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Lettre aux addicts des écrans - Etrange lucarne 1/4

Publié le par modimodi

 

 BAL  AP

Idiot Visuel !

Attention ! Vous risquez de passer pour un réac rétrograde, un ringard de l'audiovisuel, un idiot visuel fini, un incroyant pas cathodique ! C'est peut-être vous, le guignol de l'étrange lucarne, le pignouf du paf, le Gogol de Google !

Vous vous obstinez à continuer de penser qu'à l'ère de la communication, les têtes à têtes se font plus avec l'écran de la tablette, de l'ordi ou de la télé qu'avec l'Autre. Sans doute, parce que même physiquement présent, vous ne le percevez que comme une ombre.

Vous dites qu'aujourd'hui, la télévision mais aussi internet sont un formidable réservoir, un trésor d'informations et de documentations, une banque d'images inépuisable. Vous clamez que le monde est à vous, qu'il se veut clair et Net !

Il met le nez à la fenêtre avec Windows, il est au bout des doigts de la télécommande ou du clavier. Le web n'a pas de frontière. Culturellement éveillé, chacun peut accéder à un savoir sans bornes. L'univers est infini, no limit ! Vous êtes à l'école universelle de la vie.

La création dévoile l'insondable diversité de sa beauté. A condition d'être curieux et généreux, vous pouvez avec toute la terre, être altruiste et solidaire, en communion avec vos frères, en humanité. L'œil et le cerveau, sans cesse sollicités, font de vous un voyant éclairé, un témoin permanent, un citoyen du monde. Vous y croyez.

Alors, pourquoi paradoxalement, nuancez-vous votre propos et tempérez-vous votre enthousiasme ? Pourquoi, êtes-vous devenus à la fois progressistes et conservateurs ? Pourquoi, faut-il que la promesse du Paradis de la connaissance tourne au cauchemar de la surinformation et la stimulation intellectuelle, en rivalités multi-médiatiques ? Pourquoi vous sentez-vous un idiot visuel ?

Dans la guerre, que se livrent les producteurs d'accès et les médias, c'est l'esprit qu'on envahit et qu'on occupe. C'est la réflexion qu'on colonise et l'opinion qu'on annexe. Plus le terrain des idées est en jachère ou inculte de bon sens, plus les semailles seront fécondes. La conquête du jugement et de la raison se réalise par le rêve ou l'émotion.

Qu'importe la qualité des semences et de la moisson, seul compte, le label de la pensée unique ! La politique en use et en abuse pour vous faire prendre vos rêves pour la réalité. La bonne parole est dans la parabole, le désir est un satellite comme la lune qui vous est promise. Les mille paillettes des stars filantes brouillent votre clairvoyance. Vous vous pensiez voyants, vous n'êtes que des voyeurs !

L'engrais d'opinion répandu à profusion est composé d'annonces pour citoyens crédules ou de rengaines entêtantes pour graines de star. Des rêves de puissance dans des jeux addictifs sont offerts à des ados, accros de leur console.

Aux heures de grande écoute, les jeunes n'écoutent plus qu'eux-mêmes, incarnés dans les personnages d'un univers métaphorique et onirique plus ou moins délirant. Dans ce monde de fiction, la e-génération des jeux vidéo peut jouer, regarder et discuter entre clones et perdre inconsciemment la réalité, sans cesse augmentée d'images virtuelles.

L'accès à l'image est devenu tellement aisé, qu'il en comporte un aspect stupéfiant, brouillant la perception du réel. La raison du narco-pratiquant, part en voyage hallucinogène. Game et score, Came et scoop sont l'opium du toxico. L'héro et l'héroïne sont dans l'image !

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Lettre aux pécheresses et aux pécheurs - Les 7 péchés capitaux 6/6

Publié le par modimodi

BAL CDC

La Paresse et l'Acédie

Mes frères et sœurs de condamnation céleste, il est l'heure d'adresser une ultime prière, au nom de l'espèce humaine.

Notre père, toi qui es où, toi seul le sais, quelque part, là-haut ! Toi, le démiurge, le Grand Fait Tout, tu as pris ton temps : 6 jours pour créer l'univers puis repos syndical ! Au septième jour, tu tires le rideau du ciel et tu te retires dans ta nuée.

Merci Dieu, merci très cher camarade syndiqué, d'avoir instauré le repos dominical, je suis un fervent adepte de ta religion. Tu es sur le Trône, le Saint Siège, moi, pendant ce temps, je banquette et je fais du fauteuil !

Il n'y a plus que tes églises qui soient ouvertes le dimanche ! Tout le monde a droit au repos hebdomadaire, sauf les curés ! Est-ce la définition intentionnelle du sacerdoce ? "Pas de repos, avant le repos éternel !"

Suivant en tout point ton exemple, je suis moi aussi un peu dilettante et je revendique le droit, à la sieste, au repos, au farniente. Je me rends disponible. Je fais le vide en ma tête pour faire le plein d'idées. Je ne pense pas et quand je pense, je ne pense à rien !

Au soleil, je lézarde, pas besoin de l'hiver pour dormir comme un loir et bayer aux corneilles. Je rêvasse, laissant à l'eau des songes inspirés, le soin de se la couler douce. J'aime la vacuité et je fais à mon tour l'éloge de la PARESSE. J'en revendique le droit, Je la tiens, comme J-J Rousseau, pour naturelle, à "l'état sauvage".

Moi, le drôle de paroissien, pas toujours catholique, plutôt adepte de l'incurie romaine, chaque dimanche, je respecte le jour du Seigneur et même certains autres jours, coinçant la bulle papale, je me fais porter pâle. Je fais néant, répugnant au travail, me nourrissant oisif, à la mamelle de la mère de tous les vices.

Indolent, je remets aux lendemains, dans l'espoir qu'ils m'enchantent, mes projets. Souvent, plus en flemme qu'en flamme littéraire, j'honore mon statut d'écrits vains. J'ai la plume engourdie, l'imagination en sommeil, j'ai la langueur de l'inspiration et les idées s'étirent en longueur dans des lourdeurs de style, emprunté et mollasse.

Bien sûr, que de temps à autres, j'exagère et que je force, un peu le trait, rien que pour quelques lecteurs du pays de Cocagne ! Certes, ils le savent ! De la même manière, la religion nuance davantage, le sens profond des péchés capitaux !

Par exemple, le terme de paresse s'applique moins à l'activité quotidienne, qu'à la flemme spirituelle. C'est elle qui gagna St Antoine, dans le désert. Il s'agit plutôt d'une baisse de régime, d'appétence de lecture des textes sacrés, en quelque sorte d'un détournement de la littérature religieuse, d'un éloignement de la prière, d'une moindre attitude de repentance et de pénitence. Ce relâchement de l'ascèse, cet abandon de la lutte contre le mal, cette paresse morale est appelée, ACÉDIE par l’Église, catholique, apostolique et romaine. C'est la guerre sainte déclarée à nos cinq sens !

Moi, à l'inverse, je suis plutôt un mauvais apôtre. Je le prouve, en aimant les lectures people de belles saintes Ni-touches, auréolées de gloire éphémère. Je préfère les petites vertus aux grandes vertus et Suzanne au bain ou Marie-Madeleine, la grande pécheresse, aux enfants de Marie, tout de bleu vêtus. Je suis un bon pratiquant, je fais assidûment mes dévotions au sein des seins, plutôt qu'aux saints du calendrier. J'opte pour les cinq à sept plutôt que pour la messe basse, de sept heures et j'adore aller à con-fesse !

Si je pouvais racheter ma conduite avec un gros paquet d'indulgences plénières, je pourrais gagner mon paradis sur terre et peut être, tant bien que mal, mourir en odeur de sainteté.

Avant la révélation du Jugement Dernier et la résurrection des justes et des pécheurs, pour moi, pauvre pécheur, promis à la peine capitale, l’Église a d'ailleurs tout prévu ! Aux sept péchés capitaux, et sans être strictement leur inverse, correspondent sept grandes vertus catholiques : la Chasteté, la Tempérance, la Prodigalité, la Charité, la Modestie, le Courage et l'Humilité.

Quel programme moral et vertueux, illimité hélas, pour mes pauvres limites ! Mais peut-être ai-je, quand même sans le savoir, quelques belles vertus ! Sur un malentendu, on ne sait jamais ! Mes vices ont peut-être eu la bonne idée de s'envelopper dans le manteau de la vertu ?

Rien n'est acquis, rien n'est gagné !... Pour moi être parfait, il me faudrait aussi posséder, les vertus théologales, à l'image originelle de Dieu, c'est à dire : la Foi, l'Espérance et la Charité. Et pour être plus que parfait, doux Jésus ! Crème chantilly sur la sainte hostie ! Je devrais encore compléter ma panoplie du petit saint, par quelques nobles vertus cardinales, d'origine humaine : la Tempérance, le Courage, i.e. la force morale, la Justice et la Prudence... N'en jetez plus ! La Cour Suprême est pleine !

Gloire donc à l’Éternel !...  Mais je vous le clame : Gloire aussi à moi-même, pauvre pécheur et saint martyr de mes propres imperfections ! Pour tant de dévouement à ma propre cause, pour tant d'abnégations à faire pénitence, ne voulant pas confesser mes péchés dans l'espoir intéressé d'être pardonné, pour mieux recommencer, j'ai mérité d'être déclaré Bienheureux !

Sainte Mère l’Église, vous auriez bien encore quelques bougies en magasin pour me faire vos dévotions ? Et pour mieux m'honorer, brûlez un peu d'encens afin de parfumer l'autel de mes vertus. Moi, le béat, béatifiez-moi ! Et par le droit canon, moi, qui ai toute ma vie terrestre, tiré le boulet de mes péchés que vous m'avez attaché à l'âme, canonisez-moi !

Sœurs et frères de malédiction, qu'il en soit ainsi, également pour vous ! Mais, rassurez-vous ! Vous êtes réhabilités. Les mœurs ont évolué. Les maux d'hier, les vices d'antan ne sont plus des péchés. Ils sont les moteurs de notre société libérale, capitaliste et consommatrice.

Le monde s'est émancipé. Les envies sont désormais des besoins commerciaux, la paresse est une manifestation dépressive du burn-out, la gourmandise est le régal du gourmet, l’orgueil est la volonté de l'ambition...

Jouir n'est pas péché.

 

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Quatrains 2/2

Publié le par modimodi

Est ce pour me fair' du feeed-back

Que tu m'réponds du tac au tac ?

Moi, pour éviter tes micmacs,

J'aimerais mieux t'aimer en play-back.

 

Je suis souvent dans les nuages,

J'ai l'esprit qui part en voyage.

Mais quand tu m'offres ton corps nu,

Je me hâte de tomber des nues.

 

Vois, sous les pavés, y'a la plage !

Ne tournons pas encor'la page

Et ne cessons pas de redire :

Qu'il est interdit d'interdire.

 

Avec ton guide du routard

Et mon éternelle guitare,

Nous sommes toujours sur le tard,

De sacrés soixante-huitards !

 

A BOUT

Je t'ai aimée sans un tabou,

Dessus-dessous et vent debout !

Mais je n'tiens vraiment plus debout,

J'ai mon compte... à dormir debout !

 

ADIEUX

Ils s'enfuient nos moments joyeux !

Le soleil a quitté les cieux,

Lui et moi te font nos adieux.

Il pleut déjà dans tes yeux.

 

QUESTIONS RÉPONSES

_ "Mais c'est quoi, ce je ne sais quoi ?

Il n'y avait rien à cet endroit !"

_ "Il faut bien, une première fois

Pour t'intriguer une autre fois !

 

Un baiser, je prends feu

Et sitôt me consume.

Ô dieux, encore un peu

Pour que je m'accoutume !

 

Sens ma fièvre et ma faim,

L'ardeur de mes désirs.

Contre toi, sur tes seins,

Je voudrais me blottir .

 

Puis au creux de tes reins,

Laisse-moi m'engloutir

Afin d'atteindre enfin

Ton abîme de plaisirs .

 

Je t'avoue ma faiblesse.

J'ai soif de tes baisers,

J'ai faim de tes caresses,

Viens vite m'apaiser !

 

De l'instant à l'éternité,

Aurons-nous l'temps de nous aimer ?

Si nous ignorons la durée,

Hâtons-nous de nous le prouver !

 

Tu ne crois plus à notre histoire,

Tu contest' chacun de mes mots.

Cesse donc tes coups d'poignard

Car je t'ai déjà dans la peau.

 

Nos désirs tournent à l'orage,

Nos peaux et nos cœurs s'embrasent .

Donnons nous vite en partage,

Une troublante heure d'extase.

 

Sur la page de nos amours,

Les ratures sont en surcharge

Mais il reste encore en recours,

C'est de nous aimer dans la marge.

 

L'amour est en métamorphose !

Ainsi que s’entrouvre la rose,

A ton jardin, je me propose,

De mes désirs, toi, tu disposes.

 

Ton absence me dure

L'amour est ma torture.

Trop loin de nos étreintes,

Entendras-tu ma plainte ?

 

Trop loin de l'amour de Verlaine,

Le cœur et l'âme prisonnière,

Rimbaud endure dans la peine,

Son âpre saison en enfer.

 

Toi, ton absence est mon enfer,

Sans toi, c'est ma vie qui s'achève.

En moi, tu as porté le fer...

Ce crève-cœur n'a pas de trêve.

 

L'amour a fait descendre

Le plein ciel sur la terre.

Ne cess' pas de l'attendre,

Frémis, désire, espère !

 

Prends cett' gorgée d'éther,

Emplis-toi de lumière,

Ell' vient à toi, elle est solaire

Et prend corps en ta chair.

 

J'ai verrouillé mon cœur,

Fermé à double tour.

J'y garde mon bonheur,

Vos tendres mots d'amour.

 

Je ne vous aime pas.

J'aime la clarté du jour,

Le soleil qui tournoie

Qu'on appelle l'amour.

 

Je ne vous aime pas,

J'aime cett' voix de velours

Qui met mon cœur en joie

Dans un plain-chant d'amour.

 

Impose-toi vite, en ma vie

Com' ton reflet dans le miroir.

Entre jeux d'ombre et vis à vis,

Viens t'imprimer dans ma mémoire.

 

Est-il vrai que : " Qui cherche trouve " ?

Qui nous l'affirme et nous le prouve ?

Ne serait-il pas plus aisé

De s'obstiner à rechercher...

 

Un petit trèfle à quatre feuilles,

A glisser dans son portefeuilles ?

Car quelqu'un qui cherchait l'amour

N'a fait que tourner autour !

 

La caresse d'un doigt, l'ouverture de tes bras,

Mes douces mains sur toi, le désir dans ta voix,

Nos baisers délicats et puis toi contre moi,

C'est chaque fois, la prime fois !

 

Où est "ce grand soleil

Qui me monte à la tête " ?

Éluard n'a pas son pareil

Pour nous poser des devinettes !

 

" L'amour est clair comme le jour,

L'amour est simpl' com' le bonjour. "

Quel est le secret de Prévert

Pour avoir un'vision si claire ?

 

Moi, ton amour m'a aveuglé.

Si j'me jette sur toi à tâtons,

C'est clairement, le cœur léger

Que je t'en demande pardon.

 

Entre tes bras, tout contre toi, chaque matin,

Je donne l'étincelle à ton corps endormi.

Les souffles du désir ranim' le feu éteint,

Offre-toi à l'amour, donne-toi à la vie !

 

Ah ! Que n'ai-je toujours l'espoir de mes vingt ans !

Me reste-t-il encor' de frais et gais printemps ?

Celui d'une immortelle dans le petit matin

Ou celui de la rose qui fleurit au jardin ?

 

Qu'importe qui tu es, je t'attends, je t'espère,

Viens avec tes grands yeux de vent bleu étoilé,

Offre-moi l'arc-en ciel, l'été, oublie l'hiver,

Emplis-moi, de lumière, de bonheur diapré !

 

Le rossignol flatte l'aurore,

Sur ton corps nu, la lune est d'or,

Mon souffle gliss' sur tes paupières,

Ta beauté s'offre à découvert.

 

Tu t'éveilles en toute innocence,

Ton premier mot rompt le silence;

Sous la caresse de mes mains,

Entends le chant du matin.

 

Dans la nuit infinie, dans ses ourlets d'oubli,

Mets du baume à mes rêves écorchés d'insomnies.

Envahi par l'imaginaire, je ne peux plus me taire,

Tout vibre au fond de moi, tes ondes et leurs mystères.

 

Ton visage étoilé par la nuit couronné

A fait lever le jour. Com' le geai bleu du ciel

Apporte le soleil, vole vers l'arc-en -ciel,

Offrons de doux baisers à nos corps enlacés.

 

Les nuages écument en tes yeux

Com' lorsque la mer se retire.

La nuit jette ses derniers feux ;

Tu m'offres tes premier soupirs.

 

Comme la vague devant le port,

Ton corps de sel me cherche encore.

Au creux des cendres de la nuit,

Tu rends tes hommages à la vie.

 

Délicate comme la gamme

Des couleurs de l'aquarelle,

Fidèle comme la flamme

Attachée à la chandelle,

 

Déchirant comme le drame

Pleurant au violoncelle;

Lumineuse comme une femme,

Toi, tu es mon arc-en ciel.

 

Parmi les blés et les bleuets,

L'amour est prêt, à moissonner.

Noue tendrement tes bras de paille

A la gerbe de ma taille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Lettre aux pécheresses et aux pécheurs - Les 7 péchés capitaux 5/6

Publié le par modimodi

BAL CDC

L'Orgueil

Qui d'entre vous, aurait envie de se joindre à l'humble prière universelle de l'Homme ? Qui reprendrait avec moi, sa respectueuse supplique ?

Vous, le Grand Architecte, sans doute, êtes-vous fier de votre Création ? Organiser le monde, le faire tourner en rond, et tout cela en 6 jours ! Bel exploit, même s'il y reste, ça et là quelques imperfections...

Vous l'avez créé en moins d'une semaine, eh bien moi, j'ai fait mieux, j'ai gagné le premier lot de consolation, à la tombola de la Genèse. J'ai même failli remporter le gros lot : un séjour tout compris au Paradis terrestre avec les clés du grand saint Pierre en mains ! Hélas ! Pour ma pomme, pour le fils héritier d'Adam, pas de grand ticket gagnant et pas de premier prix. J'ai eu gratuitement, à la place, 7 gros péchés originels et capitaux ! Tout compte fait, je n'en suis pas peu fier !

Sujet de votre royale majesté, je suis Homme d'ambitions. Oui ! J'ai assurément de l'ORGUEIL, pas nobiliaire mais littéraire. Je suis homme de plumes d'oie, taillées par le gratte-papier Du-Frénoy. Peu me chaut, les particules, je me contenterai d'une once de talent !... De l'aumône d'un compliment !

Je suis le mégalo de la générale. Me croyant à la veille de l'événement, chaque jour, je me répète le discours de la remise des prix ! Mais stylite, du haut de mon piédestal, vermoulu et bancal, je ne vois jamais rien venir ! C'est au contraire, l’indifférence générale, qui me nargue et me toise, du haut de mon estrade.

Ô, vous le Roi du Ciel et de la Terre, Ô vous, le Roi des Rois, vous me comprenez, j'espère ! Car je suis désespérément vain, attaché aux vains honneurs, aux vaines vanités. Par Lucifer, moi aussi, je veux ma part de lumière ! Qu'on me donne comme à vous, ici ou là, un petit coup d’encensoir.

Faute de m'admirer, au moins, regardez-moi ! Voyez ! J'astique l'auréole. Je gonfle la poitrine, je donne du menton, je boursoufle de l'ego. J’ai la gloriole en guise d'amour propre. Pigeon en roucoulade, je gonfle le jabot. Comme Artaban, je roule des mécaniques, je fais de la gonflette ! Hélas ! Mongol fier gonflé d'air, je ne brasse que du vent !

Tartarin habitant La Palisse, sans répit, je me louange et vante mes rares capacités. Un effort devient un exploit, un accessit, un triomphe. Aux yeux éteints ou borgnes de mes rarissimes lecteurs, je suis présomptueux par tous les stéréotypes affichés mais à leurs yeux étincelants, tout est pire encore ! Je suis co(n)cu, pissant par tous les pores !

Pourtant, je suis Ô Très Haut, semblable aux serviteurs de votre Église Triomphante, moi aussi, je débite des platitudes avec emphase. Je suis même capable de déclamer le bottin, en le déclarant mondain. Dans les clichés et la banalité, mon style prosaïque fréquente les lieux communs et les souverains poncifs. J'excelle dans l'insignifiance de la jactance et des fadaises, le dédain et l'outrecuidance. Je rêve du grand soir, veille historique du jour de gloire, celui du Jugement Dernier.

Immodeste invétéré, je pourrais aisément faire mienne cette requête. J'ai l'orgueil mal placé. Ce n'est pas un vain mythe œdipien, si j'ai les chevilles qui enflent. Ma prose a les pieds plats. L'énorme est hors de normes, prisonnier de la forme, empâtée de ratures. Mon encrier de scribouillard déborde ! Amoureux des Belles Lettres, celles-ci ont tout perdu : leurs caractères bien trempés et tous leurs déliés. N'affichant que des pleins, les b et les p ont pris de la bedaine et les d et les q sont devenus callipyges.

Mon style est bourratif. Faisant de l’esbroufe et de l'épate, je suis lourdaud et pataud, logique ! J'ai de la superbe, mais pour la basse-cour, mon style est ampoulé. Dans le parc du jardin des lettres, je me pavane comme un paon, fier de ma roue et de mes plumes qui ne sont que poisseuses dans cette roue des supplices.

J'espère toujours savoir lire entre les lignes du destin qui, étrangement me ressemble. En effet, Seigneur, si au grand livre, tout est écrit, moi, je vous l'affirme, c'est vraiment mal écrit ! Pourquoi, dans ce cas, n'ai-je pas, au moins, voix au chapitre ?

Pourquoi rester sourd à la con-plainte du pauvre pécheur ? Ai-je tort de garder l'arrogance auto-satisfaite de mes quelques mérites et l'hautaine prétention de mes maigres qualités ? Peut-être ne devrai-je jamais oublier que ces quelques vertus plumassières sont bien, des dons de Dieu. Mais, alors donnez-moi davantage ! Donnez-moi une plume de l'archange victorieux, St-Michel, de Menton !

A bien y réfléchir, j'ai peut-être encore mieux à vous proposer : un deal métaphysique ! Un succès universel, planétaire garanti ! Partagez votre gloire, en me cédant les droits d'auteur de votre best-seller : La Bible ! Hosanna ! Hosanna ! Au plus haut des cieux ! Moi, le prétentieux, me voici, prêt en cieux. Je monte, jusqu’à vous ! Oui ! C'est moi qui vous offre les flyers et qui rédige les ex-voto !

Mes frères et sœurs, pécheresses et pécheurs, sans doute ne poussez-vous pas l'orgueil de vos actions et la puissance de vos invocations jusqu'à cet extrême ? Mais vous n'êtes pas non plus encore, à la dernière extrémité !

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Lettre aux pécheresses et aux pécheurs - Les 7 péchés capitaux 4/6

Publié le par modimodi

BAL CDC

 

L'Avarice et la Colère

Vous, mes pauvres et chers semblables, m'entendez-vous ?

L'homme, notre frère en humanité n'en finit pas d'adresser sa prière au très Haut : Grand Dieu, je ne suis qu'à votre image ! Vous avez été, envers moi, dès ma naissance, avare de bienveillance, me refusant toute clémence. Vous m'avez chassé du Paradis, me privant de ses douceurs fruitées. Vous m'avez ôté le pain de vie de la bouche. Vous m'avez con-damné, rejeté, sans mansuétude ni indulgence. Vous ne m'avez rien donné que votre condamnation arbitraire en me faisant porter 7 malheureux péchés capitaux ! Alors oui, je suis avare de gratitude et sous le poids de mes péchés, chiche de reconnaissance.

Par St Martin et St Vincent, si je suis prodigue, c'est d'activité, me dépensant sans compter et j'aime paradoxalement d'ailleurs, l'argent jusqu'à l'AVARICE.

Cupide parfois, intéressé souvent, je suis insatiable de richesse matérielle, l'héritier impie du démon Mammon. Je veux toujours plus de chance, de talents, de biens, de richesses et de bénéfices, dans la noble intention de les dispenser aux autres.

Fécond en pensées altruistes, économe de pensées dispendieuses, je fais la chasse au gaspi. Je tricote des bas de laine, remplis de résolutions généreuses. J'entasse, je thésaurise mes élans de solidarité, dans l'espoir, utopique d'aider plus tard mon prochain. Ah ! Je ne suis pas regardant en bonté du cœur, en largesse d'engagements. Je ne lésine pas avec les promesses de dons, je ne mégote pas avec les appels les plus fumeux à la générosité publique.

Je ne suis pas pingre ou mesquin à l'excès, ni homme de ménagerie, éleveur de chien, de rat, dresseur de rapaces, de vautours ou chasseur de requins, mais je paye parfois en monnaie de singe.

Il est une grande question existentielle qui me taraude : la bourse ou la vie ? Moi, je pense que la meilleure réponse, c'est : la bourse ! La bonne devise serait : la bourse, c'est la vie, une assurance au long et au bon cours « ! Moi-même, je dois prendre et faire des bonnes actions, car charité bien ordonnée commence par soi-même !

Indulgent envers moi, je suis, comme le poltron qui se dit prudent, non pas avare mais économe et je suis homme de biens, sous tout rapport. Égoïste non ! Parcimonieux, oui ! Grippe-sou mais pas Picsou, pleure-misère mais pas Harpagon, à plus d'un titre !

Sans doute, ai-je mérité votre ire céleste ! Vous, Promesse de Rédemption, vous, la porte du Paradis, nul doute que je sais vous faire sortir de vos gonds ! Car, au-delà de mes platitudes, j'ai du relief et du tempérament. J'échauffe un peu ma bile, je m'emporte et vois rouge. L'injustice m'indigne, la bêtise me fâche. La COLÈRE quelquefois emporte un peu les digues de la sagesse, quand mon courroux déborde. Alors, outré ou irrité, je peux être excessif en paroles, exubérant en mots mais bien sûr, pas en actes. Je me fais violence pour ne pas exploser comme un pétard.

Au contraire parfois, la colère me donne du tonus et de la fermeté pour convaincre les mollassons de la décision probabiliste, les empêtrés de l'explication floue, les chicaneurs de la démonstration illogique ou les faux philosophes à la dialectique pâteuse d'arguties et de sophismes. Elle s'agace souvent de l'indécision tiède et nourrit la véhémence de mes arguments.

La colère est toujours ma bonne conseillère, quand elle renforce, dynamise et enthousiasme mes humeurs. Gare aux éclopés, aux boiteux et aux culs-de-jatte du raisonnement éculé, gare à ceux qui ont les deux pieds dans le même sabot ou qui balancent d'un pied sur l'autre, je les bouscule et je les tire, d'arrache-pied !

J'enrage souvent, les poings fermés. Je me domine et me méfie, évitant de paraître faible, car je connais le proverbe birman : "Si le coq hérisse ses plumes, il est aisé de le plumer." Je fulmine et tempête en silence, emporté par le vent de ma révolte intérieure.

Souvent, je m'exaspère car je ne supporte pas les frustrations, y compris les miennes. Elles me mettent en boule, j'ai la dent dure et la rancune parfois tenace. Je suis amer et j'écume, je peste, je jure et je blasphème. Par Bélial, ma révolte porte l'anarchie dans les humeurs et dans les vices. Je suis un mauvais esprit.

Tous les dieux du Panthéon me sont alors témoins, ils sont grands, ils sont vingt ! Dans ces moments de rogne, où j'ai la tête près du bonnet, où la moutarde me monte au nez, je ne mange plus que de la soupe au lait !

A la fin, pauvres pécheurs, condamnés comme moi, dès l'origine, croyez-vous qu'il m'entendra, dans ce silence assourdissant ?"

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Lettre aux pécheresses et aux pécheurs - Les 7 péchés capitaux 3/6

Publié le par modimodi

BAL CDC

La Gourmandise et la Luxure

Je suis un humble humain suppliant. Je vous prie, mes frères en humanité d'entendre ma supplique : Père de bonté, vous qui m'avez comblé de vos largesses divines en me faisant cadeau de 7 péchés capitaux, je fais amende honorable. J'ai exposé tantôt mon sort pas toujours enviable d'enfant de Dieu, condamné dès sa naissance à la mortification. Par verdict suprême, je ne sais toujours pas pourquoi, j'ai enflammé votre courroux ! Vous, la source de Vie, est-ce répréhensible de tant aimer la vie ?

Gourmand de cette vie, je savoure et déguste sans contrainte ni limite, le délicieux péché de dame GOURMANDISE. Vous me comblez, Yahvé, des fruits de votre Création ! J'ai bien raison d'aimer sans modération, la vie, la bonne chair et d'en faire bonne chère.

Je me délecte avec délicatesse des plaisirs raffinés. Ah ! qui dira l'enchantement d'une poularde au vin jaune. Qui chantera le parfum de l'omelette aux morilles, du salmis de palombes, de simples pâtes aux truffes banches d'Alba ! Escoffier et Brillat Savarin ont dû être canonisés et béatifiés pour le paradis qu'ils nous offrent et l'extase de tutoyer les anges.

Seigneur, j'ai nobles références ! "Lever matin n'est point bonheur. Boire matin est le meilleur." Oui, Rabelaisien, je suis aussi ! C'est moi, "Frère Jean- (Michel) des Entommeurs", adepte des libations, de moultes et dives bouteilles aux divins nectars ! "Car le jus de la vigne, clarifie l'esprit et l'entendement, apaise l'ire, chasse la tristesse et donne joie et liesse". Pieux paroissien, je prie à pleins calices, St Émilion, St Estèphe et St Julien et partage les flacons de la vigne du Seigneur. Ventre bleu, je bedonne à belle bedaine et j'ai du cœur au ventre.  Pas de verre solitaire, car onaniste soit, qui mal y panse !

Gourmandise est mon péché mignon même si, en digne fils de Grangousier, je suis Gargantuesque ! Je gloutonne, me goinfre, j'ingurgite et je bâfre, sans honte et sans affres. Je trousse la volaille, cailles, perdrix, bécasses, poules faisanes, ogresses et bougresses. Je fest-oie et j'engouffre toutes viandes, force bons bœufs, bien gras, jambons, salaisons, tripes, frites et grillades... En bamboche et ripailles, comme un étouffe-chrétien ! Je suis insatiable, gourmand, vorace, paillard, jusqu'à la démesure, aveuglé de désirs, comblé, repus de mille et un plaisirs !

Pléthorique, généreux de nature, large de taille et d'esprit, je n'en suis pas moins souple pour les sports corporels, en nature ou en chambre ! Faisant du mont de Vénus, un mont de grande piété, je passe de lit en lit, je suis Jean-Mi, le pieux ! Leste et gaillard, jouisseur, libertin, j'y courtise les gourgandines, je suis un luxuriant luxurieux. LUXURE est le foyer où je puise et j'épuise toute mon énergie, en me dévergondant.

L'amour, la passion, l'exacerbation des sens, les émois, les vertiges, l'ivresse et l'extase de la chair, sont des ravissements. Les filles perdues mais heureusement de joie, les polissonnes beautés terrestres, les fruits mûrs du jardin d’Éden sont mes anges de délices. L'enchantement rayonne. Il exulte sur chaque peau frissonnante et languide, en la félicité exquise de quelques corps lascifs. L'abandon dans les coussins ou sur les tapis, les éclats des rubis, les feux des diamants, l'opalescence des perles se mêlent aux jeux charnels. Les jouissances érotiques et orgasmiques triomphent dans ma libido orgiaque et effrénée. Elles sont les chemins dévoyés du paradis céleste et l'opulence promise des plaisirs divins, au milieu de 72 vierges vouées à Asmodée.

Oh mes aïeux, mes bons amis ! Licences, débauches de générosité dans le don de moi-même, volupté des plaisirs, délectation des sens, sont mes péchés capiteux bien plus que capitaux. La luxure est mon luxe, sûr !

Sans doute, n'êtes-vous pas, vous-mêmes, mes frères humains, pécheurs de tant d'excès ?

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Lettre aux pécheresses et aux pécheurs - Les 7 péchés capitaux 2/6

Publié le par modimodi

BAL CDC

L'envie

Frères humains, ouïssez-vous la complainte de l'homme universel ?

L'imposture du péché originel l'a con-damné, dès sa naissance à être un pauvre pécheur. Moi, si comme lui, je suis riche, c'est de posséder sept péchés capitaux : la Colère, l’Envie, l'Avarice, la Gourmandise, la Paresse, la Luxure et l'Orgueil... Je suis comme le Petit Tailleur, Till Eulenspiegel, j'en ai 7 d'un coup ! Ah ! Bon Dieu, sans faire le détail, si mes péchés sont capitaux, c'est, je vous le dis, surtout ma peine qui est capitale !

Comme vous, Saint Thomas d'Aquin, au XIIIème siècle, dans sa Somme Théologique (question 84, Prima Secundae), préfère même appeler mes beaux et gros péchés, les 7 Vices Capitaux... Ainsi, en plus d'être oppressé par la malédiction divine, ma vie devient irrespirable. En plus, d'avoir l'air con-pâtissant et une mauvaise réputation, je suis aussi porteur de tendances tendancieuses, vicieux, errant dans un environnement vicié.

Chacun peut donc s'exclamer : "Qu'importe, Seigneur Dieu, pardonnez-moi, je ne sais pas ce que je fais ! Iconoclaste, ignorant, absurde, stupide, intellectuellement limité, concupiscent et irascible, je persiste et je signe, j'y suis, j'y reste ! Pécheur un jour, pécheur toujours !"

Est-il vrai, comme dit Le Livre des Proverbes que "7 fois, le juste tombe, et il se relève" ? Autrement dit, est-ce que le juste pèche 7 fois, par jour ?... Au long de mes jours bien remplis, j'ai dû faire miens, à mon tour, ces sept beaux péchés capitaux. Ils sont les sept couleurs des sept jours de la semaine, qui irisent l'arc-en-ciel de ma vie.

Je confesse donc, devant vous mes travers, pourtant si humains et j'avoue être vraiment pêcheur. Je m'estime heureux d'être avec mon épuisette de petits péchés, sur le chemin de la rédemption car je suis déjà, à n'en pas douter, à moitié pardonné... Si j'en crois, la sagesse populaire !

Dès l'âge de 7 ans, l'âge dit de raison, j'ai été intéressé par le nombre 7. Oui ! Je chausse, "Les Bottes de Sept Lieues" qui me permettent de franchir tous mes rêves, j'adore Tintin et "Les Sept Boules de cristal" et la nationale 7 qui m'offre chaque année, l'évasion estivale. Sans doute, par hérédité judéo-chrétienne, fils d'Ève et d'Adam, haut comme trois pommes du Paradis et plutôt gringalet, je suis humble.

Con-vaincu par l'enseignement du catéchisme, dès mon plus jeune âge, je me suis fait tout petit et doux comme un agneau. Simple bout d'homme, je suis ainsi, depuis l'enfance, tour à tour les sept nains : Grincheux, Prof, Dormeur, Simplet, Atchoum, Timide et Joyeux !

Père Éternel, qu'importe donc le péché, pourvu qu'on soit heureux ! Divine Providence, qu'importe l'au-delà, s'il coule de l'eau-de-vie à la fontaine de jouvence et des douceurs terrestres de la corne d'abondance !

Avec la force de la prière pour le pardon de mes péchés, je porte allègrement, mon fardeau quotidien. Plus qu'un besoin, mon désir de possession est bien réel. Parce que je mérite le mieux !

L'ENVIE est mon moteur de vie, j'en vis ! Je résiste mal à la tentation. Alléché par la nouveauté, je voudrais m'offrir tous les caprices, contenter mes lubies. Je souhaite progresser dans les arts car le beau est une émulation. Il me donne des ailes et du zèle. Je mets alors toutes mes compétences en compétition. Je motive mes efforts, je n'ai pas d'autre rival que moi-même. J'ai le feu sacré. Réussir me démange, l'incitation m'excite. Je suis passionné, emballé comme un ballot. Grand con-pétant, je déborde avec entrain, d'énergie positive. Je suis dans le vent !

Pardonnez-moi, divin Sauveur, mais je vis au gré de mes humeurs et me dissipe. Je suis même abattu et mécontent, je guigne, revanchard, presque triste, quand je vois l'insolente possession de ceux qui ne la méritent pas. Par jalousie ou convoitise, habité par Léviathan, je voudrais parfois m'approprier, à tout prix, leurs biens acquis, sans mérites. Si, comme le dit Pindare (Odes pythiques) "Vaut mieux faire envie que pitié". Je ne suis que le con-descendant de la cuisse de Jupiter !"

Dois-je craindre ses foudres ?

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Lettre aux pécheresses et aux pécheurs - Les 7 péchés capitaux 1/6

Publié le par modimodi

BAL CDC

Cadeau empoisonné

La religion attire l'Homme et lui pose des questions existentielles. L'entendez-vous ? Percevez-vous dans cette interpellation, ses doutes et ses aspirations ? 

Amis de l'art, sûrement, connaissez-vous, l’œuvre de Jérôme Bosch et son tableau, visible au très catholique musée du Prado : "Les Sept Péchés capitaux et les Quatre Dernières Étapes Humaines."

Sans doute, dans sa contemplation, avez-vous été frappés par la roue des 7 péchés, avec en son moyeu céleste, Dieu en personne ! Le voir ainsi, émerger du tombeau et lire l'inscription latine : "Cave Cave Deus Videt" (Attention, Attention, Dieu vous voit) laisse un sentiment d'étrange. 

Désarçonné, un pauvre humain soupire en murmurant : "Je me savais l'enfant de mes adorables parents et le fils présumé de Dieu, mais je ne me savais pas aussi, être le frère de Big Brother, l'agent secret au service de sa Majesté Céleste. Voltaire avait raison, Dieu qui est partout et nulle part, n'est qu'un gendarme mobile, l'Oudjat de ma conscience ! Il m'a à l’œil ! Je suis dans son colli-mateur !"

Dans ce chef-d'œuvre de la Renaissance, Dieu, point central au milieu du cercle du monde, fait la roue. Est-ce pour cette raison, qu'à son image, je tourne moi-aussi, en rond avec mes semblables ? Ne sommes-nous que de pauvres pécheurs promis à la "Mort", au "Jugement dernier", à "l'Enfer" et enfin, à la "Gloire" ?... Oui ! Mais si l'on en croit la parousie, seulement, à la fin des temps ! Autant dire jamais !

En route belle troupe, tous avec moi, sur le chemin de la foi ! Prenez votre baluchon, déjà empli pour l'au-delà, des sept péchés capitaux : la Colère, l'Envie, l'Avarice, la Gourmandise, la Paresse, la Luxure et l’Orgueil !... Autant dire, mes amis, de tous les plaisirs de ma vie : frissons, délectations, jouissance et volupté dans l'affolement de mes cinq sens !

Pourquoi, Dieu de justice et de miséricorde, m'avoir ainsi placé, au comble de la misère ? Pourquoi m'avoir, en plus con-damné et déprécié, pour l'éternité, par ces terribles et menaçantes citations de la peinture, tirées du Deutéronome (32:28-29) : "Car c'est une nation dépourvue de jugement, et il n'y a en eux aucune intelligence." "Oh ! S'ils étaient sages ! Ils considéreraient ceci, ils réfléchiraient à ce qui leur arrivera à la fin."

Victime de cet anathème et de cette menace, me voici, devant Vous, Principe Universel, Omnipotent, moi, votre tout petit, faible, insignifiant, médiocre, méprisable et pauvre d'esprit ! Moi, humain dérisoire, ridicule, minable créature, abandonné à mon triste sort, résigné jusqu'à la fin de ma vie terrestre, voué comme un pauvre pécheur, aux gémonies chthoniennes et célestes, angéliques et démoniaques !

Ecce Homo ! Je me dis ce que peut-être, vous vous dites, vous-mêmes ! Ô Seigneur, me voilà, dans l'éblouissante lumière de votre gloire, condamné à errer comme une ombre, promis au séjour des ombres, au repos éternel, près des sombres rivages. Pourquoi, dois-je expier les fautes que je n'ai pas commises ? Grand merci de vous intéresser à moi mais ai-je mérité la peine du sens ? Pourquoi ce cadeau empoisonné ? Suis-je maudit, pour tous mes mots dits ? Pour ma défense, aurais-je droit à l'avocat du diable ?"

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Lettre aux sexistes : Mauvais genre 2/2

Publié le par modimodi

 TQP 2 Tous les goûts sont dans la nature et expliquent la diversité des tenues de nos semblables, de leurs conduites et de leurs manières de vivre. N'en déplaise aux sexistes, aux misogynes ou aux machos, qu'importe la dégaine ou le look ! Chacun choisit librement son style de vie !... Bon genre ou mauvais genre !

Si les différences biologiques, entre les attributs sexuels des hommes et des femmes sont universellement identifiées et anthropologiques, les différences de genre sont plus hétérogènes. Le sexe biologique mâle ou femelle ne nous permet pas de nous qualifier masculin ou féminin.

La conception identitaire des genres dépend des conditions de vie et d'éducation. Elles sont culturelles, sociales, psychologiques, mentales, économiques, démographiques, historiques et politiques. Elles sont souvent taboues et nous mettent à bout. Le sexisme s'apparente à un racisme de genres.

Si le monde ne se résume qu'à la division anatomique et physiologique des deux sexes, il est binaire et simple dans sa dualité reproductrice. Sa réalité est pourtant bien plus complexe.

Ainsi, en est-il des catégories masculines ou féminines, des caractéristiques vestimentaires ou professionnelles, jusqu'aux jouets eux-mêmes ! Par exemple, les comportements sociaux et leurs idées reçues sur la répartition des tâches ménagères dans le couple ne font pas bon ménage.

Les normes identitaires de la masculinité ou de la féminité trouvent leurs limites ou leurs domaines réservés selon des croyances préconçues. Les rôles attribués aux deux sexes, les types de leurs relations souvent prédéterminées font la multiplicité des apparences, des rapports, des discours et des actes de l'espèce humaine... Un jour, au nom de l'ordre naturel, du Bio logique et du Bio et tics, c'est, peut-être, l'inné encodé dans notre code génétique, qui dictera la Loi.

Le poète disait : "L'ennui naquit un jour de l'uniformité." Avec la richesse des opinions, la confusion des préjugés et la diversité des stéréotypes sur le concept de genres, avec la revendication constante des mœurs libérés, le monde est joyeusement agité. Les débats sur le choix de l'orientation sexuelle, l'union et le mariage entre personnes de même sexe, font les délices des repas de familles, des émissions publiques de grande écoute et des blagues du café du commerce.

L'adoption, la PMA, les notions de maternité et de paternité, d'union libre, de mariage traditionnel, lesbien ou gay, les statuts de couples, parent, mari, époux et père et mère ne cessent de bousculer les stéréotypes et les croyances comme d'interroger l'égalité des droits.

Si le sexe ne détermine plus l'identité masculine ou féminine, certains traditionalistes modérés ou radicaux, humanistes et bien-pensants de la déviance, s'alarment même pour la famille, la perpétuation de l'espèce et la survie de l'humanité. Au nom de toutes les fautes d'accord possibles entre les humains, l'angoisse est collective, la revendication est militante et fait battre le pavé, aux enfants de Marie, en tête de cortège.

Il n'y a plus que Dieu, pour en rire ! Son problème est lui-même réglé grâce au sexe des anges. Dans un délire sacrément biblique et une ultime saillie religieuse, l'immaculée conception n'est plus qu'une vue pénétrante de l'Esprit.

La pensée la plus commune balbutie ses be-a-Ba et ses Abc de l'égalité ! Faudra-t-il aussi modifier les règles de grammaire ? Pourquoi le masculin l'emporte-t-il sur le féminin ? Cette hiérarchie des genres préfigurerait-elle déjà la hiérarchie sexuelle ? Formate-t-on les esprits, dès leur plus jeune âge ? N'insinue-t-on pas dans l'inégalité des genres masculin et féminin, l'inégalité future des sexes ?

Nos mots sont ainsi nos maux. La confusion mentale est peut-être déjà dans la règle syntaxique et la pédagogie rend schizophrène ! "Allons, enfants de la patrie !" Notre hymne national, appris autrefois sur les bancs de l'école, unifie sans aucune distinction, au champ d'honneur lexical, un enfant patriote avec une enfant sage. Comme si la vie ne les avait pas déterminés, dès la naissance.

Alors on ne s'étonnera pas du cauchemar des fautes d'accord et des erreurs d'orthographe : "faire ami, amie" pour être "bons amis". Même les déterminants ne sont pas déterminants ! Pas de problème de distinction pour autant entre "le" ou "la" entre "un" et "une", entre "tel" ou "telle" et "il" et "elle" ou encore entre les adjectifs "blanc" et "noir", "blanche" et "noire", mais aie ! Le casse- tête, quand il s'agit de "rouge" ou "marron". On voit rouge, on maronne ! Et "notre, votre, leur", sont des mots voleurs !

Certains ont pensé tout régler avec l'écriture inclusive. Son noble objectif est de combattre les stéréotypes de sexes comme de faire progresser l'égalité femmes-hommes par la simple manière d'écrire. Au final, celle-ci surcharge inutilement les mots et les phrases, complique la lisibilité et embrouille la compréhension. Si elle parvient à ce que le masculin ne l'emporte plus sur le féminin, elle dépouille la fantaisie et disloque nos neurones !

Oui ! L'hésitation est permanente quand il s'agit de déterminer le masculin ou le féminin des mots, aussi représentatifs de l'incertitude de leur genre, que dans les mots : "arcane, échappatoire, en-tête, astérisque, amalgame et apogée" !... Après les tables de multiplication, les tables de la Loi du Genre, écrites en lettres de feu, pour des ânes et des baudets peu académiques, réchauffent l'ardeur de quelques académiciens, à la verdeur immortelle. Ô vieux corsaires à l'épée flamboyante, veillant sur le trésor de la Langue !

Mais imagine-t-on le handicap, à l'âge pubertaire, celui de l'orientation sexuelle, de ces jeunes gens appelés : "Claude" "Camille" et "Dominique", au genre grammatical incertain, neutralisé, nominativement bisexué(e) et linguistiquement dénommé(e) épicènes ! ... Efféminé(es) ou effet minet, voué(es) à s'habiller à la mode unisexe pour être bon chic, bon genre ! ... Et, quand le choix est fait de savoir qui aimer, l'autre ou bien son semblable, restent deux attitudes : publiques ou intimes, au grand jour ou dans l'ombre, dans la loi des contrastes ou la loi du silence.

Dieu lui, avait bien sûr, tout prévu : "Aimez-vous les uns, les autres." et "Aimez votre prochain comme moi-même"... Comme c'est pratique ! L'indétermination sexuelle du Divin permet Tout : homo, hétéro, bi ou trans, pour toutes les alliances et toutes les préférences, dans l'infini des genres et des nombres.

Alors oui, Dieu est vraiment Amour ! Aimer, c'est être aux anges ! D'ailleurs, appeler l'autre, mon ange, vous met déjà des complexes de sexe en vous offrant la promesse du Paradis, sur terre !

Au nom de la parité, cette hésitation de genres nous poursuit, à tous les âges de la vie qu'on soit un ou une "enfant, élève, stagiaire, adulte", et qu'on devienne "pianiste, secrétaire, commissaire, mannequin, détective ou architecte, philosophe ou alpiniste". Le malaise est partout. Au nom de l'égalité des sexes, les professions sèment la confusion dans les noms de métier : "le ou la ministre", "le ou la juge", seuls, le "Monsieur ou Madame" apportent la précision. Heureusement, le ridicule ne tue pas ! il est cocasse de lire que le "juge est enceinte" et que " Madame la proviseure a été renvoyée par Madame le recteur ! De quoi simplifier les cours d'éducation sexuelle !

Au nom du genre humain, le genre grammatical ne peut pas être confondu avec le sexe de celui qu'il désigne. Voilà pourquoi, au bal musette, donné en l'honneur de la fête de la langue française, les humains en tout genre, les hommes-orchestres, les travestis déguisés en souris ou en pingouins, les chevaliers, à la triste figure de style, valsent au son, des accords d’Éon.

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Lettre aux sexistes : Mauvais genre 1/2

Publié le par modimodi

 TQP 1 Sous la plume de Chamfort (Caractères et Anecdotes), on peut lire : "Nous serions tous parfaits, si nous n'étions ni hommes ni femmes." Oui, mais alors, grands dieux, serions-nous encore des êtres humains ?

Mise à part l'intervention divine dans la saillie de l'Esprit, sain de toutes pensées impures et hormis le miraculeux hasard ou les théories darwiniennes, il n'y a guère de réponses certaines à la question des origines.

L'ignorance serait-elle alors notre péché originel et non pas, la faute d'Adam et Ève ? Si l'on en croit, G Courbet dans son tableau " L'origine du monde", il faudrait aller chercher la réponse, dans la conquête de la toison !

En effet, notre expérience humaine de terrien, terre à terre, notre introspection ou notre regard, dans le miroir de Lacan ne nous livre qu'une seule et unique voie de sortie : le sexe ! Dernière échappatoire ! Au commencement était le sexe et le verbe fécondant s'est fait chair... et très cher sur le divan du Psy.

Ce sont nos caractéristiques biologiques et physiologiques qui différencient les hommes et les garçons, des femmes et des filles, le sexe masculin, du sexe féminin et en animal pensant, les gamètes mâles, des femelles...

A ce stade, la vie est fondamentalement fertile et dans ce monde physique, tout est simple et différencié. Sauf, peut-être, pour quelques-uns comme : l'escargot, la sangsue, le lombric et dans le monde végétal, pour le pois et le blé... Car pour eux mais aussi pour nous, tout se complique !... Quelle calamité pour le pauvre humain, pour ce misérable ver de terre, tel qu'en parle la Bible, sangsue pour son semblable, à l'esprit limité, pas plus gros qu'un pois chiche, lent comme un escargot et fauché comme les blés ! 

Mauvais genre, diriez-vous ? Pas du tout, tout naturellement hermaphrodite !

Déjà, dans "Le Banquet", Platon nostalgique, vantait la force créatrice et le potentiel biologique et sexuel des Androgynes. Tonnerre de Zeus, s'il n'y avait eu alors, la jalousie de Jupiter pour les couper en deux, les affaiblir, les rendre modestes et les attirer l'un vers l'autre, l'un en l'autre, en tant qu'homme et femme, nous aurions toujours l'air d'en avoir deux ! Depuis, l'amour n'est plus que le désir de retrouver sa moitié perdue.

D'ailleurs Platon, va bien plus loin que la nostalgie. Il ne se contente pas de perpétuer la race en les accouplant, il officialise, "l'étreinte entre un mâle et un mâle... et de ce moment, l'amour inné des hommes les uns pour les autres."

La question des préférences et des attirances physiques et sexuelles est donc antique. Pour l'homme de La Caverne, l'amour platonique unifie et différencie déjà, par la Nature, les sexes et les genres des bipèdes. Aujourd'hui, comme références sérieuses, l'OMS les a définis : "les hommes" et "les femmes" sont deux catégories de sexes, tandis que des concepts "masculins" et "féminins" correspondent à des catégories de "genre".

Les inégalités entre hommes et femmes nous obsèdent et créent nos ambivalences d'opinions et de comportements. Entre naïfs aux quarante enfants ou machos aux cents amazones, entre misogynes, "sextrémistes", femens ou phallocrates, c'est peut-être la conjonction des astres ou des sexes qui perpétue l'humanité en faisant couler le sperme ou la salive ! Qu'est-ce qu'on en bave alors pour engendrer les idées et l'Humain.

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