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Articles avec #ecrits vains et cris vains tag

Funambule

Publié le par modimodi

EV 8

Il est des avis qui sont tenaces et contradictoires. Ainsi en est-il de ces deux expressions opposées : "Le ridicule tue." ou "Heureusement, le ridicule ne tue pas." Qui a raison ?...

Au premier degré, celui dont on se moque, celui qui prête à rire et qui n'est plus pris au sérieux est traité de ridicule. Dans ce monde des apparences, le pauvre est déjà socialement mort avant même de mourir de sa belle ou méchante mort.

Par contre, celui qui a de l'humour vis à vis de lui-même, qui reconnaît que bien des fois, il se retrouve un peu gauche, emprunté ou risible, celui-là sait que le ridicule n'est pas mortel. La preuve vivante, c'est qu'il y a, jusqu'à présent, survécu... C'est comme moi-même, j'y survis !... Sans doute grâce à l'adage : Le ridicule ne tue pas, plus ; si le ridicule tuait, il serait mort !"

Que devrions-nous craindre, alors ? Le regard de l'autre ou notre propre sensation ?... Si la vie est une grande scène de théâtre, chacun joue d'acte en acte, avec plus ou moins de talent, la comédie. Alors oui, notre personnage peut apparaître grotesque et clownesque ou émouvant et pathétique ! Il peut être brocardé, sifflé par de joyeux persifleurs ou nargué par de sots spectateurs. Soit il tient son rôle en forçant le trait, soit il incarne la vérité du sentiment, l'instantanéité du moment, la fragilité du fil de l'émotion ! En cette alternative, ma plume hésite toujours !

Être un bouffon ou un acteur authentique, quel choix ! Il n'est pas besoin d'exagérer, parfois le naturel suffit... L'outrance d'un vêtement suffit à nous rhabiller, un accoutrement criard qui nous affuble, nous octroie une allure ridicule. L'originalité se confond parfois avec l'excentricité, la nouveauté passe pour une lubie ou une bizarrerie passagère, le dernier caprice de l'artiste en vogue. Certains feront même la queue pour admirer ou entendre son coup de tête du moment !

De toutes façons, c'est d'abord le jugement de l'autre qui nous rend génial ou grotesque. Nous pouvons par votre attitude, pressentir nous-même, voire induire une appréciation générale, offrir un point de vue d'ensemble. Mais il faut bien admettre qu'alors, son vrai degré de pertinence nous échappe. Car l'impression que nous laissons à notre observateur se module en fonction de son éducation, de sa culture, de ses mœurs, de son vécu et même de la mode du moment ! Ainsi en est-il du rapport écrivain, lecteur. Sa solidité ne tient qu'à un fil ténu.

Moi, je suis souvent, au bord du vide des idées et ma plume hésite et vacille au bord du précipice de l'encrier. Je ne tiens pas longtemps sur le fil de ma plume rasoir. Pauvre funambule, dans mes petits chaussons, je chancelle devant le lecteur qui ayant perdu le fil, me balance parfois ! Je peux travailler sans un filet, ma bêtise me les tend... Je suis en contant déséquilibre stylistique !

La preuve, immédiatement sur la piste aux étoiles de mes textes constellés de jeux de mots légers, voltigeant au vent de mon imagination comme des fils de la Vierge. Mais rassurez vous, je n'ai pas d'araignée au plafond. Je tisse patiemment ma toile dans le labyrinthe de mes innovations linguistiques. Si vous ne voulez pas vous y égarer, possédez-vous le fil d'Ariane ?

Oui ! Nous sommes en permanence des funambules de la vie et de l'esprit. C'est ainsi ! Une maladresse de langage peut rendre comique ce qui se voulait sérieux ou pathétique ! Une mauvaise tournure de phrase peut nous jouer un mauvais tour. Elle effilochera le petit talent littéraire, affectera son style filandreux, l'emberlificotera et l'empêtrera, au point de faire "tourner le dos au cercle de nos admirateurs !"

- "Holà ! Holà ! Je vous arrête ! Monsieur l'accroc-bath écrivain, quelle est cette figure : "faire tourner le dos au cercle..." - "Et bien, chers amis, ce n'est rien que la preuve flagrante du ridicule consommé et assumé par votre serviteur, le grand guignol de la plume au chapeau !..." Je suis en permanence sur la corde raide de l'expression.

Je le sais, je n'ai pas inventé le fil à couper le beurre, mes écrits ont le corps gras. D'ailleurs, je suis tellement conscient de mes défauts d'écriture et chargé de tant de colliers de mes fausses perles que, j'ai créé pour me dédouaner à vos yeux, une piètre rubrique, intitulée :  "sans queue ni tête !" J'ai l'espoir, qu'avec le sel de l'esprit sur la queue de l'oiseau de la fantaisie et que, sans perdre la tête, le ridicule ne me tue pas. Je vous offre donc, au fil de la plume, balivernes et calembredaines !

Je renouvelle ainsi les inepties syntaxiques du galantin bourgeois gentilhomme. Je file doux la métaphore. J'abuse d'inélégantes turlupinades sous forme de "mystères et boules de comme". Je suis prétentieux comme Trissotin. Je suis parodique. Vous pourriez m'envoyer au diable et me mettre en boîte, j'en surgirais encore comme un diablotin !

Et comme apparemment, le ridicule ne tue pas, en toute invraisemblance, certains m'apprécient encore... Fil de fériste de la boutade et des histoires cousues de fil blanc, le trait d'esprit est mon fil à la patte. Je donne du fil à se tordre et à retordre à ceux qui veulent bien filer le parfait humour.

Mon ridicule, mes calembours, mon sac de nœuds sémantiques et le saugrenu de mes élucubrations sont parfois récompensés... Sans doute à ma juste valeur, celle de la créativité ! Voyez-vous ! Comme on ne prête qu'aux riches, moi, je prête donc à rire et j'ai, je vous l'assure, une vraie richesse de fond, celle de mes illusions, pas toujours comiques ! Vous pouvez donc bâiller, ô Corneille !

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Bête comme mes pieds 3/3

Publié le par modimodi

 CV11

Ah ! Mes bons amis, ma Muse m'abandonne !

Je crains, qu'en temps que mauvais rimailleur, je n'arrive plus désormais qu'à "prendre mon pied" dans l'absurde d'un beau "sans queue ni tête" ! Je me mets moi-même le pied aux fesses !

J'ai grand besoin d'un bon chausse-pied. Je dois consulter un orthopédiste, un spécialiste en versification pour poète éclopé, qui sache redresser les rimes bancales et les vers estropiés. J'aurais du m'appeler clopin-clopant au lieu de "modimodi", poète-poète aux maudits mots dits.

Ma muse me fait des crocs-en-jambe ! Quand je me précipite sur la vibrante inspiration, que le lyrisme s'avance sur la pointe des pieds, que mon poème prend corps et que je suis tout près de faire danser la gaillarde à mes vers, patatras, je bute et j'achoppe !

Je suis le roi du bal des casse-pied ! Du coup, je ne sais plus sur quel pied danser et vous avez raison de m'envoyer valser. Il me faut tout reprendre et retomber sur mes pieds pour à nouveau versifier pied à pied. Je suis un jongleur de mots, un bateleur, un danseur polypode qui vous amuse de mes pieds et mes mains !

Je peux bien "aller au diable" avec mes "pieds fourchus" et mes rimes qui "ne riment à rien", car, m'a t'on dit, seul le diable, surgi de sa boîte va savoir "retomber sur ses pieds" ! Que dire en cette circonstance : Au diable vos vers ! Ou au diable vauvert ?... Sans savoir, je reste là et je persévère dans mes vers de vieux trouvère. Alors, si vous aussi, lassés de mes "bains de pied", vous vous en lavez les mains, moi, je me jette dans "le pédiluve" !

Amis, je vous le dis ! Vous jugez trop durement ces vers, vous vous en tenez aux faits, dits vers ! Vous ne connaissez pas mon terrible univers !... Car ma muse infernale me prend à revers et me pousse à versifier encore et toujours sur un rythme endiablé ! Peste soit de la géhenne ! C'est ma traversée du disert. A l'aide les poètes ! Par St Georges et St Paul, sans rencontrer le moindre petit pin parasol du "cimetière marin", je n'ai pas le moyen de m'y mettre à l'ombre et de reposer "mes pieds à son pied" !

Je n'ai plus qu'à souhaiter que ma muse, cette diablesse que je révère, cesse de se lever "du pied gauche". Je lui demande d'inspirer mon lyrisme et ma plus belle prosodie afin d'achever mon œuvre littéraire, si proche du supplice dantesque "d'Enfer et Damnation" ! 

Oui, je reste prosaïque car je ne suis en vers et contre tous que le vulgaire de La Vulgate ! Je ne suis compris que par le commun des mortels et peut-être uniquement par ma muse, qui m'attend à la porte de l'enfer ! Mon bel enfer !... Mais chacun de vous sait bien qu'Orphée échoue à ramener Eurydice à la lumière.

M'adonnant aux rites païens, je n'ai peut-être plus qu'à prendre quelques licences poétiques pour lui sauter dessus "à pieds joints" ! J'en serai d'avance, bienheureux ! C'est là, mon seul paradis encore possible et peut-être promis !... J'espère y parvenir sans vous laisser en plant dans la vigne au nectar parnassien. Je voudrais éviter d'avoir à vous quitter trop vite "les pieds devant" pour le grand, définitif et mérité "repose-pied" !

C'est, je le sais, l'avenir de tout poète, c'est de rester attaché à son terroir et à ses vers de terre afin de vivre éternellement, la tête dans les étoiles et les pieds dans l'eau de l'oubli, du Léthé !

Ô Muse, tu m'uses, tu t'amuses, tu abuses !

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Bête comme mes pieds ! 2/3

Publié le par modimodi

CV 10

Ô muse, seras -tu réjouie de ma prise de conscience que j'espère salutaire !

Je le reconnais, je ne suis pas seulement un écrivain aux vains écrits "sans queue ni tête", je suis aussi "bête comme mes pieds". La preuve ! Je poétise à coups de poing et à "coup-de-pied" ! Je suis boiteux, je porte bot et je n'aime pas "le son du cor" .

Ô vous, les petits cadets de Gascogne, pas de faux espoirs, vous n'arriverez qu'à me "tirer des vers du nez" ! Je suis rosse tant soit peu !  Alors méfiez-vous de mes coups de rapière, de mes coups de plumes, de mes coups de sang de rimailleur et ferrailleur gascon !... "Je peux, avec panache, de quelques simples vers // vous fendre sur le champ, la raison et le cœur !"

Sont-ce là, me direz-vous, de subits excès de classicisme élégiaque, de nostalgie lyrique, de regrets hellénistiques tragiques ou une simple illusion canonique de la "Pléiade poétique" ? Je ne sais ! Mais que voulez-vous ! Loin du phare d'Alexandrie, ces deux alexandrins épiques et submergés de prétention sont promis au naufrage ! Je ne suis qu'un poète maladroit, qu'un héroïco-romantique à la Cyrano, qui tente de vous chanter le pathétique de l'amour, en vous faisant en cachette, ses petits "pieds de nez" !

Voyez ! Comme je "prends mon pied" ! Je ne bats pas la mesure au pif mais au contraire, avec application. Je me contrôle au podomètre. Je me suis toujours efforcé de respecter la cadence de la métrique, mais trop de petits coups de cœur faussement poétiques, m'ont rendu arythmique !

J'abuserais, paraît-il, de démesure alors que d'autres me reprochent de versifier en demi-mesure ! Comment mesurer toute l'exactitude de ces remarques sans être, à mon tour, abusé outre-mesure dans les grandes largeurs ?

Oh oui !  J'aime pourtant ma terre de langue française aux ceps chargés de promesses, toutes fécondes de poésie ! Sur ses sarments, je fais serment de la servir aux quatre saisons de la belle et vigoureuse inspiration qui fermente en moi !

Oh oui ! Je sais l'ivresse du poète qui, en grand seigneur, taille ses vers et ses" pieds de vigne" afin que "la grappe" ne soit pas "en deuil" ! Oh oui ! Je veux bien m'enivrer: "Et maintenant, ô fleurs du vignoble natal, // Je bois à vos noces fécondes !"

Voyez ! Je vous admire tant, Lamartine, Hugo, Apollinaire, en vos maisons de poésie que je lève mon calice, trop souvent d'amertume ! Voyez, ô vendangeurs des coteaux de l'azur : "Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme." Moi, aussi je tremble et je titube. Ma poésie "perd pieds" ! Dans La Nuit Rhénane, vous pouvez hausser les épaules : "Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire."

Oh oui ! Mes bons amis poètes, "Avec le chant lointain du dernier rossignol // Et les premiers cris de la grive" , avec "le chant du batelier", ici même, "au pays des illusions, // à travers la nuit violette", je vous offre l'harmonie d'un bouquet élégiaque de mes quelques pieds d'alouette !

Je voudrais bien avoir la veine du poète, qui part toujours du "pied droit" et qui ne connaît pas la douleur du "contre-pied" ! Alors que je verse et controverse de plein de "pleins-pieds" boiteux ! Mon piédestal a les marches branlantes, j'accède difficilement sur le "marchepied" de la reconnaissance. Ah ! Si je pouvais, au moins, de "plain- pied" accéder au vers-librisme, je pourrai versifier à découvert !

Holà ! Méchants censeurs, n'empiétez pas davantage sur ma liberté créatrice et ne me marchez pas sur les petons ! Je ne sais que trop que j'ai mis mes "deux pieds dans le même sabot" et que je poétise trop souvent "à cloche-pied" ! J'imagine votre vicieux plaisir de mettre à terre, "à pied" et à "dix pieds sous terre" un pauvre poétaillon !

Ne serait-ce pas, dans ce cas, le vocable de pervers perd-vers qui vous conviendrait le mieux ? Mais ce qui me rassure, c'est qu'à ce point, vous ne parviendrez quand même pas à "dépoéter" plus haut que vous n'avez l'trou du cu-lot !... Mauvais calcul ! Je me trompe encore, il va me manquer un pied, je voulais dire: Vous ne parviendrez pas à "dépoétiser" plus haut que vous n'avez le trou de vers !

Oui! Force m'est de constater que le mauvais génie m'a "coupé l'herbe sous le pied", je ne peux plus hélas, que brouter et versifier à "pieds nus". Mes cadavres exquis ont déjà "un pied dans la tombe !" C'est la fosse commune des rimailleurs sans talent qui "s'emmêlent les pieds" en tombant !... Au lieu de versifier à tombeau ouvert, je n'ai déjà que trop piétiné sur le tapis des désillusions. Je vais devoir "mettre pied-à-terre" !

Avec mes petits pieds à pirouettes, pour faire diversion ou pour vous divertir, je suis le plus souvent, le gentil digitigrade de la poésie. Mais je me plante, je me voûte et j'en prends pour mon grade ! Miel alors ! Vous n'êtes vous-mêmes que de vilains ours mal léchés, vous grognez en foulant mes rares lauriers au pied. Ne croyez-vous pas que j'aurais mérité pour le moins de sortir de vos griffes et d'être plutôt votre palmipède distingué !

Ô muse, assez de ruse, viens vite à mon secours !

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Bête comme mes pieds ! 1/3

Publié le par modimodi

CV 9

Ô muse, dans ton Parnasse, en haut de ton céleste mont, tu ignores tout de nos conditions terrestres!

Il est dans la vie courante des expressions que nous aimons ! Elles émaillent nos conversations. Nous les employons tous sans réfléchir. Elles me vont bien car elles donnent du sens à ma rubrique "d'écrivains aux écrits et aux cris vains !"

Dans ce pays de courage et de peine-emploi, comment le patoche que je suis ne pourrait-il pas penser, en premier, à tous ses laborieux concitoyens qui travaillent "d'arrache-pied", sans "prendre leur panard" ! Quand en plus, leurs patrons sont pour la plupart, de vrais "casse-pied", comment voulez-vous que dès l'aube, les braves ouvriers, aux pattes et bras déjà cassés, aient encore le moral et la santé !

Comment se lever "du bon pied", le matin, quand on se sait menacer, "au pied levé" par la sanction d'une "mise à pied" ou brutalement par le chômage ! Il faut drôlement être souple pour savoir se mettre des "coups de pied au cul" et se motiver alors, qu'au final, on n'aura peut être plus rien d'autre à faire que "le pied de grue" devant Pôle-emploi !

De quoi "perdre pied" et avoir "les pattes coupées" ! D'ailleurs, j'en connais plus d'un, qui ayant "pieds et poings liés" avec les cadences infernales, vont au turbin avec des "pieds de plomb". Voyez celui-ci ! Il lui faudrait un pied de biche pour soulever l’enthousiasme et lui donner envie de "prendre son pied", ne serait-ce qu'une plombe ! En désespoir de cause, comment ne pas comprendre qu'il est plus facile de lever le coude que le pied, sauf peut-être celui du verre... au café du commerce !

Oh! Je vous entends me dire, toi, le piteux écrivain, aux "pieds plats" comme tes récits, tu devrais travailler "au pied de la lettre" car pour l'instant, tu n'excelles qu'à écrire "sot en trois lettres" Alors, je vous dirais bien Zut ! En voilà encore trois et je peux vous en concéder quatre ou plus !... Zut ! Zut !  Zut ! Crotte et flûte !

Oh! vous, mes amis qui me suivez "pied à pied", je peux bien vous promettre de m'améliorer pour vous en dire dorénavant cinq ! Je vous sais débrouillards pour trouver le synonyme qui convient !

Et vous, vilains critiques '"aux petits pieds", vous qui m'attendez de pied ferme, je sais bien ce que vous pensez ! Je vous entends déjà !

_"Toi, le mauvais poète, "aux pieds tordus", tu ferais mieux, avant de publier, de t'adonner à "l'arrache pied ! " Car tu n'as réussi jusqu'alors qu'à mettre tes "pieds dans le plat", celui des platitudes !"

_"A quoi peuvent bien rimer tous ces vers blancs que tu nous offres ? Tu n'as plus d'accents toniques, tu es plat de chez Raplapla ! Ton talent prend la pause mais ce n'est qu'un repose-plat, "du plat du pied" de ta trop mauvaise poésie !"

_"L'anapeste en syllabes assonantes, soit, je te le laisse ! Tu es libre ! Mais l'acrostiche dans lequel tu t'étales, je le rejette ! Tes césures à l'hémistiche recousues de fil blanc sont à plates coutures. Tu prends la pose et tu minaudes mais tu ne sais faire que du plat, à ta Muse hautaine !"

_"Apparemment, poète, tu lèves plus facilement la jambe que tu ne dresses le iambe ! Serais-tu allergique au dactyle ? Aurais-tu perdu l'humour à cause de ton esprit envahi par le ver-coquin ? Serais-tu parasité ou simplement amoureux de la langue, que tu as hélas trop chargée ?"

_"Aurais-tu le syndrome de Ruy Blas : "ce ver de terre amoureux d'une étoile" ? Mais regarde-toi  ! Tes vers vont de travers et tu scandes à revers ! Tes pieds sont bloqués dans les "cale-pied" ! Rien qu'un vers, un seul et tu cales ! Ton calvaire serait-il celui de G. Apollinaire, ignorant "de ne plus connaître l'ancien jeu des vers" ? Seras-tu à ton tour pardonné ?"

Oui, c'est vrai, ô muse ô mes amis, que je suis bête comme mes pieds car je n'ai pas déniché le pic-vert qui avalera les vers perforant mes poèmes. Je n'ai pas pu me procurer l'arrache-clou pour mauvais vers. Je n'ai trouvé que l'arrache-cœur de B Vian pour les éventuels mauvais cœurs de mes lecteurs à contre-cœur et à l'envers ! Mais je veux bien encore, pour le printemps des poètes, déposer à "leurs pieds" un petit bouquet de primes vers !

 

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Goutte-à-goutte

Publié le par modimodi

 EV LECTEUR 12

Si, comme le dit le proverbe, c'est "la goutte d'eau qui fait déborder le vase", moi, je ne crains rien. Je n'ai pas la tête dans l'amphore, je ne finirais pas cassée au mont Testaccio ! Non ! Mes amis, je ne me noie pas dans une goutte d'huile, de vin ou d'eau, je passe entre les gouttes.

De gouttes de lait maternel en gouttes de miel, je fais offrandes antiques aux dieux d'ici et d'au-delà. Qu'ils me donnent l'ambroisie pour l'éternité !... D'ailleurs, j'espère toujours que mes mots en aient la douceur distillée et qu'ils soient un baume, de douce heure pour mes lecteurs. Suivez-moi, prenez sans vous mettre en nage, ma petite voix d'eau !

Voyez ! Jusqu'à ce jour, l'inspiration s'est instillée en moi, au goutte-à-goutte. Nulle crainte de la panne sèche ! Point de gouttes de sueur perlant pour rien au front, humectant mes lauriers ! Point de supplice de la goutte d'eau qui viendrait s'écraser sur vous avec la régularité du métronome. Point de torture !... "Plus fait douceur que violence !"

Bienfaisante petite goutte de sang de ma veine d'écrivain ! Elle rougit ma page et rosit à vos joues qui s'empourprent parfois de mes royales audaces ! Entre vous et moi, c'est ce lien du sang qui carmine nos joies des coquelicots messicoles. Oui ! J'aime quand vous venez moissonner les champs de blés mûrs, aux grains de mes mots ronds et chauds de soleil ! Je rêve avec vous !... Je vous entends sonner, de votre crête rouge, le réveil de mes matins d'été. Vous vous épanouissez en mon cœur, impressionnant de mille pavots, le tapis de promenade de Claude Monet !

Elle vous paraît sans doute fragile et inoffensive, cette gouttelette rubis sur l'ongle de ma main, de bon ou mauvais écrivain ! Détrompez-vous, amis ! Si elle ne fait pas déborder le vase de l'inspiration, elle a la force de creuser le roc de ma tête, d'humecter le désert de mes idées arides, de faire germer mes pensées les plus profondes, d'émulsionner le style et l'expression.

La moindre goutte d'encre me met à la tâche, en état de grâces parfois fécondes. Elle macule mes doigts semeurs d'espoir, de troubles et d'étrange... Je veille à ne pas dégouliner pour autant de bons sentiments huileux pour vieilles salades littéraires. Je dégoutte en versant sang et eau et je l'espère, sans trop vous dégoûter ni même vous bassiner, à la longue !

Je ne voudrais pas non plus mettre la moindre goutte d'eau dans le gaz, ni de citron dans l'huître. Mes lecteurs peuvent tout à loisir, éteindre ma flamme, exploser ou bâiller. S'ils s'ennuient, je leur offre bien sûr une goutte qui coule de sources de joie et de jouvence. Je les brumise de quelques aspersions de gouttelettes de bonne humeur patiemment cultivée par de multiples irrigations dans mes trouvailles fantaisistes. Qu'ils pensent comme moi, toujours à l'ubuesque Alfred Jarry qui disait : " L'eau, liquide si impur qu'une seule goutte suffit pour troubler l'absinthe !"

Amis de mes libations littéraires, je vous rassure ! N'ayez pas le mal de l'amer à boire. Pas de tempête dans mon encrier, mon verre d'eau ou mon tonneau !  Je sais mettre de l'eau dans mon vin. Et quand Bacchus me met l'eau à la bouche de son divin nectar, j'en tire avec ivresse des larmes que je vous offre de déguster en millier de lichettes ! Mais attention à la goutte qui fait déborder le nase quand il a abusé du grand "château la pompe" ! Le mauvais humour lui évite peut-être d'être insipide ! ... 

Je suis un pieux dévot des vignes du Seigneur mais je ne fais pas pour autant de neuvaines ! Ma mise à l'épreuve spirituelle m'a éloigné des spiritueux plaisirs de la Chartreuse, de la trappiste et de la Bénédictine. Ma crise de conscience et de foi m'a ainsi protégé des crises de foie et de goutte. J'ai provisoirement épargné mes articulations et mes neurones !

Mon catéchisme de bon vivant a le même credo pour l'eau bénite que pour l'eau de vie que je vous incite à prendre jusqu'à la dernière goutte et jusqu'à la dernière minute !... Enfin, dans ces eaux-là !...

Prenez le temps de laisser glisser le bateau de papier de vos rêves avec l'eau qui coule tranquillement sous les ponts. Capitaines, ô capitaines des saute-ruisseaux, veillez simplement à ne pas boire la tasse ou à naufrager dans la mauvaise flaque, avant de lever l'ancre ! 

Au fond, lecteurs de passage, je suis, peut-être comme vous, un éternel adolescent, dans les nuages ! Alors, considérez cette raison comme supplémentaire et suffisante pour éviter de crever trop vite et de tomber de la dernière pluie, en criant après moi, le déluge !

Avant, l'heure fatale de la dernière goutte d'élixir, prenez exemple sur votre trublion de la plume, celle de l'ange de Lumière !... J'aurais, je l'espère, appris durant ma vie, à me protéger des inévitables intempéries et à ne pas nager en eau trouble. J'aurais veillé à ne pas trop me mouiller en passant entre les gouttes des douches froides. J'aurais aussi tenté de garder mon cœur à l'abri des gouttes de feu ou des pluies de cendres de quelques amours volcaniques.

Aujourd'hui, que mon puits n'est pas encore à sec, à cette heure vespérale, où l'existence m'aura donné l'expérience et la sagesse d'aimer la lumière qui décroît, je sais que j'ai encore à transmettre ma goutte d'eau pure tombée du ciel. Oui ! Comme le dit, un proverbe africain : " Le vieil éléphant sait où trouver de l'eau. " Je vous y emmène...

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La goutte d'eau 2/2

Publié le par modimodi

SQNT 

Chez moi, amis, "La goutte d'eau ne fait pas déborder le vase!" Jamais ! Et surtout pas celles de mes libations avec vous! Une petite goutte d'excès, de temps à autre, ça n'est pas excessif, hein! Sans tout laisser filer à vau-l'eau, je suis plutôt à la coule comme la couleur du temps et je suis allègrement le fil de l'existence. Mon eau courante est une eau vive et les tracas sont des gouttes d'eau dans l'océan.

En général, d'ailleurs, personne n'est vraiment tombé de la dernière pluie et on ne demande pas la mer à boire à ceux qui boivent la tasse! Si les esprits tourbeux aux arguments vaseux s'embourbent dans leurs raisonnements, je n'en ai cure ni curage de désobstruer ces mal embouchés.

Pour s'en sortir, il leur faudrait avoir un poil de confiance en eux et une goutte d'optimisme dans leur vase de bon sens. On n'a jamais vu personne être emporté dans une vallée de larmes ou se noyer dans un océan de regrets et d'amertume. D'ailleurs, les cœurs desséchés n'ont pas pleuré toutes les larmes de leur corps, ils n'ont pas su boire l'eau de vie terrestre!

L'eau est joie et délivrance. Au passage de Poséidon, les dauphins sautaient de joie dans l'onde, avec Moïse la mer s’entrouvrait. Les tartuffes hypocrites à l'eau bénite ne font pas déborder les bénitiers, les larmes de crocodile ne provoquent pas les crues du Nil. La mousse ne fait qu'écumer d'impatience les assoiffés de la chope.

Un conseil! Amis, ne mettez jamais d'eau dans votre vin! Il suffit! La goutte de vin peut bien déborder du hanap, elle contient déjà 80% d'eau!...L'eau est la raison de la source, elle dort dans le puits, elle chante sur le toit, elle grimace dans la gargouille pour faire sourire Notre-Dame.

Les indécrottables qui pataugent dans la boue s'éclaboussent eux-mêmes avant de s'enliser. La grenouille, à moins de se faire aussi grosse que le bœuf, ne fait pas déborder la vase du marais! D'ailleurs, dans ce cas, on parlerait plutôt d'eau de boudin qui la mettrait dans le jus! Quand il pleut à vache qui pisse, nous pouvons toujours mijoter dans le sirop de grenouille de notre vase de suffisance!

Pour les amours, mieux vaut l'eau de rose ou celle de la mare, à condition d'avoir la bonne fortune d'être la fille du roi. Vous aurez alors la chance de trouver un prince batracien, mais il vous faudra plonger dans le conte de Grimm ou dans une de ces revues qui promettent à ceux qui y crooââ, la vie de gala!

Ne craignez point la goutte de rosée ou les gouttes de pluie qui sont un don du ciel quand la fleur s'offre à l'aurore ou que la terre se dessèche. "Asperges me, Domine" Seul Gribouille se jette dans l'eau par crainte de la pluie...Seul l'amour de Dulcinée apporte de l'eau aux moulins de Don Quichotte.

Mais bien sûr, dans l'eau du ciel, tout est toujours question de quantité et de taille! Petite averse ou gros orage, crachin ou embruns, ondée ou giboulée, grain ou grêle, il pleut et quand il mouille, chantent les grenouilles ou pleurent les poules!

La goutte d'eau précipitée pourrait, un jour, faire déborder la gouttière du Saint-Siège. Les gardes suisses peuvent même regretter qu'une bulle papale n'interdise pas les grosses gouttes de tomber du Ciel, quand il pleut sur eux des hallebardes! La papauté hélas n'est gardienne que des gouttes sacrées, des gouttes du Saint Sang et des bienfaisantes gouttes d'huile du Saint Chrême avant la dernière eau-de-Vie éternelle!

"Mignonne, allons voir s'il arrose!" disait un pasticheur qu'on avait bassiné! Si vous voulez conter fleurettes, avant de vous répandre, amants, sortez couverts! La vie a depuis longtemps tout prévu: les pépins et les impairs et pour les marquis, les marquises!

 

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Mumuse avec ma muse 4/4

Publié le par modimodi

FA    Ô muse, petit poinçon

D'mon esprit hérisson,

Je veux être en renom,

De poésie, fécond !

Toi, en déclinaison,

Moi, en conjugaison

De rimes à foison !

 

 J'suis prêt pour un gueuleton !

Pas comme un p'tit oignon,

Un navet, un cardon

Nageant dans l'court bouillon,

Aigre comm' cornichon !

J'veux d'la délectation,

Des chants de libations.

 

Ma muse, mon galion

Je veux être Colomb

Pour ton exploration !

J'veux être Pygmalion

Et faire graver ton nom

Pour des générations

Au front du Panthéon !

 

J'veux d'l'amour au filon,

Des rêv', des illusions,

Te donner des millions

D'baisers à profusion,

En pluie d'constellations

Pour être comme Newton

Dans ta gravitation !

 

Et si je tourne en rond,

Ma plume en tourbillons,

Libre, comm' un électron,

J'aurai l'prix Press'-citron.

Je peux être Jason

Pour sous les ovations

Couvrir d'or ta toison !

 

J'suis Horus, j'suis faucon

Au soleil, embarquons !

En gloire de pharaon,

Du tout puissant Amon,

Muse hiéroglyphons !

Je suis ton Champollion,

Roi du boustrophédon !

 

Comme des mascarons,

Offusquons et choquons,

La folie provoquons !

Joueur de tympanon,

De luth, de psaltérion,

J'te donnerai le frisson

Jusques au troufignon !

 

Je grave l'ostracon,

Vive le Satyricon,

Le saint catholicon !

J'adopt' le lexicon

Des cocos d'Montfaucon

Des kékés d'Tarascon

Des pochtrons du flacon !

 

Je suis enfin fécond,

J'clame des vers au balcon,

Concons autant qu'abscons,

Aux cocus de Cancon !

J't'offre rubicond,

Mes pieds d'nez de gascon,

Au vent de l'hélicon !

 

 

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Mumuse avec ma muse 3/4

Publié le par modimodi

FA   Tu n'veux pas d'mon hameçon,

D'mon talent limaçon,

Tu m'fais une queue d'poisson

Et me laisses un suçon

Sur ma gaule en plançon !

c'est la loi du talion

Des mauvais tabellions !

 

Tu pouss' trop le bouchon !

Petite Mus' de Menton,

Quand j'me press' le citron

Pour un vers d'mirliton,

Sans rim', ni ripatons,

Tu m'offres du plancton !

Poésie d'rogatons !

 

Quand tu m' tourn's les talons,

J'me mets à croupetons

Et j'dérange tes jupons,

En douceur, à tâtons.

Tu me trouv's polisson,

Tu me trait's de fripon,

De coquin Cupidon !

 

J'veux t'fair' perdr' la raison,

Agacer ton bouton,

Tes désirs au buisson,

T'exciter de frissons

D'un p'tit air sans façons,

D'une romance au basson.

Ensemble musiquons !

 

Ensemble rimaillons !

Oui, ma muse amusons

Chantres d'écrivaillons.

En rythmes et en flonflons,

Soyons au diapason !

Si tu prends ton violon,

J'te jouerai du piston.

 

J'veux des rim's à foison

D'la versification,

Des stances et des chansons !

Des lieds sans élisions,

Tes lèvr's pour la diction,

Ta bouch' pour la scansion,

Ton corps en floraison !

 

À chaque conclusion,

 

Je veux ta pâmoison,

 

Pour notre partition,

Pour la combinaison

Des cœurs à l'unisson,

En plaisirs d'orphéon

Ou en accords d’Éon !

 

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Mumuse avec ma muse 2/4

Publié le par modimodi

FA   Oh ma Muse ! Ferrons

Au vol l'inspiration !

Mais quelle déception !

Tu fil's comme un gardon

En me faisant faux bond,

Emportant Nom de Nom

Mon imagination !

 

Quelle désolation !

Quand j'taquine le bouchon,

Tu me donnes un goujon,

Mince consolation,

Bien trop maigre ration

Pour faire un court-bouillon

De ma rate en portions !

 

Pêcheur de limaçons,

Poète en malfaçon,

Mon lyrisme est sans son !

J'bouscul' la tradition :

Mes pieds sont en torsion,

Sans rythme, sans aplomb,

Bouts rimés en doublons.

 

Faconde d'histrion,

Champion d'claudication !

Mauvaise élocution,

Contre-pieds, confusion,

Contre-sens par légions !

Piètre contrefaçon

D'un poète charançon !

 

Âpres désillusions !

Ô Muse, mon poison,

Exit l'exultation,

Vide d'inspiration !

Au bout de l'hameçon.

Non ! Point d'exclamations

Que des points d'suspension !

 

Tu m'laiss's mes déceptions,

Une bordée de jurons,

Le feu de cent dragons,

En lot d'consolation,

Un tic de vibrion,

Deux maigres barbillons

Et trois poils au menton !

 

 

 

 

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Mumuse avec ma muse 1/4

Publié le par modimodi

FA    À longueur de poèmes,

Moi, je te dis : je t'aime.

Mais j'te l'dis, tu abuses !

J'ai beau t'appeler ma Muse,

Tu te montres obtuse.

Tu ne m'offres que ruses

Et flèches d'arquebuse !

 

Tu crois que ça m'amuse,

Quand à moi, tu t'refuses,

Qu'en mes vers, tu t'infuses,

Transformant sans excuse,

Ma sirène en méduse,

Ma Colombine en buse,

Mon luth en cornemuse ?

 

Quand j'titille l'expression,

Tu troubles ma raison,

Mets ma plume en tension,

L'encre en ébullition.

Plus d'harmonisation.

Les rimes et les sons

Paradent en désunion.

 

L'amour et l'intuition

Ont l'esprit sauvageon

Et font le grand plongeon

Dans mon cœur tourbillon.

Dans l'encrier sans fond,

J'fonce comme un espadon

En quêt' de sensations.

 

Dare-dard pour aiguillon,

Je pique une impression,

J'éperonne une expression.

Mais j'perds la flottaison,

Quand j'prends au plus profond

L'idée, sans un soupçon

De versification !

 

J'ai un simple poinçon

Pour pêcher l'émotion

Et tu ris d'mon harpon...

Tu n'mords pas à l'hameçon,

Tu m'noies comme un triton,

Dans le marais sans fond

Des troubles confusions.

 

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