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Articles avec #sans queue ni tete tag

Quand y'en a purin, y'en a bouseux !

Publié le par modimodi

SQNT   Attention au titre de ce billet d'humeur ! Voilà du grand n'importe quoi, l'absolu de la paronymie, des clichés et des approximations ! 

Moi le lugubre, j'élucubre. Encore du "sans queue ni tête" que je pourrais dédicacer à mes bons vieux instits qui vont aussitôt me reconnaître ! Oui ! Je leur dois tout, même cet élan fiévreux de folle reconnaissance ! "Quand il y en pour un, il y en a pour deux", alors, quand y'en a purin, y'en a bouseux !

"Oignez vilain, il vous poindra ; poignez vilain, il vous oindra." Oyez manants, ruraux, champêtres, frustres agrestes, croquants glaiseux ! Arare humanum est ! Mais pour passer de l'art aratoire à l'art oratoire, au pis allez, rustauds rustiques ! Car labour âge et pâture âge sont encore et toujours les deux mamelles de la bonne vieille métairie de l’Éducation Nationale.

Vous m'avez bien nourri, ô maîtres fourragers ! Un vaste programme officiel de cultures assolées aux cycles des raisons vous recommandait d'atteler la charrue aux be-a-ba, aux bœufs à bâts, devant le troupeau des béats baba school, dont je faisais partie.

Avec nos porte-plumes, nous étions tous de drôles d'oiseaux bleus comme l'encre jetée sur nos cahiers d'écolier. Nous avions comme Eluard, tous le même nom : Liberté... d'apprendre et d'aimer. Il était tout aussi facile de nous creuser la cervelle que de nous la bourrer.

Nous étions tous du pays de Sully ! Dans les champs des sciences, des cambrousards pétaradaient sur leurs machines agricoles comme moi sur mes machines opératoires pour extraire des racines et exploiter domaines et propriétés mises en jauges.

Pour le troupeau des culs-terreux et peignes-culs, j'étais un élève quelconque, un produit de votre élevage national. Envoyé paître avec les moutons de Panurge dans les verts paradis des amours enfantines, vous m'avez appris que les verbes, les liaisons et les terminaisons se déclinent, se conjuguent et s'effeuillent parmi les fleurs de rhétorique.

Mais vous seuls saviez que l'art de la règle alignait les bêtes de trait comme l'addition ainsi que les bêtes de sommes, qui toute leur vie durant, avec ou sans calcul, apprendraient à brouter et à ruminer sur des sujets terre à terre !

Aujourd'hui comme hier, parfois quelques agités font du foin au point d'être assez bêtes pour en manger à la fourche ou de se prendre une avoine, eh ! Mais à l'école de la férule, les coups fourrés créent l'envie de l'école buissonnière.

C'est ainsi que battant la campagne, quelques ânes, sourds comme des mules et quelques baudets à l'esprit en jachère répètent et ânonnent : "La bouse ou la vie ! Hennis, soit qui mal y panse." Pas de carottes qui vaillent, elles sont déjà cuites !

C'est bête comme chou mais à l'école des cours bouillons, l'écolier mijote dans la grande marmite des savoirs. La culture intensive comme la gastronomie scolaire s'emploient à produire et à transformer des navets et des betteraves, des cornichons et des patates qui feront les grosses légumes de demain et qui vous mettront dans le potage.

La pousse qui affleure du bon terreau effleure parfois la pierre d'achoppement. Le futur végétarien déjà, végète à rien, le prétendu auteur n'est pas à la hauteur, l'inspiration n'est qu'une aspiration ! L'heure H est aspirée comme dans un courant d'air. La mode elle-même n'est que fugitive et passagère, la renommée vous fait faire ceinture dorée.

En sa ruralité pédagogique, veillant sur ses pépinières avec le souci constant de la bonne graine et de la bonne souche, le bon instit tuteure et rame ses sauvageons, abreuve ses scions en rabâchant : "Fouillez, creusez, piochez, affinez, amendez, épandez, marnez, c'est le fond qui manque le moins !" Mais moi, je sais que c'est le don qui manque le plus ! Dans les grandes largeurs, la terre nourricière est avare de largesses.

Au pire, les empotés et les sacrées couches qui se seront faits Binet échoueront au jardin d'acclimatation des classes d'adaptation. Oui ! A force de se creuser, les ploucs tombent dans les trous de mémoire dans lesquels ils se plantent ou bien finissent en buttes et tout naturellement repiquent.

Sur les champs de course aux diplômes et aux moissons de lauriers, les canassons de la lutte des classes, les pauvres bouseux, péquenots incultes se retrouvent sur la paille et chaument. Avec la bouche en cul de poule pondeuse de réformes nationales, relisez la phrase précédente et prononcez plutôt "chôment." D'autres, bien sûr vont réussir à faire du blé dans les choux gras ou de l'oseille dans les radis.

Moi, aujourd'hui, j'ai pris les leçons de la vie et je pourrais être conseiller d'orientation en agri-culture. Je pourrais donner confiance à tous mes condisciples et dire à chaque écolier : "Si t'as touché le fond, si par malheur, t'as fait chou blanc, console-toi ! Petit pignouf, retourne vite à tes moutons. Ovins, Dieu ! C'est dépaysant, c'est des paysans !"

Alors, merci à vous, maîtres et maîtresses d'école ! Holà, pédezouilles, maîtres es culture, grands épandeurs de théories, belles au terreau des hypothèses ! Graissez terriens, fumez vilains, c'est le saur qui vous est promis ! Jetez le sel aux esprits, entez génies et cerveaux, ensemencez les idées, car en vérité, c'est écrit, la culture rend fertile et fécond !

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Le début et la fin 3/3

Publié le par modimodi

 SQNT

  Depuis les prodiges de la Genèse et la promesse évangélique de la vie éternelle, l'espoir est à n'en plus finir ! Les meilleures choses n'ont jamais de fin ! C'est toujours la première fois !

Le temps qui passe n'est qu'une fraction d'éternité... toujours en devenir !

Au long de sa vie, tout Homme est un éternel débutant. Qu'il réalise une action ou simplement qu'il se réalise, chacun peut-être ainsi :

-un nourrisson vagissant, aux premiers sons brayés et balbutiés puis répétés ensuite, année après année, dans ses excès de joie ou de colère,

-un bébé dans ses premiers pas, de fourmi, de tortue, de géant, plus tard, un novice progressant dans ses projets,

-un écolier ébaubi et béat, épelant en hésitant son premier b,a, ba, qu'il ne fera que répéter dans les nombreuses banalités et bafouillements de son existence,

-un cancre, bon premier des bons à rien, de ceux qui repartent sans cesse de zéro, à l'école permanente de la vie,

-un éternel débutant à son banc d'écolier, un perpétuel apprenti toujours au banc d'essai de ses entreprises, un actif en constantes expérimentations,

-un étudiant dans l'introduction de sa dissertation ou un apprenti bonimenteur développant avec application tous ses arguments,

-un bizut timide dans ses premières classes, un bleu avec ses armes au pied, soudain devenu blanc, au premier coup et plus tard, le même, toujours ému devant une superbe beauté canon,

-un jeune premier, dans ses primes émois, aveuglé à première vue, puis toute sa vie durant, un perpétuel amoureux ébloui par les feux d'amour et d'artifices,

-un vigoureux, adepte d'échanges physiques sans préliminaires, de rapports sans précautions et sa vie durant, récidivant dans des amours de passage,

-un puisatier qui remonte à la source, un éclusier dont les rêves d'aval en amont, suivent la rivière et le fleuve pour atteindre l'océan des songes lunaires.

-un néophyte chimiste à ses nouveaux tubes et essais ou un grand chef préparant dans son laboratoire, une mise en bouche, en avant goût d'un menu dégustation,

-un hallebardier de théâtre, à sa toute première entrée comme l'Homme ce comédien, éternel débutant sur la scène de la vie.

Et ainsi, pourrions-nous aligner les exemples, à n'en plus finir ! A votre tour, imagineriez-vous la suite et le développement dans le temps de ces quelques situations... Que diriez-vous devant :

-un nouveau-né avant terme,

-un concepteur, promoteur d'idées neuves et originales,

-un scientifique dans ses axiomes et postulats,

-un sentencieux, par principe, dans un a priori,

-un pionnier et un explorateur en premier lieu,

-un parvenu qui se croit le premier venu,

-un croque-mort à son point de départ,

-une ballerine entrant dans la danse sans la peur de la contredanse,

-un mécano de première main avec le doigt dans l'engrenage dès sa première mise en route,

-un électricien survolté, vite mis au courant,

-une manucure qui se fait la main,

-un vampire qui se fait les dents,

-un pénitent condamné d'emblée, au péché originel,

-un novice aux prises avec sa première expérience mystique,

-une pensée avant propos,

-un avertissement sans frais ni préavis,

-un pianiste dans un prélude,

-un écrivaillon rédigeant son prologue,

-un jeune politicien éloquent dès le préambule de son discours.

Et pourquoi pas imaginer encore ?

-Archimède se jetant dans le bain avant sa savonnette,

-Dieu ou le numineux hasard s'enflammant pour sa création et jaillissant pour une entrée en matière, dans une première étincelle,

etc., ad libitum…

Car chacun se met encore à rêver d'une éternelle jeunesse ! L'académicien se croit perpétuel ! La belle lifte son destin ! Plus de peau de chagrin mais le velouté d'une peau de pêche à caresser ! Plus de vieille peau, plus d'usure du temps, de fatigue et de rides inutiles, c'est toujours l'heure H pour la bombasse faire la bombe ! Dans les afters, tout le monde s'éclate dans les artifices de fêtes improvisées. Partout, ça gaze ou pète la forme car ce n'est pas aujourd'hui, la fin des haricots ou du mauvais goût !

Restez dans la course de la vie. Ne crachez pas sur les jeux de mots laids ! "La fin me donne faim ! Y penser ça creuse !" disait le fossoyeur en mordant à pleines dents dans son casse-dalle ! A la bonne heure ! Car pour l'heure, ce n'est pas encore le début de la fin ni le dernier quart d'heure, tant que vous n'avez pas avalé le fatal bouillon d'onze heures, le bloody mary, le mort-ito, la mort subite, le dark cocktail !

Où que vous soyez, tenez-vous en éveil, il n'est point temps du dernier sommeil ! L'essence précède l’existence. Cherchez donc la cause première !  Buvez la bonne parole ! Vous pourrez boire l'eau de vie, jusqu'au bout de la nuit ! Tout est bonheur et don du ciel. La providence divine ou pas, est charitable. L'enfer c'est toujours pour les autres !

"Demandez et vous recevrez !" … Un bon œil d'aigle pour le dernier des Mohicans, un bon pied marin pour le premier quartier-maître ! Ce n'est pas l'heure, de tirer sa dernière flèche ni de rejoindre le port, pour y jeter l'ancre ! Stop ! Halte-là aux prédicateurs de la dernière heure et aux horlogers de la onzième ! A la fin des soldes, seules les fins de mois sont dures, à la fin de ma vie, seule la fin de moi sera dure. Oui ! Dur dur comme pour les vendus la fin des prix d'amis !

Car en fait, amis terriens, nous ne savons rien. Dans notre conception humaine, forcément limitée, le monde n'a peut-être, qu'un début et pas de fin !... Nous cherchons à percer le mystère, comme on perce le cuir d'une peau de chagrin, à tout savoir et à tout comprendre comme un âne savant, un frère de Buridan assoiffé de connaissances. Certains disent qu'ils savent. Ils mentent !

La voie qu'ils indiquent est une voie sans issue. N'écoutez pas ces rusés charlatans qui régulièrement prédisent la fin. La disparition de l'humanité reste une abstraction, un plan sur la comète en folie, un mythe horrifique sans fin. La destruction du monde reste dans l'absolu, un vain fléau, dit divin ou une peur millénariste. Il y a forcément un commencement de la fin, mais la fin est incertaine et ne justifie pas qu'on s'arrête à des arguments, somme toute, moyens ! Inutile d'être le pauvre bêta coincé entre l'alpha et l'oméga, et ce, jusqu'aux calendes grecques.

En définitive, seul l'échotier s'y retrouve, mais toujours en fin de conte. L'avenir se chargera bien de lui régler son propre compte. Il peut se tuer à rabâcher ses prophéties et multiplier ses avertissements, il est déjà lui-même, en voix d'extinction. Il n'aura pas le dernier mot ! Ne vous rendez-pas à ses prédictions, opposez-lui, une fin de non-recevoir. Méfiez-vous des prêcheurs et des prophètes !

Avec ce type de raseur, un conseil : ne cherchez pas à tenir le cou, coupez court ! A la fin des fins, n'attendez pas d'être au bout du bout, ni à la dernière extrémité ! Mettez fin à la sinistrose, tout finit sûrement par s'arranger ! Vous tenez, sans le savoir le bon bout mais à la fin, vous ne savez pas par quel bout commencer alors que vous êtes déjà en train de faire un bout de chemin.

A quoi bon d'ailleurs s'inquiéter durant toute notre vie, d'une histoire dont nous connaissons tous, la fin ! Même pour celui qui ne sait ni A ni B, l'alphabet de la vie s'épèle de A à Z !... Alors amis, agissez et affrontez l'adversité, acceptez de recevoir et accordez votre pardon, accueillez votre frère et aidez votre semblable, admirez la beauté et améliorez l’œuvre, ancrez vos convictions et approfondissez vos connaissances, avancez en vous et vers les autres et aimez, en toute confiance ! A la fin, d'ailleurs, espérer constitue déjà un bon début.

Finalement, c'est entre le début et la fin que se glisse la durée, que s'introduit l'intervalle, que s'écrit l'histoire d'une vie, d'une époque et du monde. Nous sommes fondamentalement, tous des citoyens de ce monde, inscrits dans la durée, une durée indéterminée pour notre propre perception.

Nous portons tous en nous, le début et la fin des renouveaux incessants ! C'est sans fin, que nous sommes, jusqu'à la fin inconcevable des temps, l'ébauche et l’avènement, la finition et la définition de l'amour et de la vie ! Chaque jour est le plus beau des jours ! C'est peut-être cela le commencement de l'éternité ! Aurait donc trouvé le début mais pas la fin ?...

 

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Le début et la fin 2/3

Publié le par modimodi

 SQNT  

Au début était le bruit et la fureur ou le silence, le souffle ou la parole ! Au début, était le son bien avant la lumière ! Au début était le mot... Tu l'ignores, tu le supposes !

Toi, qui le cherches, sais-tu que si la vie a toujours son mot à dire, la mort seule, aura le dernier mot dans l'éloquence de son silence ou dans le fracas des trompettes du Jugement dernier.

Sagesse ou folie, il faut vivre chaque instant comme un début et non pas comme une fin. Il faut vivre chaque fin comme un nouveau départ. La seule assurance, c'est celle de la promesse… car elle ne coûte rien.

Chacun le sait plus qu'il ne le perçoit ou qu'il ne s'en rappelle. Le premier cri du nouveau né, à l'instant de la délivrance a marqué son irruption dans la vie. le voilà, la gueule enfarinée, pétri de toutes les qualités virtuelles.

De même, certains croient que c'est le premier souffle biblique qui a donné le coup d'envoi de la création, en faisant semblant d'ignorer le grand tohubohu. Toute naissance n'est pas une simple mise au monde ni une tranquille venue au monde. Et puis qu'en savons-nous vraiment ?

Pour ceux qui croient au ciel, l'évangile ésotérique de St Jean leur donne une précieuse indication : "Au commencement était le Verbe !" Est-ce là,  l'affirmation théologique sensée élever notre conscience vers le Verbe Haut ! Faudra-t-il se faire moine pour avoir voix au chapitre ? Démocratiquement, la "vox populi vox dei ne suffit-elle pas ?

Ainsi, l'origine du monde est présentée comme surnaturelle, déclenchée par le Logos divin qui fonde l'univers. Et ce, avant de s'incarner lui-même en Homme Dieu pour demeurer parmi les humains. C'est ainsi que tout a commencé dans l'extraordinaire, le fantastique, le merveilleux, bref dans le divin ! C'est ainsi que naît le mystère du cosmos, de la terre et de l'existence selon la version biblique originale. C'est ainsi qu'à l'instar du grand créateur, créer oblige chacun des enfants de Dieu de s'en faire tout un monde.

"Dieu" ainsi nommé, accomplit son entrée en matière et en action. Il crée les premiers temps de la valse des planètes, les premières mesures de la ronde des galaxies, les premiers pas de la danse des étoiles et met en marche le carrousel des constellations. Fiat Lux !

Son entreprise magicienne donne l'aurore au cosmos. L'éclat du premier matin préfigure tous les matins du monde. Un éclair de génie ébauche dans la lumière tous les éléments de l'harmonie. Il leur donne forme et fait apparaître les êtres vivants dans leur infinie diversité et leur extraordinaire beauté. Le pur Esprit est féerie, il inaugure ainsi le temps primordial de la grande aventure humaine.

C'est l'avènement de la Vie ! Ab ovo ! L'éclosion est un jaillissement d'éléments gazeux, embryonnaires de prodiges. De la grande omelette cosmique naît notre terre, les baveux, les battus de l'existence et avec elle, les grandes interrogations : qui de l’œuf ou de la poule ? Dieu est-il un papa-poule ?

Certains crânes d’œuf restent à jamais brouillés avec la question et certaines faces d’œuf refusent de tout gober, en niant tout à plat ! Je connais un "saint" André H qui est pire que saint Thomas ! Il refuse ces cucuteries de bondieuseries et appelle le Sauveur, Monsieur Jésus…

D'ébauches en esquisses, l'évolution est engagée, en développements permanents, en extensions et expansions dilatées. Tout est rythme et musique. Du temps naît le contretemps, du début naît la fin ! Mouvements des cycles permanents : Perpetuum mobile !... ad vitam aeternam… tout au moins, jusqu'à l'apocalypse !

Réjouissons-nous tant qu'on le peut ! Hava Naguila, Hava Nabila ! Non ! Mais quoi ? God knows what ! Découvrira-t-on enfin, le pourquoi du comment, le comment du pourquoi, le sens ou les sens de l'existence ? Verra-t-on le plan de la grande architecture, à défaut de rencontrer le Grand Architecte ? A quel prix, par quels moyens et à quelle heure ?

In fine, où est le début de l’œuvre, où est la fin du cercle, est-on vraiment au point central ou au point mort ? Tourne-t-on en rond ou a-t-on mal tourné ? Sommes-nous déjà au terminus ? L'arrivée se juge-t-elle au finish ? Interminables questions, sans fin, éternelles, jusqu'à la fin des temps !

 

 

 

SQNT
Au cœur du croyant, qu'il soit parieur pascalien au tiercé de la sainte Trinité ou croyant de bonne foi, la "bonne nouvelle" évangélique a diffusé le message de l'espérance salvatrice dans un autre monde promis. Elle a transformé l'idée brutale de la mort en "Grand départ pour la vie éternelle !" Inscription baptismale d'eau bénite et d'onctions pour la nouvelle course céleste, le grand marathon du paradis ! Le départ pour l'inconnu ! Un seuil à franchir, un pas, un saut dans l'insondable, une entrée dans le lumineux mystère, là-haut, tout là-haut…

Après tous les mea culpa, les pénitences répétées et la multiplication des prières de repentance, avant la face contre terre pour éviter la chute, voici enfin qu'arrive le joyeux "rira bien, qui rira le dernier, avec les anges et les archanges !" Oh ! La grande et la petite joie de s'envoyer en l'air ! La grande surprise-partie paradisiaque.

Par St Michel, St Gabriel, St Georges et St Raphaël, les anges sont à la fête mais est-on sûr que sans sexe, la fête est bien totale ? N'y a t'il pas quelque part une bonne ange, une jolie céleste, une zélée créature dévouée aux amours, une douce angélique, une tendre séraphine qui cherche son chérubin ? Sinon, d'où viendraient les angelots ?

Enfin, sans débattre inutilement du sujet, l’apocalypse est pour le bon croyant, le remède miracle au désespoir, la bonne nouvelle enfin révélée à celui qui refusait de croire qu' "Après, il n'y a plus rien !" C'est le miracle de l'eschatologie ! Le dénouement inattendu ! La fin terrestre est devenue début céleste ! Une inversion inédite du processus où le terme est un recommencement, l'initiale d'une nouvelle vie ! Le retour vers le futur, l'involution ab utero, vers l'unité. Un voyage dans le temps et une expédition pour l'au-delà… La nouvelle jeunesse d'une seconde Genèse.

En quelque sorte, chacun aura ou aurait droit à une seconde naissance immatérielle, à l'instar du Christ Phénix ! Mais alors, pour renaître de ses cendres, ne faudrait-il pas avoir le feu sacré et pas de retard à l'allumage ! Heureusement, que nos feux sont d'artifice, de Bengale et de joie et à ma connaissance, parfois du feu de Dieu ! Rien d'inquiétant donc, car nous sommes des lucioles, de petits feux follets pour la nuit éternelle.

Bonheur et gloire aux crédules ! Pour chacun d'eux, cette révélation est un cadeau inespéré, un sacré subterfuge, un formidable défi spirituel qui naît dans le cœur des hommes. Miracle, merveille et prodige ! Dieu sait comment, mais les voilà capables, par l'opération du Saint Esprit d'éviter brutalement la sortie définitive et de pouvoir jouer encore les prolongations paradisiaques ou infernales.

Ainsi, quand tout est achevé, quand l’œuvre est accomplie, quand le plat de résistance de la vie est consommé, rien n'est définitivement perdu ! Chacun peut désormais mourir de sa belle mort ! "Non ! Ce n'est pas la mort !", dira le futur bienheureux ! Ainsi, pourrait-on même comprendre pourquoi certains font le mort, vivant !

Gloire aux bouffons et à celle peinte par Jérôme Bosch dans "la nef des fous". Par l'opération du Saint Esprit, l'esprit borné n'a plus de limites. Il peut passer d'un extrême à l'autre. " Plus on est de fous, plus on rit." C'est la fête aux neuneus, aux gentils comme aux fous furieux ! A l'extrême onction, c'est in extremis, que celui-ci est mort de rire, jaune d'huile de saint Chrême !

Gloire donc au primitif, à l'esprit obtus car l'ouverture des angles devient possible. Tous les angles sont arrondis. Il n'y a plus de point final, de point de non-retour, juste des points de suspension, un arrêt momentané de l'image et du son. Dans ce cas de figure radieuse et bienheureuse, si on expire, c'est pour prendre un second souffle céleste ! Rien ne cesse, ni ne dégénère car tout régénère ! Tout se transforme pour l'éther-nité !

Incroyable, me direz-vous, à n'en pas revenir ! D'ailleurs, à mon humble connaissance, personne n'en est jamais revenu, même en avatar ou en ectoplasme.

Alors, chevaliers de la terre ronde, fils de Dieu et filles de joie, faites comme moi !... Et que la fête continue ! Dès ici-bas, souriez aux anges ! C'est la seule figure de circonstance, dit-on au paradis latin !

 

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Le début et la fin 1/3

Publié le par modimodi

 SQNT  

On dit d'une histoire qui fait des têtes à queue avec le bon sens, d'un récit qui finit en queue de poisson, d'un raisonnement sans queue ni tête, qu'ils ne tiennent pas debout !

Comme si l'homme était une tanche, au fil de l'eau ou toujours entre deux eaux et que son équilibre n'était pas autant une question de jambes que d'aplomb dans la tête !

A moins d'être un acrobate de l'esprit, un funambule de la pensée, un fildefériste de la raison et de savoir jongler avec les idées, l'homme stable a les pieds sur terre, en accord harmonieux dans ses proportions physiques et mentales.

Généralement, l'être humain a de quoi se rassurer. Tout est bien qui finit plus ou moins bien ! Sa vie se déroule, du début à la fin, dans la logique des causes et des conséquences. Ainsi du début du jour à la fin du jour, l'activité humaine s'accomplit de l'aube au crépuscule. La naissance et la mort marquent les termes de l'existence, à l'alpha correspond l'oméga et il n'y a pas de premier sans bon dernier.

Vive donc, la grande loterie céleste ! Il ne faut jurer de rien. Les grandes questions métaphysiques n'épargnent pas les humains terre à terre. Ah ! Nom de Dieu ! Y a-t-il des quantités de dieux ou un seul Dieu ? Qu'est ce qui nous attend à la fin ? La mort infinie ou la vie éternelle ? … Qui croire et qu'espérer ? Y a-t-il une vie après la mort ? Un avenir radieux ou un cul-de-sac enténébré ? 

Bienheureux les baptisés et les croyants ! La prophétie évangélique chrétienne leur promet un dénouement inattendu, un au-delà, un après eschatologique qui promet d'inverser le sort : "Les derniers seront les premiers." car "Rira bien qui rira le dernier."... les derniers mots d'un mort de rire.

Miracle ou supercherie ? La phrase magique de promesses d'un nouvel ordre hiérarchique, produit un double effet pour les naïfs estampillés et tous les nigauds crédules ! Car oui ! Voilà bien, une belle consolation terrestre pour tous les infortunés mortels avec en plus, un généreux encouragement au moindre effort pour tous les perdants ou accidentés de la vie ! Mais voici, également le pactole promis aux nantis, et que voilà, une belle incitation à la fructification effrénée des excédents et des profits, pour les moins nombreux mais heureux gagnants de la vie ! 

De fait, ceux-là n'ont plus qu'à se hâter d'exploiter de leur vivant leur filon et d'en jouir un maximum, puisqu'ils ont la certitude de régresser et alors de tout perdre ! L'inversion promise des hiérarchies fait ainsi patienter le bon peuple, même si, déjà le valet ignore qu'il est la caricature du maître ! 

Car chacun le sait, paradis ou enfer, néant et damnation ou purgatoire en attente de résurrection, la naissance annonce déjà le début de la fin. Chaque jour qui passe rapproche du terme. Si la dernière heure fatidique figure au grand livre du destin, ils sont nombreux à espérer pouvoir en déchirer la page finale.

Car inexorablement et finalement, l'épilogue de notre passage ici-bas s'impose à chacun, d'heurt en heurt, d'heure en heure ! Rien n'est constant et tout s'achève, car à la fin du compte à rebours, l'homme comprend qu'il est initialement programmé biologiquement et qu'il restera sur sa fin. Il n'est pas le maître du chronomètre.

Sur le circuit, il n'a pas pris le départ de la course de la vie, sans un jour ou l'autre, penser au dernier sprint et au finish. Si sa destinée terrestre n'est rien d'autre qu'une course contre la montre, au départ, il vise déjà, sans le savoir, l'arrivée. Sa vie est réglée comme une horloge. Lièvre ou tortue, à la minute ou à la seconde, tout le monde est sûr d'arriver à l'heure, à la bonne heure, à l'heure exacte, à sa dernière heure ! Il n'y a pas de retardataire, tout vient à point, même à celui qui s'y attend le moins !

Mais l'humain n'a conscience du but de son existence que progressivement. Quand il réalise qu'il a vécu la mise en jambes de l'enfance, que tous les prémices des plaisirs du jeune premier l'ont conduit de l'âge de raison à l'âge adulte, alors, il sait que rien ne dure éternellement et qu'il n'y pas de début sans fin ! C'est ainsi que la sagesse populaire lui enseigne que : "Avant l'heure, ce n'est pas l'heure, après l'heure, ce n'est plus l'heure !" 

Chaque démarrage, chaque arrêt et chaque reprise ne font ainsi que retarder l'échéance ultime de la minute de vérité. L'un patiente, l'autre espère un sursis avec l'intime espoir de ne pas arriver dans les temps, d'être en retard et oublié par la grande faucheuse ! Impossible de s'écrier : Minute papillon dites-moi à quelle j'en suis déjà ?

C'est à la toute dernière heure, que chacun découvre amèrement que l'arrivée correspond à la fin de l'existence. C'est alors que la vie s'emploie à remettre les pendules à l'heure et que chacun passe un dernier et sale quart d'heure ! Mais pour exprimer cette macabre issue, l'écrivain amodie la fatalité de ce funeste destin en jouant délicatement et pudiquement avec les mots.

"Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! Levons l'ancre !

Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !

Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,

Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !" (Le Voyage - C. Baudelaire.)

Dans les chroniques du temps qui passe, l'Homme, pétri de poncifs de fausse sagesse, affirme qu'il ne veut pas chercher midi à quatorze heures car il n'y a pas d'heure pour les braves ! Il écrit en s'accrochant aux branches, que l'arbre de la vie est persistant de sève mais que ses feuilles sont caduques. Car il sait au fond de lui que : "L'esprit est ardent mais que la chair est faible…" Une faiblesse humaine qu'il assumera jusqu'à l'extrême de l'épuisement vital…

L'humanité expérimente ainsi, à longueur de temps, l'éphémère de chaque instant, quand dans le même temps, elle rêve de continuité. Alors, jusqu'à la der des ders, pour maintenir la permanence de son nom, pour tenter la pérennité, l'homme sème pour engendrer ses descendances. Ne voulant pas disparaître, en espérant demeurer, il perpétue la vie !

Ah ! La bonne heure d'un espoir infini ! Car sinon, du début à la fin, la vie n'aurait pas de sens, elle serait sans queue ni tête, une absurdité existentielle ! Réalité autant que chimère… la fatalité du néant.

 

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La cloche

Publié le par modimodi

SQNT

Je ne sais pas si j'ai envie de me taper la cloche mais par Notre Dame, mes oreilles bourdonnent.

J'ai le syndrome de Quasimodo ou du bedeau de l'église de Corneville. Je suis le grand virtuose des cloches de Canterbury. Découvrirai-je sur le tard une vocation de carillonneur ? Finirai-je, si je m'accroche, campaniste dans un beffroi ou résident d'honneur de Clochemerle ?

Mais au fait, dans ces inutiles querelles de clocher, dit-on du bien ou dit-on du mal de moi ? Sont-ce des acouphènes ? Qui me tape sur l'enclume et le système ? Est-ce Eustache qui me joue de sa trompe ? Dois-je baisser pavillon ? Ai-je un souffleur de sornettes qui tarabuste mon inconscient ou des bruits de sonnettes dans mes esgourdes ? En tout cas, il y a quelque chose qui cloche !

J'ai beau être un battant et boxer la vie à poings fermés, je suis sonné comme si j'avais été uppercuté. Je suis désarçonné et renversé, j'ai vidé les étriers. Ai-je pris le melon sous cloche ou une pastèque sur la calebasse mais j'ai l'éclairage vacillant à tous les étages. Je vois trente-six chandelles et j'ai modestement en tête la symphonie de Moussorgski. Les cloches de la porte de Kiev me lancent leurs croches et triolets.

Pourtant, nulle majorette à l'horizon ! Alors, qui joue du tambour dans mes caissons ? A part ce foutu crachin, nulle fête bretonne. Pourquoi entends-je ces obsédants couinements de biniou comme un bagadou ? Je me croirais à la grande parade celtique du festival de Cornouailles ! Holà ! Pour que l'inspiration me bombarde, ma vieille muse prend-elle abondance de plaisirs à me souffler dans sa corne ?

Il n'est pourtant pas encore l'heure de me faire sonner les cloches ou de prendre ma volée. Nous ne sommes pas à Pâques ni à la Trinité ! Ce ne sont pas non plus les vacances d'été et la grande transhumance des bisons pas futés qui, avec leurs bufflonnes, quittent le plancher des vaches pour le grand air ! Ah ! Le bonheur des alpages et le son des clarines !

Alors, quelqu'un dira que j'ai entendu un son de cloche mais que je ne sais plus dans quelle étable. Après avoir été fondu, on me croira fêlé. Sur mon passage, les enfants crieront drelin, drelin, le bélin ! On pensera que le coq de mon clocher troué fait la girouette aux quatre vents de la folie et que mes cloches rentrent de Rome !

Si je suis ainsi déréglé, j'ai grand peur que ça s'entende ! Frère Jacques m'en voudra-t-il à l'heure de sonner les mâtines ! Pourquoi ce grand désarroi dans le couvent, aux premiers coups des vêpres ! Entre "La récolte des pommes de terre" et "Les glaneuses", Millet lui-même ne sait peut-être déjà plus quand peindre "L'angélus" !

Alors, si c'est une facétie de ma bonne fée clochette, j'aimerais qu'elle me lâche le grelot et qu'elle renonce à l'agiter ! Je veux bien passer pour une cloche mais je ne veux pas être marteau.

Je suis un vrai dur du cerveau, un écrivain dur de la feuille. Je n'ai que faire de cette jolie lectrice ingénue qui va à cloche-pied sur mes poésies. Je ne vais quand même pas me faire traiter de clochard par une belle. Je refuse d'être catalogué de fausse cloche par quelques esprits boiteux aux raisonnements de travers qui n'entendant qu'un son de clocheton, brimballent et sonnent des rumeurs, à toute volée, tels des sourds comme un pot fêlé.

Dois-je tenter quelque interprétation du phénomène et y voir un avertissement funeste ? Bon sang de bois ! Un jour, c'est la loi d'airain, je partirai, c'est sûr ! Comme une promesse en fumée ou entre quatre planches. Sans faire grand bruit, je déménagerai à la cloche de bois, au son lugubre du tocsin et de la marche funèbre. A gla-gla, j'ai les grelots, j'ai le bourdon et je refroidis déjà ! Sonnez pour le couvre-feu.

Ou alors, avant que ne sonne le glas de mon départ, dois-je le prendre comme une insistante invitation à me taper la cloche ? C'est possible ! Car il est vrai que j'ai gardé un solide appétit de vivre. J'ai encore faim d'aventures et d'émotions...

Dans ce cas, j'ai bien volontiers l'esprit de clocher. Mais dans son clocheton, le sonneur de cloches ne doit pas me faire entendre qu'un seul son de cloche à fromages ! Qu'il carillonne dans tous les terroirs ! Je veux une symphonie de sonnailles à m'en emplir les deux oreilles et la panse ! C'est pain bénit !

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Le clou 3/3

Publié le par modimodi

SQNT

Hello, les têtes de clou, me revoilou avec mes paquets de clous et mes idées fixes d'écrivain ! Vous avez toujours le choix ! Mais choisissez le bon clou.

Oh oui ! Éminents lecteurs, sommités en pointe, n'allez pas jusqu'à la dernière extrémité ! Là où, il ne vous reste plus que deux possibilités : prendre une bonne dérouillée ou choper un bon vieux tétanos !

Quant aux collets montés qui voudraient clouer mes textes au pilori, je les aurais prévenus ! "Tenez bien le cou afin qu'il ne furonculose pas ! Car ce n'est pas le clou du spectacle, avec à l'anthrax distribution de bubons gratuits, que je vous ai réservée ! "

La saga humaine des têtes de clou vous concerne toujours ! Ceux à qui la vie a fait faire tapisserie et qui rêvent encore d'une famille nombreuse se reconnaîtront peut-être dans "les clous semence", effilés, de petites tailles mais capables de maintenir les tissus qui ont du corps et de rentrer dans les cœurs au bois très dur.

Ceux qui s'accrochent à la barre quand l'existence met les voiles au jour le jour, auraient intérêt à avoir une tête de "clou à crochet" pour garantir la tenue et la retenue, quand la vie fait rideau ! Ainsi pratiquent les montagnards qui se retiennent de dévisser, en plantant dans la paroi rocheuse des clous d'alpiniste appelés pitons.

Vous le voyez, il y en a pour tout le monde ! Chacun ses goûts ! Cherchez dans la quincaillerie de mes propositions ou dans le catalogue du joyeux bricoleur du dimanche ! Les compagnons de la poche percée comme des nez et oreilles percées de par le monde trouveront, à coup sûr, leur bonheur.

Le clou est partout ! Mon texte, amis lecteurs, en est truffé et mon style est acéré. Je les dépose un à un sur votre route comme une herse aux clous hérissés pour ralentir volontairement votre lecture. Je veux ainsi vous contraindre à traverser dans les clous de mes passages cloutés... mais en toute sécurité ! Pas de pleurs, j'écris à la pointe sèche ! Pas de bobos ni de vains cris !

Inutile de me clouer sur la croix de vos détestations, j'ai cloué mes idées sur la page de l'émotion. Alors ne me réservez pas la giroflée ni les cinq clous de girofle de votre douce main, vous me cloueriez au sol !

Bien sûr, ceux qui ne pensent qu'à critiquer systématiquement en disant que tout cela ne vaut pas un clou ou ceux qui ne viennent que picorer en piquant du bec, j'ai pour eux, un moyen de les éloigner. Je vais fixer sur le rebord de mon clavier d'ordinateur une bande plastique avec des pointes pour empêcher tous ces pigeons de se poser. Je n'aurais plus besoin de leur jeter de la graine pour mieux ensuite leur clouer le bec.

Moi, je me présente plutôt à vous, en travailleur de force au cerveau percutant comme un marteau piqueur dans des blocs d'idées brutes et hérissantes. Je suis un fakir posé comme un sâdhu, un dur de la clouure. Sur mon texte à clous, prenez-moi au pied de la lettre. et chantez avec moi :

Savez-vous planter des clous,

A la mode, à la mode, 

Savez-vous planter des clous, 

A la mode des planches à clous ?

On cloue sans les aplatir

A la mode, à la mode,

On cloue sans les aplatir

A la mode des fakirs.

Si j'étais maigre comme un clou, je pourrais vous clouer sur place mais comme mon style est gras comme un cent de clous, je fais plutôt ma ballerine empotée et des pointes devant vous ! Je m'enfonce dans le plancher des mots. Voyez ! Quand je m'extirpe, mes figures cloutées ont les pieds tordus.

Mais toi, ma douce amie, ma pointe à tracer ma ligne de chance, toi, tu sors du lot ! Je t'ai offert ma tête de clou et je me suis noyé dans le bois de ton cœur. Pas de cris perçants, je suis à présent chevillé à toi ! Mon choix s'est définitivement fixé sur toi. J'ai à loisir, des idées fixes, des fixettes, des chevillettes et des broquettes. Moi, ton métallo à l'esprit frappeur, je t'ai forgé les clous d'assemblage de ta cotte de mailles, je suis ton heaume !

Oh oui ! Je suis soudé à toi. Je suis pénétré de ta douceur, j'ai le cœur qui cogne, perforé des clous de notre passion. D'ailleurs, tu le sais, ce sont eux qui nous retiennent sans jamais nous érafler. Notre crucifixion d'amour n'est pas un sacrifice sanglant mais une radieuse rédemption.

Si j'en pince pour toi, je ne veux pas pour autant être pris en tenaille et m'arracher à toi. Nous sommes chevillés et sertis l'un en l'autre. Pas question de nous éparpiller ni de nous décourager dans la pensée proverbiale : qu'un clou chasse l'autre ! Nous sommes librement enchaînés et assujettis l'un à l'autre. Nous sommes même solidement enfouis en nos mois profonds.

Notre richesse est en nous ! Nous sommes dans nos multiples facettes, deux diamants taillés, couronnés et polis. Nous sommes brillamment précieux l'un pour l'autre. En cas de disette, il nous sera difficile de mettre nos cœurs d'or au clou ! Nous y tenons trop !

Au faîte de notre tendre relation, je dois te le confier. J'ai moi aussi une catégorie qui me correspond. Tu l'as sans doute devinée ! Oui ! Je pense à toi comme un couvreur et tel que tu me vois, planté devant toi, je suis ton vaillant et robuste "clou à tête large".

Je me rive à toi, je me cramponne à toi. Je suis au comble, je me noue à toi. Je ne chaume pas. Je garde notre amour en couverture car je veux éviter les tuiles et ne pas te laisser d'ardoises.

Tu sais d'ailleurs, comme j'adore être cloué au lit avec toi et combien je raffole de nos pannes d'oreiller.

A mon ciel de lit, tu as clouté les étoiles de la nuit.

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Le clou 2/3

Publié le par modimodi

SQNT

Clou ! Clou! Me revoilou ! Pan ! Pan ! Toc ! Toc ! Me revoilà ! Je me repointe !

Vous allez penser que je suis marteau, à taper ainsi comme un sourd sur l'enclume et le clavier. Vous pensez qu'il me manque un clou de bon sens ou vous me pensez sans doute, un peu frappé comme un écrivain en recherche de force de frappe.

N'est-ce pas vous qui déclariez ici et là, sur un ton pointu et avec une pointe d'ironie que j'étais trop occupé à passer mon temps à marteler mes marottes ? N'est-ce pas vous encore qui m'asséniez vos reproches en énonçant que je bosselais votre esprit pour y enfoncer des textes par trop pointilleux sur les clous forgés d'une expression pénétrante ?

Agacé, ne tapotiez-vous pas le bras de votre fauteuil en disant que je vous prenais vraiment le chou et que je vous défrisais avec mes "têtes de clou ?" Certains ont même osé dire que je faisais mauvaise impression avec ces vieux caractères typographiques de hérisson préhistorique ! Vous me piquiez au vif en me traitant de bricoleur du dimanche et de bidouilleur en semaine.

Même si j'ai toujours eu une aversion pour les casques à pointe, j'ai bien sûr une histoire personnelle avec les clous. Mes maîtres d'école ont tambouriné à la porte de mon esprit. Ils ont vainement tenté de remplir ma "tête de clou bombé" et ma cervelle, à grands coups sur la tête. C'est d'ailleurs peut-être cette méthode pénétrante et obsédante qui a inspiré R. Char et P. Boulez quand ils ont composé : "Le Marteau sans maître" !

Les leçons de morale que l'on m'asséna devaient me mettre dans les clous de l'existence et de la société. Mais je peux vous certifier que les coups de règle ne rendent pas conformes à la règle, les petites caboches récalcitrantes ! Moi, je préférais d'ailleurs les courses en biclou dans le parc de Saint-Cloud ou les clowneries de mes congénères plantés devant mes acrobaties.

Quand par bravade, je disais, "je m'en tape !", je me retrouvais au piquet ou au clou. Dans cette pédagogie en pointe, on suspendait alors à ma bonne vieille tête de chou clouté, le bonnet d’âne aux grandes oreilles ! Je donnais le clou au spectacle et passais pour une tête de mule et de clown !

Mais assez parlé de moi, revenons à la typologie édifiante des clous de quincaillerie ! Dans la classification de l'espèce humaine, les rigides sont sûrement le premier prototype à l'image du clou en fer, rigide et droit comme un (i), toujours ferme, quelle que soit sa longueur. S'ils ont le regard bleu acier et un moral bien trempé, ils en précisent alors le genre !

Les discrets au tempérament effacé pourraient plus facilement se reconnaître dans les clous "tête d'homme". Pour des assemblages soignés, la tête peut être escamotée et cachée dans l'ouvrage au moyen d'un chasse-goupille. Peut-être, cela expliquerait-il pourquoi vous recherchiez sans fin ma trace et ma présence de tête pensante dans la finition de tant d’écrits lisses et polis.

Bien sûr, le progrès a créé une variante : "le clou sans tête" ou "clou à finir" destiné à de fins assemblages et que l'on peut délicatement dissimuler à l'aide d'un chasse-clou ! J'y vois là un possible espoir de progrès pour un écrivain anonyme en quête d'amélioration.

Le modèle "tête d'autruche" pour ceux qui veulent masquer la réalité en se bouchant la vue ou pour ceux qui ont pris un coup dans l'aile, reste encore à inventer. Moi, qui m'entête à creuser des idées, c'est la série des clous "tête de pioche", que j'attends impatiemment. Une tête chercheuse se doit d'être foreuse sans faire une drôle de binette.

C'est sûr ! Ceux qui choisissent de bâtir leur vie sur de solides fondations sont armés pour la catégorie des clous à bétons ! Mais attention à leur bonne utilisation ! En général, ils se plantent et même en cas de coups tordus, ils ne se tordent pas, ils cassent en brisant vos projets ! Ils éclatent et se jettent, à bras raccourcis sur vous comme le font des inutiles.

Les ronds de cuir, ceux qui font des ronds de jambe pour la valse des circulaires administratives, ceux qui restent avec leurs yeux caramel, mous comme deux ronds de flan, les terrestres qui ne pensent qu'à changer de décor et les lunaires qui rentrent dans le décor appartiennent sûrement à la série des clous "à tête demi-ronde" !

Ceux qui s'accrochent à vous et veulent vous retenir ont leurs correspondants parmi les "clous cavaliers", en forme de "U à deux pointes", appelés plus justement "crampillons". Nous dirions plutôt crampions en picard ou crampons, surtout s'ils vous harponnent pour vous mettre un fil à la patte. Bref, vous reconnaissez ici, la nombreuse espèce de ceux qui vivent à vos crochets ou qui vous crampent, ayant ainsi rendue célèbre la crampe de l'écrivain aux écrits vains ! J'ai bien l'honneur !

Peut-être même, vous êtes-vous déjà décramponnés, désappointés par cet écrit pointu ou vous êtes-vous accrochés, à grands coups de pistolet à clous ? Est-ce vous que j'aperçois, le bec enfariné, cheveux ébouriffés, comme un oiseau cloué à la porte d'une grange ? Est-ce vous, bouche ouverte, qui venez de vous aplatir comme un rivet sous les coups de boutoir d'un écrivain marteau ?

 

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Lettre à mon opticien - Faudrait voir !

Publié le par modimodi

BAL SQNT

Cher ami, de tous les dons surnaturels dont une entité fabuleuse pourrait me doter, le don de double vue aurait ma préférence. Je n'ai jusqu'à présent, qu'entr'aperçu quelques beautés terrestres.

D'ailleurs, si parfois, je vois déjà double, c'est que je m’abîme la vue à regarder de trop près, chaque été, les belles en maillot. Je veux tout voir et pas seulement apercevoir ! Je mets alors, les bouchées doubles pour les dévorer des yeux !

Si je possédais ce don fabuleux de voyant, je pourrais tirer les cartes si elles étaient du tendre, je lirais dans le marc de café et prédirais l'avenir. Ainsi, moi, le dit vain, deviendrais-je devin ! En leur prenant la main, je pourrais faire de leur ligne de vie, ma ligne de chance.

Je pourrais même, sonder et interpréter les astres, écrire des horoscopes ou vendre des télescopes aux belles, de jour comme de nuit afin de leur faire contempler, recto verseau, les étoiles de mon ciel de lit.

Sur les plages, je pourrais aussi lire dans les pensées des nombrilistes et autres "m'as-tu-vu", petits rois de la gonflette, en slips de bain moulants ! Sans examens approfondis, je les distinguerais aisément ! Découvrant le vide de leurs prétentions et les mollesses de leurs points de vue, je pourrais fuir et mettre en ressac, ces proéminents infatués, au creux de la vague. Je n'ai nul besoin de voir leur petit bout, à la lorgnette !

Je les observerais ! Mais je sais déjà que, derrière leurs verres fumés, ces enfumeurs enflammés se croient, pour de vrai, des faucons, en vue perçante et plongeante sur les corps alanguis. Pour la plupart, ces voyeurs de la revue de détails sont voués aux bévues ! Espérant des succès faciles, ils tourbillonnent au vent des glorioles éphémères. Mais cherchant à en mettre plein la vue, ils ne jettent que du sable aux yeux des vacancières énamourées !

Peaux briochées, seins pain d'épice, fesses pommes d'amour, les juillettistes et les aoûtiens ont les yeux plus gros que le ventre et plus de désirs que leurs possibilités ! Pour sûr, de prime abord, le bide leur est promis ! Visuellement, ça ne fait pas un pli !... Fluctuat nec vergetures !

Je leur crierai bien : "A la revoyure petits curieux, touristes de passage ! Circulez, y'a rien à voir, rien à mater même si vous ne devez pas pour autant voir la vie tout en noir !"

Rien n'est aisé ! Pour parvenir à être extra lucide, il ne faut pas se voiler la face, se mettre le doigt ou le compas dans l'œil. Il ne faut pas tomber amoureux et s'éborgner aux beautés saillantes des belles estivantes. Il convient de ne pas s'aveugler aux avantages siliconés des top-modèles, voire de s'illusionner comme la Vestale au regard de braise, qui, en amour n'y a sacrément, jamais vu que du feu !

A vue de nez, ne pouvait-on penser que Cléopâtre, accrochée aux défenses d'ivoire de ses éléphants, aurait dû, de visu constater que César la trompait, à plein nez. Juchée sur son char, visiblement, c'est la hauteur de vue qui lui a manqué, préférant sans doute, l'esprit de corps, à la vue de l'esprit pénétrant.

Nous allons tomber d'accord ! Dans cette optique, il vaudrait mieux avoir la fibre de la claire voyance, les verres Google glass d'extra lucides et les lunettes 3D. D'ailleurs, comme le dit le serpent à lunettes, qui Crisse en glissant sur le sable de son Atoll : "Qui veut voyager loin, ménage ses montures !" A vos marques ! Prêts ? Partez !

Ah ! Si je pouvais avoir ces dons à l'œil, je pourrais gratuitement, m'offrir toutes mes chimères et mes folies hallucinées, lire dans mes rêves, croire aux apparitions et aux mirages et parler aux fantômes. Pour faire les yeux doux, ce serait fabuleux d'avoir un œil de cyclope ou de lynx et plein d'yeux dans le dos ou sur la queue comme un paon glorieux.

Même si aujourd'hui, je n'ai que bon pied, bon œil et pas de don de double vue, même si je vois à demi les vues d'ensemble, même si j'ai l'air con et la vue basse, j'ai gardé mon regard d'enfant. Je porte un regard neuf sur tout ce qui m'entoure, ainsi je m'émerveille de la beauté du ciel. Un arc-en-ciel m'en fait voir de toutes les couleurs. Je trouve merveilleuse, la lumière méditerranéenne !

Heureux, vous dis-je ! Celle qui, entre quat 'yeux, m'a joué de la prunelle de ses yeux de velours, celle qui m'a fait voir les étoiles en plein midi et brûler 36 chandelles, me fait aujourd'hui, voir la vie en rose...

Visionnaire et heureux, comme un Petit Prince, je ne vois plus qu'avec le cœur. A première vue comme à bien y regarder, n'est-ce pas là, l'essentiel ?

 

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Le clou 1/3

Publié le par modimodi

SQNT

Nous avons tous besoin d'être fixés ! Nous voulons savoir ce qui se présente à nous, nous attend et nous pend au nez ! Morveux qui s'en dédit !

Une idée forte, un projet puissant nous attachent solidement à sa réalisation. Nous nous nous agrippons à nos centres d'intérêt. Nous sommes rivés à nos tablettes, cramponnés au sensationnel de l'actualité et cloués dans nos fauteuils devant la vie en grand écran.

Le sculpteur C. Lalanne a donné à une de ses sculptures le titre de "tête de chou". Moi, je dois être plutôt bête car je rêve de faire tourner chèvres ceux qui lisent mes feuilles de chou imprimées.

D'ailleurs, je fais avec elles plus souvent chou blanc que chou-fleur ou chou gras. Certains doivent même penser qu'empoté, je pédale souvent dans la choucroute. Je trouve donc que cette expression artistique ciselée pourrait convenir à votre scribe serviteur. J'ai le choix des pseudonymes : "Modimodi, alias tête de chou", auteur de "Maudits mots dits, alias bêtes comme choux "!

Un ami strasbourgeois me faisait remarquer que nous nous attachons à percer, peut-être un peu trop souvent, les secrets de notre réalité la plus immédiate et que nous avons tendance à nous accrocher aux détails, quand bien même, ils ne vaudraient pas un clou… Une idée piquante m'a subitement traversé l'esprit.

Et si, en braves pommes que nous sommes, nous méritions d'être plus drôles et plus originaux que des têtes de chou ! Un peu moins empotés que ces gros choux verts promis à la potée ! Ne trouvez-vous pas que nous pourrions, dans un style plutôt accrocheur, ressembler davantage à de bonnes et belles "têtes de clou" ? Et pourquoi pas comme des choux cloutés, de passages culinaires, piqués de clous de girofles !... Ainsi serions- nous au plus près, au parfum de la soupe au chou et pas encore à celui du vilain bouillon d'onze heures !

D'ailleurs, même si nous avons été un jour des petits bouts de chou, de trognons marmots et qu'adultes, nous nous sommes aussi parfois pris le chou en oubliant de le dire avec des fleurs. Du reste physiquement, nous apparaissons d'une anatomie et d'une silhouette, beaucoup plus proche des clous que des choux.

Nous sommes, tous dotés de têtes plates ou frisées, parfois élargies du front et posées en équilibre tout en haut de notre corps. Le problème, c'est qu'à l'inverse du clou qui se termine par une forme pointue, nous nous ancrons et nous nous relions à la terre par nos deux pieds plats ! 

Faute d'être une pointe, même dans l'esprit, certains jouent sur l’ambiguïté d'avoir une santé de fer et un moral en acier trempé. Mais ceux qui se prennent pour des flèches ne recueillent souvent que les traits des sarcasmes !

Par atavisme, l'homme est heureusement un être incroyablement attachant ! Depuis l'antiquité, il n'a eu de cesse de retenir et d'assembler des feuilles de cuivre ou des morceaux de bois pour être au faîte ou à pied d’œuvre.

Comme les tapissiers aujourd'hui, nos ancêtres utilisaient déjà les clous en garniture décorative ou comme au temps de la République romaine, en rituel expiatoire. Planter un clou dans une paroi du Capitole protégeait, paraît-il des calamités. L'espoir est-il identique pour les représentants du peuple qui nous enfoncent le clou à la Chambre des députés ?

Pour ce sacro-saint bon peuple, leur reste-t-il un peu de piété naïve comme celle des pèlerins à Lourdes, qui enfoncent encore de nos jours, des clous de cuivre dans des rondins, en martelant leurs prières. Ainsi, espèrent-ils voir leurs intentions de prières et tous leurs vœux exaucés par la puissance mariale et la force de frappe de l'intervention divine ! … Comme il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus, de nombreux croyants se sont plantés ! 

Bien sûr, Jésus lui-même fut cloué sur la croix, les crucifix s'appliquent à nous le rappeler. La passion de l'histoire du clou remonte à des temps plus récents. On la situe dans un siècle qui se voulait en pointes. On s'était forgé l'idée un paquet d'années auparavant mais c'est à l'ère industrielle que sortirent en séries, des centaines et quelques broquettes de productions métallurgiques.

Leur fabrication manuelle se réalisait autrefois en pointeries. Elle est aujourd'hui produite en clouteries. Celles-ci en forgent quelques 300 variétés, de quoi avoir le choix pour enfoncer le clou de tous les spectacles ou pour ensemencer les pavés de la course au bonheur...

En acceptant de poursuivre l'idée initiale du clou comme allégorie de l'être humain, convenons que 300 prototypes sont bien peu, pour caractériser l'infinité du genre humain ! … Nous voilà bien éloignés de la multitude et de la diversité des 8 milliards de personnes, mes innombrables petits frères, "têtes de clou", à la pointe de l'humanité, traversant en force, les passages cloutés des avenues de l'existence.

Sans doute, est-il probable que nous devons être nombreux à correspondre à un même type de clous et à nous rallier à une même catégorie ! L'hypothèse mérite d'être creusée. Forons-nous un peu les méninges ! Ça peut valoir le coup !

Si la saga des têtes de clou vous intrigue ou vous intéresse, ne restez pas plantés là, sur le texte d'un écrivain dernier cri, qui cherche à percer avant de crever ! Exercez-vous donc un peu, en comptant les clous de la porte ! Mais si vous ne voulez pas en ficher un clou, vous avez égélement tout loisir de piquer les clous d'un bon roupillon. En attendant, moi, je m'en tape un, en m'enfonçant dans le sommeil et en me lovant dans les bras du beau Morphée.

 

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Lettre aux amateurs de buzzes - Nouvelles fraîches !

Publié le par modimodi

SQNT 56

Nous sommes sans doute des girouettes ! On nous pousse sans cesse à être dans l'air du temps où souffle un vent nouveau ! Il faut tout connaître des nouvelles tendances, être à la mode, vivre branchés, ne pas se laisser dépasser !

Je devrais penser à créer une nouvelle rubrique d'actualité : "Ruminations ère buzz !" Oh oui ! Me voilà bien, broutant dans les verts pâturages de l'opinion, tantôt dans le troupeau des herbivores et tantôt dans la connexion avec mon époque. Obligé de mâcher et digérer l'information, contraint d'être en prise directe avec les sujets du jour, les on-dit, les tweets, les bouches à oreilles, ceux qui font parler, bruire et zonzonner : les buzzes ! Le pas très net d'internet, l'info virale et contagieuse.

Ce qui est formidable, c'est que ma tête pensante de bovin ruminant est honorée des bzzz, bzzz, bzzz des taons et des mouches bleues, grosses buzzeuses agitées. Moi-même, pour ne pas être has-been, je vibre plein de zèle comme un hanneton, me donnant tant de mal pour faire partie de l’élytre de la nation ! Je bourdonne dans la confusion des bruits de voix, afin de me piquer d'être de mon temps !

Illusions de modernité ! Impossible d'être en continu un buzzeur zappant et de tout connaitre des idées en vogue, des thèmes à la mode, des rumeurs qui alimentent les réseaux, des ragots qui secouent la twittosphère, des révélations qui se colportent et vous mettent en dépendance des suites attendues ! La vérité fait le grand écart ! C'est international et french cancans ! Les parties de jambes en l'air sont les sautes d'humeur des vedettes et leurs foucades, des petits béguins !

Feuilletons, films, jeux vidéo, vêtements, spectacles, hits, la liste des sorties et créations n'en finit pas ! Il faut être à l’affût pour ne pas être de la revue ! Faute d'être soi-même, original, créateur inspiré, il est de bon ton de suivre les avant-gardistes ! Il faut être le premier pour propager à son tour, l'inédit et l'inouï ! Place à la salade de première fraîcheur, aux fruits défendus des belles à croquer et aux primeurs plantureuses pour grosses légumes ! Place aux insipides aventures quotidiennes de l'incroyable famille Karda, chiante !

Dans cet insolite jardin d'Eden, j'ai le melon et la citrouille ! Ma pauvre tête bouillonne et s'enflamme ! Hier, j'étais le candidat idéal pour l'Ice Bucket Challenge ! Mais personne ne m'a désigné pour relever le défi du seau d'eau glacée sur la tête ! Je ne fais pas partie des peoples, j'ai plus les nerfs que la tête froide !

De partout, j'entends bruire des rumeurs. Je prends la mouche, une, puis deux, puis cent. Je ne sais plus où donner de la tête et des oreilles ! Alors fiévreux, dois-je de ma vilaine écriture de pattes de mouche, noircir d'illisibles papiers et jouer la mouche du coche de l'échotier ? Dois-je faire vinaigre pour attraper des délations de petits mouchards et des indiscrétions de moucherons mielleux ?

Dois-je ébruiter et persifler en piquant à fleuret moucheté ? Dois-je naviguer dans les eaux troubles du parisianisme et tenir la gazette malsaine du bateau-mouche ? Dois-je bombiller et filer le bourdon à quelques belles en guêpières ? Dois-je leur tenir la chandelle pour au final me faire moucher ?

Qu'entends-je ? Il y a des parasites et de la friture sur la ligne. Sont-ce de nouvelles marottes ou petites lubies sociétales qui vrombissent dans l'air saturé des médias ? Sont-ce baudruches, ces bulles gonflantes qui enflent dans l'air et alimentent les affamés de communications sensationnelles ? Sont-ce odeurs toxiques de dégazage, ces éructations et flatulences qui ne valent pas un pet de lapin ? Sont-ce acouphènes, ces bruissements d'ailes des oiseaux de mauvais augure et ces petits bruits de pages froissées des journaux spécialisés qui vous font et défont une réputation ! Sont-ce du bruit pour rien, ces vidéos amateurs qui racontent n'importe quoi en provenance de nulle part et que les merdias qui fakes et qui défèquent, recyclent en clips pour les réseaux sociaux ?

Sont-ce des actualités sérieuses, ces potins de commères, ces canulars de plaisantins, ces coin-coin criards de méchant canard, ces vilains coups de torchon pour mieux essuyer les revers ?... Sont-ce des nouvelles gonflantes et piquantes, ces exaspérantes harmoniques d'ailes affolées, agaçant nos oreilles en haute fréquence aiguë, subitement produite par une nuée de moustiques qui s'abattent en piqué ? L'indiscrétion transpire, le bobard se répand, le fiel se distille, le venin affile la langue et la médisance bave dans l'information qui fuite ! Êtes-vous au courant de ce que cache l'énigmatique et ambigu sourire de la Joconde ? Le monopole de la bassesse ou du mauvais goût s'affiche ou allume les écrans. Vive le scoop et le spectaculaire pour gros naïfs et louches borgnes, à regarder d'un œil neuf !

Ce n'est plus du buzz, c'est de la beuse ! Elle dégouline et éclabousse le plancher des vaches, elle excite les bzzz bzzz bzzz des mouches à m.…, heureuses de tant de fraîcheur ! Tant pis, si je m'embourbe dans l'histoire ancienne, n'étant pas assez fine mouche, je me sauve vite de ce cloaque ! Je refuse d'être le bad boy du bad buzz, le barbouze bouseux de la bouse et de la beuse fumante !

Je vous avertis ! D'un grand coup de tête, je fais mon dernier caprice et j'appuie sur le buzzeur ! Je déserte le Landerneau médiatique et vous laisse à votre guerre des boutons ! Vous allez pouvoir rester sur la touche ou zapper à loisir.

 

 

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