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Articles avec #sans queue ni tete tag

Chapeau !

Publié le par modimodi

EV SQNT

Tout le monde ne peut pas faire partie du cercle restreint des sommités littéraires auréolées. Pourtant, nul regret, nulle frustration !

S'il est un plaisir étonnamment appréciable, d'apparaître aux yeux de ses lecteurs, comme un écrivain "sans queue ni tête", c'est de ne pas avoir à porter le chapeau. Pas de tête, pas de couvre-chef ! Pas de cabèche, pas de chèche !

C'est ainsi que je me comporte. Plus les reproches sont moches, plus je n'en fais moi même, qu'à ma tête de pioche, toute occupée à déterrer les pierres d'achoppement de mon vocabulaire. Si je n'ai plus de mots, je n'ai plus non plus de maux de tête. Non ! Plus rien de moi qu'un raccourcis des pensées de mon ex tête pensante.

Je ne vais donc pas ici, dans un style décoiffant, tirer à mon ultime lecteur, mon chapeau d’hébété étêtè, en train, à tue-tête de lui répéter : " Où avais-je donc la tête? Où avais-je donc la tête ?" Non ! Je suis totalement dénué de bon sens, dans l'incohérence jusqu'au cou. Ne cherchez pas la logique dans cette fantaisie casse-tête. A votre tour, vous y perdriez votre tête d'alouette avec toutes ces pirouettes de mon esprit lui-même, en-tête-à-queue.

Mes épaules sont larges, je peux tout supporter et à visage découvert, je ne crains pas de perdre la face. Non ! Ainsi, je ressemble plutôt à un buste au torse fier, à un mannequin pour tailleur, à un épouvantail coiffé d'un balai brosse en guise de chapeau de paille, à une tête de loup en plein milieu d'un champ de navets.

Sans galurin, la chance ne pourra même pas venir me coiffer sur le poteau. Seul le mauvais poète qui reçoit une volée de bois vert pourrait encore, à titre de lauriers,  être couronné d'un reste de vers durs. Alors, vous pouvez bien vous moquer ou bien me faire la tête, moi, je ne vous tiendrai pas tête, je n'en ai pas le front !

Quand bien même, le cafouilleur de phrases  et d'idées aurait perdu la tête, personne ne s'aviserait de dire de lui qu'il est toqué ni qu'il a la tête près du bonnet... Sauf s'il passait pour un âne au fond de la classe des mauvais scribouillards en compagnie des petites têtes de linotte...

D'ailleurs, vous imaginez bien qu'elles sont libres. Elles s'évadent en rêvant. elles rêvassent à tête reposée. Les entendez-vous ? "Si j'aurais su, j'aurais pas v'nu" dit P'tit Gibus, qui pour éviter les claques, prend aussitôt ses cliques et son claque.  "Oh ! Moi, j’en ai ras la casquette et par dessus la tête." répond en écho son congénère à qui la guerre enfantine avait filé quelques boutons. "Et moi, j'ai le pompon s'exclame ailleurs, dans le Landerneau, un robuste marin breton en tentant de retenir son chapeau rond au premier coup de galerne".

Bien sûr, comme dit la modiste, "il faut rester modeste" et ne pas prendre le melon. D'ailleurs, à moins d'avoir la grosse tête, de faire la forte tête et d'être au sommet de sa forme, pourquoi voudriez-vous porter le haut-de-forme et lancer l'air assez leste du "turlututu chapeau pointu" ? Le plus grand défi pour un auteur est de se montrer à la hauteur tandis que le prix de consolation est assuré aux bas de plafond de ne pas craindre de tomber de haut.

D'ailleurs, sauf à être sûr, après avoir perdu la tête, de posséder un talent fou, pourquoi voudriez-vous travailler du chapeau ? Évidemment que le canotier en panama a bien le droit de se jeter à l'eau pour lui mener sa barque. Dans ses conditions, s'il a le loisir et le plaisir de glisser au fil de l'eau, pourquoi sur un coup de tête et au fil de la plume, pourquoi un plumitif s'estimant empli de panache, ne travaillerait-il pas aussi de la plume au chapeau ?

Le poète épris et sensuel n'a-t-il pas la permission de mettre un capuchon à son stylo fuyard comme d'enfiler jusqu'aux oreilles son chapeau en latex, avant en branlant de la tête de fréquenter la grotte des plaisirs de sa muse ? Le voilà, conquérant et tête couronnée et, des pieds à la tête, prêt à renverser tête bêche, les rimes amoureuses.

A cet instant, de cette élucubration jugée sans queue ni tête, au talent décapité, à la fin de ce texte bas de forme, je suis prêt à manger mon chapeau, si vous ne vous êtes pas déjà enfuis sur les chapeaux de roue. Mais si, indulgents lecteurs, vous êtes demeurés, au sens noble du terme, en tête à tête avec moi, je vous tire mon chapeau sans crainte. Car, ayant depuis longtemps, perdu la tête, entre vous et moi, toute prise de tête est impossible, même à un têtu petit crâneur ! J'aurais d'ailleurs le plus grand mal à m'incliner devant vous, tête basse.

 

 

 

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Lettre aux gourmets hexagonaux 2/2

Publié le par modimodi

BAL SQNT

Les petits plats dans les grands

Paix et délectation, chevaliers de la table ronde !

Ma vie met quand il le faut, les pieds dans le plat. Les produits des grandes ou petites tables sont si savoureux que j'avalerais bien la mer et ses poissons, à condition de ne pas tourner bourride. J'ai trop souvent envie de remettre le couvert mais il me faut manger avec modération pour ne pas gonfler de la Brioche ou engraisser de la Rillette.

Ainsi, il est de bon Thon de ne pas écouter les Salades Niçoises et de ne pas se noyer dans la Soupe au caillou, au pistou, à la graisse, à la grimace, dans le Potage ou la Bouillabaisse, peuchère !

Moi, la crème des fines-gueules, je n'ai pas envie non plus, de me prendre des beurres ou d'être accommodé à toutes les Sauces ! S'il faut me défendre, je ne parlerai qu'en présence de mon Féroce d'Avocat.

Il faut avoir du nez pour sentir le roussi ou le Boucané quand ça tourne au vinaigre et éviter ainsi de finir à l'étouffée ou la rate au Court Bouillon ! Préférez les Cèpes aux Sanguins et les Bugnes aux Beignets, et prenez garde aux Macarons ou aux Soufflés !

Pas de cuisine au Beurre Noir et pas de Bleus de Bresse ! Je ne cherche pas à faire Beaufort et provoquer les Tartiflettes, pas la peine de se prendre une Raclette ou une Râpée. Pas besoin d'être dans le Pastis, farci comme un Piquillos, de chercher à se prendre une Ratatouille, pour finir par crier toute la nuit, Aie au lit !

Même si je suis costaud, comme un Bœuf Bourguignon ou comme trois Limousins, jamais de bagarre ! J'évite de prendre dans les Plats de Côtes, les Dragées et les Pralines, les Olives et les Pruneaux et ce, à jeun ou ventre plein. C'est de bon gré, que je choisis le magret et les Tripoux aux ripoux et que je fuis les coups, au Foie Gras de ma taille landaise.

Pas de Crème aux Marrons, de Fricassée de Lambis ou de Museaux, de casse-tête, non plus, c'est trop bête de finir embroché ou Encornet par un Sanglier. Pour un Aigle Fin, pas de Bris de Mots pâteux ou coulants.

Je ne perds pas le Nord, very Welsch, mes petits potes du Potjevleesch, du Waterzooi et du Gratin de Chicons. La recette de la Fricadelle est bien gardée. Pas de manières chez nous ! Le seul latin de cuisine qu'on connaisse, c'est celui de la Langue Lucullus ! Sinon chti biloute ! Tu finis en Carbonade ou en Hochepot et on t'aérosole avec un sirop parfumé de Maroilles et de Vieux Lille. Tu sais, pour ti, min p'tit quinquin, ichi, t'auras de l'tarte au Chuc et à l'cassonade, et du sirop qui guile au long de t'menton. Si les flamands sont des primitifs, les picards sont de bons apôtres ! A Cambrai, on fait des Bêtises et au Touquet, les belles souris se mangent des Rattes avec en dessert, des Fraises de Sa Mère !

Moi, comme un Roc Fort, et fier comme un coq gaulois, j'aime tant et plus la bonne chère ! Je trousse, mijote, fricote les Cailles, les Quiches, les Oies, les Morues, les Bécasses, les Pintades, les Moules, les Poules Faisanes, les Matelotes, les Dindes, les Cuisses de Grenouilles et même les Boudins blancs ou noirs. Il me faut de l'Ananas, de la consistance et des plaisirs, pas de la Daube ! Par exotisme, j'accepte de quelques Saintes Nitouches, quelques Tourments d'Amour !

Pas de surcharge pour le poids de forme et la belle digestion ! J'évite le Pâté, le Clafoutis, le Rata, le Frichti, la popotte à Mimile, la Garbure, le Gras Double et pour le nom, le Crottin ! Sus à la malbouffe, à la graille, aux graillons, au Fricot et au bourratif ! Pas question de s'empiffrer, d'engouffrer et de se goinfrer ! Pas question de faire bombance, bamboche et ripaille ! Les produits du terroir méritent honneur et distinction !

Mais, pas de course aux vins d'honneur ou aux vains honneurs, je ne vais pas, doux Jésus, chercher la remise de la Rosette à Lyon ! J'ai choisi une vie pleine de réflexions gustatives et de morceaux culinaires ou littéraires choisis. J'aime les Visitandines ou les Nonettes sans en tirer pour autant une dévote émotion esthétique. Dites-moi ! Marcel Proust était-il de Nanterre ou de Commercy pour tant aimer les Madeleines et, le fameux moulin de la Galette a-t-il sa réplique à Pont-Aven ?

Par Sainte-Maure, Sainte-Mère d'Isigny, Saint-Nectaire, Saint-Estèphe, Saint -Joseph et le Châteauneuf-du-Pape et par tous les saints du paradis gastronomique et gourmand ! A tous ceux qui font en v(a)in, un Fromage en attendant la Poire, pour toutes les Tourtes ou les Tartes et pour tous les coups de pied au cul qui se perdent, pour cause de Pattes Brisées, je dédie ce repas de banquet républicain et ce gueuleton franchouillard ! J'espère qu'il vous estomaquera sans vous rester sur l’estomac ! Sinon, j'ai une bonne infusion au Citron de Menton !

A table ! Bon appétit ! J'ai mis les petits plats dans les grands !

 

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Lettre aux gourmets hexagonaux 1/2

Publié le par modimodi

BAL SQNT
Gastro, tour de France

"Savez-vous planter les choux, à la mode, à la mode ? // Savez-vous planter les choux, à la mode de chez nous ?"

Cette comptine a fait la ritournelle dans notre enfance. Aujourd'hui, inutile d'être bruxellois, pour se prendre le chou. Il serait également navrant de pédaler dans la choucroute et de confondre la saucisse de Strasbourg avec la saucisse de Montbéliard ou de Morteau, à moins d'être l'empoté de la potée ! Ce serait tout aussi Munster et boule de Tomme, pour un Bleu d'Auvergne qui aurait un Saler's de paysan !

Car, il existe une manière originale et humoristique de voyager en France, en Europe ou dans le monde, en rattachant les régions et les villes à leurs spécialités. Plats, friandises, liqueurs, fruits et fleurs, partout nous enchantent. Salivez avec moi !

Je vous en offre un désorientant panorama hexagonal, accommodé à ma façon. Sa confection défie les lois de la diététique et ses aspects pantagruéliques ne sont qu'un reflet de la diversité généreuse de nos spécialités.

Je vous permets sur le champ, de déguster, une cuisine classique et bourgeoise, traditionnelle, locale, variée, savoureuse, goûteuse et festive. J'en ai fait un melting pots ! J'entends les reproches du manque d'équilibre, de trop d'épices, de manque de fibres et de végétaux, de pas assez arrosé, du trop viandard, trop lourd, trop riche, trop indigeste et trop gras ! D'ailleurs, dans tous les cas, que cela vous plaise ou non, vous allez vraiment déguster !

Je vous invite à ma table aux mets parfumés d’œufs Mimosa ! J'y ai mis le prix et j'espère ainsi ne pas passer pour une Oie ou une Truffe blanches. Ah si Escoffier et Brillat-Savarin m'étaient Comté, je vous offrirai un mont D'or de délices !

Il y a des villes qui vous mettent l'eau à la bouche. Vichy, ça coule de source, quand on n'est pas soumis à son triste régime ! Car les pastilles ne peuvent nous aider à digérer cette noire et funeste époque. Aujourd'hui, les Bonbons du maréchal ont des relents nauséabonds de Quenelles. Répugnant ! Intolérable ! A vomir !

Il est des villes plus pétulantes que d'autres. Castelnaudary me fait crier haro sur le Haricot ! Car j'adore quand l'Oie se confit à la Saucisse de Toulouse. Chaud bouillant ! Sur la terrine qui grésille, je dégage, in petto, les pète-sec et autres critiques culinaires aux théories gonflantes. Pas question de se laisser courir sur le haricot, et d'en faire une usine à gaz !

La gastronomie est un art de plaisirs et de douceurs. Inutile de se laisser briser les Noix à Grenoble, encore moins de jouer au Dur ou au Tendre, pour finir par se faire marcher sur les Nougats à Montélimar. Dans mon tour de France, fi des importuns et des Sots Ternes ! Dès Dijon, Banzai et Wasabi ! Certains me font monter la Moutarde au nez, je les en badigeonnerais bien... Ah Ah Ah Ah Ah, ces Andouillettes de Troyes ou d'ailleurs !

En route, belle troupe d'affamés ! Le Pithiviers n'est pas un plat pour la Septième Compagnie, lassée de manger des Lentilles Vertes du Puy ! Ici ou là, au gré de mes pérégrinations dégustatrices, je ravigoterais volontiers, ces têtes de veau. Je ferais bien mariner, ces Harengs, pommes à l'huile ! Car avec eux et les Cornichons, c'est Les Poisses ! Et je leur ferais bien Pis M'man, s'ils étaient d'Espelette !

Quand l'estomac est dans les talons, quelques Pieds-de-Veau ou Paquets m'excitent l'appétit. Je cours pour me sustenter. Je suis à moi tout seul, un Bottin gourmand. J'ai tant de délicieuses envies en tête, qu’il m'arrive de me prendre le Melon Charentais ou de Cavaillon. Mais je ne suis pas Lamproie aux doutes, car j'ai toujours à profusion, l'Anchois et le bon, quand il s'agit de me mettre à table.

Je ne laisse jamais une miette, j'avale tout le Quatre-Quarts. En fier breton, je ne capitule jamais ! Pas question de piquer un Far ou de me laisser chaparder mon Kouign-Amann, ou je mange mon chapeau rond ! D'ailleurs, si je croise une simple Andouille, je te la Vire ou je te la retourne comme une Crêpe ou une Galette-Saucisse.

 

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Lettre à mon plombier - Le tuyau

Publié le par modimodi

BAL SQNT

Cher plombier, tu coules des jours tranquilles. Alors laisse couler ! Ne cherche pas à te racheter une conduite, sauf si ton avenir est bouché ! Tu peux même accepter qu'on te traite de buse car il n'y a rien de plus banal et de plus utile qu'un tuyau. L'eau y circule, le gaz et le pétrole y mènent leur vie de grands ducs !

En cas de grave problème, si tu brûles tes réserves et que tu es sous pression, plutôt que d'exploser, tu peux toujours avoir du pot et espérer en silence, un tuyau d'échappement. Mais alors, attention ne tente pas une percée !

Hier, tu avais des pieds de plomb mais te voilà désormais, branché et raccordé au monde par la bouche et le regard ! Tu tournes peut-être en rond mais tout est logique : qui se ressemble s'assemble ! Tu peux donc te laisser pousser du coude ! D'ailleurs, si ça ne rigole pas toujours, nulle inquiétude !

Où il y a de la gaine, il n'y a pas toujours du plaisir, disait un confrère électricien ! Toi, sans que les fils ne se touchent, tu peux toujours t'euphoriser au narguilé ou à l'humour de Fluide Glacial.

Tu sais l'égout pour les trop-pleins de tes contemporains et les couleurs argentées du liquide ne se discutent pas ! Il te faut être souple et flexible et éviter de te laisser refouler, pomper ou entuber. Le débit, c'est bien mais le crédit, c'est mieux, surtout quand on croit être de bon conseil et qu'on veut donner un bon tuyau !

Certains jours, c'est dur de faire la soudure par les deux bouts ! Il faut être franc, un sacré coup de collier ne suffit pas toujours ! Parfois, la vie te serre même un peu trop la vis. Prends-le comme une chance si celle-ci n'a pas en plus, le vice de foirer ! Il te faut alors inlassablement reprendre le collier.

Ici-bas, tout a les goûts du jour ou de l'air du temps ! Tout finit au collecteur. Tout s'enfuit et s'écoule sans demander son reste ! Mais un siphon, font font les petites marionnettes avant de vider les lieux ! Ceux qui lâchent les vannes et déconnent à pleins tubes peuvent d'ailleurs passer pour des siphonnés. Ceux qui ne maîtrisent pas leur réaction et dont les idées fusent en tous sens, n'y vont d'ailleurs pas avec le dos de la tuyère !

Toi, tu as toute ma sympathie. Tu sais toujours prendre la bonne décision et je te réaffirme mon estime pour ton grand professionnalisme. Mais moi, bizarrement, à cette heure, j'ai l'impression de faire fausse route. J'ai grand besoin de me tuyauter car nom d'une pipe, qu'est-ce qui se passe ? Chercherait-on à m'influencer par le tuyau de l'oreille. Renseigne-moi vite, svp, en PVC.

Vois-tu ! Le propos fumeux d'un esprit alambiqué me suggère que l'homme pourrait bien être l'incarnation vivante du tube, tant sa définition tubulaire lui correspond parfaitement : "un objet creux plus haut que large" ! Je me demande, si je suis alors moi-même souple ou rigide, déjà sous pression, bouché ou mal embouché ?

Les uns cherchent à me convaincre que la biologie n'est souvent que la science des tubes à essai et que les plus beaux bébés sont éprouvettes. Les autres m'affirment avec insistance que la famille tuyau de poêle n'en finit pas de s'emmancher !

Faut-il donc d'abord tout gober et tout avaler avant d'être sous pression et d'évacuer cette question existentielle par les tuyaux d'arrosage ? Ne serait-on qu'un tube digestif avec deux trous aux extrémités : la bouche et l'anus ? Ben mon côlon, même si c'est dur à digérer, l'humanité qui a du bol est, pour finir, c'est recta et rectum, dans la m... (Pardonne ce propos de proctologue, dû au subit relâchement d'une fuite de gaz dans le pipeline !)

D'ailleurs par les Grands dieux et demi-dieux du stade oral ou anal, nous constatons que nous avons tous la mort aux trousses et les fèces aux fesses ! Rabelais, passant du divin savoir au grotesque, nous avait déjà conté et poétisé les surprenants torche-cul de Grangousier et les petites misères "du boyau culier" dans l'incroyable et énorme chapitre 13 de Gargantua...

Allons, laisse s'envoler ces paroles de faces de pets. N'en rougis pas, continue à croire en ta vie d'ange ! N'en fais pas non plus des caisses ! Aère ton esprit et ventile ton local !

Oui ! L'homme n'est sûrement pas à tirer par le bas. Il est un joyeux drille de nature, un héros de Carnaval, toujours prêt pour la fête populaire ! C'est à qui poussera la chansonnette et fera vibrer les tuyaux d'orgue de barbarie !

"Comme à Ostende et comme partout / Quand sur la ville tombe la pluie ... Mais voilà que tout au bout d'la rue / Est arrivé un limonaire / Avec un vieil air du tonnerre / A vous faire chialer tant et plus..." Jean-Roger Caussimon me le fredonne dans le tuyau de l'oreille d'une douce nostalgie.

Oh ! La vie ou la gloire ne sont ni faciles ni garanties, même quand on force sa conduite. Mais à notre époque, c'est à qui veut être chébran ! Certains dépriment de patienter depuis trop longtemps. Seul Jérémie est parvenu à devenir célèbre avec ses Lamentations, son livre et son mur. Toi, tu l'es heureusement, de réputation par le tuyau cuivré et retentissant des trompettes de ta renommée. Ton nom éclate sur le bottin professionnel des entreprises de plomberie et robinetterie.

Aujourd’hui, à Jérusalem, New-York ou ici, il y a plein de cons primés dans les tubes du hit-parade mais les rengaines de leurs chansons scient rapidement leur succès. Des radios-crochets du bal des lampions aux néons des tubes cathodiques, chacun se voit déjà vedette, mis en lumière, en paillettes et fluo ! Et tout est permis ! De tourner sur les platines, d'être dans les tuyaux ou de passer sur Canal+, chacun peut rêver à plein tube ! La meilleure chance est... pour les buses !

Moi, je rêve simplement d'être primé au concours des belles lettres mais personne n'a voulu me tuyauter ! Tu as peut-être un débouché et une idée ? 

 

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Poil à gratter !

Publié le par modimodi

 PROV

J'ai des amis de longue date. J'en connais qui ont la peau dure, qui encaissent les coups et que rien ne marque, en surface comme en profondeur ! Certains durs à cuire, des coriaces, de vieux sangliers grognards, des cœurs calleux, des politiciens éprouvés, des couennes triple épaisseur, des cuirs de baudet entrent dans la catégorie visée.

Pour ceux-là, il convient d'appliquer l'adage : "Plus fait douceur que violence !" Caressez-les dans le sens du poil, ils ronronneront sous la flatterie ou provoquez leur apparente insensibilité et vous les verrez se tortiller irrésistiblement ! Comment ? Passez-leur la brosse à reluire ou soyez leur poil à gratter !

Nous avons tous fait l'expérience dans les cours de récréation ou dans les balades dans la nature, de la bonne blague potache qui consistait à glisser dans le cou, les poils contenus dans les cynorrhodons !

Effet immédiat ! Nous regardions hilares nos condisciples qui se trémoussaient en essayant d'atteindre l'endroit irrité ! Bien sûr, ils avaient beau se désarticuler l'épaule et agiter leurs bras, l'endroit picoté restait inaccessible. Ils se débattaient impuissants, sous les quolibets et la poilade de leurs congénères.

La farce fonctionne toujours ! Certains humains provocateurs ont ainsi le pouvoir de provoquer des démangeaisons et de vous narguer avec l'air de : "Vous pouvez toujours, vous gratter !" Efficace ! Votre agacement est alors visible ! Vous aimeriez les écorcher vif !

En effet, il est parfois redoutable de déranger. Sans parler de l'ordre établi, le seul fait de bouleverser l'opinion, de remuer des idées, de secouer les esprits en les questionnant suffit à vous rendre dangereux. Socrate, à Athènes en a fait les frais, accusé par le tribunal de l'Héliée de corrompre la jeunesse, de faire preuve d'impiété en remettant en cause le Panthéon, en niant les dieux de ses ancêtres et en voulant introduire de nouvelles divinités. L'uniformité convient et rassure les unanimes de la pensée unique.

Si vous n'êtes pas conventionnel, le poison de votre pensée peut vous amener à prendre la ciguë mortelle ! La justice populaire, c'est comme la vindicte, une possibilité d'accuser, de condamner et de rassurer la conformité populiste bien-pensante. Toujours disponible et en alerte, le ramassis de démocrates démagogues, à tout crin ! Leur bonne conscience les démange !

Il est bon d'éveiller mais le poil à gratter peut provoquer chez certains, des dermites de conscience, des éruptions de colère ! Les chatouilleux peuvent avoir envie de vous faire la peau. Je ne peux m'empêcher alors de penser à la chanson populaire d'A Bruant : "A la Bastille, on aime bien Nini-Peau-d'chien !" qui aimait son "Bibi-la-Crème" !

Pourquoi cette soudaine idée ? Par simple association ! Car le Cynorrhodon, ce faux fruit du rosier ou de l'églantier signifie étymologiquement : rose de chien. En effet, l'akène de la fleur, de la rose canine a la réputation de lutter contre la rage. Si donc vous courtisez une Églantine qui a du chien, rassurez-vous, elle ne vous fera pas enrager ! D'ailleurs, à l'amour, qui, même Pasteur, a trouvé un jour, un vaccin efficace ?... Par contre, la belle peut vous pousser dans vos retranchements et vous ébranler jusqu'au fondement de vos sentiments.

Ne vous laissez pas récurer le cœur à la brosse de chiendent ni tanner les fesses et refiler du prurit. Savez-vous que les poils à gratter du cynorhodon sont aussi vulgairement appelés gratte-cul et qu'ils provoquent des démangeaisons au niveau de l'anus ?

Heureusement ma douce, n'est heureusement pas à ranger dans la catégorie des farces et attrapes ! Notre amour sous les caresses n'est pas à rebrousse-poil. Seuls les frissons nous hérissent dans l'extase et nous élèvent de ciel de lit, en gratte-ciel et parfois, jusqu'au septième ciel ! Le duvet de sa peau, la soie de sa toison sont mes délices de gratte-papier !

 

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Le factice

Publié le par modimodi

EV lecteur 29

Ô mes contemporains, quel pataquès !

Bigre ! Bigre ! Les grands mégalos dogmatiques et leurs charniers à ciel ouvert, nous ont convaincus de la tyrannie de l'utopie et du caractère terroriste de la vérité. Depuis nous vivons l'ère du vide, de la violence en crue, des crises économiques et de la faillite des idéologies des états providence.

Parallèlement dans la surabondance du mauvais goût, avec la recrudescence du faux et des apparences, nous nous laissons posséder par les désirs de l'éphémère et du sensationnel. Sous l'emprise de la passion du factice, du simili et du simulacre, le trompe-l’œil ne cesse de nous faire des clins d’œil.

Oh ! Même si nous savons bien que " Tout ce qui brille n'est pas or", nous nous illusionnons nous-mêmes en croyant donner l'illusion. Parlons-nous précieusement d'or, quand nous affirmons que le silence est d'or ou que celui-ci a un cœur d'or ? Avons-nous vraiment trouver le filon ou simplement amalgamons-nous les alliages de mots ? Midas renaît sans cesse en chacun de nous, le vocabulaire de nos idées est notre Pactole et nos pensées tissent la nouvelle Toison d'or ! Nous sommes riches d'illusions et moi-même, je cache mes oreilles d'âne sous le bonnet rouge que le grand Victor a  accroché au dictionnaire.

De tout temps fasciné par la magie de l'image et du verbe, l'homo mediaticus n'en finit pas de se prendre au miroir aux alouettes de la synonymie comme de la duplicité et de la duplication. Il imite, plagie ou parodie, il copie ou il fait semblant. Tricheur et truqueur autant par son désir de se singulariser que d'appartenir par le look à un clan, il choisit les signes de reconnaissance de sa tribu.

C'est humain ! Nous désirons tous être connus ou reconnus et qu'on ne nous oublie pas. Nous sommes comblés ! La vogue comme la vague du faux et du jeu déferlent d'ailleurs sur nos mièvreries publicitaires et rousseauistes qui prônent le retour à la nature. Nos lessives sont lavées plus blanc que blanc, sur fond de champ de blé ou de cascades aux chants d'oiseaux. Sur " Les quatre saisons " de Vivaldi, les changes nous font des risettes célébrant le printemps de la vie.

Avec " La truite " de Schubert dans son iPod, la nana qui connaît moins oncle Vania que sa périodicité féminine s'en tamponne sous forme d'activités sportives intenses. Les dessous de bras et les aisselles qui ruissellent, sentent les embruns vanillés d'îles exotiques ! Vivre sur les dents toujours éclatantes, manger sain et bio sont les valeurs refuges de la bonne santé, vendues artificiellement sur fond de carton-pâte et trompe-l’œil écolo.

Mais rien n'est vraiment nouveau ! Tout est déjà dans la nature. L'homme n'a rien inventé. Les oiseaux donnent la parade nuptiale ou amoureuse. Pour séduire, l'homme, ce drôle d'oiseau qui promet le paradis, joue comme il peut de son dimorphisme sexuel et glandulaire. Il met ses plus belles plumes colorées, gonfle son jabot ou sa crête au gel béton et se pavane devant l'oiselle sous les sunlights ! Il roucoule ses chants les plus mélodieux, pousse des cris les plus sonores et saute et danse en ondulant du croupion chatoyant et irisé dans les éclats fluo de la boule à facettes.

Il déploie ses arguments et ses courbettes, il vibre en harmonie discrète ou se donne en spectacle, sous forme d'acrobaties ou d'affirmation de sa testostérone. Tout en s'offrant, il fait offrande d'envolées énamourées ou sussurées pour mieux convaincre la douce et belle femelle. Il espère, il attend la première prise de bec. Pour conclure, il ira même lui promettre un futur nid douillet.

Et moi-même? Au sortir de l'encrier, que fais-je d'autre que parader en écrivant et en agitant ma plume ? D'un battement d'aile, je crois vous emporter. Je joue de l'art du leurre et du factice. Que ne tentai-je pas à mon tour de séduire, d'attirer n'importe quel lecteur hermaphrodite de cette complaisante littérature…

Oui ! J'ai bien dit  et écrit : "con, plaisante" ! D'ailleurs, la preuve m'est souvent donnée, lorsque j'obtiens l'effet inverse de par mon style trop gonflant ou trop ébouriffant. Je prête à rire à gorge déployée pour celui qui met les voiles.

Je suis mon propre faux-semblant d'aimer, de partager et je fuis pas à pas et mot à mot.  Ma création me nargue et m'échappe. Ce qui me paraît original n'est peut-être qu'une pâle copie. J'imite le talent sans jamais l'égaler. Je m'illusionne. Je fais semblant sans chercher à simuler mais entraîné dans le simulacre. Je me rassure provisoirement en pensant alors que ma planche de salut est dans l'insignifiance de mes écrits et de votre légitime manque d'intérêt, malgré le factice de mes feux d'artifices.

Poésie et philosophie sont souvent mes garde-fous pour éviter les pièges de moi-même et de mes semblables. Quand je cherche à comprendre, E. Lévinas m'apporte sa réponse. Si la relation à autrui est asymétrique, la relation à l’œuvre que je contemple est un face à face entre l'être que je suis, vivant et animé et ce qui s'apparente au néant, à l'art brut de toute œuvre figée dans sa beauté intemporelle.

Bien sûr, rien n'empêche que certaines créations que je contemple et scrute m'interpellent et dépassent mon simple regard qui se perd et se jette dans le vide sans pouvoir pour autant déchiffrer l'inconnu. Le mystère garde à jamais le secret de l’œuvre.

Oui ! Mes bons compagnons de lecture et d'écriture, chaque visage rencontré et observé est offert dans son dénuement. Aucun ne peut à lui seul faire sens en vous en dehors de votre propre perception et de votre participation émotive. De même, chacun de mes textes est ainsi un visage d'encre offert à votre vue et à votre regard intérieur !

Il n'y a pas d'ambivalence dans cette conversation muette, de la tablette, du livre à mes lecteurs, uniquement parfois, dans mes intentions ! Égoïstement, je me convaincs qu'il n'y a rien de possible dans la rencontre avec l'autre comme dans la contemplation d'une œuvre en dehors de ma propre volonté. J'en suis donc responsable, ma subjectivité ne peut m'en dédouaner. Le reste n'est qu'arrangement avec le ciel et soi-même. "Aide-toi, le ciel t'aidera !" Non ! Le ciel ne saurait mentir… Je peux toujours tenter ma chance auprès de vous.

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Sans début ni fin du monde ! 2/2

Publié le par modimodi

 SQNT 

Dans un monde énigmatique, sans début ni fin, l'illusion suprême ose toutes les élucubrations... Plus d'ascendance ni de descendance, l'Homme n'a ainsi plus de naissance ou de mort, plus de généalogie, de lignée et de filiation.

Content de lui, il peut dormir comme une souche. Ô ma vieille branche, il n'y a plus de singe dans l'arbre généalogique et plus de berceau de l'humanité. Plus de natif ou d'orphelin, de question récurrente : qui de l’œuf et de la poule ?

Dans cette alternative conceptuelle et subjective, tout est concevable ou absurde, symbolique ou ésotérique. S'il n'y a plus de source sûre, il n'y a plus de retour aux sources. Sans racines et sans germes, nous ne devrions plus jamais avoir peur de nous planter.

Plus d'actions à justifier, plus de motifs, que des prétextes ! Plus de mobiles, le crime serait toujours parfait ! La justice peut rester aveugle ! Pas le plus petit début de preuve, dans un tribunal sans ouverture de séance, ni clôture de dossiers. Des problèmes toujours sans solutions !

Sans début ni fin du monde, chacun à l'instar d'un démiurge est le métaphysicien créationniste qui lui convient. Chacun est à lui-même son propre monde. C'est en lui que se fonde le sens inhérent de sa propre vie et sa raison d'exister.

Selon chacun, l'horizon sans limites est ainsi plus ou moins ouvert et dégagé, ou bouché et borné. Il le découvre en avançant quand la ligne recule au fur et à mesure qu'il progresse. Malheur ! Il ne saura jamais si la symphonie de l'ancien ou du nouveau monde est achevée.

Ainsi sans début de mots prononcés ou de paroles conversées et sans fin de non recevoir, découvre-t-il par Hasard l'altérité en constatant qu'il n'est pas seul. L'Autre, l'inconnu, l'innocent, l'intrus, l'animé, le muet ou le parlant, son frère ou son ennemi est semblable à lui. Sa rencontre est un choc, qui produit opposition ou association, harmonisation en vue d'union et d'unité, effusion, fusion ou confusion, en fonction de leurs atomes plus ou moins crochus. A condition bien évidemment, que l'autre ne se prenne pas en plus, pour le nombril du monde...

Mais la vie qui conditionne leur existence, viendra bien assez tôt leur rappeler qu'ils ne sont l'un et l'autre qu'un point perdu sur le globe terrestre et qu'une poussière d'étoile, filante vers l'inconnu jusqu'à son point final. Il n'y a que Monsieur Univers ou Miss Monde pour croire à l'éphémère de l'instant et à l'infini de la durée dans un monde pailleté.

D'ailleurs, jusqu'à présent, il faut bien admettre que personne n'a pu vivre sans la certitude d'un début et d'un terme. Si le monde garde l'énigme du commencement et de sa fin, l'Homme s'inscrit forcément dans l'intervalle de sa naissance et de sa mort. Les joies et les peines, les événements et leurs célébrations l'inscrivent de dates en dates dans une histoire de vie.

Si le monde est un mystère, lui, simple vivant, ne l'est pas, il est programmé. Il ne lui reste qu'à négocier sa vie durant, les incertitudes du destin. Ces repères temporels douloureux ou festifs bornent sa raison et lui permettent d'échapper à un désespoir d'aberration voire de folie.

Finalement, il nous faudrait donc savoir vivre dans le présent, sans certitude d'avenir ni de mémoire du passé ! Mais si nous y réfléchissons, la faisabilité et le constat apparaissent impossibles !

Sans une étude géologique avérée des cœurs de pierre, il y a toujours un début et une fin à tout, à la vie comme à l'amour ! Si le monde est en expansion, l'amour l'est aussi. Il trouve toujours l'espace qui lui convient et repousse à l'infini les limites de chacun, lui faisant trouver des possibilités insoupçonnées.

Au paroxysme de la passion et de la douleur, on peut même s'exclamer : "Mais toi, t'es le dernier, Mais toi, t'es le premier ! Avant toi, y'avait rien, Avec toi, je suis bien !" (A quoi ça sert l'amour, Édith Piaf).

Oui ! C'est ainsi, que l'émotion aide à vivre sans penser que les meilleures choses ont un jour, une fin. Car c’est moi qui vous le dit, allez savoir pourquoi, sans raison et sans but, "les histoires d'amour finissent mal en général"... surtout quand elles sont, sans queue ni tête…

… Comme ce texte, qui raisonne par l'absurde, qui se présente à vous sans limite et qui est donc sans épilogue, ni point final ! En définitive, c'est au lecteur de l'achever ou même d'achever son auteur ! Par principe, son présupposé talent est soit indéfini, soit illimité, il est donc l'ultime et unique recours à toutes ces idées, sans début ni fin !

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Sans début ni fin du monde ! 1/2

Publié le par modimodi

SQNT  

L'interrogation peut devenir obsédante. Un monde sans début, ni fin, est-il possible ? Du bing au bang, la question retentit.

Peut-être, n'y aurait-il pas d'ailleurs, de quoi s'en faire tout un monde ? Peut-être !... Mais déjà, ne faudrait-il pas que nous nous entendions sur le mot lui-même !

Depuis que le monde est monde, parle-t-on de l'ensemble de l'univers, de la planète terre avec ses astres dans l'espace ? Parle-t-on de tout ce qui existe, du visible, du connu comme de l'inconnu ? Ne sont-ils pas loin, flous, imprécis et difficilement  concevables ou définissables : l'ancien et le nouveau monde ?

Ce monde indiscernable est-il intelligible à Monsieur tout le monde ? Ne l'appréhende-t-il pas qu'en fonction des milieux dans lesquels il s'insère ? Comment percera-t-il les secrets de la Matière ? Ses sens, sa raison, son expérience le lui permettent-ils ou reste-t-il limité à son environnement ?

Peut-on dans l'absolu, concevoir simplement ce qui semble organisé et en corolaire, imaginer le désordre primitif et chaotique ? Si nous ignorons l'origine comment en affabuler la fin sinon qu'en rêves ?

S'agit-il donc de discuter ici, de l'ensemble de l'humanité civilisée ou d'un milieu particulier comme la société ou le monde végétal ? Comment intégrer dans le cosmos, ce vaste globe où des gens, en tout genre, partagent l'espace public en cherchant, en ce bas monde, à s'approprier l'espace privé ? Y a-t-il eu un début et une fin à la bêtise et à l'avidité ?

Je crains qu'à cette question, sans fin, nous recevions une fin de non-recevoir. D'ailleurs, ce serait bien normal car, si la fin justifie les moyens, sans une fin réelle, il ne reste pas d'autre espoir que de faire avec les moyens du bord ! Et vogue la galère et va le Juif errant ! Rien à donner, rien à expédier, plus de provenance ni de destination. La lettre en Vérité reste morte de l'aleph au tav.

Dans ce mélange des notions, du grand Tout et du vaste monde, de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, du macrocosmique au microcosmique, l'Homme est-il assez grand ou déjà trop petit pour lever tous les doutes ?

Prend-il lui-même conscience de son unité ? Arrivera-t-il à régler la question récurrente des paradoxes : du début et de la fin, du sans queue ni tête, du sans début, sans fin ? Sans méthode certifiée, il n'y a pas de sens ni de vérité absolue, aucune logique sinon celle du doute ! Alors, doit-il se faire tout petit ou faire tout, tout seul, comme un grand ?

Nul n'est contraint à régler l’obsédante question de l'énigme du monde. Alors, pour qui le veut bien, fini le casse-tête ! Il suffit de le décider et de renoncer à triturer ses méninges pour mettre en ébullition ses derniers neurones. Il n'y a pas de quoi chercher, ce qu'il y avait avant l'étincelle du Bing Bang, plus de commencement que de l'imprévisible !

Il n'y a donc plus de Genèse ni d'Apocalypse, plus de création ni de lumineuse, éclatante ou obscure révélation finale. Il n'y a plus rien qu'un mythe biblique ! Réglée la question surnaturelle et religieuse du divin ! Il n'y a plus à prouver l'existence de Dieu, à partir de l'existence du monde. Plus de Jugement Dernier ! Plus d'aurore ni de crépuscule des dieux ! Si le Père existe, il est éternel !

Comme par miracle ou par déréalisation, rien ne se crée et tout se transforme ! L'esprit crée son propre monde idéal, le meilleur des mondes possibles, à la vitesse de la pensée en la confondant avec la lumière. Tout est dynamisme, action et tout est force !

Sans début, rien n'est à parachever, pas de finition, que des interruptions ! Pas de conclusions ni de terminaisons, d'initiales ou de désinences aux mots et aux verbes, de terminus ou de terminaux, mais plus que des escales dans les ports et les aéroports ! Il n'y a plus que les retards qui sont in extremis !

Sans début ni fin, et sans en avoir l'R, l'amour fait la moue ! L'austère minus lui-même, porte définitivement l'atavisme du pas fini ! Sa patience n'est jamais à bout ! Et les histoires sont interminables, elles se répètent indéfiniment en sempiternelles ritournelles. Perpetuum mobile ! Rien ne cesse !

Plus d'alpha ni d'oméga, plus que des bêtas dans leur course contre la montre. Il n'y a plus de tableau de Courbet dans le placard de chez Lacan, plus de recherche de paternité, plus de crainte millénariste de fin du monde. Il n'y a plus d'origine, ni de péché originel, plus de date de formation de la matière, plus d'existence matérielle. Plus d'homme primitif, ni abouti.

Il n'y a plus de sens déterminé aux directions et, sans repères dans l'espace, définitivement infini, plus d'hémisphères, de milieu, ni de loi du milieu. Plus de questions existentielles, plus d'études scientifiques, plus de recherches de causes antérieures à la cause, plus de loi des contraires, plus que des conséquences du Hasard !

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Pas sans... 2/2

Publié le par modimodi

 

SQNT  

Je ne sais pas si je dois me livrer à vous sans réserve, mais il est devenu impossible d'orthographier sans ratures et de ne pas écrire sans changer un iota. Nom d'une tête de pipe, disait Magritte, "ceci n'est pas une pipe !"

Cette manière de procéder est naturelle car à moins de croire qu'il n'y a pas de règles sans exception, pour être un preux de la prose, ne faut-il pas être comme le chevalier Bayard, sans peur et sans reproches ? En effet, si pour progresser, on ne peut pas persister dans la négation du passé, pour bien rédiger, à moins d'être un vrai neuneu, on ne peut pas persister dans la négation absolue de l'emploi de la négation. Ni oui, Ninon, ni non, non plus!

C'est le "noeud" du problème à résoudre, si je ne veux pas finir moi-même sans emploi ou comme un sans-abri ! Mais pas si bête ! S'il n'y a pas de Dalila sans Samson, pas de Darla dirladada sans chanson et pas de farine sans son, il n'y a pas d'âne non plus sans bonnet aux grandes oreilles !

Un récit sans la préposition "sans" serait sans sens aucun et garanti d'être catalogué comme ayant un "sans" de navet. Un écrivaillon sans "sans" dans sa veine ne pourrait qu'être qu'un "sans gain d'intérêt", un poète pas piqué des vers !

Un petit voleur de négations n'aurait pas le droit de réclamer toute votre attention et de vous dire : pas vu, pas pris et de faire du pataquès ! Sans panache, je ne mériterais pas davantage votre estime, car on n'a rien sans rien ! Alors, entre nous, pas de traître mot !  Restons positifs ! Pas de nouvelles, bonnes nouvelles !

Et puis la vie nous emboîte le "pas" et nous met au pas à chaque passage de l'aiguille sur le cadran. Nous prenons la leçon de l'existence. Pas de poule sans coq et vice versa !

Vous-mêmes, pourriez-vous surpasser la mère Poulard et faire des omelettes, sans casser des œufs ? Oh ! ce serait sensas, sensationnel ! Vous qui trouvez la vie amère, boiriez-vous votre café sans sucre ? Vous qui êtes un radin fauché et qui vivez sans bourse déliée, mangerez-vous des radis sans beurre ? Le chicaneur peut-il nous laisser en paix, sans trêve ? Le moins que rien peut-il faire de l'épate, sans plus ! Sans commentaire, au fond, peut-être que tout cela ne me regarde pas !

Il ne faut pas jouer avec la vertu et ensuite à voix basse se repentir au confessionnal. Pas de sanctification sans saints à qui se vouer, pas d'excommunication sans seins impies, à qui l'on s'est voué. Pas de messe basse sans curé, inutile de marmonner comme ce mauvais apôtre : " Laissez venir à moi les petits enfants !.. " Parole d'Evangile ! Mais Sainte Nitouche, pas touche ! Non ! Pas de ça, Lisette ! Que nenni ma Nini ! Mais, à bien y réfléchir, y'aurait-il du plaisir d'amour sans gaine et du déplaisir sans gêne ?

La femme de l'infortuné chef de gare aurait-elle pu le tromper sans crier gare ? Ma sœur n'avait-elle pas raison de ne pas y aller de main morte avec ce zouave culotté ? "Peut-on payer de sa personne sans y mettre le prix ?" disais-je à mon psy qui se fendait la pipe sans piper mot. Vous, mêmes, essayez donc de ne pas rire, surtout de moi ! Ah ! Vous, vous êtes impayables !

Bon ! Sans doute n'êtes-vous pas des masses à être allés au bout du texte ? De tant de charge de "pas", et de cent "sans", sans commune mesure, m'avez-vous déjà quitté au "pas" de charge et tourné le dos sans vous retourner ! Je vous comprends ! Moi-même, je pars sans demander mon reste, je vous quitte sans discussion et sans attendre la monnaie de ma pièce de "cent" sous ! Ainsi, pour le poète, sans stances et sans Constance, telle est l'amère sentence ! Je sais que je ne mérite pas la fanfare de la renommée et que je dois disparaître sans tambour ni trompette !

Sans rancune donc ! Comme il n'y a pas de cause sans effet, je comprends bien que je ne pouvais pas asseoir ma situation sans fondement. Ci-gît un poète, qui sans rime ni raison, se fit un "sang" d'encre et partit sans mot dire ni maudire, sans fleurs ni couronnes !

 

 

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Pas sans… 1/2

Publié le par modimodi

SQNT

Nous les vivants, qu'on appelle mortels, nous ne sommes pas sans divines surprises ou amères illusions, puisque " tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir " !

Mais ne franchissons pas la porte de l'enfer sans moyens d'en sortir, sinon Dante dans la Divine Comédie a pris la peine de nous avertir  par cette annonce sans frais : " Abandonnez toute espérance, vous qui entrez ! "

Celui qui a un bel esprit, un esprit fort n'est jamais sans solutions ! J'aimerais bien être comme lui ! Je pourrais vous expliquer pourquoi " il n’y a pas de roses sans épines ". Mais vous, qui vous êtes fait piquer par l'aiguillon de l'amour ou envoyer sans préavis sur les roses, peut-être le savez-vous déjà ?

Voilà pourquoi aveuglés par le piquant amour, il vous est sans doute difficile de voir tout en rose ! D'autant, qu’il n'est " si belle rose qui ne devienne gratte-cul " ! Doux Jésus, il n'y a donc pas de passion, sans couronne d'épines !

Serait-ce également parce que l'amour nous enflamme, que sa fièvre nous embrase, qu'elle nous met le rouge aux joues et le cœur en cendres, qu'on peut être certain qu'il n'y a " pas de fumée sans feu " ? Aurait-on oublié le coup de foudre déclenché par un regard de braise et sa brûlure soudaine, quand le sentimental s'est senti mal. 

Pas besoin de fumée pour allumer le feu d'amour, quelques propos fumeux parfois suffisent. Alors le feu de paille fait partir l'amour en fumée, sans qu'il y ait vraiment de cause à effet. Une chose est certaine, il vaut mieux ne pas jouer avec le feu à moins d'être un brûlant séducteur, un sans-cœur pyromane ! Allons niais, ne niez pas ! Pas d'aveux sans désaveu ! Pas de boniment sans benêt ni de menterie sans démenti des sentiments !

Nous ne sommes pas sortis de l’auberge car nous, les passants du sans soucis de l'existence, nous ne pouvons pas faire sans sous ! Si ! Si ! "Point d'argent, point de Suisse !" disait Petit Jean dans les "Plaideurs". Avant-garde d'une autre réplique contemporaine, devenue aussi culte que la secte indienne des "Intouchables" : "Pas de bras, pas de chocolat !"

Apparemment, dans un sans queue ni tête, nous ne pouvons pas faire "deux sans trois" et encore plus sans "des mille et des cents" d'inepties accumulées au compteur de l'existence ! Bien sûr, un bon médecin recommandera de ne pas s'en faire et pour éviter le coup de "sang" du malheureux "sans-vie", de se payer une pinte de bon "sang" !

Je garde mon "sang" froid, les sangsues sont à l'affût. Non ! Je ne vais pas ici déranger vos idées, sensiblement déjà sans dessus dessous et sens dessus dessous !

Dans l'existence, vous et moi avançons à "pas" mesurés mais nous ne pouvons pas faire un "pas" en avant, de côté ou en arrière sans compter nos "pas" et pas qu'eux ! Car pour se sortir d'un mauvais "pas", on compte d'autant plus sur la chance, lorsqu'elle marque le "pas".

Ainsi, dans l'écriture, impossible de sauter le "pas" et de produire des textes où l'écrivain pourrait faire un sans-faute et des sans "pas" dans la salle des "pas" perdus. Pas de dits sans non-dits, pas d'affirmation sans négation, sans emploi de l'adverbe "ne pas" ! En tout cas, pas encore dans ce texte patraque et pas moi, ici présent ! N'essayez pas de me mettre au "pas" ! Je ne peux pas écrire sans me mettre aux pas !

Soit dit en passant, soir dit en pas, sans, je ne suis pas un béni oui-oui. Je ne pourrais pas y parvenir sans de grandes difficultés, sans y laisser des plumes de sansonnet et sans devoir abandonner ma plume au fond de l'encrier. En effet, pas de plume de plumitif tombée sans que l'oiseau ne soit plumé par ses lecteurs, taxé de sans zèle et sans talent, obligé de payer l'impôt du "sans" !

 

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