d'envols azurés.

Ah ! Tragédie écologique, souillure irrémédiable quand un imprudent te fait broyer du noir et que ta plage porte, en un long crêpe de mélasse mazoutée, le deuil de la liberté des oiseaux sacrifiés. Et là, cet autre voudrait te faire voir rouge quand en matador orgueilleux, auréolé de lumière crue, il dispute au taureau sa gloire, dans ton arène ensanglantée !

Moi-même, je te connais bien ! Tu portes le visage de l'enfance. Tu t'es moulé à la fantaisie de mon bestiaire imaginaire. Tu t'es donné à tous ! Aux enfants dans le bac de leur cour d'école, aux vaguelettes mousseuses, aux coquillages de la plage, aux pas des caravanes, aux dunes de ma Flandre !

Tu as enchanté mes vacances. J'ai paressé sur ton coussin blond et doré, préférant mille fois la douceur de ton banc à celui de l'école. J'y ai gravé mon cœur en l'enlaçant à celui de l'exquise insouciante qui a semé ses premières étoiles dans mes yeux. Je ne savais pas qu'elle préfigurait la Beauté et qu'elle m'offrait son premier visage de Muse, que je n'ai eu de cesse de chercher à retrouver dans mes mirages.

Ô sable de mes jours et mes nuits ! Tu t'es donné aux nues ! Je t'ai lancé dans le vent par poignées, tu as rougi mes yeux ! Tu t'es fâché dans le ciel en tempête, tu t'es levé en tourbillons en hurlant ta colère !

Tu t'es frotté à moi ! Tu as abrasé de peines et d'accrocs le parchemin de mes jours. En un papier de verre, tu as poli mon cœur.

Tu t'es offert à moi pour poudrer chacun de mes pas sur mon chemin d'aventures sentimentales. Chaque empreinte laissée au hasard des rencontres était aussi la tienne quand aux quatre vents de mes errances amoureuses, j'effeuillais patiemment les petites fleurs d'amour. 

C'est encore toi qui m'as conduit aujourd'hui auprès d'Elle, au désert de son cœur, pour y cueillir l'unique rose des sables. Celle que j'appelle ainsi, ma Muse, la seule qui puisse retrouver l'eau dans le puits de mon cœur. L'unique qui me fait traverser l'étendue de l'amour.

Grâce à toi, semeur d'illusions et grâce à elle, l'amour ne me quitte plus et tu ne me quittes pas !... Tempus fugit !... Mon cadran solaire repose dans l'ombre de la nuit qui s'avance ! Mais toi, inlassablement, obstinément fidèle, tu t'égrènes et t'écoules en silence, au sablier blanc de ma vie ! 

Tu es en chaque grain, un morceau de moi-même, un éclat de la roche du temps de ma mémoire. Tu es mon éphémère et ma durée, ma minéralité qui m'a fait sable et montagne. Tu es le paradoxe de la certitude qui entretient l'illusion humaine du sablier : trois minutes chronométrées dans une existence, un instant d'éternité pour toi, une dérisoire solution finale pour mon œuf à la coque !

Comme si, je pouvais en le retournant renverser la Vie et renverser l'amour et en remplir mon cœur ! Et quand bien-même, je le pourrais, je ne saurais empêcher son ruissellement. Tout au plus, puis-je, sans avoir l'impression qu'il se vide, emmêler mes mots d'amour et mes élans ! Tout au plus, puis-je coller mon oreille contre son cœur pour percevoir les battements du temps de vivre, du temps d'aimer et d'espérer. Tout au plus, puis-je compter les intervalles de ses silences !

Mais pourrais-je percevoir l'imperceptible froissement des jours qui s'écoulent en chacun de ces grains. Retrouverai-je mes souvenirs en les égrenant et revivrai-je au hasard de leurs évocations des fragments d'émotions ?

Tout au plus, puis-je tenter d'aimer jusqu'au dernier souffle, en guettant le dernier grain. Si l'amour m'a bouleversé et renversé, toi, tu sais bien que le destin répand ses pleurs de tristesse ou de joie, qu'il perle ou se déverse en gouttes de rosée et de sang et qu'il ne remonte pas son cours, sauf dans le mystère ou le néant.

Ô toi, marchand de sable, au moins, t'a-t-on dit que le moindre de tes grains voudrait revoir la mer ? Moi aussi ! Je désirerai ardemment non pas revivre mais vivre un jour, rien qu'un jour pur de lumière et d'amour avec celle qui tient en ses mains et son cœur, mon propre sablier. Tu vois, j'ai confiance ! Je t'écris les yeux fermés dans cette nuit que tu as étoilée !

 

 

Voir les commentaires

Tête en l'air !

Publié le par modimodi

SAF

Tu t'es trompé de rendez-vous,

Tu t'es coiffé avec un clou,

Garé ton scoot, mais tu n'sais où !

Toi, tu perds tout, un peu partout !

T'es dans la lune et les nuages,

Tu ne sais même plus ton âge,

T'as oublié le bon message,

L'anniversair' du mariage !

 

Tu as égaré tes bagages,

Tu mang' la poire avant l'fromage,

T'es dans le cake et dans l'potage.

Tu désoles ton entourage.

Regard absent, en décantage,

T'as l'cerveau en constant réglage,

Un gros problèm' de décentrage.

T'as pris l'virage en dérapage.

 

T'as des défauts dans l'alliage,

Sûr'ment des failles dans le blindage

Et des trous d'air dans le fuselage !

Le pied à fond sur l'embrayage,

Tu réussis les décollages

Mais tu rat' tes atterrissages.

T'as du retard à l'allumage…

Tes idées transhum' aux alpages !

 

Le grand jour de ton mariage,

T'as appelé ta Marie, Sophie,

Devant le maire, abasourdi,

T'as dit : "non !", au lieu de dire : "oui !"

On n'compt' plus tes étourderies.

Elles sont devenues légendaires

Comm' les sirènes ou les chimères

Et la culotte à Dagobert.

 

Tu déambules, la tête en l'air,

Tu embrasses le réverbère,

Peau d'banane, les quat' fers en l'air !

T'as laissé ouverte la volière

Et laissé couler l'camembert !

Ton domaine, c'est l'imaginaire.

Tu es un extra planétaire,

De la chimère, le globe-trotter.

 

Tu collectionnes les impairs :

Tu cherch' les clés, qu' t'as dans la main,

Tu te trompes, de bus ou de train,

Tu t'es égaré en chemin,

T'as pris à l'envers le rond-point,

Confondu Dublin et Berlin,

Noël avec la Toussaint,

Saint Frusquin avec Saint Glinglin !

 

T'as mis le mauvais carburant,

T'as confondu les clignotants,

T'as app'lé l'colon, adjudant,

Lavé tes dents au détergeant,

Pris le couteau par le tranchant.

Tu es toujours à contretemps,

T'as pas d'avis, pas de jugement,

T'as l'esprit comme un cerf-volant !

 

T'as collé partout des pense-bêtes,

Mais qu'avais-tu encore en tête ?

La fenêtre est restée ouverte,

Les mémos com' des alouettes

Ont pris la poudre d'escampette.

T'as fait la list' de tes objets,

Noté où tu les as placés…

Tu n'sais plus où tu l'as rangée !

 

Tu passes pour un doux rêveur,

Au minimum, une gaffe par heure !

On sait quel collaborateur

S'est trompé d'expéditeur,

N'a pas rangé dans l' bon classeur,

Oublie date et ordinateur,

Ses copies dans le photocopieur,

Jusqu'au nom de son directeur !

 

Tu es connu pour tes erreurs,

Tu t'en es fait collectionneur.

C'est toi, le roi de la bévue !

Les yeux dans l'vague et dans les nues,

On te croit bête, un peu naïf

Mais tu n'es qu'un contemplatif.

Ton esprit est un fugitif.

 

La raison en apesanteur,

On te croit là, tu es ailleurs,

Distrait et songeur à demeure,

Tu cherch' midi à quatorze heures.

Tes pensées vont à rebrousse-poil,

L'instant présent a mis les voiles.

Ta tête a pris la voie royale,

Toi, tu joues avec les étoiles !

Voir les commentaires

Bafouillis

Publié le par modimodi

EV 4 LECTEUR 

Ô lecteur, doux amant des belles Lettres et de ta Muse ! Mon ami, mon semblable !

Tu as pris Églantine pour Rose d’Ispahan !... Tu crois que c'est l'amour, ce n'est qu'une amourette !

Ô toi, bel amoureux, tu te tiens devant elle ! Tu rosis, tu balbuties et tu bafouilles ! Ton cœur n'est pourtant pris que dans les ronces de l'églantier et déjà tes élans et tes premiers murmures portent des éraflures ! Comment seras-tu, petit Ronsard, quand tu te piqueras au rosier du grand amour et qu'il t'écorchera tout vif ?

Moi aussi, vois-tu, je me pique d'aimer la vie, la beauté et les arts ! Mais je confonds parfois arts avec artifices, artiste avec artificier ! Je vénère la littérature et j'adore les mots, comme on aime la beauté des femmes, des Muses et des Vénus ! Mais avec eux et avec elles, je suis un éternel apprenti ! Piètre écrivain et mauvais artilleur ! Oh ! Je sais enflammer, mettre le feu aux poudres. Je sais, quand il le faut, être tout feu tout flamme mais je ne fais pas assez long feu. Je lance des idées qui s'élèvent et scintillent mais retombent aussitôt. Et quand j'offre un bouquet, c'est un bouquet final.

Mes mots crépitent sous ma plume qui bégaye, mes pensées fusent en étincelles bredouillantes ! Je déclare ma flamme en jaillissements de mon cœur embrasé ! Mes yeux pétillent, mon souffle littéraire attise les jets ardents de ma prose flamboyante ! Mais d'émois et de maladresses, je ne sais gribouiller que de tendres bafouilles.

Mon éloquence est comme un tableau pointilliste, criblé de paroles serrées et précipitées. Mes déclarations d'amour, toutes en points d'exclamation n’entraînent qu'interrogations et n'aboutissent qu'en points de suspension !

Mais comme une œuvre de Signac, de Seurat ou de Pissarro, j'impressionne par petites touches, la page blanche et la toile écrue de mon récit. Je fragmente et j'unis les sons. Je fonds les syllabes pour composer et nuer les mots. Il suffit alors de prendre du recul pour en apprécier la forme, l'expression, les lignes et les couleurs ! C'est l’œil du cœur qui accommode, c'est l'oreille du cœur qui me rend intelligible aux yeux du lecteur.

Pour un peu, je ferais de mes bafouillages, un art suprême du barbouillage ! Pour un peu, je me piquerais d'élever mes "méli-mélos dits" à la hauteur d'un art mosaïque. Je n'ai pas besoin d'être à la dernière mode, je viens du fond des âges... J'étais déjà beauté décorative dans l'Antiquité, à Capoue ou à Byzance ! Je suis intemporel ! Je fais plus qu'appartenir au décor, je suis dans l'Art déco. J'ai le modernisme de l'alphabet plastique de Vasarely et je bats encore, dans ce sud que j'aime, le pavé de la Villa Kérylos ! Mes mots et mes phrases, mes textes et mes pensées ont le vol en zigzag des hirondelles de mer !

Je courtise ma muse, ma gente dame Inspiration mais faute d'être toujours adroit, je suis gauche parfois ! Le gentil trouvère se décompose alors dans un grouillis de vers désordonnés. Oui, je suis emprunté comme un amoureux à son premier rendez-vous, aux premiers émois d'un baiser de la langue d'oc ou d'oïl !  Je desserre à peine les lèvres ! Je ne veux pas que nos langues se délient. Je reste court ! Je ne sais plus souffler mot. Je marmonne, j'articule à peine, j'ânonne, je zézaye et zozote ! Dans un spasme, je me pâme !

Ma plume elle-même imagine d'impossibles amours épistolaires avec une lectrice, à la page. Devant une belle inconnue, elle ose à peine tremper ses lèvres dans l'eau de son regard ! Elle rougit et sa graphie se trouble. Elle bat de l'aile, elle barbote et s'ébroue dans l'encrier. Elle blablate et débite un mot sur deux qu'elle estropie ! Ma Muse n'aime pas mon cheveu sur la langue ! 

Au fond, c'est après tout, sans importance puisque je multiplie les duplicata de couacs dans la mare aux vilains canards boiteux ! Mais peut-être, est-ce important pour vous, lecteurs de hasard, si en tombant sur mon bec claquant ses bredouillis, vous vous retrouvez alors, à votre tour, marmonnant et bredouilles d'intérêt littéraire !

Qu'importe d'ailleurs, la linguistique ou l'élocution, le style ou la rhétorique ! Ne me jugez pas embrouillé, hermétique ou confus, je suis volontairement filandreux pour que vous puissiez vous accrocher à la trame du récit et que vous n'en perdiez pas trop vite le fil ! Je babille parfois comme un enfant de la balle d'un coton à broder !

Quand mes sons, appelés mots grasseyent et se répètent dans le fond de ma gorge, ne me croyez pas pour autant polyglotte ! Je soliloque et je radote alors. Oui ! Je suis plus, un bafouilleur littéral, un trifouilleur littéraire, un littérateur raté et un cafouilleur à embrouilles qu'un fouilleur de pensées lexicales !

Oui, j'ai le ton saccadé, je parle et j'écris haché-menu ! Ah ! J'ai beau avoir à jamais l'amour des belles lettres ou des belles personnes, au moment d'aimer ou de les enlacer, je suis un pataud, écrivain du pathos. Ma pâte à papier est une pâte à platées plâtreuses. Je suis un piteux empoté pour des lecteurs épatés ou dépités par mes épais pâteux pâtés !

Voir les commentaires

Tous à la fête !

Publié le par modimodi

 NOVEMBRE 2020

 TQP

Avant d'exécuter l'ordre, attend le contre-ordre ! Cette loi de l'armée qui permet au petit soldat de s'en sortir, est le grand principe de nos gouvernants en temps de Coronavirus !

Pour nous mobiliser, le chef des armées nous l'a dit : "Nous sommes en guerre !" Contre un ennemi déclaré mais invisible. L'ennemi est là, il avance masqué. Alors, pour le battre sur son propre terrain, nous aussi nous nous masquons…. Si la voix officielle nous le recommande et nous l'autorise ! Car pauvres de nous ! Avant de battre l'ennemi à la pointe du coton-tige, comme des petits zorros, que n'avons-nous pas entendu d'analyses et de recommandations contradictoires !

La Covid, une grippette qui finit par vous prendre en grippe. Le masque, un inutile accessoire de carnaval ou de bal masqué pour danseuses. Chaque soir, d'un pied sur l'autre de ses contradictions, comme une ballerine, dans un exercice ponctué d'arabesques en courbes et graphiques de l'épidémie, nous avons eu droit aux jugements de Salomon.

Combien en avons-nous vu défiler et se défiler de hauts responsables ! Ainsi, nous avons bénéficié des rassurances des gestionnaires de stocks, tout aussi vides que leurs déclarations. Nous avons espéré avec les prévisionnistes des équipements indispensables, capables surtout de prévoir les retards successifs, de nous promettre l'arrivée des commandes et les imminentes livraisons, assurées par une compagnie aérienne, sûrement une arlésienne ! Pour quand ? Pour : "Bientôt, incessamment, sous peu"…

De toutes façons, tandis que le chef suprême attend le dégel et la débâcle du vi-russe immaîtrisable, il s'en lave les mains et se fait mousser sur l'exemplarité de la gestion de la crise ! Pendant ce temps, nous, on se lave les mains à grandes eaux car on attend des gels hydroalcooliques.   

Heureusement, nous avons des repères et des signes d'alerte. Comme aurait dit Fernand Raynaud, à la frontière du diagnostic : "Dis tonton, pourquoi tu tousses ?" Tu mouches à bras raccourcis, ta fièvre vient à toute heure, et pas seulement le samedi, tu as le souffle court au point de te faire souffler dans les bronches. Tout y passe, le nez, les pieds, la gorge, la tête, alouette ! Alouette ! Ta déplumée est assurée.

Le moral est au plus bas, chacun scrute le moindre symptôme ! On se tâte, on s'ausculte pour épier un ennemi occulte. Sur les plages de l'angoisse, les vagues déferlent : première vague, deuxième vague, les gouvernants surfent sur celles de l'opinion : Confiance ou pas confiance ? Les baromètres entrent en action pour prendre la température des citoyens.

"Que celles et ceux qui doutent" se rassurent, nous avons d'éminents spécialistes avisés ! Admirez comment les épidémiologistes escaladent les pics de l'épidémie tandis que nous dévissons tout schuss ! Possible covidé, cher concitoyen, on te piste à la trace ! L'OMS est l'Organisation Mondiale du Ski de plein air, au fond de tes poumons, du Ski de glisse et du syndrome de glissement : symptômes morbides et mortels des isolés et alités, au fond des Ehpad. 

D'ailleurs, la Covid ne chinoise pas avec nous. Malgré les gestes barrières, elle nous fait des gestes déplacés, en coude et bras d'honneur ! Oui ! C'est extrêmement grave ! Nous ne sommes pas seulement morts d'inquiétude mais morts réellement ! La mort roule à pleins tombeaux. Bien sûr, on tente de nous réanimer à pleins lits, dans des hôpitaux saturés. Là, le gouvernement nous rassure et nous inquiète en même temps, avec force avis d'experts scientifiques, de mesures et de cartes, de tableaux et de conférences.

Alors, comme personne ne maîtrise rien, nous n'avons pas d'autre choix que d'entrer dans la danse et de sauter d'un pied sur l'autre, en suivant les injonctions paradoxales… On te confine illico pendant deux mois et on te déconfine ex abrupto ! Sans prudence aucune.

Chacun se rue dehors, dans la légèreté générale de la liberté retrouvée et des vacances d'été. Tu bondis de joie tandis que l'épidémie te suit et t'offre son rebond ! Alors, patatras ! On te reconfine, on te couvre-feu, à heures variables. Le soir et la nuit, y'a plus que les souris qui dansent devant les chats gris.

Sortiras, sortiras pas ? Voyageras, voyageras pas ? Tu fais le covidé grand teint, pire que le pangolin, le caméléon est contagieux et marque son territoire. Tu passes d'un département à l'autre par toutes les couleurs. Et toi, avec un coton tige dans le nez, tu avances, couleur muraille.

On te bloque, chez toi. Tu dois contempler le ciel de ta fenêtre. On t'enferme, alors toi, tu débloques… de déprime. Tu t'aliènes avec l'info en continu. Le virus rend fou et hystérise l'information de chiffres et de buzzes.

L'épidémie avance à bas bruit tandis qu'ici ou là, on soupçonne, on complote, on déconne à pleins tubes d'échantillons de Covid. La bêtise des suspicieux, en attente de greffes de cerveau diffuse ses nanoparticules vraiment pas fines !

Heureusement, la médecine veille. Tu attends les statistiques ! On ne compte plus les moutons  avant de s'endormir mais les hospitalisés, les décédés, les réanimés et les guéris ! Avec cette perspective, tu dois être forcément patient, dans tous les sens du terme. Dis-toi que la recherche avance pour faire reculer le virus et maîtriser les vagues de l'invasion. Tu es dans de bonnes mains. Les soignants sont d'autant plus admirables qu'ils sont épuisés et mal payés !

Mais pendant qu'on te traite, sur les ondes, on se maltraite. Entre savants charlatans, on se démasque, on se contredit à grands coups d'études scientifiques publiées, on s'hydroxychloroquine. C'est le grand raou(l)t des professeurs de médecine. Alors désarçonné, tu persistes à  douter. Tu te dis que si tu covides, on te soigne, on te programme et te déprogramme, alors pourquoi aurais-tu la malchance d'attraper le dahut ! 

On s'active, car pour freiner l'invasion virale, on te suit à la trace, on te teste PCR et tu colles-labo ! Tu fais la queue puis t'attends des plombes et des jours pour connaître le résultat. Trop tard ! La virulence de ta contagion a généreusement ensemencé ta famille et tes collègues.

Mais cette époque est bientôt révolue, on va te mettre la salive à la bouche ! On te promet des réponses plus rapides : Juré ! Crachez !... mais sans postillonner ! Les asiatiques l'ont bien fait, comme nos amis héréditaires, les allemands, peu habitués à pédaler dans la choucroute.

Bien sûr, tu te tiens sur tes gardes. Tu gardes tes distances, un mètre, puis deux, puis trois, puis huit. Il est dangereux de se croiser. La Covid n'amuse plus la galerie marchande. Ta clé d'humain contagieux n'est plus de contacts. Ton voisin est dangereux, asymptomatique, il peut être super con-taminateur ! Si ta vie sociale et culturelle est sacrifiée, tu as quand même le droit de te contaminer, au travail, à l'école, dans les transports en commun ! Mais garde le moral, reste positif, bien sûr, sans être virussé !

Ta vie est en question. Tu philosophes sans le savoir en distinguant l'accessoire de l'essentiel. Notions indispensables pour franchir toute porte. D'ailleurs, un jour, on t'ouvre boutique, un autre, on te la ferme et tu la fermes ! Ecoute pousser tes cheveux !

Pas de séjours prolongés en terrasse, si tu ne veux pas être terrassé ! Toi, tu n'y crois pas, tu dis qu'on te raconte des bobards de beaux bars car ceux-ci sont fermés. Les restaurants aussi, car même espacés, on se contamine à table en parlant ! Maman avait raison, on ne parle pas la bouche pleine. Psy-cause toujours !

Les Nikés sont niqués ! L'économie fait la culbute mais plus les sportifs, (seulement en chambre), on ne nage plus… que dans l'inquiétude. Tout est fermé ! Aucune activité ! Seul le gouvernement fait la planche, mais la planche à billets. C'est la faillite, y compris de l'espoir ! Alors, on indemnise à tout va, on remonte le plafond des aides et on le crève. A la réouverture des salles de spectacle et de cinéma, on entendra : Remboursez ! Remboursez !

Ah! Mais évidemment, tu peux encore sortir, t'aérer et aérer ton local et ton chien. Tu peux même encore rêver d'espaces illimités. Toi, qui n'as eu droit qu'à un kilomètre pendant une heure, tu en as maintenant vingt, pendant trois heures. Tu fais la course et tes courses contre la montre et avec le virus, en passant devant les parcs, désormais ouverts.

Evidemment, tu es citoyen solidaire et responsable, alors tu l'as accepté ! Ta liberté est surveillée. Toi, tu as moins bonne mine que la Covid, sur laquelle tu risques de sauter. Toi, tu as une mine de papier mâché mais ça ne suffit pas, tu dois toujours présenter tes papiers.

Heureusement, dans quelque jours, on va te déconfiner progressivement, pour toi te dépenser et surtout dépenser, avant Noël et la Saint Sylvestre ! Mais si tu fais la fête, la Covid voudra peut-être s'associer et te la faire aussi ! Tu as eu les boules ? Oublie, tu vas pouvoir demain les accrocher au sapin, en respectant la bonne distance ! Sinon, c'est toi qui prendras la bûche et sentiras le sapin.

Tu vas réveillonner mais ne pas bibiser tonton ou mamie et tu parleras à voix basse. Des vœux pour dialogues de sourds ! Être treize à table portait malheur, maintenant c'est à partir de six à dix maxi ! Le cadeau tendance, cette année, c'est le guide des bonne pratiques. Certains envisagent le réveillon sur le balcon. Idéal pour la bûche glacée ! Mais le must, c'est le réveillon virtuel en video, à distance ! Pratique ! Plus de reproche sur la dinde trop cuite ou trop sèche ! On ne te prendra plus pour une truffe !

Et demain alors ? Bien malin qui pourrait le dire ? De changements de pied en changements de pied, tu as appris à danser la danse macabre. Mais y'aura-t-il toujours la guerre entre l'économie et le sanitaire ? Sûrement  ! Car de plans de relance en plans de relance, pour l'instant, c'est l'épidémie qui se relance. Alors, on entretient ton espoir de tests antigéniques et de remèdes miracles !...

Avec toutes ces promesses contradictoires, qui leur dira que moi, je suis déjà vacciné !

Voir les commentaires