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Beauté et don de soi 3/4

Publié le par modimodi

 

 PROV   

Qui donne s'attend à recevoir. C'est ainsi ! Il s'agit d'une attitude humaine répandue.

Chacun accorde une valeur, un prix à ce qu'il a reçu et espère en retour un cadeau d'égale valeur, le plus souvent, même supérieure. Le donnant-donnant est une récompense jugée insuffisante !... Plus, toujours plus ! Il faut donner en cent, en mille !

La beauté elle-même est toute, sûre en chair et en surenchère ! La plus belle fille du monde qui s'est donnée attend plus encore et en corps !

Mais à moins de connaître le vrai montant, l'estimation est toujours forcément subjective. Ainsi en va-t-il, je pense, pour la beauté dont chacun sait que Voltaire avait malicieusement su en préciser la définition dans son Dictionnaire Philosophique. Je vous la livre sans la tronquer :

"Demandez à un crapaud ce que c'est que la beauté, le grand beau, le to kalon. Il vous répondra que c'est sa crapaude avec deux gros yeux ronds sortant de sa petite tête, une gueule large et plate, un ventre jaune, un dos brun. Interrogez un nègre de Guinée ; le beau est pour lui une peau noire, huileuse, des yeux enfoncés, un nez épaté.

Interrogez le diable ; il vous dira que le beau est une paire de cornes, quatre griffes et une queue. Consultez enfin les philosophes, ils vous répondront par du galimatias ; il leur faut quelque chose de conforme à l'archétype du beau en essence, au to kalon."

Inutile de paraphraser ce bijou d'ironie et de sagesse induite ! Retenons que tout est affaire de préjugés personnels et qu'il n'est guère possible de caractériser la laideur ou la beauté. Dieu n'a qu'a bien se tenir ! Il n'y a pas de perfection céleste, il n'y a pour nous, devant l'Éternel que la beauté du diable réservée aux pauvres pécheurs.

Fin de l'hystérie collective sur le terrorisme de la beauté, place à l'indulgence plénière et à la tolérance maximale. Tout est relatif, désormais ! La pin-up est au catalogue ! La beauté est qualitative en soi, éclatante ou glaçante sur papier glacé. Les formes priment sur le fond. Celles qui ont gagné le grand prix de sécheresse et de gras d'os seront mannequins ! Des esprits chagrins et anorexiques sont même allés dire qu'on en faisait des tonnes sur la beauté supposée de la plus belle fille du monde.

Car au fond, elle est avant tout femme et, qu'aura-t'elle de plus à donner, à celui qu'elle aime que ce que toutes les femmes offrent par ailleurs, c'est à dire l'offrande abandonnée de leur corps et de leur intimité ? Peut-on leur suggérer que la différence résiderait peut-être dans un don d'elles-mêmes, qui serait tout entier corps et âme !

Alors, la question du don de soi s'apprécie bien évidemment selon qu'il s'agit de se dévouer ou de se sacrifier... La vestale se sacrifie dans l'offrande de sa virginité et la plus belle des martyres dans l'abandon de sa vie. La plus belle des girls du paradis latin qui se trémousse et se dépouille, se dévoue pour le plaisir des yeux de ses admirateurs.

Bien évidemment, du présent trouvant sens dans la sublimation, à l'aumône faite à la concupiscence, le prix à payer n'est pas non plus le même. Les bienfaitrices n'ont pas les mêmes bénéficiaires ! Les bienheureux n'ont pas les faveurs des mêmes anges ni n'accèdent au même septième ciel. Du profane au sacré, l'autel n'est pas réservé aux mêmes vertus. Les plus belles filles ne donnent pas la même joie dans l'étroit passage du charnel au spirituel...

 

 

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