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Lettre à Dagobert 4/4

Publié le par modimodi

CONF 27  

Tout finit par des chansons

Ô Dagobert, après toi, personne n'a oublié l'image négative des rois fainéants (de 673 à 751). L'iconographie a retenu aussi la période des rois chevelus en filiation à la force capillaire de Samson et des rois de l'ancien Testament.

Pour ne citer que deux des souvenirs historiques les plus vivaces, deux personnalités aujourd'hui sont passées à la postérité. Les célèbres figures de Charles Martel qui brisa la cavalerie musulmane venue envahir l'Aquitaine et celle de Pépin le Bref qui mit fin à la dynastie mérovingienne survivent dans notre mémoire collective !

A toi, on attribue plutôt des pantalonnades que tu as dû malheureusement endosser ! Chacun peut imaginer ta tête de défroqué quand tu as dû te rhabiller. Par contre, durant ton règne, personne n'avait pu te reprocher d'avoir retourné ta veste.

Mais la gloire s'amuse à te poursuivre. Tu mérites bien ta joyeuse et chantante renommée. On te brocarde encore aujourd'hui pour tes étourderies, à travers la célèbre chanson du Bon Roi Dagobert. La culture populaire a rendu légendaire ton air distrait.

Tu l'étais à un point tel que tu avais pris l'habitude de mettre tes braies à l'envers. Selon Wulfram de Strasbourg, chroniqueur du VIII -ème siècle, tu étais en plus myope et tu te prenais régulièrement les pieds dans le tapis. Si les sources sont exactes, il t'est arrivé de chuter sous les regards médusés des témoins, en entrant dans la salle du Conseil.

En bon vivant, avais-tu alors abusé de quelques pintes ou étais-tu gêné à l'entre-jambes d'avoir enfilé à l'envers, tes maudites chausses ? Les chansonniers de l'époque ont-ils pris un malin plaisir à confondre fesses en l'air avec fesses à l'air ? Avais-tu mélangé pied droit et pied gauche et bêtement interverti tes souliers ? Mais paraît-il que tu étais d'un naturel renversant et que tu riais, toi-même, de tes fréquentes maladresses.

Le chant que tout le monde fredonne, semble dater de la Révolution Française. Écrit sur un air gaulois de danse, dit Fanfare du Cerf, il n'aurait pas pour but de transcrire ta vérité historique. En effet, tu étais plutôt mal connu à l'époque. Il vise plutôt à se moquer du roi Louis XVI, jugé comme ton digne successeur ! On l'ignore souvent mais le souverain était connu pour sa personnalité distraite. S'il tenait peut-être la culotte (et encore, rien n'est sûr, vu le tempérament de Marie-Antoinette !), en tout cas, il ne tenait pas le cou !

La comptine fondée sur une vieille mélodie populaire était composée de 22 couplets. Elle fut reprise plus tard en 1814 pour tourner en dérision Napoléon, notamment à propos de la désastreuse campagne de Russie.

"Le roi faisait la guerre

Mais il la faisait en hiver ;

Le grand saint Éloi

Lui dit : O mon roi !

Votre Majesté

Se fera geler.

C'est vrai, lui dit le roi,

Je m'en vais retourner chez moi."

Casse-cou, tête-en-l'air et cul par-dessus tête, il fallait sûrement un esprit à l'envers comme le mien pour s'intéresser à toi, Dagobert ! A part ceux qui ont pu, dans l'abbaye de Saint-Denis, se recueillir sur ton tombeau reconstruit par saint Louis, tu as laissé peu de traces.

Pour ce qui te concerne, chacun a conservé joyeusement l'image populaire et chantante de ta culotte à l'envers. Beaucoup ont oublié ou ignorent simplement ta capacité à aller de l'avant comme à faire progresser le pays sans jamais rebrousser le chemin du progrès économique et social.

Voilà ! Mon rapide hommage ! Un peu d'histoire de France, un peu de ton histoire et quelques sourires en prime ! Mais que se passe-t-il ? En royal franchouillard, je me sens tout à coup frappé de ton syndrome...

Je poursuis comme toujours un arrière-train de pensées que je vais trop vite laisser tomber et je me dévoile comme un débraillé stylistique à mes lecteurs. Non content d'accumuler en général les contre-sens et les bourdes d'inattention, voici qu'à présent, je pense et j'écris en verlan !... Icrem ! Ô nom nob dnarg ior trebogaD !

 

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Lettre à Dagobert 3/4

Publié le par modimodi

CONF 26  

Un roi légendaire

Mon bon Dagobert, à te suivre dans les hauts faits de ta vie, rien ne laissait présager que tu renoncerais, baisserais pavillon ou que tu pourrais te déboutonner devant l'adversité !

Durant ton règne, pour toi, il n'est jamais question de baisser ton froc ou de t'en moquer comme de ta première culotte ! Tu n'as jamais, comme on le dit un peu vulgairement, serré les fesses et tu ne t'es jamais laissé acculer. Bien au contraire, tu as commandité de sang froid de nombreux assassinats, maints crimes de lâche majesté, pour te débarrasser de grands seigneurs, peut-être même dit-on, de ton propre neveu !

Mais quand même, tu devais avoir très tôt, la couronne de traviole et l'esprit de travers ! Les récits de ton existence légendaire en témoignent... Adolescent, lors d'une chasse au cerf, tu assistes au miracle des Saints Denis et Eleuthère qui sauvent l'animal. Tu apprends que le cerf depuis des temps immémoriaux est un animal mythique, symbole païen du cycle de la vie mais aussi symbole chrétien du Christ, tel que figuré par le cerf blanc de saint-Hubert. Tu inscris le phénomène dans ta mémoire et dans ton cœur. Car, c'est plus tard, grâce à la gravure d'un cerf que tu reconnaîtras le tombeau de St-Denis. Ceci explique, peut-être cela, si l'on veut bien croire à la corne d'abondance des célestes bienfaits et qu'on examine l'envers du décor de ton imagerie populaire.

Quelques temps après, tu as encore avec Saint-Ouen, la vision d'une croix lumineuse dans le ciel. Ta vie devient alors fantastique et illuminée... La guérison divine des blessures de ta fille Notburge, celle de ta propre fièvre puis plus tard de la lèpre, après t'être roulé dans la rosée sont des thaumaturgies, à en tomber le cul par terre... Au fond, un tout cohérent avec ta légende.

Ces événements surnaturels renforcent ta grande dévotion aux saints-Auréus et Justin que tu honores en remerciements par l'édification d'une église à Heiligenstadt ! Ta piété permet, sans doute, de te racheter de tes frasques amoureuses et de communier ainsi avec le petit Jésus, potelé dans sa culotte de velours !

Ceux que ta vie intéresse iront lire la rocambolesque histoire en Gévaudan de la sépulture de ta sœur, vouée au Christ et de sa filleule, toutes deux prénommées Énimie. Comment ne pas être étonnés de cette incroyable légende relevant à la fois de la fantasmagorie et de l'exploit : double prodige d'une guérison miraculeuse de la lèpre qui s'était abattue sur la contrée et de l'anéantissement du Drac. Entendez par là, la mise à mort par la super-frangine de l'horrible bête du Gévaudan ! Rien que cela !... En ce temps-là, le monde tournait-il déjà à l'envers ?

Quelle famille ! Ô Dagobert, tu devais avoir la tête à l'envers ! Car ta recherche des dépouilles des deux Énimie et l'inversion des tombeaux en confondant les notions : dessus, dessous, endroit, envers prouvent s'il en était encore besoin que tu étais vraiment prédestiné aux embrouilles et aux revers. Rétrospectivement, on ne peut plus s'étonner qu'en t'habillant, tu confondais devant et derrière et en aimant, peut-être le recto et le verso ! Y avait-il en ce temps-là des sens interdits ?

Ceux qui étudieront les tensions et les trahisons qui ont jalonné ton pouvoir apprendront entre autres ta violente dispute avec le duc d'Aquitaine. Orgueilleux comme tu es, il n'est pas question pour toi de faire marche arrière devant lui et de laisser tomber un affront. Tu le ridiculises en lui faisant couper la barbe et battre avec des verges.

Mais tu entraînes alors, le courroux de ton père et ce n'est encore une fois, que grâce à l'intervention des saints et à ta promesse de les honorer, que tu parviendras à gagner ta réconciliation avec lui. Fort heureusement !... Il pourra ainsi te porter secours lors de la bataille contre les Saxons, au cours de laquelle, tu es blessé à la tête.

Tous ces faits d'armes teintés de merveilleux réjouissent les chroniqueurs qui peuvent donner encore plus d'éclat au récit familial de votre vaillance victorieuse finale. Certains de tes contemporains disaient alors que tu avais le front de t'opposer à l’adversité et vraiment un bon fond !...

Oh ! Sans doute, bien peu se souviennent aujourd'hui de la reconstruction en 630 de l'église de Saint-Denis, que tu décides en ex-voto de la protection que t'ont apportée les saints et qui deviendra pourtant la nécropole des rois de France.

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Lettre à Dagobert 2/4

Publié le par modimodi

 

 CONF 25  

Un roi ardent

Mon bon roi Dagobert, tu restes le dernier grand roi mérovingien, mais tu demeures hélas trop souvent méconnu ! Tes descendants d'ailleurs connaissent-ils ton œuvre ?

Tu as pourtant rendu en équité la justice aux pauvres comme aux riches. Loin d'être négligé ou relâché, tu as été un fin politique. Tu as su t'entourer de conseillers avisés comme Pépin de Landen, Harmaire et Saint-Arnoul. Sans trembler et droit dans tes chausses, tu n'as d'ailleurs pas hésité à les remplacer au gré des turbulences ou des opportunités par Didier de Cahors, gardien du sceau royal et par le Neustrien Dadon, futur Saint Ouen, sans oublier le précieux et populaire Eligius de Noyon ! Traduisez Éloi !

A ton endroit, je dois dire que tes décisions paraissent culottées pour l'époque. Qui sait que tu as réorganisé "l'administration et les institutions du royaume". Qui dira que pour lutter contre les manipulations monétaires, sur les conseils de ton ministre, l'ancien orfèvre Éloi, "le bon saint Éloi", tu fis battre monnaie d'or et que, bénéfice secondaire, tu pus vivre ainsi dans les fastes opulents de la cour.

Par contre, ta vie, nous a t-on rapporté, ne fut pas toujours des plus édifiantes. Tu répudies en 632 Gomatrude, l'épouse que t'avait donnée ton père à 15 ans pour épouser une simple fille de service, Nantilde. Disposition naturelle chez toi, tes sens sont tout retournés, ton cœur et ton corps mis à nu. Est-ce la première fois que tu baisses ta culotte et que tu prends ainsi goût à la fessée ? Car tu multiplies les concubines et prends d'autres épouses aux doux noms de Vulfégonde, Bertrude et Ragnetrude ! Tu es sans cesse tourneboulé, ardent et polygame.

Tu sais t'affirmer. Diplomate énergique, tu signes un traité de paix perpétuel avec l'empereur d'Orient, Héraclius. En grand chef de guerre, tu mets la déculottée à tes ennemis ! Tu guerroies en 627 contre les Saxons. Tu mènes la campagne d'Aquitaine pour détrôner en 632, Svintila, le roi Wisigoth. Tu soumets, non sans difficultés, les Bretons et les Slaves. En 636, ce sont les Vascons et en 637, les Gascons que tu poursuis au-delà des Pyrénées. Ce qu'aucun de tes prédécesseurs n'était parvenu à faire avant toi. Tu écartes ainsi la menace basque.

Tu fais de "Brest un centre de construction navale et un port de commerce, du Mans un nœud d'échanges entre la Bretagne et la Neustrie. Tu développes les manufactures de toiles de Vitré et de Locronan et les salines de Guérande et de Bourgneuf-en-Retz." Dans le domaine des arts et des lettres, tu développes l’orfèvrerie et la joaillerie, tu bâtis des églises et des monastères, tu ouvres des écoles épiscopales. En tout, tu sais de quoi, il retourne.

Après toi, viendront pour le peuple et les régions du royaume des troubles grandissants... Moi, je ne veux pas ici, ni te toucher à l'endroit sensible ni t'accabler mais préserver ta mémoire, la réhabiliter et te célébrer.

A côté de l'histoire et mêlées à elle, se sont propagées les légendes. Probablement que personne ne se souvient de tes exploits d'alors et de leurs conséquences miraculeuses et merveilleuses. Ils montrent pourtant chez toi des prédispositions pour le moins surprenantes. Tu sembles déjà doué pour les retournements de situation !...

 

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Lettre à Dagobert 1/4

Publié le par modimodi

CONF 24

Un roi de bon sens

Si je pouvais lui parler, comme j'aimerais lui exprimer ma vive sympathie !

Je lui dirais : Ô mon brave roi Dagobert, me voilà tout retourné de savoir qu'on te raille et que depuis la Révolution Française, ta chanson fascine autant le peuple et s'imprime aussi facilement dans la mémoire de nos enfants ! "Le bon roi Dagobert avait sa culotte à l'envers."

Moi-même, je peux t'en fredonner l'air ! Mais ne mélangeons pas l'Histoire et les époques, les faits et l'imagerie populaire. Je voudrais ici adresser cette lettre à tes descendants et te rendre un peu justice !

Ne brûlons pas les étapes ! Je vais simplement tenter de dépasser la légende qui a fait de toi, "un souverain fantoche, peu intéressé par les affaires de ton royaume et plutôt distrait et nigaud !" Tu as été mal jugé !

Si je renverse le grand sablier du temps, j'imagine la joie de ton père Clotaire II, dit le Roi de fer et de ta mère Bertrude-Gomatrude-Nanthilde, le jour béni de ta naissance, vers 602/605. La date n'est pas précise. L'état civil en ces temps-là, n'était pas aussi rigoureux ! Et puis quand on est roi, il suffit déjà de naître dans le bon sens !

Destin royal, en tout cas ! Dès 622, tu règnes sur la turbulente Austrasie réunissant un vaste territoire composé de l'est de la France et de l'est de la Belgique actuelle, augmenté des régions rhénanes. C'est en 629 que tu succèdes, selon la loi salique, à ton père comme roi de Bourgogne-Neustrie, roi des Francs, du Regnum Francorum. Tu fais donc partie du patrimoine de mon pays et de mes racines françaises. Je peux me reposer sous l'arbre généalogique où pour mieux te retrouver, je contemple les feuilles à l'envers !

Un roi doit gouverner. Tu montes donc sur le trône et tu y resteras jusqu'en 639.... Pardon, amis ! Même si la plaisanterie de mauvais goût est trop facile, j'ose espérer, ô Dagobert, que tu n'avais pas déjà mis ta culotte à l'envers !...

En tout cas, ton trône coulé en bronze du haut Moyen Âge et recouvert d'or est aujourd'hui conservé dans le trésor de Saint-Denis. Utilisé par les rois capétiens lorsqu'ils recevaient l'hommage des grands de leur royaume, il est resté célèbre et encore considéré comme un modèle design par les stylistes contemporains. 

Largement copié, il t'a survécu et demeure un fauteuil de forme curule et pliante dans les styles répertoriés du mobilier. On rapporte même que Napoléon, qui a toujours voulu asseoir son autorité, a cassé le tien en s'asseyant dessus lors de la distribution de l'Ordre de la Légion d'honneur, au camp de Boulogne en 1804.

Durant ton règne, ta tâche royale n'est pas aisée. Les aristocrates francs, maires du palais, sortes de premiers ministres du roi représentent déjà l'opposition. Ils te marquent à la culotte et composent la future et agissante famille Carolingienne. Désireuse de toujours plus d'autonomie, celle-ci accroît peu à peu sa richesse et son influence, au détriment de la paix civile que tu étais parvenu à instaurer dans un régime modéré grâce à l'équilibre des pouvoirs.

Malgré cette hostilité larvée qui veut en découdre avec toi, tu ne trembles pas dans ta culotte ni dans tes braies et tu sais protéger tes arrières. Tu parviens habilement à maintenir ton pouvoir royal sur une assise chrétienne mérovingienne, héritée de Mérovée et de Clovis. Gloire et vérité te soient donc rendues !

 

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Lettre à l'avocat du diable 3/3

Publié le par modimodi

BAL CDC
Sans légitime défense

Maître, vous êtes à blâmer ! Les juges, Minos, Éaque, Rhadamante vous attendent.

Vous êtes, m'a-t-on dit, sensible à la cause féminine des diablesses et vous justifiez leurs diableries, mais vous succomberez aux infernales succubes. Vous êtes cuit ! Aucune circonstance atténuante ne pourra vous empêcher de griller d'impatience devant elles et de vous discréditer fumeusement.

Diable ! Qui voudrait vous prendre désormais comme avocat et requérir encore vos conseils racornis ? Puisqu'au final, on ne parle plus que de cela : coup de théâtre au prétoire, votre illustre client a refusé de comparaître ! Allons ! Comme jamais, au grand jamais, il n'était passé aux aveux, avant d'accepter d'être son avocat, vous deviez bien savoir qu'il était sulfureux et qu'il avait depuis toujours, gardé sa réputation grillée. Vous ne pouviez donc vous étonner de son absence.

Attention à vous, avocat dément ! Vade retro satanas ! Vous obstiner davantage serait une énorme faute. Vous vous trompez de client. "Errare humanum est, perseverare diabolicum !" S'il en était encore temps, renoncez donc à votre charge. Filez plus vite encore que vos métaphores rhétoriciennes à un rythme endiablé. Aucun défenseur, aucun chicaneur, à moins d'avoir le mauvais œil de Judas, ne se ferait l'apôtre de l'ange déchu du paradis.

Si vous ne croyez plus ni à Dieu, ni à diable, vous ne pouvez plaider de bonne foi ! Vous vous condamnez vous-même. Il y a erreur de procédure et d'instruction. Fermez votre dossier ! Vous ne l'emporterez pas au paradis, celui-ci vous est irrévocablement interdit ! La justice divine vous offre ici, votre jugement, le dernier de votre carrière, le plus flambant neuf ! Son verdict est implacable, il équivaut à une radiation. Vous aurez tout le temps de l'infini pour expier au purgatoire, dans les couloirs des causes perdues et désespérées ou pour vous consumer dans la géhenne !

Vous êtes prévenu, vous n'aurez aucune excuse, vous êtes sans légitime défense ! Désormais, c'est à qui, je suppose, vous descendra en flammes, robe, toque et épitoge compris ! Vous le savez : "L'enfer, c'est les autres !" Chacun se tient donc toujours prêt à vous lapider avec les pavés de ses bonnes intentions. La patience d'ange n'a plus cours, depuis bien longtemps, dans les abysses chtoniens !

Quel forcené voudrait à présent intercéder pour vous ? Quel procès pourrait vous être équitable ? Qui, dans un retour de flammes de sa grandiloquence oratoire, serait assez fou, illuminé ou inspiré pour prononcer votre exorcisme ? Personne, je le crains, n'arbitrera en votre faveur ou ne prendra désormais fait et cause pour vous ! ... Sauf, s'il le veut bien encore, votre légitime ange gardien !

Allez ! Mécréant, n'agissez plus qu'avec la force du feu de Dieu ! Implorez sur le champ de bataille, l'archange St Michel pour combattre la malice et les milices d'Astaroth. Priez-le de foudroyer tous les démons du pandémonium des prétoires ! Votre cour est désormais la cour céleste où vous y attendrez la sentence de votre châtiment !

Mais, quoi ? Oh ! Juste ciel ! Qu'entends-je ?... Vous osez réclamer vos émoluments ! Vous êtes absolument démoniaque et démentiel, monsieur l'avocat !... Un vrai suppôt de Satan ! Votre peine mérite sale air !

Allez donc au diable vous faire enfourcher, avec vos gages de bonne conscience, vos aumônes de grenouille de bénitier et vos honoraires de mauvais plaideur ! Le règlement est implacable ! L'arrêt est de rigueur ! Votre appel ne peut être interjeté !

 

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Lettre à l'avocat du diable 2/3

Publié le par modimodi

BAL CDC

Sur le gril

Je vous avertis, Maître ! Vous avez eu grand tort de remplir l'office d'avocat du diable !

Ne pensez pas pour autant vous en tirer à si bon compte ! Pourquoi avez-vous choisi de fournir de bonnes excuses à Satan ? En avait-il personnellement, vraiment besoin ?

A présent, grâce à vous, il peut facilement et malicieusement arguer du fait qu'il ne parlera désormais qu'en présence de son avocat. Alors que, comble d'ironie, vous-même, pour cacher que vous tirez le diable par la queue, vous ne trouvez rien de mieux que de prendre vos grands airs mystérieux et absents ! Vous rejoignez les réprouvés célèbres, Sisyphe et Tantale, mais je crains fort que vous ne rouliez pour rien votre bosse et que vous restiez sèchement sur votre soif de justice.

Vous croyez que votre seule réputation vous suffit ! Ce n'est pas parce que vous avez eu, un jour, à l'applaudi-maître, un succès d'estime pour avoir plaidé sur le sexe des anges que l'on va désormais donner du prix à tous vos arguments ! D'ailleurs, de quel droit ecclésiastique ou humain pouvez-vous revendiquer votre expertise pour soutenir l’œuvre du Mal ? Il n'est pas ici question de plaider en plus pour une canonisation ou une sanctification, sauf à la rigueur pour celle de Saint-Frusquin prévue pour la Saint-Glinglin !

Vous aurez beau prendre un air angélique, vous passerez toujours pour un mauvais génie, un représentant des forces obscures de l'éloquence. Vous avez délaissé les Euménides et rejoint le parti des Furies. Vous avez pris le zèle d'Azazel ! Vous avez pactisé avec Asmodée, le serpent d’Ève et vous avez succombé aux charmes de Lilith ! Vous n'avez pas pu résister aux succubes et à Marguerite. Faust vous a pris votre âme pour la froide et interminable dernière nuit d'hiver.

C'est votre verdict pour l'éternité : tourments et damnation. Pauvre diable, vous allez devenir, à votre tour, l'incarnation du Mal ! En effet, fielleux et hypocrite à souhait, seule une perfide langue fourchue peut faire l'apologie du cornu, aux pieds fourchus et oreilles pointues.

Pauvre pomme tombée de l'arbre de la connaissance juridique, vous, le spécialiste des discordes et des fruits défendus, vous vous êtes imprudemment laissé séduire par le Tentateur ! Vous sentez le souffre, misérable petit avocat du diable ! Vous pouvez vous cramponner des deux mains à la barre comme des abats à la broche, car vous allez rôtir en enfer !

Certes, vous êtes tout feu tout flamme mais ce faisant, vous jouez dangereusement avec le feu que vous attisez de votre souffle déclamatoire. Vous êtes bien trop léger, vous ne faites pas le poids dans la balance. Je dois vous avertir, car vous n'y voyez vous-même que du feu. Pour finir, vous l'ignorez sans doute mais votre plaidoirie ne parviendra à faire, qu'un four réservé au chaudron infernal dans lequel vous mijoterez à petit feu ! Vous auriez dû être récusé par le diable lui-même qui a manifestement manqué de discernement en acceptant votre défense !

Oh ! Non ! N'allez surtout pas compter sur Méphistophélès pour obtenir une quelconque gratitude ! C'est ainsi ! Depuis la nuit des temps, où il y a de la géhenne, il y a de la haine et pas de plaisir, même pour un énergumène qui se débat comme un beau diable !

Dévoré par votre sujet, plus vous voudrez mettre sur le gril votre auditoire, plus vous vous enflammerez vous-même, en effets de robe et de manches. Votre échec en sera d’autant plus cuisant. Oui ! Vous êtes un flambeur qui ne possédera jamais le feu sacré. Vous vous consumerez sur le brasier de votre flamboyant éloge, vous finirez cendreux au pied du bûcher des infernales vanités. En effet, jamais vous n'obtiendrez l'habileté démoniaque pour convaincre et vous en sortir sain et sauf ! Encore bien même, souririez-vous aux anges !

Vous aurez beau être un ardent défenseur des œuvres infernales, vous allez vous carboniser sur le bûcher des maléfices. Vous n'avez plus de retranchements ! Vous sentez déjà le roussi ! Le barreau sera votre bois de justice !

 

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Lettre à l'avocat du diable 1/3

Publié le par modimodi

BAL CDC

Innocent ou coupable ?

Tant qu'il n'est pas reconnu coupable, tout suspect a le droit de faire reconnaître sa prétendue innocence !

Chacun dispose ainsi du droit de se défendre et de l'impérieuse obligation de prouver son innocence ! D'ailleurs, un avocat peut lui être commis d'office ! Évidemment, même si chacun le sait, qui accepterait de remplir cette charge, quand il s'agit d'avoir pour client... Brrr !... Le diable, oui ! Le diable en personne ?

Maître, permettez-moi de m'adresser à vous, dans cette lettre que je vous ai fait porter à un train d'enfer. Peut-être, pourrez-vous en tirer quelques éléments de plaidoirie ?

Voyons, maître ! Il faut vraiment que vous soyez en manque de client ou de notoriété, pour décider de défendre Belzébuth ! Avez-vous pensé à vous faire exorciser avant d'accepter, car l'exercice me paraît risqué !...

Une autre explication plausible à cette folle et soudaine décision pourrait venir du fait, qu'étant enfant vous étiez tellement turbulent que vos parents vous prenaient déjà pour un diablotin et vous disaient possédé du démon ?

En effet, quelle âme, à moins d'être noire comme le four des Enfers accepterait de se porter au secours de l'ange des ténèbres ? D'ailleurs quel tribunal voudrait entendre votre plaidoyer, sans courir le risque de s'attirer les foudres célestes et de voir rougeoyer la barre ? Je ne connais pas de jurés qui accepteraient de se porter volontaires à moins d'avoir le soutien express et garanti des mânes célestes ou de leurs anges gardiens !

Même moi, qui fus en son temps, un bon petit diable et qui ai aujourd'hui encore une belle gueule d'ange, je ne saurais être assez audacieux, roué et zélé pour faire l'apologie de Satan ! Vous êtes probablement diablement machiavélique ! Car même, si vous vous présentez comme athée, agnostique ou non croyant, je ne saisis toujours pas votre degré d'inconscience ! Un libre penseur aurait sans le moindre doute métaphysique, plus de discernement que vous !

Seigneur Dieu ! Comment sans blasphémer, pouvez-vous jurer sous serment de dire toute la vérité, rien que la vérité ! Croyez-vous, homme de peu de foi, qu'on va écouter vos arguments maléfiques et vous croire sur parole. Espérez-vous recevoir le bon Dieu sans confession ? Allez au diable, mécréant ! Il y a des coups de pied au culte qui se perdent !

Quelles excuses alléguerez-vous pour défendre l'indéfendable ? Prenez au hasard, n'importe quel individu et demandez-lui de choisir entre le paradis ou l'enfer. Son choix sera vite fait. Chaque être humain aspire au bonheur et à la paix ! Il délaissera, la guerre, la maladie, les fléaux, la misère et les sombres rivages du Styx ! Entre l'amour et la haine, aucune hésitation ! Que Faust vous damne !

Quand mon semblable lève les yeux au ciel, c'est pour goûter à sa lumière ! Le diable a beau s'habiller en Prada et porter des vêtements bleu-ciel, il ne fait pas le beau temps, il ne fait pas rêver ! Il a beau s'appeler Lucifer et porter la lumière, celle-ci est noire comme une nuit sans étoiles.

Maître, nul besoin de vous rappeler que dans l'obscurité profonde de son désespoir, l'homme épuisé de prendre le ciel à témoin, craint toujours qu'il ne lui tombe sur la tête ! Pour éloigner cette calamité, il va parfois jusqu'à douter de l'inépuisable bonté de Dieu, en qui il croyait tant ! N'est-ce pas ce diable de fabuliste dans le "charretier embourbé" qui lui a laissé ce proverbe de mécréant : "Aide-toi et le ciel t'aidera" ?

N'était-ce pas là, le moyen diabolique le plus sûr de mettre mon semblable en défiance, qu'il fût cocher de Quimper ou charbonnier de bonne foi, pour le faire se détourner de Dieu ! A moins de s'en remettre quand même, par choix ou par dépit, au hasard de la divine providence, qu'aura gagné le désespéré à apprendre qu'il ne pouvait plus désormais compter que sur lui-même !

Dites-moi Maître, qui d'autre que le Malin en personne aurait pu inspirer une telle attitude ? Que trouverez-vous donc bien à défendre ? ... Brrr ! ... Mais, n'est-ce pas votre rire sardonique que j'entends en écho, dans les couloirs du temps ?»

 

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Lettre ouverte aux planificateurs ! 2/2

Publié le par modimodi

 

PROV

Lettre 2

Messieurs, les planificateurs, je vous présente mes excuses ! Ma programmation s'est plantée, le plan de parution de ma lettre était trop optimiste...

Si vous avez été attentifs à ma promesse en bas de ma précédente missive, vous constaterez que ma lettre annoncée vous parvient avec beaucoup trop de retard sur l'échéance promise !

Il ne s'agit nullement d'un oubli de ma part, mais d'un décalage volontaire pour illustrer le thème que je traite ! Quand on compte, on décompte ! Ah ! Cette maudite planification ! Il vous arrive malheureusement ici, ce qui se produit assez souvent et qu'on nomme : le retard. Un mot passe-partout pour chacun de nos fâcheux contre-temps ! Même, si j'étais facétieux, je vous dirais, qu'en la circonstance, il vous arrive ce qui était prévisible ! Oui ! Je l'avais prévu !

Comme je vous plains ! Vous rendez-vous compte qu'en établissant vos plans, vous transformez les probabilités en précisions et que vous vous rendez esclaves de la preuve. Au point que ce mot n'est plus le signe de la vérité, il ne sert plus qu'à confirmer et mesurer les écarts entre les résultats et les prévisions !

Personne n'est à l'abri ! Toute prévision devrait ainsi se prémunir en faisant preuve de prévoyance par un délai de prévenance. Autant alors tirer des plans sur la comète et croire à sa bonne étoile, filante !

Dans ce cas, toute hypothèse n'est plus une présomption, elle devient un pronostic qui s'impose comme un objectif inscrit dans un programme. Elle devient prétexte à des arguments qui se présentent sous forme de critères. Le faux-semblant s'affirme en évidences pour mieux se juger sur pièces, preuves à l'appui ! Dans la conviction, comment s'appelle le vaincu ?

Le monde politique est admirable de ces exemples, où les chimères deviennent des promesses. La crédibilité médiatique du candidat donne de faux gages d'assurance aux affidés. L'idéal devient une populaire résolution utopique qui les transportent sur la planète d'un nouveau monde promis, idéal car rêvé : "Le changement, c'est maintenant !" Mais cette devise n'engage que ceux qui y croient ! Plus dure sera l'attente de la preuve et la manifestation de la réalisation. Plus dure sera la chute et douloureux l’atterrissage !

Le prometteur de beaux jours est-il un bonimenteur imprévoyant ? Pourquoi "remet-il au lendemain ce qu'il pouvait faire le jour-même " ? Le procrastineur est-il un idéaliste qui croit " aux lendemains qu chantent " ?

Plus généralement, chacun tente de se vendre à coups de slogans plus ou moins accrocheurs et les plans se succèdent au rythme des crises ou des ministères. Hélas, les différents conteneurs cachent souvent les mêmes contenus et les projets qui ont, semble-t-il du coffre n'emballent que trop souvent des idées qui se font la malle.

Messieurs les prévisionnistes, vous n'avez même pas le temps de vous inscrire dans la durée ! Car vous ne courez aucun risque, ni celui d'appliquer le plan de relance de votre prédécesseur ni d'avoir le temps de réaliser le vôtre, pourtant appelé plan d'urgence !

C'est ainsi ! Dans l'entreprise ou à l’État, une constance anime le pays et gonfle les poitrines d'espoir, c'est celle du souffle réformiste. Quelques généreuses prétentions suffisent à faire enfler les chevilles ouvrières comme elles permettent, dans les cabinets officiels, à quelques dindons crêtés de se pavaner, parader et décréter.

Aujourd'hui, peut-on vous le reprocher, vous avez fait de nombreux émules ! Qui n'a pas au moins en arrière-plan, un plan de bataille pour tirer des plans sur la comète ? Qui n'a pas en réserve un plan serré pour les périodes d'austérité, un plan de masse pour la bonne "démagocratie ? Qui n'a pas un enième plan de redressement à proposer pour rendre l'aplomb aux précédents ?

Et comble du comique troupier ou du divertissement, qui n'a pas un dessein animé de bonnes intentions ? Pour jouer les premiers plans, quel Dalton de la politique, de l'éducation ou de la finance n'a pas déjà lancé aux trousses des idées reçues son "tout tout dernier errant en plan" ? Ouaf-ouaf !

Dans le fond, le plan est le costume préféré du calculateur ou du velléitaire. Il peut promettre la croissance, viser l'amélioration dans une gradation constante et invoquer ensuite la malchance. Il peut entreprendre sans garantie d'aboutir. Celui qui bâtit sur le sable détient en réserve des grains pour ses rouages.

Messieurs les planificateurs, vous ne risquez pas de manquer de poudre aux yeux !

 

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Lettre ouverte aux planificateurs ! 1/2

Publié le par modimodi

PROV

Lettre 1

Vous qui pensez l'avenir et qui croyez qu'un projet personnel ou collectif est indispensable à la vie, cette lettre ouverte est pour vous !

Je revois encore aujourd'hui, cette affiche au titre ambitieux : "L'ÉCOLE PRÉPARE POUR DEMAIN" sur laquelle l'enfant rêveur à son pupitre, immortalisé par R. Doisneau, avait malicieusement écrit : "Dire que je ne suis même pas prêt, pour aujourd'hui !"

La planification est la maladie chronique du siècle. Tout un chacun veut prévoir la fin et justifier des moyens. L'homme veut anticiper pour lui et ses voisins les résultats de ses échanges ou de ses activités communes. Il s'impose un calendrier et des objectifs à atteindre. Il s'enferme dans des objectifs qui deviennent des impératifs, il se condamne à réussir. Pour éviter toute dérive, il invente le contrôle qu'il habille d'un noble mot : l'évaluation !

Car le projet exige d'être inventif ! Pour échapper au sentiment de contrainte qui frappe l'ouvrier, le planificateur a enjolivé le vocabulaire. Le manager n'impose pas, il motive. Le salarié n'exécute pas une tâche, il est acteur. Il ne travaille pas à la chaîne, il participe à une équipe. Il ne fait pas avec, il coopère !... Le plan garantit la marche de l'entreprise, il lui donne son rythme de progression en cadences de gestes plus ou moins infernales.

La société a besoin d'une voie de progrès et de perspectives. Elle a créé le contrat, le marché pour donner l'illusion d'un effort collectif à accomplir, d'une ambition à atteindre, d'un destin communautaire à partager. Elle donne la priorité à l'analyse du contexte pour mieux justifier les contributions individuelles, les obligations et les sacrifices. Faut-il en être dupe ?

Newton a dit : "Les hommes élèvent trop de murs et ne construisent pas assez de ponts." Peut-on réellement prendre part à un projet planifié et s'engager si on n'y adhère pas en confiance ? Vous les planificateurs, vous avez trop dit cogestion quand le seul mot qui compte et qui coûte pour vous est le mot : Gestion ! Oui ! Vous avez dit gestion ? Dur, dur à avaler !

A-t-on encore le droit de rêver ? La vie répond-elle à un schéma tracé ? N'est-elle pas une ébauche, un brouillon permanent ? Les idées sont-elles toujours préméditées ? Que faire de l'intuition, des intentions non réalisées ? Le flou a-t-il encore une importance pour permettre à la réalité de prendre corps ? Pour se donner corps et âme, le corps peut-il s'engager sans l'âme ?

N'avez-vous jamais expérimenté la surprise de l'imprévu, le coup du sort de l'aléatoire, de la contrariété des prévisions ? Vous avez pensé anticiper et vous vous êtes fait prendre par l'arrière. Le fil du vivant n'est pas linéaire, quand il se dévide, il vous met en pelote et votre existence et ses desseins vont à tort et à travers.

Messieurs, peut-on avoir la prétention de tout prévoir ? L'homme n'est-il pas selon l'heureuse expression de Bachelard : "une création du désir et non pas du besoin" ? N'a-t-il pas besoin de répit, de disponibilité d'esprit, de jachère et de vacuité ? Vous-mêmes, n'avez-vous pas besoin de valeurs et de croyances, d'illusions et de folie ?

L'action est-elle toujours réalisée en interaction ? Doit-on tout détailler et expliquer ? La communication prônée tous azimuts a-t-elle remplacé le dialogue interne et l'introspection. La discrétion, la modestie et le secret ont-ils encore de l'importance ?

Brecht a écrit : "Le langage ne suffit pas à l'entente." Oui ! Les mots sont souvent nos maux !... Allez ! J'arrête pour aujourd'hui la mise au supplice de ma missive mais je ne vous laisse pas en plan, je reprends la plume très bientôt... A très vite ! Au plus tard, la semaine prochaine...

 

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Bimbo

Publié le par modimodi

SAF

Sur l'affiche, dans le métro,

Dans ton maillot rose fluo,

Bouche ouverte, yeux en amandes,

Tu donnes ton corps en offrande

Pour attirer les regards

D'un millier de banlieusards.

 

Pour la foule, la populace,

T'es Barbie, une blondasse.

Une bombe H de bombasse !

De Malibu à Paris,

Tu déclenches l'hystérie.

Chacun rêv' d'une love story.

 

A la une des magazines,

T'es la nouvelle Maryline,

On dit de toi, qu't'es sexy,

Généreuse du châssis,

Rectifiée, siliconée,

Des seins jusqu'au bout du nez.

 

Reine des afterparties,

Tu rayonnes après minuit,

De New York à Miami.

A la soirée électro,

Pour l'anniv' de Massimo,

Tu sortiras du gâteau.

 

En poster dans les chambrettes,

Tu fais rêver la jeunette,

Fantasmer les binoclards.

Tu es si canon, qu'hagards,

Ils t'épousent du regard.

 

Sculpturale, sous les voiles,

Sur les marches, au festival,

T'es l'égérie du glamour.

On n'parl' que de tes amours.

On dit qu't'es la Betty Boop

D'cet acteur au vent en poupe.

 

Dans la mousseline, les dentelles,

T'offres ton côté charnel.

Tu jett' des regards sensuels

Et lèch' tes lèvres gourmandes.

Il est séduit par ton offrande.

Chacun l'envie, en redemande.

 

Tu crépites sous les flashes

Et fais dresser les moustaches !

Sur le tapis rouge, en starlette,

Dans ta robe longue à paillettes,

Ton grand décolleté entête...

Tu l'auras ta statuette !

 

Avant-première, plateaux télés,

Star de télé réalité,

Tu es la vedette invitée.

Mais tu n'as pas besoin d'parler...

Avec de telles mensurations,

Tu assures ta prestation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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