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Tome 1

Publié le par modimodi

 

 

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Tome 2

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Plaisirs fous

Publié le par modimodi

EMI DOUBLE

Je voudrais cette nuit, m'endormir contre vous,

Tendrement enlacé, vos lèvres à mon cou

Et ranimer les braises à nos cœurs d'amadou.

 

Vous faisant murmurer les aveux les plus doux

Vous me diriez : "Amour, je brûle, je suis à vous,

Entre vos tendres bras, tout mon cœur se dissout."

 

Mais quand à vos genoux, je vous crie archifou :

"Votre nom, je tatoue; votre corps, je m'y cloue !"

En haussant les épaules, votre moue me rabroue.

 

Étant bien plus têtu qu'un âne du Poitou,

Et bien moins onctueux qu'un petit chabichou,

Je braierais mon bagout, fût-il de mauvais goût !

 

Mes milliers de "je t'aime" sont mon meilleur atout

Pour apaiser d'amour, votre furieux courroux,

Votre mauvaise humeur, vos propos aigres-doux,

 

Chaque fois qu'emporté, je me rue vent debout,

En rouge fantassin, en joyeux tourlourou,

Affolant votre pouls, vos sens aux quat' cents coups.

 

Je me ferais marabout, sorcier, grand manitou,

Papou, zazou, zoulou, s'il le faut loup-garou.

Je jouerais du biniou, pousserais des youyous

 

Pour chasser les grigous, les jaloux andalous

Afin de m'adonner aux délices de Capoue,

Vous couvrant d'or, de soie, de parfums, de bijoux.

 

Conquistador fiévreux de tout l'or du Pérou,

Je me ruerais sur vous, risque-tout, touche-à-tout ;

Vous gémirez pâmée : "Mon bel ami, tout doux !"

 

Je braverais les dangers, courrais le guilledou,

Baiserais vos paupières, souple cuir de Cordoue,

Ferais battre vos cils, souple soie de Trévoux.

 

Je boirais à vos lèvres tous les vins de l'Anjou.

De mille chattemites, montrant patte de loup,

Grappillerais vos seins, raisins mûrs de Corfou.

 

Accrochant de vos ongles notre lit d'acajou,

J'embraserai vos désirs comme fusée à Kourou,

Et ferais jaillir la vie comme or noir de Bakou !

 

Je vous ferais clamer les serments les plus fous,

Vous mènerais goûter aux voies de Katmandou

De somptueux délires, pleins de sagesse hindoue.

 

Après m'être adonné aux rituels vaudous,

Consulté les oracles et le grand roudoudou,

J'invoquerais alors, Jéhovah ou Vishnou,

 

Prierais dévotement, Saint-Antoine de Padoue,

Pour m'avoir fait trouver les trésors, je l'avoue,

Dans le soyeux froufrou de vos légers dessous.

 

Si, à bout de raison et le corps sans verrous,

Vous me laissiez cueillir, en haut de vos genoux,

L'épi de thermidor doré au soleil d'août !

 

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Entre les gouttes

Publié le par modimodi

 LECTEUR

5   Lecteur assidu ou de passage, ne me cherchez pas, ne désespérez plus ! Je suis là ! Je suis dans mes nuages. J'y joue au professeur Nimbus.

Ne tombez pas de la dernière pluie ! Sachez que l'écrivaillon ne craint jamais l'eau ! Il se croit capable de faire la pluie et le beau temps ! D'ailleurs, quand la pensée rouille d'humidité, qu'alors l'idée bégaye, que le mot juste ânonne, que la solution ne coule pas de source, il n'hésite pas un seul instant, il se jette à l'eau, disons plutôt, à l'encre.

Hélas ! Trois fois hélas ! Comme je n'ai moi-même inventé, ni l'eau chaude, ni l'eau tiède, ni l'encre sympathique, souvent je n'y vois goutte. Je reste les yeux dans le vague, mi terrestre, mi céleste, pénétré jusqu'au tréfonds d'une idée fixe. Je m'abrutis à répéter que ce n'est quand même pas la dernière goutte de ma veine asséchée qui fera déborder le vague de mon âme, en manque d'inspiration !

Hors de question de me noyer dans une goutte d'eau et de donner raison à cette expression proverbialement dépassée : "La goutte qui fait déborder le vase !" déjà plein de la crue de mes mots… D'ailleurs, à moins d'être pris pour une cruche, l'affirmation apparaît bien trop évasive pour me faire perdre contenance.

Au contraire ! Je remue l'eau dormante de mes pensées, j'en filtre les impuretés afin de couler des phrases claires comme de l'eau de roche. Qu'elle soit un filet d'eau ou un torrent de mots, j'évite soigneusement de me répandre. Je prends soin à ne pas m'épancher pour ne noyer personne sous un déluge d'idées éparpillées.

Comme certains sont parfois imperméables, je ne cherche pas à pénétrer leur esprit par quelques averses de propos ou un déluge de textes. Je préfère glisser doucement en eux, voilà pourquoi, je garde toujours pour chacun, une goutte d'huile essentielle, une perle de bon sens et de culture…

Mais comme je n'y vois pas toujours clairement goutte, le souffle a tendance à s'envoler et quand le talent s'évente, je sèche au fond de l'écritoire. Mon inspiration crève comme un nuage mais ne donne pas la moindre gouttelette.

A ce moment là, j'apprécie vos larmes qui ruissellent de rire ou de désespoir tandis que je me dissipe dans la brume de ma pensée et la bruine de mes idées. Car, c'est alors que je me console. Oui ! Je peux me disperser avec vous, chers lecteurs, passagers de la pluie, dans la fine pluie de vos petits reproches ! Ô bienfait ! C'est l'eau tiède du printemps qui arrose mes fleurs de rhétorique. J'écris pour les oiseaux qui s'abritent sous mes feuilles.

Par chance, l'eau des soucis stylistiques glisse sur moi comme sur les plumes du canard. Mieux encore, comme un poisson dans l'eau, je tourne calmement et silencieusement en rond dans mon petit bocal, répétant avec force bulles, la métaphore aquatique, dans l'espoir insensé de vous rendre bouche bée… J'ai tout mon temps… L'aquarium ne risque pas de déborder pour une petite queue de poisson dans ma vie littéraire !

Je ne vais pas non plus, par dépit, crier : "La coupe est pleine !" Je prends d'ailleurs grand soin de m'en éloigner. La coupe de fiel peut devenir un fatal bouillon d'onze heures si la goutte est de poison. Ainsi, Socrate qui ne philosophait pas au compte-goutte, y a laissé son âme, goutte-à-goutte, jusqu'à la dernière de l'élixir de vie !

Pour autant, n'allez pas croire, que je vive à l'épargne, en rétention de cette belle eau jaillissante de l'esprit et du cœur !... Non ! Je vous offre toutes mes libations d'une eau-de-vie, distillée dans l'alambic du bonheur. D'ailleurs, une petite goutte d'excès, si elle est d'optimisme ne fera pas déborder le vase du bon sens. De même, la goutte d'eau bénite tombée du Haut des Cieux ne va pas noyer la grenouille du bénitier de "la Cathédrale" de Huysmans ni mouiller la poule d'eau du "Lac" de Lamartine ! 

Sans tout laisser filer à vau-l'eau, je suis plutôt comme la couleur du temps, "à la coule", afin de suivre allègrement le fil de l'existence. Vous pouvez donc, sans crainte boire à la rosée des jours perlant de mes feuilles quotidiennes et passer confiants entre leurs gouttes de pluie, loin de vos ennuis crachins ou averses d'orages. Le souffle emportant la brise de mes mots séchera vos larmes, je vous ferai venir l'eau à la bouche.

Au fil de mes pages, venez vous désaltérer à mon eau vive, à mon eau courante. Dégustez jusqu'à la dernière goutte, ma belle eau de jouvence. Vous ne tarderez pas à constater que vos petits tracas ne sont plus que des gouttes d'eau dans l'océan de ma tranquillité littéraire.

 

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Googlito

Publié le par modimodi

 TQP  

Espérant lauriers et laïus,

Auréole et gloire de Phébus,

Cela fait des jours, tant et plus

Que je s'coue mes puces sur G+...

Je dédie, ce billet cactus

Aux Romulus et aux Rémus

Qui ont fondé l'réseau++,

Aux dix milliards d'Olibrius,

Qui se prennent pour Confucius !

Je viens célébrer les Vénus,

Les Nimbus et les Marius,

Tous les gogols de Google+.

 

A toi, insignifiant gugusse,

A toi, ô glorieux minus

Qui poste orbi et omnibus,

Je tire ma langu' Lucullus !

 

Le principal, c'est d'apparaître,

D'être toujours dans le paraître

Et de sans cesse reparaître

Pour recycler, faire compost

De potins, à longueur de posts !

Celui-là croit qu'il poétise,

Hélas ! Hélas ! Il prosaïse !

Il gorge chaude, il gargarise 

Et s'ébahit d'une queue d'cerise,

D'la queue du chat qui électrise,

Du penchant pour la tour de Pise !

Lui, dédicace et pindarise,

Clame ses stances à la Marquise,

En espérant qu'elle vocalise

Quand il la prendra par surprise.

L'autre, courtise et Rousseauise

Sa Julie, Nouvelle Héloïse !

 

Sur G+, on idéalise,

On se fait miel et mignardises,

On est complices, on sympathise,

Avec Lulu, Lise et Élise,

Les girls, les miss et les ladies !

Amie, ami, on fraternise !

On remercie, on s'fait la bise !

On pédantise, on latinise

On bêtifie, on ringardise

On trouve géniale, la sottise,

On commente, on hyperbolise, 

On flatte un peu, on Ronsardise !

On se fait sucre et friandises,

On roucoule ! Pigeons à Venise

Pour fair' rêver, la douce exquise

Et finir comme cul et chemise !

 

Y'a plus d'une astuc' sur G+

Pour rechercher le consensus :

Eviter les sujets cactus,

Ne pas faire d'honneur, au médius.

Adoucir les mœurs de Brutus :

Un chorus : le "Christus, Agnus",

Un Mozart : "Clémence de Titus",

Un Racine : le "Brittanicus"  

Représenté sans un lapsus

Dans une version biélorusse !

Tu peux même espérer en su :

Le son d'un stradivarius,

Un zoom su'l'sabot-de-Vénus,

Un ciel bleu d'altocumulus,

Un smile enivrant de Bacchus,

L'embarquement pour Uranus,

En fumant de l'eucalyptus ! 

 

Tu peux écrire, tu peux crier,

Tes cris, écrits sont étouffés

Dans les portugaises ensablées

Des overblogueurs aveuglés.

Dans un incessant défilé, 

G+ t'enverra promener,

De posts en posts, pied à pied,

Dans un désordre échevelé :

Vlà, un souvenir du temps passé

D'un vieux romantique esseulé,

Un chat, une fleur, une poupée,

Un' têt d'oiseau ébouriffée,

Des chats, des chiens dans un panier

Qui s'animent, au doigt appuyé,

Un pigeon, deux cygn' enlacés.

La mer toujours recommencée, 

Le bonheur en train de filer

Avec tes textes délaissés,

Ta prose et tes vers ignorés.

 

Ô symphonie inachevée !

V'là un aria, un andante,

Pour tes mots, tes petits voiliers,

Qui rêvent sous les alizés

D'enfin rencontrer le succès.

Tiens ! Pour toi sur ton blog, penché

Vlà ! Un banc, un chien, un muret,

Une girouette, un clocher,

Une citation illustrée,

Un proverbe dédicacé.

Des tournesols Van Gogh-lisés,

Illusions, miroirs et reflets :

La définition d'la beauté ! ...

Des commentaires, à la volée

Et des platitudes, par flopée ! ...

Des ratons laveurs, un baiser,

L'inventair' de Prévert entier !

 

Du bon sentiment étalé,

A toute heure de la journée !

Du "good morning" à "bonne soirée" :

Des "merci, amis !", rabâchés

Des "bisous, bisous" par milliers

De tous pays, du monde entier !...

Arrête, arrête d'espérer,

Ô laborieux écrivassier

Tu ne peux pas être prisé,

Tes textes sont trop compliqués,

Y'a trop d'idées, trop de pensées

A réfléchir, à déchiffrer !

 

Sur l'écran, les yeux explosés,

Googlito, le cerveau bloqué,

N'a plus d'suite dans les idées !

Sur le Web, il s'est échoué,

Débranché et déconnecté !

 

A quoi bon, donc se lamenter,

Me disait un jeun' Facebooké !

On cherche tous à se montrer,

A troller ou à podcaster

Par procuration, s'afficher.

Mais sur les réseaux, prisonnier,

De la grande toile d'araignée,

On est peinard, on est planqué,

On peut faire discret ou kéké,

Avoir l'impression d'exister,

D'avoir de l'esprit, de penser,

De pouvoir aimer, être aimé,

D'être actif, toujours occupé,

D'avoir des amis par milliers

Et de vivr' comme un naufragé,

Comme un oiseau emmazouté,

Dans le virtuel englué.

 

Cess' de taper sur ton clavier, 

D'écrire comme un acharné,

De caler, touches enfoncées,

De te croire seul, abandonné,

De jouer les désespérés.

Sur le net, faut te connecter,

Rejoindre les communautés.

A l'univers, tous reliés, 

Tous inconnus mais réseautés,

Sur le mêm' pied d'égalité.

Tu vas pouvoir les retrouver....

Petit écrivain raté,

Démodé, aigri, isolé,

Inspiré, réac, exalté,

Tu seras enfin apprécié

Si t'es branché et Googlisé !

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