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Amour aveugle 3/3

Publié le par modimodi

FA

Toi, mon miroir aux alouettes,

L'amour n'est-il qu'à la sauvette ?

Ma voix restera-t-elle muette

Lorsque je t'exhorte à tue-tête ?

 

Suis-je condamné à perpète 

A garder fermées mes mirettes ?

Dois-je t'aimer à l'aveuglette

Ou porter une pair' de lunettes ?

 

Quand je t'ai connue mon oie blanche,

J'étais muet comme une tanche,

A présent, tu as ta revanche,

J'erre et je braille en canne blanche.

 

Je tâtonne, je m'accroche aux branches,

Car dès que je me penche, je flanche !

Je cherche ton regard pervenche.

Mais je n'ai plus de vision franche !

 

J'ai beau jeté les yeux au ciel,

Le chasseur Orion me constelle

De grandes gerbes d'étincelles !

A moi, les anges ! Par St Michel !

 

St-Gabriel et Raphaël,

Venez à moi à tire-d'ailes,

Mettez le feu à mes prunelles,

Donnez à mes yeux l'arc-en-ciel !

 

((Pour en avoir le cœur bien net,

Dois-je monter dans la charrette,

Toiser, me décrocher la tête

Comm' l'a fait Marie Antoinette ?))

 

Dois-j'prendre le bout d'la lorgnette

Pour voir entre deux planètes

Briller la star, toute en paillettes

Qui m'a coûté les yeux d'la tête ?

 

Aurais-je droit aux viatiques 

Des aveugles et paralytiques ?

Ou vais-je demeurer en disgrâce,

Lire l'avenir dans la mélasse ?

 

Créon écoutait Tirésias,

Moi, je suis seul dans la brouillasse

Où je broie du noir comme Horace

Et, je crois bien que j'le surpasse !

 

De toi, faut-il faire mon deuil ?

M'as-tu donné le mauvais œil

Pour ne m'offrir que larme à l’œil

Et ton amour en trompe-l’œil ?

 

Mon petit trèfle à quatre feuilles,

Dois-j'garder mon compas dans l’œil,

Faut-il ravaler mon l'orgueil,

Et t'aimer au doigt et à l’œil ?

 

L'amour est-il la vue d'l'Esprit,

Concédée en catimini

A tous les anges du Paradis,

Pour leur faire croire à l'Infini ?

 

Suis-je donc fou d'y croire aussi ?

 

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Alimentaire, mon cher Watson ! 1/4

Publié le par modimodi

 SQNT    Résumé des épisodes précédents :

J'étais en filature sur les docks, où je faisais le poireau. Sacré Poirot, ce cher collègue !

Engoncé dans mon vieil Ulster, le regard affûté sous un feutre gris, je lissais ma moustache en trempant la soupe ! Depuis plus de trois heures d'une pluie fraîche et serrée, j'avais les pieds au bain marie dans mes church's préférés. Encore une heure de plus dans cette enquête qui piétinait et j'aurais les nougats glacés ! Ce qui serait pour le roi des détectives un ice cream de lèche-majesté !

J'attendais donc derrière un container un gros poisson que je ferrais depuis trois semaines. En fait, de gros poisson, ils m'ont cueilli comme un débutant. Des mâles à bar aux yeux de merlans frits. Sale temps pour Archibald !

- "Maintenant, crâne d’œuf, tu vas te mettre à table ! Crache le morceau ! On sait qu'il y a anguille sous roche. Dis-nous ce que tu mijotes, sinon on t'arrange aux petits oignons. On va te faire revenir comme tes souvenirs !"

Le patron, un vilain, spécialiste de l'étouffe-chrétien, entérine du chef. Le maître-queue de cette nouvelle cuisine, qui n'était pas des anges, je vous l'assure, fait scintiller la lame de son couteau dans l'intention de me larder. J'avais beau être paré, je n'aurais probablement pas le temps de faire des vieux os ou de m'encroûter.

Finies les poulettes et la bonne chère, finis les frissons du plaisir ! Pas de regrets, ni de chair de poule ! Ces gangsters épais, aux visages clos comme des Cocottes-Minute, allaient me mettre sous pression et me cuire au bain de vapeur ! Ce genre d'autocuiseurs aux regards de soupapes affolées n'allait pas argumenter ! Ma tête risquait d’exploser comme un couvercle !

Ah ! J'étais mal mes amis ! Avant minuit, j'allais boire le bouillon. C'en était fini du réseau Socrate ! Je n'étais plus dans mon assiette mais dans le potage. J'avais beau écumer, je serais probablement vidé et avalé en deux coups de cuillère à pot !

Sous couvert de rester muet comme une carpe, j'avais déjà les yeux au beurre noir. Je risquais bien de finir à l'étouffée ou en consommé. J'allais sûrement me faire travailler les côtelettes, embrocher ou hacher menu et périr écorché vif, en sauce bolognaise, dans l'arrière salle de cette pizzeria coupe-jarret.

Un dur aux yeux de braise avec une tronche piquetée comme une écumoire, me souffle de son haleine empuantie de mauvais alcool :

- "Tu ne vas pas une nouvelle fois, t'échapper comme une anguille ! C'en est fini de tes coups fumants et de tes propos fumeux ! Ne nous laisse pas mon salaud sur des charbons ardents ou on te fume comme un saumon !"

- "Si tu me cherches du suif, tu vas voir de quel bois je me chauffe !" me dit le troisième, un court des jambettes, genre nain au nez en pied-de-marmite, repoussant du goulot et plombé de la cassolette à vous tuer un escadron de mouches au vol.

Croyez-moi, je n'avais pas le moindre temps pour tenir salon comme Miss Marple ni pour boire mon thé en croquant des sandwichs au concombre et des scones....

 

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Maudits mots dits 2/2

Publié le par modimodi

SAF

Je te l'ai au moins cent fois dit,

Abstiens-toi de m'aimer, ma mie !

Tu n'aimerais que les mots dits

D'un poète mal dégourdi,

A l’inspiration affadie.

 

Mes poésies ont perdu pieds.

Tous mes mots sont des estropiés.

Casus belli à la grammaire,

Expressions pauvres et grossières,

Je pass' mes saisons en enfer.

 

Banni Rimbaud, maudit Corbière !

Mais gloire et lauriers littéraires

Car dans leurs amours ou misères,

Tout n'est que voca-bulle-air,

Tout est bulle et tout éthère.

 

L'Olympe n'est pas si clair !

Ma langue fourche, mes mots errent,

Parés de faux airs de faussaires.

Pairs ou impairs que j'invente, errent

Dans des chants d'amour légendaires !

 

De souffle épique, moi, je me pique

Mais je manqu' de veine poétique.

Mes rimes sont au point critique,

Vers hermétiques, psychédéliques

Sans la rythmique académique !

 

Quand on rit de moi et qu'on glousse,

Quand tout s'rebrousse et tout s'émousse,

Toi, tu m'aimes, en vers, contre tous.

Césure et pause se trémoussent,

L'harmonie se la coule douce !

 

Quand j'suis oublieux et perds vers.

Tu me dis : "Au diable, vos vers !

Peu me chaut tous vos hellénismes !"

Priserais-tu mes barbarismes

Com'de Mallarmé l'hermétisme ?

 

Quand la mer m'invite à rêver,

L'émotion vient tout recouvrer.

Vagues d’écume, larmes salées :

Ma poésie en est piquée.

Muse et beauté sont corrodées.

 

Si mes rim' ont perdu leur âme,

Emmêlées dans des calligrammes,

Devrai-je t'imposer ce drame ?

Voudrais-tu souffrir de mes mots,

Ma Vénus de méli-mélos ?

 

Oublie l'affreux Modimodi

Qui signe cette monodie !

Sa mélodie est maladie

Et de l'amour, la parodie

Du rimailleur qui psalmodie.

 

Allons, ne me rends pas mes chants

D'Orphée, aux enfers, gémissant.

Cesse donc ton procès verbal,

Je ne donn' pas de récital,

Je fais dans le subliminal.

 

Garde-toi des airs malicieux !

Malgré leurs hymnes délicieux,

Les poètes ne choient pas des cieux,

Les poètes ne sont pas des dieux,

Les poètes ont le cœur odieux.

 

De chérir un poète déchu !

Tu resterais par trop déçue,

Et sitôt, tomberais des nues.

Il n'y a jamais de bonne heure

Pour échapper à ses malheurs.

 

Las ! Mes mots ont mésaventures,

Ils se taillent au fur à mesure.

Les césures sont comme blessures.

Ma poésie n'est que morsure,

Seul, le poète est sa mort sûre.

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Lettre du berger à la bergère

Publié le par modimodi

BAL CDC

Ah oui ! Tu me l'avais pourtant promise, l'heure du berger et de ses délices ! Tu me l'avais jurée ! J'attendais cette heure favorable à l'amour où le ciel et la mer moutonnent de milliers de petits nuages blancs de bonheur qui dansent avec les voiliers ! Ah non ! Ma petite ouaille, rien ne devait me manquer !

J'avais sur mon cœur, piqué l'étoile du berger que la belle Vénus avait constellée aux corps de ses nombreux amants. Tu étais si belle, ma bergère d'Aphrodite, que j'en étais troublé comme le bon Saint-Antoine de Flaubert.

Hier, ta beauté inspirait tendrement mes élans bucoliques. Toi, Chloé, moi, Daphnis, nous prenions le temps de nous aimer. La nature était notre livre d'images et chaque jour était apprentissage ! Notre idylle champêtre était sans doute trop belle ! Il a fallu que tes amours transhument et que tu m'envoies paître !

J'étais doux comme un agneau, tu me voulais bélier, tu m'as pris pour un bouc ! Nous nous tenions par la barbichette, tu me tins par les cornes ! Ah ! J'ai mis mon âme à nu, toi, tu as mis ton corps. J'eus beau te répéter : "Je t'aime à la folie bergère !", c'est moi qui fus de la revue ! Adieu troupeau, en route, belle troupe ! Belles belles bêlent ! Avec ma plume de joli paon et toi, tes plumes, je ne pouvais lutter !

"Changement d'herbage réjouit les veaux !" Alors non ! Je ne vais pas pleurer même si je n'ai plus qu'à me faire vacher et à abandonner ma houlette pour un pieu !...

Oui ! Tu me joues du pipeau ! Mon Amaryllis, ma fleur incomparable, tu me chantonnes des pastourelles au son de ta musette et tu me contes des histoires à dormir debout ! Moi, j'en ai par-dessus la tête et toi, tu prends tout par-dessus la jambe !

Je te laisse volontiers à tes rêves de merle blanc ou de mouton à cinq pattes. Je suis prêt à t'envoyer sur les pâquerettes et t'expédier sur le champ fleuri pour te joindre aux stars du Lido ou du Moulin Rouge, comme toi, pailletées dans la constellation du Bélier ! Tu pourras devenir meneuse de revue et côtoyer la Goulue et Valentin le désossé.

Oh vains ovins, plaisirs à la Toulouse Lautrec ! Je ne veux pas tourner chèvre comme ces vieux biquets, bêlant d'une voix chevrotante, devant leurs cabrioles de music-hall, leur admiration impuissante ! Faute de paître, ils se repaissent de visions érotiques, croyant pour un soir, avoir le droit de vaine pâture, oubliant qu'ils y ont mis le prix. Tous repus avant même d'avoir pu !

Je ne vais pas à mon tour, friser le ridicule et chercher à conquérir ta sexy toison d'or et ta fleur d’edelweiss ! Ô ma bergère, s'il te venait le désir de quelques sensations lascives et impudiques, je ne me sacrifierais pas sur l'autel de ta propre luxure et de tes paillardises pour, sans le moindre miracle, devoir comme Isaac, t'y laisser ma peau ! Si je suis galant avec toi, je ne suis pas pour autant un débauché. Je peux supporter ton French cancan mais pas les cancans.

Et si tu crois que je vais t'aimer les yeux fermés, passer mes nuits à compter les moutons et laisser le loup rentrer dans la bergerie, tu t'égares ! Un berger est toujours sur ses gardes. Je veille, fidèle comme un chien !

Mon cœur n'est pas fait pour la pâture. Tu peux donc bêler ma belle, avec ces jolies agnelles. Sur les airs d'Offenbach, tu as tout loisir de te vautrer sur des peaux de mouton avec quelques brebis, galantes ou galeuses, poulettes déplumées et mannequins aux plumets ! Moi, je ne fais pas partie de ce troupeau.

Non ! Moi, je n'ai pas l'instinct grégaire des moutons noirs des années folles qu'un sein dénudé affole. Je ne suis pas un moutonnier, je ne te suivrai pas comme un mouton de Panurge ! J'ai une haute opinion de l'amour, je reste avec mon cheptel d'idées qui défrisent dans mes alpages de la pensée ! Ma bergerie me suffit.

D'ailleurs, tu ne me connais pas, vraiment ! Oui ! Je peux ruminer ma rancœur. Ma romance d'hier, ma douce pastorale peut devenir un péan, un redoutable chant de guerre ! Ton pâtre peut troquer sa flûte pour une bombarde, le mouton peut devenir enragé ! Je ne vais pas me laisser tondre la laine sur le dos. J'ai la patience et l'endurance du mérinos ! Prends donc cette missive mâchée et remâchée comme la réponse ruminée du berger à la bergère !

Oh ! Je sais qu'on imagine toujours avoir un destin ! Mais pour avoir celui de Jeanne, la p'tite bergère de Domrémy, il ne suffit pas de garder les moutons, d'avoir une bonne oreille, il faut aussi être pucelle ! Pour toi, c'est grillé, comme l'a dit la rumeur d'Orléans ! Tu t'es trompé de noble cause, tu as filé un mauvais coton, ta petite vertu a filé à l'anglaise !

Le temps de l'amour, s'est dégradé ! Tu as déjà perdu la tête ! Tu ne peux pas comme Marie-Antoinette, la bergère à Louis, mener la vie de château à la ferme du Trianon, dans ta robe à la polonaise. Il est temps de revenir à tes moutons. Moi, j'ai par trop déchanté, je n'ai plus en tête qu'un p'tit air révolutionnaire. Je jette mon bonnet phrygien par-dessus le Moulin Rouge. Nom d'une crotte de bique, si je donne encore de la voix, c'est uniquement pour te prévenir : « Il pleut, il pleut bergère, rentre tes blancs moutons ! »

 

 

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Amour aveugle 2/3

Publié le par modimodi

FA

L'amour m'a laissé son bandeau,

C'est ma couronne et mon cadeau.

Dans mon royaume, y'a que les borgnes

Qui la convoitent et qui me lorgnent !

 

Tels de brillants caméléons,

Ils m'envient de leurs gros yeux ronds.

Moi, sous la flèche de Cupidon,

J'ai perdu raison et vision.

 

Il m'est impossible d'être en vue,

Je n'ai plus le moindre point de vue.

Comme un hibou, j'ai la berlue

J'ressemble à un hurluberlu !

 

Je t'ai aimée à première vue

Et je t'ai portée jusqu'aux nues,

T'imaginant offerte et nue

Dans l'abandon des ingénues !

 

Yeux dans les yeux, de prime abord,

Je t'ai fait don de tout mon corps !

Oui, je t'ai tout donné hier

Enfin, presque tout ! Oh ! Misère !

 

Qu'avais-je à garder mes œillères ?

Pourquoi t'avoir dit, convaincu

Que j'étais ferme et résolu,

Qu' j'taimais à perte de vue !

 

À présent, tout en maladresse,

Je veux prodiguer mes caresses,

Que toute à moi, tu te dévoiles,

Tout en tutoyant les étoiles !...

 

Mais quand moi, j't'aime les yeux fermés,

Tu tournoies, hors de ma portée,

Comme Amélia au bal masqué.

Je n'ai que ton ombre à happer.

 

Mystérieuse jusqu'à l'ultime,

Tu te donnes à moi, en énigmes.

Il me faudrait des yeux de lynx

Pour percer l'énigme du Sphinx !

 

 

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Quand y'en a purin, y'en a bouseux !

Publié le par modimodi

SQNT   Attention au titre de ce billet d'humeur ! Voilà du grand n'importe quoi, l'absolu de la paronymie, des clichés et des approximations ! 

Moi le lugubre, j'élucubre. Encore du "sans queue ni tête" que je pourrais dédicacer à mes bons vieux instits qui vont aussitôt me reconnaître ! Oui ! Je leur dois tout, même cet élan fiévreux de folle reconnaissance ! "Quand il y en pour un, il y en a pour deux", alors, quand y'en a purin, y'en a bouseux !

"Oignez vilain, il vous poindra ; poignez vilain, il vous oindra." Oyez manants, ruraux, champêtres, frustres agrestes, croquants glaiseux ! Arare humanum est ! Mais pour passer de l'art aratoire à l'art oratoire, au pis allez, rustauds rustiques ! Car labour âge et pâture âge sont encore et toujours les deux mamelles de la bonne vieille métairie de l’Éducation Nationale.

Vous m'avez bien nourri, ô maîtres fourragers ! Un vaste programme officiel de cultures assolées aux cycles des raisons vous recommandait d'atteler la charrue aux be-a-ba, aux bœufs à bâts, devant le troupeau des béats baba school, dont je faisais partie.

Avec nos porte-plumes, nous étions tous de drôles d'oiseaux bleus comme l'encre jetée sur nos cahiers d'écolier. Nous avions comme Eluard, tous le même nom : Liberté... d'apprendre et d'aimer. Il était tout aussi facile de nous creuser la cervelle que de nous la bourrer.

Nous étions tous du pays de Sully ! Dans les champs des sciences, des cambrousards pétaradaient sur leurs machines agricoles comme moi sur mes machines opératoires pour extraire des racines et exploiter domaines et propriétés mises en jauges.

Pour le troupeau des culs-terreux et peignes-culs, j'étais un élève quelconque, un produit de votre élevage national. Envoyé paître avec les moutons de Panurge dans les verts paradis des amours enfantines, vous m'avez appris que les verbes, les liaisons et les terminaisons se déclinent, se conjuguent et s'effeuillent parmi les fleurs de rhétorique.

Mais vous seuls saviez que l'art de la règle alignait les bêtes de trait comme l'addition ainsi que les bêtes de sommes, qui toute leur vie durant, avec ou sans calcul, apprendraient à brouter et à ruminer sur des sujets terre à terre !

Aujourd'hui comme hier, parfois quelques agités font du foin au point d'être assez bêtes pour en manger à la fourche ou de se prendre une avoine, eh ! Mais à l'école de la férule, les coups fourrés créent l'envie de l'école buissonnière.

C'est ainsi que battant la campagne, quelques ânes, sourds comme des mules et quelques baudets à l'esprit en jachère répètent et ânonnent : "La bouse ou la vie ! Hennis, soit qui mal y panse." Pas de carottes qui vaillent, elles sont déjà cuites !

C'est bête comme chou mais à l'école des cours bouillons, l'écolier mijote dans la grande marmite des savoirs. La culture intensive comme la gastronomie scolaire s'emploient à produire et à transformer des navets et des betteraves, des cornichons et des patates qui feront les grosses légumes de demain et qui vous mettront dans le potage.

La pousse qui affleure du bon terreau effleure parfois la pierre d'achoppement. Le futur végétarien déjà, végète à rien, le prétendu auteur n'est pas à la hauteur, l'inspiration n'est qu'une aspiration ! L'heure H est aspirée comme dans un courant d'air. La mode elle-même n'est que fugitive et passagère, la renommée vous fait faire ceinture dorée.

En sa ruralité pédagogique, veillant sur ses pépinières avec le souci constant de la bonne graine et de la bonne souche, le bon instit tuteure et rame ses sauvageons, abreuve ses scions en rabâchant : "Fouillez, creusez, piochez, affinez, amendez, épandez, marnez, c'est le fond qui manque le moins !" Mais moi, je sais que c'est le don qui manque le plus ! Dans les grandes largeurs, la terre nourricière est avare de largesses.

Au pire, les empotés et les sacrées couches qui se seront faits Binet échoueront au jardin d'acclimatation des classes d'adaptation. Oui ! A force de se creuser, les ploucs tombent dans les trous de mémoire dans lesquels ils se plantent ou bien finissent en buttes et tout naturellement repiquent.

Sur les champs de course aux diplômes et aux moissons de lauriers, les canassons de la lutte des classes, les pauvres bouseux, péquenots incultes se retrouvent sur la paille et chaument. Avec la bouche en cul de poule pondeuse de réformes nationales, relisez la phrase précédente et prononcez plutôt "chôment." D'autres, bien sûr vont réussir à faire du blé dans les choux gras ou de l'oseille dans les radis.

Moi, aujourd'hui, j'ai pris les leçons de la vie et je pourrais être conseiller d'orientation en agri-culture. Je pourrais donner confiance à tous mes condisciples et dire à chaque écolier : "Si t'as touché le fond, si par malheur, t'as fait chou blanc, console-toi ! Petit pignouf, retourne vite à tes moutons. Ovins, Dieu ! C'est dépaysant, c'est des paysans !"

Alors, merci à vous, maîtres et maîtresses d'école ! Holà, pédezouilles, maîtres es culture, grands épandeurs de théories, belles au terreau des hypothèses ! Graissez terriens, fumez vilains, c'est le saur qui vous est promis ! Jetez le sel aux esprits, entez génies et cerveaux, ensemencez les idées, car en vérité, c'est écrit, la culture rend fertile et fécond !

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Maudits mots dits 1/2

Publié le par modimodi

 

 

 

 

SAF

Ma chérie, ma muse, ma mie,

Abstiens-toi d'aimer les poètes,

Tu n'aimerais que les maudits.

Le bel Apollon musagète

M'a délaissé, m'a éconduit,

Ma poésie est en miettes.

 

Qu'as-tu donc à te mettre en tête

Ces maudits de la tragédie,

Ces p'tits faiseurs de mélos ? Dis !

Moi, qu'on dit prince des nuées,

Je partirai sous les huées,

Dénué de tout arme, honni !

 

Qu'aurai-je dû donc accoupler

Comme rimes à mes couplets ?

Pour avoir droit au chapitre,

Devrais-je à présent fair' l'épître

Comme fit Nicolas Boileau

Et le badin, Clément Marot ?

 

Suis-je beaucoup trop disgracieux

Pour parler le langage des dieux ?

Serait-il devenu, dis, vain ?

Dois-je garder mon style chauvin,

Ou aller croiser l'fer ailleurs,

Pour y trouver des rimes ailleurs ?

 

Toi, tu désires m'embrasser,

Moi, je ne veux que te croiser !

Pourquoi lécher d'la tête aux pieds,

Des vers d'amour et de papier ?

Pourquoi t'accrocher à mes iambes,

Quand au fond d'moi, la colère flambe ?

 

Tu me parles de mon âme,

A chaque nouvel épithalame.

N'entends-tu pas qu'je t'apostrophe

Dans mes refrains et dans mes strophes,

Qu'ma poésie est déclassée,

Et tous mes versets renversés ?

 

Aux anciens jeux de Rome antique,

J'étais un Héroï-Comique !

Pour mener le chant et la danse,

Il fallait prendre ma cadence !

Mais un poète qui versifie,

Serait bien folle qui s'y fie !

 

Ne va pas aimer les mots dits

Du maladroit Modimodi.

Aim' les auteurs, lis les génies

Mais pas lui. Oh ! Nenni, nenni !

Boude ces petits vers de gris

Et n'fais pas cett' mine rabougrie.

 

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Lettre à distance : ultime intervalle ! 3/3

Publié le par modimodi

CDC 70

"Tu me manques", m'as-tu dit ! Et souvent même, tu t'es montrée pressante.

Ma douce amie, tu dois savoir qu'il faut des intermèdes dans une relation de couple et que le désir d'amour se régénère pendant l'entre-actes ! Dans ces moments forts, il ne s'agit pas de manques mais de surabondance de plaisirs et de débordement de jouissances. La plénitude a besoin de transitions pour se ressourcer et subsister.

L'immédiateté ne fait pas durer l'amour à travers le temps. Entre la satisfaction et le désir, il y a parfois loin de la coupe aux lèvres. Alors loin de moi l'idée, mon amie, qu'une tendre relation peut survivre si on ne s'y attache que de loin. Il faut de la complicité et de la proximité mais paradoxalement aussi de l'audace pour expérimenter, jusqu'où aller ou ne pas aller trop loin.

La gestion de l'intervalle entre deux êtres suppose de la fermeté dans le sentiment qu'on éprouve. Elle requiert aussi de la chance pour ne pas être en porte-à-faux et en décalage d'attentes et de désirs... Il ne suffit pas de se rejoindre en ses pensées ou en ses rêves.

Notre environnement fait lui-même, parfois le grand écart. La pensée se distend et le bon goût se relâche quand un apôtre du mal-dire affirme que le sens de l'humour et du doigté sont nécessaires à qui est assis, le cul entre deux chaises !... Hélas ! Il n'y a pas d'intervalle dans la bêtise !

A moins de mépriser l'autre, il n'est permis à personne de devenir hautain et lointain. Mais comme le voyageur en avançant croit voir reculer l'horizon, la passion qui nous anime repousse sans cesse nos limites. Non ! L'intervalle entre deux êtres n'est pas un piège dans lequel, on tombe comme dans un cul de basse fosse ! L'autre bien qu'absent est toujours présent au plus profond de notre moi secret ! Aimer c'est prendre sur soi, avec soi et en soi ! Aragon l'a chanté :

« Mon bel amour, mon cher amour, ma déchirure

 Je te porte dans moi comme un oiseau blessé

Et ceux-là, sans savoir, nous regardent passer

Répétant après moi, les mots que j'ai tressés

Et qui pour tes grands yeux, tout aussitôt, moururent.   

Il n'y a pas d'amour heureux. »             

Tâchons l'un et l'autre de faire mentir le poète ! Le manque n'est un risque que pour les défaillants, ceux qui se renient eux-mêmes en manquant à leur parole intime. Qui se dédit se trahit lui-même ! Les fugueurs des amours buissonnières se volatilisent comme leurs serments de sable gonflés par les tourbillons du vent. Le mot "lâche" porte en lui cette richesse sémantique du pusillanime faible, du traître méprisable et du capitulard qui a desserré le nœud de sa promesse.

Même dans les intervalles d'une relation, il faut se tenir de près, à ses convictions. Tu as raison. Y mettre trop de distance, c'est s'exposer à être soi-même distancié, à errer entre deux souvenirs, à s'égarer entre deux engagements. L'homme n'est fait ni pour l'esquive ni pour le renoncement mais pour l'affrontement avec l'avenir. Il doit d'ailleurs y laisser sa vie. Alors moi, je ne passe pas, je demeure. Tu es en sûreté avec moi, près ou loin de moi.

Toi et moi, nous ne sommes ni ne serons jamais divisés. Nous nous tenons dans l'unité du temps, la poésie, la beauté et le vent. Tu es la fleur qui se donne au fruit. Moi, j'habite à jamais ton mystère, l'espace secret de ta solitude et je cours heureux comme un enfant, vers la source de ton regard intérieur. Nous ne sommes qu'une trace, un sillage dans l'azur, la preuve du risque d'aimer.

Oh ! Amie, je sais que tu sais, qu'il nous faut rester encordés et ne pas distendre le fil du vivant. Sur notre chemin de vie, il vaut mieux aller et progresser sans se retourner. Je veux à jamais chanter et murmurer en toi. L'amour dans notre intervalle aura toujours le dernier mot... Mais un jour, j'espère lointain, il faudra provisoirement se séparer. La mort comblera définitivement l'intervalle d'avec la vie !...

Ce jour-là, dans le bruit des cymbales sonores du destin, retentira le "dies irae, dies illa". Alors, porté par les anges qui nous ont escortés, viendra se poser à jamais en ton cœur, cet oracle des mots de René Char : "Ne te courbe que pour aimer. Si tu meurs, tu aimes encore."

 

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Amour aveugle 1/3

Publié le par modimodi

FA

Ô mon amour, mon embellie,

Mon imperceptible éclaircie,

Quand mon cœur traversait la nuit,

Tu m'attendais dans l'infini.

 

Telle une étoile du puits,

Tu as surgi, m'as ébloui,

Jetant en pluie de confettis,

Poudre d'azur et pierreries.

 

Éros n'est pas un antiquaire,

L'Amour est un diamantaire.

Il offre aux amants, solitaires,

Saphirs et rubis en rivières,

 

Pour que Cupidon, sagittaire,

Perce leurs cœurs, ces lapidaires,

Gangues de pierres et de lumière

D'éclairs de passion incendiaires.

 

Oui ! Tu m'en as mis plein les yeux,

Je peux en remplir les cieux.

Mon cœur n'a pas de contre-feu,

Je demande un cessez-le feu.

 

J'avais imploré mes aïeux,

Secrètement, le grand bon Dieu

De m'ôter les tourments sableux

De ce jeteur de poudre aux yeux.

 

Fidèle, un peu moyenâgeux,

Je refusais d'être cendreux,

Petit amoureux poussiéreux,

Aux songes creux et nuageux !

 

Je voulais que mon cœur neigeux

Se fusionne au tien peu à peu,

En étincelles, à petits feux,

Jaillissants lors de nos aveux.

 

Tu m'as envoyé mille foudres,

Je n'ai plus l'temps de me dissoudre !

Mon cœur fait flick, mon cœur fait flack !

Je me noie dans la premièr' flaque !

 

Ah ! Je n'y ai vu que du feu !

J'ai fondu pour tes grands beaux yeux !

Je suis aveugle, je n'y vois goutte,

Je perds la vue ! C'est la déroute !

 

Si tu as toujours ton cœur d'or,

Emmène-moi à Épidaure !

Des ténèbres, je voudrais guérir

Mais pas d'amour, dois-je en mourir !

 

Prends mon bras et tiens-moi la main,

Que je ne trébuche en chemin.

Je suis comme Œdipe et Tobie,

Je porte les yeux de la nuit.

 

 

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Le début et la fin 3/3

Publié le par modimodi

 SQNT

  Depuis les prodiges de la Genèse et la promesse évangélique de la vie éternelle, l'espoir est à n'en plus finir ! Les meilleures choses n'ont jamais de fin ! C'est toujours la première fois !

Le temps qui passe n'est qu'une fraction d'éternité... toujours en devenir !

Au long de sa vie, tout Homme est un éternel débutant. Qu'il réalise une action ou simplement qu'il se réalise, chacun peut-être ainsi :

-un nourrisson vagissant, aux premiers sons brayés et balbutiés puis répétés ensuite, année après année, dans ses excès de joie ou de colère,

-un bébé dans ses premiers pas, de fourmi, de tortue, de géant, plus tard, un novice progressant dans ses projets,

-un écolier ébaubi et béat, épelant en hésitant son premier b,a, ba, qu'il ne fera que répéter dans les nombreuses banalités et bafouillements de son existence,

-un cancre, bon premier des bons à rien, de ceux qui repartent sans cesse de zéro, à l'école permanente de la vie,

-un éternel débutant à son banc d'écolier, un perpétuel apprenti toujours au banc d'essai de ses entreprises, un actif en constantes expérimentations,

-un étudiant dans l'introduction de sa dissertation ou un apprenti bonimenteur développant avec application tous ses arguments,

-un bizut timide dans ses premières classes, un bleu avec ses armes au pied, soudain devenu blanc, au premier coup et plus tard, le même, toujours ému devant une superbe beauté canon,

-un jeune premier, dans ses primes émois, aveuglé à première vue, puis toute sa vie durant, un perpétuel amoureux ébloui par les feux d'amour et d'artifices,

-un vigoureux, adepte d'échanges physiques sans préliminaires, de rapports sans précautions et sa vie durant, récidivant dans des amours de passage,

-un puisatier qui remonte à la source, un éclusier dont les rêves d'aval en amont, suivent la rivière et le fleuve pour atteindre l'océan des songes lunaires.

-un néophyte chimiste à ses nouveaux tubes et essais ou un grand chef préparant dans son laboratoire, une mise en bouche, en avant goût d'un menu dégustation,

-un hallebardier de théâtre, à sa toute première entrée comme l'Homme ce comédien, éternel débutant sur la scène de la vie.

Et ainsi, pourrions-nous aligner les exemples, à n'en plus finir ! A votre tour, imagineriez-vous la suite et le développement dans le temps de ces quelques situations... Que diriez-vous devant :

-un nouveau-né avant terme,

-un concepteur, promoteur d'idées neuves et originales,

-un scientifique dans ses axiomes et postulats,

-un sentencieux, par principe, dans un a priori,

-un pionnier et un explorateur en premier lieu,

-un parvenu qui se croit le premier venu,

-un croque-mort à son point de départ,

-une ballerine entrant dans la danse sans la peur de la contredanse,

-un mécano de première main avec le doigt dans l'engrenage dès sa première mise en route,

-un électricien survolté, vite mis au courant,

-une manucure qui se fait la main,

-un vampire qui se fait les dents,

-un pénitent condamné d'emblée, au péché originel,

-un novice aux prises avec sa première expérience mystique,

-une pensée avant propos,

-un avertissement sans frais ni préavis,

-un pianiste dans un prélude,

-un écrivaillon rédigeant son prologue,

-un jeune politicien éloquent dès le préambule de son discours.

Et pourquoi pas imaginer encore ?

-Archimède se jetant dans le bain avant sa savonnette,

-Dieu ou le numineux hasard s'enflammant pour sa création et jaillissant pour une entrée en matière, dans une première étincelle,

etc., ad libitum…

Car chacun se met encore à rêver d'une éternelle jeunesse ! L'académicien se croit perpétuel ! La belle lifte son destin ! Plus de peau de chagrin mais le velouté d'une peau de pêche à caresser ! Plus de vieille peau, plus d'usure du temps, de fatigue et de rides inutiles, c'est toujours l'heure H pour la bombasse faire la bombe ! Dans les afters, tout le monde s'éclate dans les artifices de fêtes improvisées. Partout, ça gaze ou pète la forme car ce n'est pas aujourd'hui, la fin des haricots ou du mauvais goût !

Restez dans la course de la vie. Ne crachez pas sur les jeux de mots laids ! "La fin me donne faim ! Y penser ça creuse !" disait le fossoyeur en mordant à pleines dents dans son casse-dalle ! A la bonne heure ! Car pour l'heure, ce n'est pas encore le début de la fin ni le dernier quart d'heure, tant que vous n'avez pas avalé le fatal bouillon d'onze heures, le bloody mary, le mort-ito, la mort subite, le dark cocktail !

Où que vous soyez, tenez-vous en éveil, il n'est point temps du dernier sommeil ! L'essence précède l’existence. Cherchez donc la cause première !  Buvez la bonne parole ! Vous pourrez boire l'eau de vie, jusqu'au bout de la nuit ! Tout est bonheur et don du ciel. La providence divine ou pas, est charitable. L'enfer c'est toujours pour les autres !

"Demandez et vous recevrez !" … Un bon œil d'aigle pour le dernier des Mohicans, un bon pied marin pour le premier quartier-maître ! Ce n'est pas l'heure, de tirer sa dernière flèche ni de rejoindre le port, pour y jeter l'ancre ! Stop ! Halte-là aux prédicateurs de la dernière heure et aux horlogers de la onzième ! A la fin des soldes, seules les fins de mois sont dures, à la fin de ma vie, seule la fin de moi sera dure. Oui ! Dur dur comme pour les vendus la fin des prix d'amis !

Car en fait, amis terriens, nous ne savons rien. Dans notre conception humaine, forcément limitée, le monde n'a peut-être, qu'un début et pas de fin !... Nous cherchons à percer le mystère, comme on perce le cuir d'une peau de chagrin, à tout savoir et à tout comprendre comme un âne savant, un frère de Buridan assoiffé de connaissances. Certains disent qu'ils savent. Ils mentent !

La voie qu'ils indiquent est une voie sans issue. N'écoutez pas ces rusés charlatans qui régulièrement prédisent la fin. La disparition de l'humanité reste une abstraction, un plan sur la comète en folie, un mythe horrifique sans fin. La destruction du monde reste dans l'absolu, un vain fléau, dit divin ou une peur millénariste. Il y a forcément un commencement de la fin, mais la fin est incertaine et ne justifie pas qu'on s'arrête à des arguments, somme toute, moyens ! Inutile d'être le pauvre bêta coincé entre l'alpha et l'oméga, et ce, jusqu'aux calendes grecques.

En définitive, seul l'échotier s'y retrouve, mais toujours en fin de conte. L'avenir se chargera bien de lui régler son propre compte. Il peut se tuer à rabâcher ses prophéties et multiplier ses avertissements, il est déjà lui-même, en voix d'extinction. Il n'aura pas le dernier mot ! Ne vous rendez-pas à ses prédictions, opposez-lui, une fin de non-recevoir. Méfiez-vous des prêcheurs et des prophètes !

Avec ce type de raseur, un conseil : ne cherchez pas à tenir le cou, coupez court ! A la fin des fins, n'attendez pas d'être au bout du bout, ni à la dernière extrémité ! Mettez fin à la sinistrose, tout finit sûrement par s'arranger ! Vous tenez, sans le savoir le bon bout mais à la fin, vous ne savez pas par quel bout commencer alors que vous êtes déjà en train de faire un bout de chemin.

A quoi bon d'ailleurs s'inquiéter durant toute notre vie, d'une histoire dont nous connaissons tous, la fin ! Même pour celui qui ne sait ni A ni B, l'alphabet de la vie s'épèle de A à Z !... Alors amis, agissez et affrontez l'adversité, acceptez de recevoir et accordez votre pardon, accueillez votre frère et aidez votre semblable, admirez la beauté et améliorez l’œuvre, ancrez vos convictions et approfondissez vos connaissances, avancez en vous et vers les autres et aimez, en toute confiance ! A la fin, d'ailleurs, espérer constitue déjà un bon début.

Finalement, c'est entre le début et la fin que se glisse la durée, que s'introduit l'intervalle, que s'écrit l'histoire d'une vie, d'une époque et du monde. Nous sommes fondamentalement, tous des citoyens de ce monde, inscrits dans la durée, une durée indéterminée pour notre propre perception.

Nous portons tous en nous, le début et la fin des renouveaux incessants ! C'est sans fin, que nous sommes, jusqu'à la fin inconcevable des temps, l'ébauche et l’avènement, la finition et la définition de l'amour et de la vie ! Chaque jour est le plus beau des jours ! C'est peut-être cela le commencement de l'éternité ! Aurait donc trouvé le début mais pas la fin ?...

 

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