Défaitiste
SAF
L’défaitiste est mal dans ses shoes,
C'est un has been fait pour la loose,
Le bourdon et les coups de blues.
Avec ses deux pieds dans la bouse,
La mouise est sa bonne épouse,
Elle lui coll' comme une ventouse !
Des prunes, des nèfles, des arbouses,
Toujours par treize au lieu de douze.
Du malheur, il a la compil :
« Profites-en, toi qui jubiles !
Regard' la dévein' qui s'profile,
T'auras des pannes, t'auras des tuiles,
Tu ne vas te fair' que d'la bile
Car ça ne baign' jamais dans l'huile !
Toi, qui t’regardes le nombril,
Tu t'feras prendre au talon d'Achille ! »
Vous, vous connaissez la musique.
Inutile de retourner l’disque !
Vous courrez d’identiques risques
Et subirez les mêmes suppliques :
"Le grand désastre économique,
L’absurdité des politiques,
Les mesures qui tournent au tragique !
Les déficits toujours chroniques !
Le monde est apocalyptique !
Au moindre accroc, c'est la panique,
Bérézina, le Titanic.
Plus rien n'tourne sur des roulettes,
Y'a plus qu'des binettes tristounettes !
Oui ! C'est ta vie que l'on maltraite !
On t'fait tirer la chevillette
Mais c'est toi, la marionnette !
Mêm' si tu t'crèves la peau, qu'tu trimes,
Tu resteras un anonyme
Avec en prime, une belle déprime !
Le plus sérieux est souvent triste,
Peu motivé et défaitiste !
Si t'es pas rêveur, utopiste
Ou un triomphant j’men-foutiste,
A quoi te sert d'être optimiste ! "
L'défaitiste est en plein naufrage.
Jamais d'soleil, que des nuages,
Il a l’moral en bas d’la cave !
Si son petit bobo s’aggrave,
Il se voit finir en épave
Au milieu des crapauds qui bavent !
De se sentir vieux, avant l'âge
Ça lui retire tout courage.
Il vous débite la même fable :
"Pour n’pas tirer la queue du diable,
Faut jamais bâtir sur le sable.
T’aurais un résultat minable !
Il vaut mieux rester à l'étable,
Ruminer, pleurer comme un veau,
Dans une casserol' à Marengo
Ou comm' Napo à Waterloo !"