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Lettre aux législateurs 3/4

Publié le par modimodi

 TQP 29  DOUBLE

L'esprit de la loi !

Messieurs, vous le savez et vous vous en nourrissez ! Le citoyen est un ayant droit qui a tous les droits mais aussi tous les devoirs de sa charge et de ses charges. Ramène-t-il son grain de sel, il paiera la gabelle ! A-t-il un retard de versement, on exigera la dîme et les centimes additionnels ! A-t-il de la valeur, la taxe s'y ajoutera !

Bien que copie conforme à ses semblables, on l'imposera quand même sur ses droits d'auteur. Et nul doute que le sujet est prolifique et fécond car il est fondé "de lege ferenda" que le droit de procréation est conjoint aux droits de succession et de reproduction !

La vie est un éternel recommencement ! Les jours s'enchaînent imposant leur droit de suite jusqu'à ce que mort s'en suive ! Notre premier héritage est temporel ! Il nous laisse tout loisir de nous dupliquer et répliquer, de nous multiplier et de nous perpétuer. Notre dernier héritage est le legs de notre fatale finitude. Vous n'y échapperez pas non plus !

Messieurs les législateurs, un brin, toujours nostalgiques, le mythe de l'éternel retour à un état de grâces et de droits ne peut que vous attirer. Avec votre habileté dans l'emploi des codicilles et des arguties, vous allez défrayer les chroniques juridiques et judiciaires, quand des revenants n'en reviendront pas de devoir payer l'impôt sur le revenu !

Vous n'ignorez rien ! Surtout pas que la vie est un droit fondamental que vos collègues, magistrats, juges et avocats détiennent dans leur garde-robe où trop de toges prétextent, le droit du "prête, oh rien !"

Oh oui ! Dans tous ses états, l'ayant droit peut bien continuer de réclamer son dû à l’État qui monopolise ses propres privilèges et sonne les charges successives en moult impôts et redevances... Contribuant à la conquête permanente de ses droits, de régie en péage, le contribuable patenté, assujetti, aligné, ratissé et rectifié mais jamais résigné, se redresse et se hérisse encore quand il entend : "à vos rangs, fisc !"

Nécessité fait loi ! Liberté, égalité, fraternité ! Pour couvrir les besoins grandissant de minimas sociaux, vous êtes devenus, les grands champions des lois de finances. Au nom de la solidarité, vous éditez et faites voter un maximum de mesures, de normes, de taxes. Pas de loi initiale sans loi rectificative, c'est la règle du budget annuel !

Vous prônez les économies mais vous y parvenez à peine dans l'inflation stylistique de vos phrases. Ah ! Elles ont bon dos la mondialisation et les règles européennes ! Sus à l'inflation des dépenses mais pas des mesurettes ! Vous avez les coudées franches car personne ne vous dit jamais : "Au nom de la loi, je vous arrête !"

Il fallut quatorze ans de travail à Montesquieu pour achever "De l'esprit des lois". Vous, vous allez bien plus vite aujourd'hui et même, s'il le faut à grands coups d’État, à coups de 49.3.

Vous situant du côté de la lettre, il vous manque simplement un peu... beaucoup d'esprit sur les lois. Qui peut dire, sans se tromper, ce qui est bon et juste pour le plus grand nombre, pour nos concitoyens d'abord ou en termes de droit pour "les étrangers" ?

Au moins, êtes-vous fermement certains de toujours parvenir à conserver la nécessaire séparation des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires ? Permettez-moi sérieusement d'en douter, en dehors de toute appartenance ou préférence politique !

Il vous conviendrait sans doute de faire un régime détoxifiant mais le seul régime que vous suivez est le régime juridique ! Vous êtes mêmes des champions pour nous appliquer les règles auxquelles vous semblez souvent échapper !

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Joyeuse P.A.C. 2/3

Publié le par modimodi

 

 TQP 37  

Tout le monde respecte soit disant l'environnement et contribue à sa qualité. Mais les écos-taxes ont été un fiasco ! Les bonnets rouges sont restés accrochés aux portiques ! Les épandages de lisier et de boues et les traitements répétés en fertilisants, fongicides, insecticides, pesticides détruisent la nature et mettent notre santé en danger ! Les poulets sont en batterie et ne connaissent pas le plein air ! Les mille vaches ruminent en rêvant de connaître un jour, le Plateau limousin.

Pendant ce temps, de pauvres paysans bloquent les routes avec leurs tracteurs tout neufs ! Qui doit-on plaindre ? Mais l'opinion est comme toujours divisée. Alors, parler de verdissement, des enjeux environnementaux et climatiques et des aides additionnelles ad hoc permet, en pleine crise, de faire diversion dans la pagaille.

Chacun veut défendre son pré carré de luzerne. Les promesses moissonnent hélas les espérances des fauchés. La régulation du marché et la convergence politique et tarifaire annoncée ne peuvent pas rendre la politique plus visible dans une situation économique tendue entre les cours des produits européens et mondiaux ! La guerre est même déclarée entre les végétariens et les végétaliens no beef et les omnivores d'angus beef.

Tout est confus et objet de fraudes ! La vache ne peut plus reconnaître son veau quand on sait que la viande de bœuf est devenue chevaline et l'agneau mélangé au bœuf et au poulet. Le hamburger est pire que le corned-beef ! Quelques scandales éclatent un peu partout quand les œufs et la mozzarella sont à la dioxine, le lait maternel à la mélamine, les tartelettes au chocolat aux matières fécales, les chevaux de laboratoire vendus en boucherie, etc. Et tout ce que nous ignorons! Ne vaut-il pas mieux bouffer du lion en rugissant de plaisir ?

Quel est donc le credo du paysan ? Il n'y a pas si longtemps, après l'opération : "Suivez le bœuf", le nouveau mot d'ordre était : "Mort aux vaches folles"... bien sûr! Aujourd'hui, nous dirions plutôt : " Souvent vache varie, bien Fol est qui s'y fie !" Vous voulez la preuve ?... C'est Relou, mon Bruno !... Car souvenez-vous, le monde d'alors était déjà fou et les vaches aussi ! Le brin d'herbe avait un brin de folie ! Nos voisins les rosbifs avaient tenté de nous refiler à l'anglaise leur cheptel victime de transports au cerveau.

" Changement d'herbage réjouit les veaux" et les vaches aussi ! My God ! Les belles encornées de l'autre côté de la Manche, ne pouvaient plus regarder les trains passer puisqu'ils s'étaient mis à courir à toute vitesse dans le tunnel sous le Channel. Plus d'herbe à brouter ni d'intérêt à ruminer, qu'à cela ne tienne ! Quelques peaux de vache n'avaient rien trouvé de mieux que de donner en pâture à leurs braves laitières d'habitude herbivores, des farines d'os de moutons malades de la tremblante ! Ça balance pas mal à London ! Bah ! Bah ! Bah ! Bah! Baby bêle !

Aujourd'hui, les saumons nourris aux farines animales ne vivent pas assez longtemps pour constater qu'ils sont devenus fous ! " Hello Dolly, ma jolie Dolly ! " Ô toi, le bon consommateur aliéné et doux comme un agneau, au cerveau comme une éponge publicitaire, tu trembles encore carcasse ? Plus de danger ! Nous avons soi-disant gagné la bataille contre les prions, squatters d'encéphale ! Mais sur nos cortex, gare à l'effet Spontex !

L'encéphalopathie spongiforme bovine, au diable ! Allez paître Creutzfeldt-Jakob ! Nous avons déjà Alzheimer et nos mémoires comme des parcours de golf ! Alors devons-nous encore écouter tous ces garçons vachers, tous ces garçons bouchés ?

 

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Lettre aux législateurs 2/4

Publié le par modimodi

  TQP 28   DOUBLE

La table de la loi

Sur le sujet de la cause animale, les uns et les autres s'affrontent aujourd'hui comme s'ils avaient bouffé de la vache enragée. Un proverbe, pourtant pas chinois, a dit : "qui veut tuer son chien, l'accuse de la rage." Mais sans autre forme de procès, la sentence est bien plus expéditive quand il s'agit de satisfaire l'appétit des carnivores ! Les végétariens et les végétaliens qui se sont mis au vert, ont pour eux, la dent dure !

Ils voudraient même faire la loi ! Alors Messieurs les législateurs, sur le thème de la cause animale, soyez rassurés, vous n'avez pas fini d'édicter et de légiférer ! Car que l'on soit bête et méchant ou à manger du foin, nous sommes déjà tous sensibilisés, nous-mêmes en tant qu'espèce menacée mal protégée.

Dès la naissance, droits et devoirs sont les deux mamelles de la législation qui nourrit de son lait l'humanité vagissante ! De pis en pis et d'âge en âge, le petit homme jamais sevré découvre de succions en tétées, la servitude du change et de la traite.

Dès l'école, la table de l'écolier est une table de la loi qu'il honore au hasard ordonnancé de la grammaire, de l'orthographe, des mathématiques, de la géométrie et plus tard de la physique-chimie. La loi scolaire lui impose ses leçons et ses devoirs aux droits d'apprendre, d'écouter, de noter, de traduire et de rédiger.

Sur l'estrade, il déclame : "France, mère des arts, des armes et des lois." Au tableau noir, il trace au quart de tour, obtus et obstinés, carrés et rectangles aux angles toujours droits. Il lui est interdit de tourner en rond s'il ne veut pas tomber sous le coup implacable de la loi scolaire : l'Observation et l'Obéissance. La loi souveraine est de droiture et sera de sagesse de sa première à sa dernière dent.

Nul n'est censé ignorer la loi, surtout celle de la force et de l'attraction terrestre sinon comme dit Newton, c'est pour ta pomme ! Pas d'inobservance non plus du théorème de Pythagore, sinon c'est tête au carré de l’hypoténuse, pieds à angle droit, au coin et bonnet d'âne !

Allons droit au but ! L'instruction impose ses méthodes et ses disciplines. De notes en notes, l'étudiant connaît la musique et les analpha-bêtes de l'école moderne, l'a-b-c des couleurs. De corrections en corrections, l'élève enseigné s'éduque et s'élève pour enfin se dresser citoyen instruit et si possible responsable, au centre d'un système social construit encore et toujours sur devoirs et droits ! On lui enseigne la rectitude, c'est à dire surtout la linéarité de la file où il tiendra son rang, de la limite à ne pas franchir, de l'horizon, sa dernière ligne de fuite et d'écriture de sa vie !

Je vous vois sourire, messieurs les législateurs car ce qu'il ne sait pas bien encore, c'est qu'il lui faudra monter au front en première ligne et apprendre en s'y confrontant, la loi de la jungle ! Réjouissez-vous ! Vos collègues dans les tribunaux vont pouvoir s’entre-déchirer et rugir leurs plaidoiries pour tenter d’appliquer la loi du plus fort ou du plus rusé.

C'est ainsi ! Pour marcher ou filer droit, tout citoyen habilité ne doit pas manquer d'aplomb car sans habileté, il se retrouve à bon droit, aliéné et détenu de droits communs. En effet, la vie se donne le droit de conjuguer de temps en temps, de modes en modes, le verbe devoir. A l'actif, le présent est trop souvent imparfait ou conditionnel. Au passif, l'impératif donne de la voix et taxe hélas le devoir, de la dette... »

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Tête en l'air et ventre à terre !

Publié le par modimodi

 AP  30

  Avec les beaux jours, je flâne, je rêvasse, je m'évade. Je me drogue au soleil, à la nature, je prends de la poudre d'escampette. La tête me tourne comme la girouette au vent de ma fantaisie buissonnière. Je divague à tire d'ailes, sans queue ni tête !

Je me souviens ! "Devant la porte de l'usine / Le travailleur soudain s'arrête / Le beau temps l'a tiré par la veste / Et comme il se retourne / Et regarde le soleil / Tout rouge tout rond / Souriant dans son ciel de plomb / Il cligne de l’œil / Familièrement..." (Le temps perdu - Jacques Prévert)

Je me souviens ! En ce temps-là, mon école aussi prenait ses quartiers de printemps ! Je me remémore. Eluard me rappelle que la terre est en fête, bleue comme l'azur, comme un quartier d'orange qui donne envie de croquer dedans. Je vois les écoliers passer en piaillant sous ma fenêtre en rangs desserrés. J'ai envie de leur fredonner à ma manière, cet air connu, plein de gouaille joyeuse : "Quand on se promène au bord de l'eau / Comme tout est beau, c'est rigolo ! / En classe de mer ou en classe d'eau / On est comme des poissons dans l'eau "

Braves pédagos, bucoliques ou champêtres, marins d'eau douce ou flibustiers, alpinistes ou chamois ! Chouettes instits, tuteurs pour la semaine de petits Robinsons, découvreurs d'îles désertes et enchantées aux mille chemins de la beauté !

Vos voyages organisés sont des séjours de développement pour nos enfants. Sympa le dirlo astronome qui fait déchiffrer au tableau noir de la nuit l'alphabet de l'univers ! Super les maîtresses d'écoles, nourrices le jour pour la marmaille de tous ces bruyants marmots, maternelles le soir pour S.O.S. câlins-bobos !

Heureux les profs s'égosillant à la Bastille, à en perdre la tête et le souffle révolutionnaire, à conter l'histoire de France et à recompter dans des rangs toujours fuyants une bande de potaches tout excités.

C'est à la mode de chez nous, quand l'envie prend de changer d'air et d'envoyer promener les petits bouts de choux, les élèves de l'école de la ville vont à la campagne, ceux de la plaine à la montagne et tous un jour finissent par se jeter à l'eau, en rêvant de mener la vie de château de sable.

Vive les classes de découverte et tous ces nouveaux Colomb colonisant un village pour quelques enquêtes auprès des indigènes et études de mœurs des autochtones. Grandes manœuvres et plans de campagne ! Pas un endroit, pas un bosquet, pas un muret, un interstice, pas une grotte, pas un ruisseau, pas un marais, rien n'échappera à la curiosité furieuse des troupes lancées sur le terrain.

Ils sont partout les petits mousses, sur les barrages ou les péniches, dans les sas et dans les écluses ! "Ouvrez les vannes moussaillons, nous rentrons au port !"... Ils sont partout les petits bleus de Bresse, dans les étables, au cul des poules, à l'écurie, dans le fourrage, et ... Hue cocotte !

Ils sont ici à plat ventre ou accroupis, comptant les pattes ou les pétales. "Eh, ça t'épate ou tu détales !" Ils sont là-bas, des vols d'oiseaux dans les jumelles. "Des bartavelles, des bartavelles !" "Mais non, nigaud, des hirondelles !"

Ils vont, ils viennent et font bouquet d'observations et moissons de souvenirs. Heureux temps mêlé de sérieux et d'insouciance, petits bonheurs de l'amitié et des cœurs purs, certains jours, je vous regrette !

 

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Joyeuse P.A.C. ! 1/3

Publié le par modimodi

 TQP 36  

Le monde paysan est fou de colère. L'agriculture nationale Fol hier, est restée folle aujourd'hui ! La politique agricole commune est en panne ! Haro sur l'Europe !

Quand on pense que les objectifs de 1962 visaient à assurer un niveau de vie équitable à la population agricole, à stabiliser les marchés pour assurer des prix raisonnables aux consommateurs !... On croit rêver ! Les prix sont bien encadrés pour les producteurs mais pas pour les nombreux distributeurs et revendeurs ! Chacun se sert au passage mais ne serre surtout pas sa ceinture ! ...à part le consommateur !

Depuis l'origine, aux premiers souhaits communautaires s'est ajouté un autre noble but : le respect de l'environnement ! Pourtant la désillusion est la même, nous sommes au vert mais celui des algues ! Nous sommes intoxiqués, empoisonnés aux nitrates et aux pesticides. Même si le proverbe nous rappelle que " le changement d'herbage réjouit les veaux", l'élargissement à vingt-huit états membres n'a fait que compliquer l'application juridique des mesures.

Les aides à l'hectare, proportionnelles aux surfaces d'exploitations profitent surtout aux grands propriétaires, aux pays et régions productrices ou aux grandes entreprises agro alimentaires ! Mais hypocritement, avec des plans d'aides successifs, il est toujours question de soutenir le développement rural, les petits domaines, les jeunes agriculteurs et les zones défavorisées !...

Qui veut encore bêtement manger du foin à la fourche ? Qui peut encore soutenir que le bonheur est dans le pré ? Seuls s'en sortent ceux qui multiplient les alliances stratégiques dans le lait, les céréales, la viande... Tout le monde veut bien manger, surtout du bio et des produits du terroir ! Hélas ! Même les repas servis dans les restaurants de collectivité n'ont pas la préférence pour les produits français.

La période des vaches grasses est devenue une double décennie de vaches maigres et ça brait et ça meugle, un peu partout dans les étables ! Tout va de mal en pis à l'heure de la traite à payer ! Plus personne n'a de blé et de moins en moins de grains à moudre alors la litanie peut ainsi s’égrainer...

Oyez la complainte ! "La disparition des quotas laitiers, le budget global de l'Union en baisse, la volatilité récurrente des tarifs agricoles, les prix minimum garantis, les règles communes en matière de concurrence, les prix élevés des barrières douanières, l'augmentation des charges, la normalisation des produits, l'inégalité des subventions et l'organisation commune des marchés soumis à la spéculation ont contribué davantage à diviser qu'à rassurer." Dans un contexte de surproduction, les prix bataillent au centime près et les revenus baissent....

Joyeuse P.A.C, mais qui sont les cloches ? Pour qui sonne le glas de cette P.AC. aux tisons du brasier de la révolte paysanne? Les abeilles disparaissent mais pas le bourdon ! Les viandards se tapent la cloche et les anti spécistes sonnent le tocsin de la malbouffe. L'agriculture est sur les dents, de la fourchette et de la fourche ! 

 

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Primaires, vous avez dit primaires ! 5/5

Publié le par modimodi

 

 TQO 43  

Les candidats déclarés à la primaire de leur parti pour être désignés à la prochaine élection présidentielle ont peut-être attrapé le virus dès l'école primaire.... Primus inter pares ou minus inter pares ! Primates entre les primates ! Braves et bonnes têtes de P.I.P...

En effet, nous avons pris l'habitude de les rencontrer, tous ces délégués du peuple, du personnel, tous ces délégués syndicaux ou de classe. Ils sont partout postés et porteurs de mandats, émissaires et même parfois boucs à en devenir chèvres à force de se faire rentrer sans ménagement dans le chou.

Peut-être se sont-ils entraînés au collège ou au lycée ? De porteur de cahier de textes et d'éponges à porte-parole de la classe, le chemin du jeune citoyen est comme celui du candidat politique hérissé d'obstacles. Trop souvent, le grand cirque scolaire sollicite de son délégué des prouesses de sauteur de haies, de haies d'honneurs. "Vise les tableaux, bien sûr !"

Mais prêt au steeple chaises et estrades, il ne court pas, il vole au-devant des ennuis. Un vieux cheval de retour, blanchi sous le harnais, dressé sur les principes éducatifs va le désarçonner... Un vieil hussard de la politique, investi du droit canon va tirer à boulets rouges sur la jeune estafette...

Et pourtant ! Malgré les dommages de campagne et les résultats désastreux, des mauvais fondés de pouvoir sont quand même restés ou devenus des fondus du pouvoir au point de se porter encore et malgré tout, candidats aux primaires.

Dans la course aux triomphes, tous les champions coiffés un jour, sur le poteau et tous ceux qui ont pris une veste savent qu'ils peuvent aller se rhabiller du manteau rapiécé des illusions enfuies et des promesses non tenues. Peut-être, est-ce là, leur dernière grande aventure avant d'arriver au grand soir et d'enfiler le dernier costume de sapin, réputé pour faire long feu ?

Heureusement que pour nous consoler, l'idée a circulé et circule encore que rien ne nous appartient en propre si ce n'est l'amour, surtout pas nos mérites, encore moins nos échecs. Il n'y a que notre coq, emblème coco-ricain qui croit que le soleil se lève pour l'entendre chanter. Nous voilà rassurés autant que bernés.

Quel peut-être l'espoir secret de tous ses candidats ? Un peu de noblesse de cœur et d'ambitions voudrait au moins que, certain de la fin de son parcours terrestre, chacun bien que futile cherche à se rendre utile. Qu'il soit humble ou puissant, y en a-t-il encore, au moins un, de sincère qui soit prêt à s'engager pour quelques justes combats ou pour quelques malheureux opprimés, " ces empapapouatés du Nicaragua ", comme les appelait Céline ?

Chacun tente ici-bas de repousser les délais et les limites de l'absurde royaume où ses idées éparpillées danseront enfin avec les étoiles. Mais attention, petit politicien primaire seuls tes rêves d'arrivistes sont grands ! Même si tu essayes de faire un peu de bien en tâchant de faire bien peu, tu cours le même risque que ce défenseur des bonnes causes, dont ce mufle de Gide avait dit : " Il parle du cœur comme on parle du nez ! "

Morveux qui s'en dédit ! Vous voilà tous bien mouchés ! Parmi vous, personne n'est un enfant de chœur et plus personne n'a du cœur. Comment servir sans se servir, comment être charitable sans commencer par soi-même ? Zéro de conduite altruiste et fraternelle ! Il est toujours à craindre que le suffrage ne fasse naufrage social ! Vous voulez notre soutien et notre voix. Il nous faudrait des représentants élus et zélés ! Nous pouvons toujours rêver.

Heureusement, nous préférons les préliminaires aux primaires ! Pour être aux anges, nous avons découvert que seul l'amour peut nous donner du zèle et des ailes... Un ange passe... Mais Chut ! Chute ! Pour vous comme pour moi, attention !

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Lettres aux législateurs 1/4

Publié le par modimodi

 

 TQP 27 

DOUBLE Nos amis les bêtes !

Chers législateurs, en 1789, nos sans-culottes ne savaient pas s'ils sauveraient leur tête et plus d'un ci-devant échafaudait des plans pour la liberté en sachant qu'il devenait dangereux d'être plus royaliste que le roi !

Conquis dans le sang de la terreur, "Les Droits de l'homme et du citoyen" ont apporté un peu de sang neuf au peuple des braves gens, gavés de doléances et ivres de liberté. Ils n'ont pas coupé court au débat jamais résolu de la coexistence symétrique des devoirs en regard des droits. Ils voulaient avant tout briser en assemblée constituante, les chaînes de l'Ancien Régime en supprimant les droits féodaux. A partir du 26 août 1789, "la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" a fixé les droits de la nation qui s'imposent à tous les citoyens.

L'idée démocratique mettra du temps à faire son chemin, accompagnée comme guidée par le travail de vos amis, des législateurs appliqués et pointilleux comme vous. A l'époque, l'égalité et la liberté en droits ont posé les grands principes légitimes d'une nouvelle société française de droit public, civil et pénal.

Depuis, pour votre plus grand bonheur, l'œuvre législative dans son immensité n'est jamais achevée. L'égalité de chacun dans l'accès aux charges publiques, (nous dirons aujourd'hui dans l'emploi), l'égalité devant l'impôt, la notion de propriété, etc., continuent de faire le bonheur de l'administration et des juristes.

En plus du droit naturel spécifique à l'Homme et à l'idéal de sa finalité dans l'univers, chacun bénéficie de droits naturels beaucoup plus utilitaires qu'utopistes. Du premier droit à la vie à l'inéluctable fatalité de la mort, l'homme dans tous ses états de croissance se confronte au code universel de ses droits et de ses devoirs.

La loi naturelle lui donne le droit licite et reconnu de naître libre et égal en droits aux autres hommes, aux autres citoyens, aux autres enfants et même aux animaux. Victor Hugo avait raison ! Ruy Blas peut écrire à la reine qu'il souffre comme un "ver de terre amoureux d'une étoile !"

Déjà non spéciste avant l'heure, notre grand poète n'était pas moralement discriminatoire dans sa considération animale. Dans son amour de l'humanité, qui aurait pu élever l'homme, ce ver de terre, cet humain plein d'humus, cet humble fouille-terreau, si ce n'est son étoile et la poésie ? Mais Victor avait dû oublier sans doute, le ver coquin qui s'était glissé dans le fruit défendu...

Toujours est-il que Monsieur Hugo s'affirme comme le premier défenseur poétique des droits des animaux, du ver et des vers des cadavres exquis ! On le sait peu mais il avait dit : "Torturer un taureau pour le plaisir, pour l'amusement, c'est beaucoup plus que torturer un animal, c'est torturer une conscience."

Les animaux ont le droit reconnu d'être aimés, défendus, protégés. Ils appartiennent à la société humaine. Certains veulent qu'ils soient considérés comme des personnes légales. C'est facile pour nos amis les bêtes, nos animaux domestiques : pour le brave toutou à sa mémère, pour Micetto, le chat du pape Léon XII et de Chateaubriand, pour Titi le canari, pour Marguerite la vache de Fernandel, pour votre tortue et votre hamster, mais c'est beaucoup plus difficile pour le pou dans la tête et la puce à l'oreille !

Vivement qu'ils puissent s'exprimer car comme le dit l'opinion répandue : il ne leur manque que la parole !

 

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Primaires, vous avez dit primaires ! 4/5

Publié le par modimodi

 

 TQP 42

L'envie de pouvoir est la plus forte. Les postulants à la présidentielle connus ou à venir ont des picotements d'impatience ! Émoustillés, ortillés ou chatouillés par la prochaine élection, une même étiquette les rassemble : " Démocrate, démogratte-moi où ça me démange ! "

"Faisons le buzz ! Percez mes intentions ! Sondez-moi et sondez pour moi ! Louangez-moi ! Encensez-moi !" demandent-ils aux interviewers, aux serviles thuriféraires de l'audimat. " Portez-moi au pinacle ! Admirez comme au comble de ma fatuité, je charpente mon programme. Entendez comme mon discours se porte au chevet de la cathédrale du social ! "

Haut les chœurs ! Florentin autant que byzantin, le candidat affirme avec une frivole prétention pouvoir prendre en compte la mosaïque des points de vue. Il veut même être le rempart contre l'exclusion en se faufilant dans la brèche du thème à la mode. Mais hélas ! Tout le monde s'y engouffre et le candidat s’abîme dans les abysses de la bien-pensance.

Chacun a son style. Des antiques de sagesse biblique nous poussent : " Le cantique des cantiques ". La France est leur épouse bien aimée :  << Car voici l'hiver est passé ; la pluie a cessé, elle s'en est allée... Le temps de chanter est arrivé. >> Ça va mieux et ça va aller de mieux en mieux ! Parole ! Parole ! Paroles ! Le verbe s'est fait cher au tarif de l'écran publicitaire.

Pour l'amour de l'art, il faudrait accorder les violons et ne pas aller plus vite que la musique ! Mais de l'un à l'autre, c'est toujours les mêmes cordes patriotiques ou nationalistes qui sont pincées. C'est toujours la même chanson des petits ténors et aucun ne peut donner le la. Nous espérions une symphonie, nous n'aurons encore qu'une criarde cacophonie franchouillarde.

De tous ces primaires, un seul sera primé et les autres déprimés ! Alors, sur les ruines des utopies, des ex-cités, des ex-cédés, des ex-portés, des ex-pensifs, des ex-posés expriment des conceptions plutôt baroques ou exaltent des idées rococo. D'aucuns rêvent de renaissance, d'autres nous construisent tout un roman, perdus dans le dédale de syllogismes en barocco. Mais si la forme change, le fond est le même.

Au faîte de son arc de triomphe, le vaniteux promet à tous un avenir sans tuiles pour une France en pannes ! Il crie sur tous les toits qu'il est le meilleur dans un univers aux quatre dimensions car ses vues sont les plus élevées, ses solutions les plus larges et ses pensées les plus profondes. Mais connaît-il nos préoccupations ? Car ce qu'oublie de dire l'outrecuidant, c'est qu'il a aussi les dents les plus longues pour croquer dans la pomme de discorde électorale.

Ah ! Misère démocratique ! Nous savons bien que nous n'aurons pas de choix ! Chacun y va de son avenir élyséen en oubliant le bien commun. Comment abattre nos préjugés pour restaurer l'assise de notre république ? A chacun sa méthode, sa voie et son vote devant l'urne funéraire des argumentations défuntes. Les marionnettes feront deux petits tours et puis s'en iront.

Ainsi va la politique et le destin des hommes. " Rien n'est comparable aux qualités d'un ministre qui arrive, si ce n'est les défauts d'un ministre qui part. " disait Emile Banning... Ainsi en va-t-il des grands personnages comme de chacun de nous. A moins de succéder à soi-même, il faut un jour de grand soir, céder la place et passer à la postérité : c'est à dire à l'oubli. Car dans les absences de l'histoire, on peut être et avoir Léthé.

Le temps des honneurs et des succès est par trop effet mère. Il vous engrosse de souvenirs aux couleurs des joies ou des dépits mais à terme, on n'accouche que de sa mémoire délivrée. Ainsi va la politique !

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Primaires, vous avez dit primaires ! 3/5

Publié le par modimodi

 

 TQP 41 

La démocratie ne s'use que si l'on s'en sert doivent penser les nombreux arrivistes de la politique. Les grands partis français regorgent déjà de candidats aux primaires. Tous plus talentueux et présomptueux que leurs voisins, tous plus légitimes dans leurs programmes et prétentions...

Mais surtout, tous plus légers et plus primaires que leurs challengers. Ils ont beau dire avoir sondé le terrain électoral et promis de mettre en chantier des réformes sociétales, les épures providentielles restent bien souvent approximatives. Il n'y a que leurs ambitions personnelles qui ont le feu au derrière. Les projets de nos incendiaires ne sont que des pétards mouillés et personne n'est capable de grimper sur la grande échelle des pompiers pour éteindre les flambées économiques.

Mais c'est à qui franchira le mur du son de l'arrogance et nous vendra le remède miracle à tous nos maux. Un tel enfonce des portes ouvertes, un autre sort de ses gonds, ils nous laissent des courants d'air ! Celui-ci l'accuse de déchirer le tissu économique, de jeter l'argent par les fenêtres, de plâtrer des remèdes décrépits, d'abandonner l'Europe. Celui-là tire de la crise actuelle et des réformes prises par les pays voisins, des arguments en béton pour raffermir la confiance en l'avenir et le ciment social. Tous ces maîtres-chanteurs savent faire chanter les lendemains.

A force de voir et d'entendre tous ces teigneux hirsutes, ces barbiers barbant nous bichonner et nous pommader pour quelque combine et manigance tirées par les cheveux, on a peine à croire qu'on ne cherche pas à se payer la tête de la raie publique ! Pauvres blaireaux ! C'est vrai que pour éviter demain d'être au chômage, mieux vaut avoir la gueule de l'emploi. Quitte à friser, en polémiques postiches, ce ridicule qui ne tue pas !

Ecoutez ! Regardez ! Aucun ne veut faire tapisserie au bal des pompiers. Aucun lampiste ne veut plafonner, aucun styliste ne veut descendre de son piédestal. L'enjoliveur souffle sur les nuages pour dégager l'horizon. Il ne parvient qu'à nous envoyer rêver dans le décor ou tomber plus loin dans le panneau.

Ce qui importe au candidat aux primaires, c'est de passer en prime time pour faire de l’œil au citoyen et à la caméra... Ce qui était, en son temps, évident avec un certain Jean-Marie, qui confirmait le proverbe qu'au royaume des électeurs aveugles, " les borgnes sont rois ". Alors aujourd'hui, c'est à qui nous fera son cinéma, restaurera les couleurs d'origine, recomposera le paysage en lumière naturelle, enluminera notre grisaille avec force reliefs pour estomper la platitude de ses propres propositions.

Une palette de bons sentiments, un travail d'après nature, du classique, du réaliste, du pointilliste ! Jeune ou vieux tableau, chacun est à la tâche ! Chacun s'adonne à la nuance contradictoire de l'adversaire. Il faut se distinguer, tenter de briller mais surtout, il faut savoir prendre la pose. Il faut apparaître comme la nouvelle cariatide, le candidat modèle, haut en couleurs, original. Il convient de sortir agrandi, révélé par l'épreuve.

Pourtant chacun sait que pour qu'une couleur soit primaire, il faut qu'elle ne puisse être reproduite par un mélange d'autres couleurs. En politique, cherchez l'erreur ! Ah ! Si notre drapeau national n'avait pas mis de blanc entre le bleu et le rouge !

Le reste des présentations ou proclamation n'est que caricature, esquisse, pastiche, grandes lignes en trompe-l’œil, assurances en ombre portée. Le propos est illustré à grands traits de sujets sans motifs ni perspectives, hormis le dessin d'en remettre une couche à l'huile, de la dégrader et même d'étaler à la sanguine le challenger. Et s'il le fallait sûrement, au pistolet...

 

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Primaires, vous avez dit primaires ! 2/5

Publié le par modimodi

 

 TQP 40  

La multitude des candidats qui se déclare pour se faire désigner par leurs partis ne devrait pas trop s'illusionner ! " Elections, pièges à con ", gueulaient des soixante-huitards hurleurs ! Le slogan reste d'une actualité criante !

En route, belle troupe ! Gauche, droite ! Droite, gauche ! et... balle au centre ! Six mois, un an à l'avance, ils sont déjà presque tous en équipe, sur la ligne de départ ou dans les starting block. Mais la course à l'investiture est de longue haleine. Le marathonien devra tenir la distance et ne pas s’essouffler trop vite. Faire la course en tête ou rester calé dans le peloton est une décision tactique. Les dossards comme les affiches se décollent au vent de l’impopularité et aux bourrasques de la lassitude.

Le joyeux prétendant des primaires ne deviendra pas forcément prioritaire. La primauté n'est pas acquise. Jugé soit trop brut, soit trop tendre, soit trop naïf, soit trop basique, soit trop sévère et déjà compassé (orthographe à vérifier), il s'en ira avec sa prime ôtée de sympathie !

L'originaire déclaré peut commettre le péché originel de se croire original. Alors qu'il n'est que la copie conforme des tendances simplistes exprimées par la ligne archaïque de son parti ! ... Un petit clone devenu le clown du cirque médiatique... Un simplet sympathique face à de vieilles bêtes de scène. 

La différence entre les candidats est parfois si mince, qu'on a l'impression de devoir départager des sosies d'armée mexicaine. Les programmes rudimentaires sont des copiés-collés des manifestes des concurrents. La profession de foi n'a pas d'autres objectifs que des contestations pour faire apparaître de fausses dissensions avec l'adversaire.

A l'extrême, les propositions sont des entorses au bon sens démocratique par excès populiste ou annonce du grand soir. Rassembler les déçus devient le manifeste commun. Les contre-pieds se font trop souvent, la main dans la main et sous la table ! Seuls les sommaires varient, bien fol est qui s'y fie ! Pas de choix vraiment initial, rien qu'une loterie des idées, le jeu du trombinoscope et du meilleur profil, la loi de l'audimat !

Les postulants donnent le champ libre à leurs ambitions. Les revanchards, les consensuels, les faux jeunes ont un même slogan : " Elysée et moi et moi, et moi ! " La manne oeuvre au marché opus des rossignols politiques. On brade, on brocante, on brode, on brocarde !

Que d'émois pour nous, pauvres mortels ! Au mur des lamentations démagogiques, par les maçons des boni mensonges, nous voilà raccordés, jointoyés, liaisonnés, murés dans un gâchis d'appareillage politique mal étayé. Y'a des taloches qui se perdent sur le chantier électoral où nous essuyons les plâtres !

Pas de repos ! Dès les prémices de la rase campagne, les bâtisseurs d'espoir affluent de tous horizons, de toutes couleurs de cocarde, échafaudant mille théories sans fondement. Ils ravalent leurs adversaires du balcon aux communs par quelque basse cour. Ils scellent des pactes biaisés pour épater la galerie journalistique. Ils sont prêts à badigeonner les murs de nos villes, de tracts aux promesses inutiles, aux arguties éculées. 

Les déchus ont beau rester dépités, trop souvent, l'art de la politique, c'est de reprendre les mêmes et de recommencer. Heureusement des résistants ont eu la sagesse de se désister...

 De vieux candidats ont tiré des plans sur la comète puis ont renoncé à y aller en déclarant forfait. Las d'avoir trop brillé, le temps de l'engouement d'un feu de paille, ils se sont retirés, leurs voix se sont éteintes. Enfermés dans leur tour d'ivoire, ils se font passer pour de grands sages éclairés. Ils bâtissent en fait, à présent des châteaux de sable d'utopies, en Espagne et partout dans le monde, chèrement rémunérés...

D'autres apprentis passés fraîchement compagnons se rêvent en maîtres d'oeuvre. Ils tentent de briguer nos suffrages. Souvent plus jeunes dans la carrière politique, ils souhaitent naïvement apporter leur pierre dans un débat à leur taille. Ils seraient prêts à tuer le maître architecte ! Il leur manque simplement le compas dans l’œil ! Les caciques de leur parti auront tôt fait de les remettre à l'équerre !

 

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