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Pour la fête du premier mai,
Y'a pas de non, y'a pas de mais,
C'est repos toute la journée
Pour jouir du plaisir d'aimer.
Ne me dis pas qu'c'est du travail,
Pense au temps de nos fiançailles !
Nous adorions faire chamailles,
Quand nous nous prenions par la taille.
Tu voulais que mes doigts assaillent
Les petites mailles de ton chandail.
Tu aimais mon sens du détail
Quand j'admirais tes seins d'émail.
Comme hier, allons ! Vaille que vaille,
Il n'est point temps que tu défailles !
Ta rosace au cœur du vitrail
**Excite mon humeur canaille !
Profitons de ce jour férié,
Faisons la grasse matinée !
Pour notre petit déjeuner
Nous nous donnerons mille baisers
Fous, doux, sucrés et emmiellés
A nos deux corps collés, serrés.
J'ai d'la tendresse à tartiner
Et des câlins à volonté.
Je ne veux pas que tu chipotes,
Que tu me fasses ta dévote.
Finie la mouise, mendigote,
Tous ces noyaux que tu crachotes,
Du temps des cerises et des griottes !
J'veux t'aimer comme un patriote !
Pique dressée, ma sans-culotte,
Ci-devant, pas à la Pentecôte !
Ce petit vendredi chômé
Est un jour de congé, payé !
Quitte tes chiffons, tes casseroles,
C'est gaudrioles et farandoles !
Glisse-toi sous la banderole
Du drap de soie sur nos guibolles !
Sens le désir qui les affole,
A en danser la carmagnole !
En ce jour de fêt' populaire,
Un seul mot d'ordre : être unitaires,
Pour pouvoir s'envoyer en l'air
Comme un pavé que l'on déterre !
Oublie tous ces temps de sale air,
Ce n'est pas un jour de colère !
Quand les amants sont solidaires,
L'amour prodigue leur salaire !
Mon bel œillet, mon bouton d'or,
Pour les ébats, j’suis le plus fort,
Je vaux trois turcs du Bosphore !
Grappillons du plaisir sans trêve.
Plus besoin de faire la grève,
C'est bien fini les « marche ou crève »,
Tu auras mille parts de rêve,
Si tu m'assures la relève !
Pas question de te défiler,
Pas question de me reposer,
Il faut s'enlacer, cadencer
Se tenir de plus en plus près
Et de joie, prendre notre pied.
Ce n'est pas le temps de clocher
Faut notre amour manifester,
Joies et plaisirs revendiquer.
Ma petit'clochette parfumée,
Célébrons le tendre muguet !
Je t'offre ce brin de mon cœur
Pour un 35 heures de bonheur !...
Je n'ai qu'une revendication :
Mourir d'amour à l'unisson,
Sous tes caresses et nos frissons.
Oui ! Respectons la tradition !