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Lettre aux esprits simplistes : Amalgames. 2/2

Publié le par modimodi

CDC 20

Petits esprits chagrins et étroits, grands obsédés de la pensée unique, nationalistes à tout crin, xénophobes au front plat, ne chargez pas la barque et ne jetez pas le filet des amalgames aux bans de la populace ! Il est primordial de ne pas les vendre à la criée !

Braves esprits bonaces et crédules, attention aux anguilles de la jactance, à leurs faux-fuyants comme à leurs dérobades verbales ! Résistez aux discours qui sèment le trouble et prêchent la division. Ne faites pas d'associations simples et hasardeuses mais toujours préjudiciables à la réputation, à la personnalité de l'autre, à son intégrité, à ses croyances, aux spécificités de sa culture ! Car aujourd'hui, par la confusion des notions, on répand insidieusement le fiel, on insulte allègrement et abusivement autrui, ses origines, un groupe, un quartier, une population !

Dans un dangereux et banalisant raccourci de l'histoire, tel dangereux extrémiste est radicalement associé au fascisme et aux horreurs nazies. Le musulman pratiquant est confondu avec l'islamiste radical. Pour un peu, nous voilà revenus au temps de l'étouffe-chrétien, mais ce ne serait peut-être pas très catholique ! Les stéréotypes du discours ignorant sont quasi généralisés et permanents. Haro sur autrui ! On vous bourre la cervelle de slogans doctrinaires, de trollismes partisans pour vous éviter de vous la creuser...

"Les juifs sont de riches voleurs et les blondes de belles stupides". La nation est confondue avec le peuple et le peuple avec la patrie, les origines avec les ethnies, la nationalité avec la race, la nature et le sexe avec la mixité et le genre, l'appartenance avec le communautarisme... Discréditer volontairement par la malveillance est devenu monnaie courante. "Plus c'est gros, plus ça marche, plus c'est énorme, plus ça passe !" Le chameau est passé par le chas de l'aiguille pour déblatérer des harangues brodées et la grenouille a des cuisses plus grosses que les côtes de bœuf.

C'est simple ! "Le chômage, c'est la faute de la trop grande immigration d'étrangers. Il suffit de les renvoyer. Les chômeurs sont tous des assistés et des fainéants. La misère est une mélasse de précarité et une fosse débordante de fatalité économique. La fonction publique est confondue avec les services publics. Le déficit public, c'est bien sûr, la faute du trop grand nombre de fonctionnaires, il suffirait de dégraisser le mammouth et d'arrêter la distribution des aides au premier qui pleure, frappe à la porte ou entre sans frapper ! Tout présumé innocent est d'ailleurs un futur coupable désigné ! Et puis le déficit des caisses de retraites, c'est la faute des petits vieux qui vivent trop longtemps et des ouvriers qui ne triment pas assez longtemps ! Vivement la prochaine canicule, une bonne épidémie de grippes ou de méchante Covid !"

Pour garder l'aisance des commodités de la conversation, les échanges sont F.N.A.C. ! (Franchement nuls à ch.… !) Ficelés par les fils ténus des approximations, nous sommes le plus souvent, tous mis dans le même sac de nœuds. Pour ne pas déplaire, il vaut mieux rester flou ! La victime qui s'ignore est toujours consentante.

Prudence ! On ménage ainsi dans les feuilles de chou et la chèvre et le chou ! Et nous sommes tous chacun à notre tour, chèvres et bêtes comme chou ! Les incultes, sous la foi de la religion deviennent des paranos et des doctrinaires. Ils rendent profane le sacré pour imposer leur loi et gouverner par la soumission ! Il leur suffit de jeter le voile ou la pierre sur la première qui passe. Ils font même peur pour que d'iconoclastes caricaturistes sur le qui-vive de l'intolérance, sang-mêlent à jamais les crayons !

Mais pas de pessimisme alarmiste, vive l'audimat ! Une autre stratégie des amalgames consiste à donner aux opinions les plus contestables, l'insolence du scoop ! Alors les esprits s'agitent et s'échauffent dans des remue-méninges de pensées cafouilleuses ! A l'heure du démenti, en méconnaissance de cause, c'est micmac et bric-à-brac, remous et imbroglios, incohérence des équivoques et erreurs des quiproquos. Celui-là traîne des casseroles mais y'a toujours un ferblantier pour arranger les bidons ! Amalgames ! Vous avez dit amalgames ! Tiens, prends ça dans les dents !

Souvent l'arbre cache la forêt. Le procédé est intentionnel, manipulatoire, il vise à faire diversion ou à faire corps avec ! La pâte à papier est un magma épais et visqueux pour la presse people ! Cocktail de révélations pailletées, pot-pourri d'amours à l'eau de rose, salades d'intrigues et de passions aux fruits défendus, macédoine de petites vertus offertes aux grosses légumes, hier, des maîtres-chanteurs nous le contaient sur des airs de valse de Strauss ! La célébrité comme le costard se taillent ainsi une réputation retentissante dans un tissu de mensonges.

Chacun qui voudrait ici, exercer son jugement critique s'y perd déjà ou s'est perdu ! L’ambiguïté est entretenue ! Dans ce capharnaüm, pas besoin d'aller à Rome, pour perdre son latin. Chacun babelle et se presse en ribambelle à la grande tour de Babel. A la cour du roi Pétaud, on ne s'entend plus, sauf qu'entre larrons en foire !

Il est difficile de rester à fleur de lisses immondices, sauf si on est amis comme cochons ! Il est tout aussi inutile d'espérer être bien en vue, au-dessus de la mêlée des courtisans, dans la galerie des portraits et des ragots, des manants et des roturiers ! Vigilance absolue !... Disons un grand Oui, à la Liberté de Conscience mais toujours dans la Lumière !

 

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Lettre aux esprits simplistes : Amalgames. 1/2

Publié le par modimodi

CDC 19

Aujourd'hui, nous vivons un curieux mélange des idées dans la confusion des esprits. C'est le grand foutoir de la pensée ! Nous vivons dans le monde des amalgames. Pour un peu avec quelques textes hétéroclites, des mélimélos dits, des écrivaillons chercheraient à créer le buzz médiatique !

Oh ! Halte là ! Esprits confus et embrouillés, arrêtez de tout mélanger ! La société est multiraciale, multiculturelle ! Votre histoire personnelle est le résultat d'un brassage continu de peuplements, d'exodes et de colonisations. L'hétérogénéité est votre fond commun. La combinatoire a créé l'harmonie des planètes et des espèces ! Et Bing pour l'origine et Bang pour l'évolution ! Cantique des quantiques de la physique ! ...Ordo ab Chao.

Comme au fil des siècles, il est probable que les contraires eux-mêmes se soient attirés, la diversité humaine est votre richesse commune. Les différences se sont unies, la fusion œcuménique a créé l'unité de votre ADN ! Nous nous partageons tous un même patrimoine génétique ! Tous héritiers associés, frères en humanité et membres à part entière de la grande communauté ! Vive le métissage !

Vous êtes la résultante d'un alliage universel forgé au cours des migrations. Cœurs d'or aux nerfs d'acier, vifs argents au front d'airain, robustes à la santé de fer, athlètes coulés dans le bronze, blondes platines ou cuivrées, insouciants au sommeil de plomb, vous êtes tous un alliage de corps et de cœurs simples aux propriétés conductibles de chaleur humaine. Vous êtes tous fondus dans le haut-fourneau du corps social.

Il n'y a pas de race pure ni de lie du genre humain. Darwin pensait que nous descendions du singe, décrochés des branches de notre arbre généalogique. Il ne faut pas juger de l'arbre par l'écorce !  Vous êtes, nous sommes des organismes multicellulaires qui se sont adaptés pour évoluer... Debout ! Homo erectus ... Au boulot ! Vieil Homo Habilis ! ... Et même pas dans tes rêves, pensait déjà l'Homo sapiens !

Attention ! Harangueurs péremptoires, vos ancêtres étaient peut-être africains, n'en déplaise aux petits blonds aux yeux bleus... Il n'y a pas d'homme à abattre, vous êtes tous des hommes du monde. Vous composez une pièce infiniment petite de la mosaïque humaine. Soyez en convaincus, si nous avons tous le goût des origines, nous n'avons pas de certitude originelle.

Toute cette rumination spéculative est même plutôt humaine et dans l'esprit bon enfant d'une mère universelle ! Vous êtes, nous sommes le résultat d'une union charnelle, d'une conjonction physique, d'une merveille alchimique. Bien évidemment, nous composons aussi un curieux et original amalgame de qualités comme de défauts.

Parents, ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier ! Vous éviterez la confusion des vrais jumeaux qui n'en feront qu'à leur même tête !... Mais en général, la vie nous différencie toujours. Dans le couple, celui ou celle que nous aimons, à moins de composer un couple narcissique et fusionnel, nous est plus assorti qu'identique. Nous nous en arrangeons en nous attachant l'un à l'autre.

On peut ainsi mélanger torchons et serviettes s'ils se tiennent à carreaux ! L'huile et le vinaigre s’accommodent en salades et chacun peut toujours ajouter son grain de sel ! Tout est dans tout et réciproquement ! Le tableau est même épique, à tendance érotique quand l'un dans l'autre, les libres amoureux se mélangent joyeusement les pinceaux ! Éros offre pan et facettes, risettes et fossettes quand il est comme cul et chemise pour s'adonner aux doux plaisirs !

Vous et moi, aimons sans retenue, ces amalgames, ces assemblages légaux de nos égos ! Nous adorons ces mouillages et ces arrimages quand la Mer de Fécondité et le ciel étoilé se confondent !

 

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Goinfre 2

Publié le par modimodi

SAF

À ce régime là, c'est sûr,

Il n'aura pas de futur !

Son toubib l'a prévenu,

Sa vie est vraiment foutue !

 

Lui, se dit grand marmiton,

Mais c'est seulement un glouton !

Chaque jour, quelques gueuletons

Et plein de sauce au menton !

 

Tout'la carte est affichée,

Sur la chemise, le gilet.

Mais il n'en a rien à battre,

Il faut vraiment qu'il s'emplâtre !

 

Il a le ventre tout mou,

Qui lui tombe sur les genoux.

Il déborde sur les ailes,

Il prend la taille cinq XL.

 

Il est pansu, grassouillet,

Il affiche "menu complet".

Il est joufflu, en tonnelet

Et gondole de bourrelets !

 

À table, il prend bien ses aises.

Pour s'asseoir, il faut deux chaises !

Taillé comme une barrique,

Il est rond et pléthorique.

 

Non ce n'est pas un balèze,

Il est simplement obèse !

Aussi gras que trois chanoines,

Il vous chante : "Chaussée aux moines" !

 

Oui ! Manger, lui, il adore,

Il n'est pas là pou'l'décor !

Il n'est pas d'ceux qui picorent

Trois, quatre grains d'hellébore

 

Ou qui sont soûls, ivres-morts

D'un pt'it jus de passiflore !

C'est un ogre, un omnivore.

Il bouff'rait l'lion de Belfort !

 

Il lui faut bien plus encore

Que ce minable hareng-saur !

Il faut vit' qu'on le restaure

D'un bel homard thermidor.

 

Après la côte de porc

A la sauce au vieux roquefort,

Les saucisses de Francfort

Aux mogettes de Rochefort,

 

Après l'vacherin, le Mont-d'or,

V'là qu'il avale, sans remords,

Des croquants et palais d'or

A la crème Pastador !

 

Sa famille de castors

N'mâch' pas non plus d'boutons d'or !

Il faut bien remplir l'amphore

Et sculpter tous ces beaux corps !

 

Des donuts, avant le sport,

Car faut du sucre en apport !

Des nuggets, après le sport,

Pour n'pas perdre son ressort !

 

Après tous ces grands efforts,

Faut penser au réconfort :

Un Big Mac imperator,

Des chips et cocas à mort !

 

Faut bien bourrer le pylore,

Se le gaver à ras bords

Comme l'oie du Périgord,

Qui a un foie gras en or.

 

On n'veut pas de triste sort

Ni faire plaisir aux croque-morts,

En claquant du bec à tort

Comme un vieil alligator !

 

Qu'importe quelques œdèmes

Ce sont de menus problèmes !

Il a choisi son emblème :

"Être la crème de la crème" !

 

Il n'aim' pas les chrysanthèmes,

Il préfère les suprêmes,

Les repas d'noce, de baptême

Et mille plaisirs extrêmes !

 

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Goinfre 1/2

Publié le par modimodi

SAF

Son estomac le tiraille,

Y'a son bedon qui criaille,

Ça remue dans ses entrailles,

C'est la faim qui le tenaille.

Pour un peu lui, il défaille !

 

Bouffer, c'est son grand travail.

Quand y'a son gosier qui bâille

Et tous ses boyaux qui braillent,

Il lui faut vaille que vaille,

Trousser perdreaux et volailles.

 

Faut vit' qu'il se ravitaille !

Acheter la boustifaille,

Faire le plein de victuailles,

De provisions en pagaille

Et préparer la mangeaille.

 

On n'fait pas dans le détail !

Pas d'pitié pour le bétail,

Pour les p'tits ou gros poiscailles.

C'est un vrai métier, la graille

Et on n'boit pas à la paille !

 

Faut d'urgence livrer bataille.

Pour s'enfiler trois bell' cailles,

Engloutir tout' la tripaille

Et s'bourrer de cochonnailles

Sans médailler son chandail !

 

Ô misère ! Ô funérailles !

Faire bombance et ripaille,

C'n'est pas fait pour la bleusaille,

C'n'est pas fait pour la marmaille,

C'n'est vraiment pas d'la quincaille !

 

Un simple dîner le rend fou.

Il va se goinfrer de tout,

On peut l'appeler Glouglou,

Morfalou et Aval'-tout,

Le grand prince de Cochonou.

 

Pour tant d'ragouts qu'il entasse,

C'est un goulu, un vorace,

Le vrai capitain' Fricasse ! ...

Il ne mange pas, il bâfre.

Un seul plat et, c'est les affres ! 

 

Il lui faut force pâtés,

Gigots et viandes braisées,

Moult gibiers faisandés,

Garbures et cassoulets,

Plein d'petits plats mijotés.

 

Partout de la mayonnaise

Sur l'turbot, sauce hollandaise.

Ah ! L'escalope milanaise,

Nappée de sauce béarnaise,

C'est à en tomber d'la chaise !

 

Non ! Jamais d'haricots verts,

Mais après le camembert,

Plutôt six à huit desserts !

Et les fraises, sauce bolognaise,

C'est mieux qu'à la crème anglaise !

 

Oh ! Crumbles ! Oh ! Polonaises,

Crème vanille antillaise !

Babas et mokas, à l'aise !

Pas la douzaine, plutôt treize

Ou bien, il l'aurait mauvaise !

 

Sur ce plat de saucisses sèches,

Devant les vieilles pimbêches

Que les régimes dessèchent,

Ce gros replet se pourlèche.

D'une tonne de crèm'fraîche !

 

Sa vie est un double-crème.

Pas d'ramadan, pas d'carême,

Ce sont injures et blasphèmes,

Tristes fleurs de chrysanthèmes,

Bien avant l'heure du Saint Chrême !

 

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Lettre aux soupirants : Cœurs de printemps !

Publié le par modimodi

CDC  21

Petits cœurs amoureux ! Vous voilà prêts pour le printemps ! Vous aviez hier ouvert vos mains à la nuit mauve d'anémones marines, vous aviez piqué des étoiles en vos songes ! Mais vous avez ce matin déplié la corolle rouge de l'aube révoltée.

Oubliés à présent les horizons noyés ! Vos tentatives d'envol avaient des bruits étouffés. Avec ce chant d'oiseau, le renouveau est sorti des pièges du silence ! La belle saison est de retour dans les racines de la nature. Votre enfance y gardait l'amour pour qu'il éclose dans la promesse d'un matin !

La rose des sables a fleuri dans les dunes. Vous voilà amoureux, triomphants du désert ! Vous avez su traverser les miroirs des mirages et vous allez aimer sans savoir ce qui restera malgré l'usure du temps et ses milliards de milliards de grains abrasifs et arides !

Vous retrouvez comme par magie votre âme d'enfant pour des chevauchées à travers plaines et forêts. Vous faites partie des futés de la futaie, vous soupirez au passage du zéphyr. Vous vous sentez le cœur léger, prêts aux tendres envolées et vous tombez sous le charme des oiselles et des bouquets de printemps ! Vous ne savez pas encore que vous vous égratignerez aux roses aubépines. Dans la fleur de leur âge, elles vous feront pêcher pour vous faire oublier que vous ahanerez sous le poids du boulot sans avoir droit aux lauriers ! Alors à force de voir le plaisir de si près votre être tout entier aspirera à se reposer à l'ombre des buis et du pin ...

Et c'est l'un qui papillonne, l'autre qui prend une perruche pour sa mimi-pinson. C'est celui-ci qui fait le paon devant une oie et qui se croit un aigle devant une dinde. C'est celui-là qui sautille et butine pour une sauterelle à la taille de guêpe !

C'est à qui rêvera d'aimer une jeune fille en fleurs, un bouquet de printemps, qui effeuillera la Marguerite pour finir dépouillé par Véronique ou Angélique ! C'est à qui confondra belle de jour et belle de nuit et se fera grignoter ou croquer par quelque douce aux yeux noisette.

Fruits défendus, pulpeuses à la peau de pêche, c'est à qui en sera la bonne pomme sucrée ou la belle poire juteuse. Nul Narcisse pour épouser ses propres pensées et nuls soucis, nèfles ou amandes, pépins ou marrons cueillis et récoltés ! L'amour ne tombe pas à l'eau ! Tous "les fruits passeront la promesse des fleurs".

Aimez donc, gentils cœurs du printemps avec passion, vigueur et insouciance ! Ignorez l'infortune, elle n'est ni probable ni systématique ! Et puis tant pis ! Il n'est pas dit que par la faute de ces gazelles qui bichent, il ne vous restera plus qu'à boire le calice jusqu'à peut-être, l’hallali !

Petits poètes du mois d'avril, il n'est pas écrit que devant ces fleurs de vertus éphémères et ces pensées offertes dont vous vous éblouissez d'œillades trompeuses, vous finirez au parfum, enivrés pour rien ! Au contraire, ardents et bucoliques, romantiques et élégiaques, vous n'en finirez pas de conter mille et une fois fleurette ! Qu'importe que vous vous soyez fait faire des bleus au cœur par Jacinthe ou par Violette puisque vous mourrez d'amour un jour, piqués et plantés au doux sein de quelque Rose ou Pâquerette !

Ainsi Cupidon faisant flèche de tout bois, vous êtes tous de joyeux petits Ronsard ! Égratignés au roncier de vos amours, vous versifierez encore pour quelque belle, même si elle s'est déjà fait la belle ! 

Que voulez-vous ? C'est votre condition terrestre, c'est la mienne ! Quelle que soit votre bonne éducation, vous ne pouvez faire que ce constat : on ne vous a jamais tout appris ! Vous restez des éternels apprentis de la vie, des écoliers de bonne volonté, de braves bouffons naturalistes, de studieux vigiles bucoliques. Car vous ne savez toujours pas reconnaître l'arbre qui cache la forêt !

 

 

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Lettre aux défaitistes

Publié le par modimodi

BAL CDC
Les éternelles questions

Amis, rationalistes, passez votre chemin ! Il ne faut jamais être tristes ! Il faut croire à l'éternel retour ...  L'éternel retour d'une vie agréable de chance, de bonheurs et de désirs afin d'éviter le néant, la fin d'une existence absurde conclue dans la mort noire et glacée !

Moi, je vous le dis, nous faisons la roue, agrippés au cycle du temps... J'ai peut-être le maillot jaune de l'illusion, de la bêtise ou de l'idéal ! Mais je crie : Vive la palingénésie spirituelle et organique ! Que le sablier se retourne et s'écoule éternellement en mélangeant l'ancien au nouveau dans un cycle perpétuel !

Amis, mes semblables, tout se crée puis se délite sans totalement disparaître, tout se transforme et se recompose. Tout se répète, se régénère et tout renaît. Bien sûr, il faut un peu lever la tête, s'affranchir des pesanteurs matérielles et chercher un peu à élever son esprit, par-dessus les collines. Il convient de s'ouvrir le front aux arêtes vives des idées. Les terriens terre à terre peuvent encore et toujours continuer de baisser les yeux et ne les relever que pour goûter la fugitive beauté d'une comète aux cheveux d'ange. Ils ont bien le droit d'interroger le destin en scrutant les planètes et les astres ou de cracher et jurer vers le ciel en criant : "Dieu est mort !"

Mais il me semble, à moins d'avoir choisi le carcan du nihilisme et de vouloir vivre imbéciles et heureux, que nous devons bien un jour, nous poser joyeusement les questions jamais résolues de l'immortalité et de l'éternité ! Donner du sens à la vie ne se conçoit pas sans donner du sens à la mort ! Chacun a des certitudes expérientielles. Chacun a dans le cœur, la beauté fragile de l'éphémère, chacun sait que chaque pensée est inconstante et que chaque désir, même le plus brûlant finit par se consumer. Notre puissance est dans la fragilité du moment, une heure, une seconde ! Bonheur de l'instant ! Extase mourante ! Folie de les vivre ! Sagesse de les comprendre !

Admettez-le ! Le présent n'est qu'une fraction évanescente du temps qui nous donne l'impression d'exister. Le passé nous offre la sensation vécue de durer et l'avenir, n'est qu'un miroir pour l'intuition ! Le temps est un cristal taillé à facettes de nos émotions pour le kaléidoscope de notre conscience diaprée ! Incapable d'en apprécier la multitude de ses aspects, on croit posséder un diamant. On est toute notre vie, fasciné par les illusoires fulgurances du strass ! L'absolu d'une vérité figée et d'une conviction céleste, divine, inanimée mais rédemptrice n'est qu'un leurre scintillant pour nos croyances de pacotilles ! A quels dieux faire confiance ? A quels saints se vouer ?

BAL CDC

Le mythe de l'éternel retour

Oui, nous vivons dans les mouvements du temps physique et charnel, au rythme de la nature et de notre âge ! Nous sommes fils et filles des saisons et de l'univers. Nous y insérons nos actions sous les influences périodiques des quatre éléments. Nous avons leur force gravitationnelle, quand nous tournons comme des toupies dans nos tourbillonnantes illusions. Nous personnalisons naturellement de symboles éternels, nos réussites, nos erreurs et nos échecs, au rythme des cycles annuels ou universels.

Nous identifions aisément l'envie et les projets, les désirs et les aspirations au jaillissement de la sève du printemps ! Nous rapprochons l'amour, la gloire et nos ivresses au feu du solstice d'été ! Nous inscrivons nos doutes, nos hésitations et nos renoncements au mauvais vent, aux premiers frimas, aux dernières fleurs, aux ultimes fruits de l'automne ! Quand nous sombrons dans l'interminable nuit noire du solstice d'hiver, nous plaquons d'instinct, nos difficultés et nos peines, au givre des carreaux qui retiennent les ombres glacées des jours trop sombres.

Le plus étonnant, malgré tout, c'est que nous avons à jamais, dit oui, à la vie ! Nous avons paradoxalement accepté la finitude, entre notre tangible naissance et l'inéluctabilité de notre mort ! Mes amis, mes compagnons pèlerins, ne pourriez-vous admettre que l'être est un maillon du temps ? Ce temps qui nous fascine est sans début ni fin, mais toujours de retour dans la nature, les éléments, la pensée, dans chaque cœur et chaque esprit, unique et différent !

C'est peut-être notre chance ou notre damnation ! Mais c'est sans doute, là que nous puisons ou forgeons notre volonté et notre force morale ! Nous sommes une arche de l'arc-en-ciel de l'humanité, nous sommes un pont entre les hommes, nous sommes un feston de leurs mains nouées, un entrelacs de leurs doigts croisés !

Qu'importe que la vie ne soit pas nouvelle, qu'hélas, elle ne soit pas meilleure, elle est au moins ressemblante pour nos semblables. Notre parenté, c'est de survivre dans la concordance de leurs désirs, c'est de renaître dans la multitude de leur identité, c'est d'être un point de lumière dans la nuit des temps, un son de mélodie céleste dans la symphonie des sphères.

Nous ne sommes pas des phénix qui renaissons de nos cendres, nous sommes les flammes du feu d'amour qui ne s'éteint jamais. Nous dansons dans le cœur des hommes. Quand nous pensons n'être que de passage, nous sommes solidaires du destin des hommes qui vivront dans le futur. Leur vie est un labyrinthe qui nous ramène toujours au centre de nous-mêmes. Notre fraternité est intemporelle d'immortalité et d'éternité !

Elle est une réalité qui nous relie au-delà de notre conception humaine du Temps ! Que nous soyons incroyants, sans religion, dans l'absurde certitude d'un univers fini, ou croyants en un monde meilleur et à venir, nous sommes tous, un jour, tentés par la croyance confiante, la nostalgie ou les regrets amers. Tous, dans le mythe de l'éternel retour !

 

 

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Lettre aux électeurs : Impopulaires 3/3

Publié le par modimodi

 AP 12

Grandeur et décadence !

Mieux qu'en amour, le jeu démocratique permet allègrement de changer de partenaire comme de carte politique !

Le temps d'une législature, le député dépité ne sera pas réélu ! Il est coincé au fond de l'urne. Il est devenu impopulaire ! ...La soupe populaire est une soupe à la grimace, son potage, son bouillon d'onze heures ! Il n'est plus en tête du front, il a la cerise et voit trente-six chandelles ! Le réformiste est réformé ! Sa lutte est vraiment finale ! Son grand soir est un crépuscule !

Certains s'en sont fait une spécialité ! Durant leur mandature, ils tombent en déconfiture et dégringolent à toute allure. L'opinion qui les a adulés, les enterre en grandes pompes. Grandeur et décadence ! La publication de leurs glissades fait le buzz médiatique. De la figure libre à la chute libre ! Mais le comble ! Leur impopularité les rend de plus en plus populaires ! Le nouvel indice relatif à la baisse de confiance devient une spectaculaire performance d'impopularité, le prochain record à battre !

La cote de popularité se confond avec la cote d'amour. L'amour propre du politicien, c'est de laver plus blanc que blanc les idées noires du brave citoyen. La nouvelle politique nationale, c'est la culbute de la petite vertu-gadin, la caresse officielle des édiles et des idyles dans le sens du poil ! La belle a toutes les grâces de la prochaine disgrâce !

L'histoire nous rappelle qu'il suffit parfois de descendre du pédalo et d'enfourcher son scooter pour que la popularité remonte en flèche et fasse un pic ! C'est la politique officielle du pique-nique-nique ! Au pays de la belle promise, les belles promesses se ramassent à la pelle, à prendre ou à rouler ! Y'a de la bûche, toute l'année ! Le bellâtre peut donc continuer à croire au père Noël de la reprise tandis que la tarte en prend pour sa part !

Dans notre pays où les performances s'équilibrent avec les contre-performances, c'est à qui guettera les nouveaux pourcentages de la descente infernale du champion de la piste noire ! En secret, chacun attend peut-être, la sortie de piste ! Mais surprise, un scoop sensationnel, ce matin ! Une remontée de quatre points dans les sondages et l'opinion lâche les bâtons pour le yoyo ! Le hochet est devenu le symbole de la nouvelle politique ! L'espoir renaît chez les électeurs vagissants !

Perdants pour perdants et même perdus pour perdus, que n'en profitent-ils pas alors tous ces politicards pour appliquer leur programme et leurs promesses dont ils ont inondé le peuple jusqu'à les noyer ? Le pays prend l'eau, le navire ne voit plus la côte, hormis la cote d'alerte.

Et, au comble de l'exaspération, emplis d'amertume, vous vous exclamez : "Pourquoi ne mettent-ils pas en œuvre leur politique, rien que leur politique, ce pourquoi, le peuple les a élus ?" Au lieu de cela, ils gesticulent, prennent des virages, infléchissent, bafouillent, tels des pantins et des polichinelles tirés par les ficelles du populisme !

Certains se rêvent même en réserve de la République ! Quelques récidivistes de la défaite se voient déjà de retour et crient encore et toujours : vive l'alternance ! L'histoire politique du pays leur permet d'espérer ! Un plébiscite des populistes au front plat ou populaire est toujours possible !

Amis citoyens, moi, le besogneux poète, je ne rêve plus ! Je sais que j'attendais la reconnaissance de mes vers ! Sans doute plats et jugés solitaires, ne pouvaient-ils faire naître que des guerres intestines ? Mais au comble de l'impatience, suis-je, sans doute exaucé ! Ne sont-ils pas déjà tous là, au festin actuel et promis de mes "cadavres exquis" ? Patience ! Chers lecteurs ou électeurs, ne prenez pas trop vite la mouche... bleue ! Devant "la Charogne", la démocratie comme la poésie ont encore de beaux restes et de beaux rêves !

 

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Lettre aux électeurs : Impopulaires ! 2/3

Publié le par modimodi

 AP 11

Démocratie et désamour !

Braves citoyens, gentils électeurs, savez-vous que l'élu de la république est beaucoup plus chanceux que la vedette du moment. Il passe bien au-delà du temps de la rengaine et du slogan politicard, il se maintient, peinard ! Il a tout le temps pour sa mission que, dans le temps de la pêche aux voix, il appelait sa chance et aujourd'hui, sa charge !

De la victoire en chantant à la déroute déchantant, elle se répète sur un ton ringard, la ritournelle politique. Elle cherche parfois à couvrir la beuglante qui monte du troupeau des claque-galoches battant le pavé de la déception ! Elle passe ainsi du tube à la scie, de la valse des roses au pot-pourri, hier fredonnée, aujourd'hui sifflée.

Les maîtres-chanteurs ont un vaste répertoire, mais le tube politique est toujours creux ! La chanson gaie et de charme du temps de la campagne électorale devient vite une chanson triste. N'entendez-vous pas la complainte, la goualante des pauvres gens ? Pauvres de nous, ils se réclament tous de l'assistance publique ! A l'aide, État providence ! ... Autres temps, autres mœurs. Après les : "Ah ! Vote, de bon cœur !" voici, venus les : "à votre bon cœur !" De la main sur le cœur à la main tendue !

Quand survient le désamour, il flotte une odeur fade et fétide qui ne sent pas toujours la rose ! Autrefois, vent en poupe, celui-là battait pavillon du parti, il était en vogue, au sommet de la vague populaire des joyeux rameurs volontaires. Plus tard, en pleine galère, on a vu un certain capitaine de pédalo tanguer plutôt et, de bâbord à tribord, rouler de gauche et de droite, faute de savoir mener sa barque !

Hier consacré et béni, aujourd'hui sacré c..., pour citoyens béni oui-oui ! Mais qu'importe sa réputation, il a un mandat fixé et une durée garantie ! Il peut prendre un train de sénateur ! Il en profite à fonds perdus du déficit public, car il sait bien que son heure de gloire n'est rien face à l'éternité d'oubli qui l'attend déjà !

Voilà sans doute pourquoi, une fois élu, il ne fait plus d'efforts et que les promesses, une fois faites ne sont plus tenues ! Il croyait se tailler une bonne réputation, il s'est fait tailler un costard ! Mais qu'importe qu'il soit mal aimé ! Il sera alors délaissé et remplacé aussitôt par une autre marionnette, un nouveau beau parleur, un prometteur de beaux jours ! Plus jeune, plus svelte, d'un style faussement nouveau, il séduit par son "vocabulle-d'air" et s'égosille pour convaincre !  

Il a la même technique, les mêmes arguments, maquillés différemment ! Il séduit, le joli cœur, pour être l'élu du cœur. La société civile va rénover la vieille politique ! Les techniques managériales et entrepreneuriales sont au cœur du pacte républicain !

D'ailleurs, faites-lui entière confiance, il vous enverra l'enfoiré, directement au resto du cœur ! Il ne faut pas saliver devant le menu électoral. Parce que la faim justifie les moyens, avant le bourrage des urnes, on pratique le bourrage de crâne pour estomac vide ! Par un symptôme d'homéopathie démagogique, après vous avoir doré la pilule, le jeunisme conduit au jeûne ! Inutile de pleurer dans le gilet, il est jaune !

La démocratie a son encart publicitaire : Élection, piège à c... ! Votez pour moi, pas pour mon programme ! Faites le bon choix ! Le tri sélectif est le nouveau mandat électif ! Les promesses de Monsieur Propre sont toutes recyclables au fond de l'urne comme les bulletins au fond de la poubelle jaune !

Le jeune loup a l'égo démesuré, visible depuis l'espace. Il a limé ses crocs, blanchi ses dents et s'est déguisé en agneau. Il entre dans la bergerie électorale et bêle avec le troupeau des électeurs, braves petits moutons de Panurge, tous bouche béèéèe ! Il faut bien faire croire qu'on est de mèche quand on a jamais eu ou plus la flamme.

Oh oui ! Naïfs électeurs,  vous allez volontairement vous faire embrocher, badigeonner de belles paroles et griller lentement sur les braises du feu sacré !

 

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Lettre aux électeurs : Impopulaires ! 1/3

Publié le par modimodi

 

 AP 10

De l'isolement à l'isoloir !

Sur notre terre, chacun cherche à être aimable, c'est à dire digne d'être aimé afin d'aimer et d'être aimé ! L'humain le désire et le veut, l'homme public s'y emploie. Qu'il soit amoureux, artiste ou politique, il doit séduire et plaire, attirer et convaincre. Alors, l'amour consacre l'un, la notoriété auréole l'autre.

Ensuite tout est question de nombre, d'audience et d'auditoire. L'amoureux transi assume, dans sa solitude, l'abondance de ses désirs. L'amoureux éperdu et déclaré voudrait être unique et convaincant comme mille soupirants. Sur le devant de la scène, l'artiste cabotine pour garder ou conquérir ses fans et l'homme politique promet d'un ton vibrant le bonheur immédiat pour gagner la confiance !

Une même stratégie de quête de victoire : attirer et séduire pour gagner les cœurs ou les voix ! Mais sachons chacun garder du discernement ! Quand vous êtes aveuglé d'amour, attention à ne pas, en plus, rester sans voix devant votre promise ! Si vous êtes encarté à un parti, ne donnez pas naïvement ou aveuglément votre voix au premier candidat venu ! Paroles ! Paroles ! L'objectif est le même pour tous : sortir de l'isolement ou de l'isoloir et être l'élu, de votre cœur, du public ou du peuple, par affinités électives ou par élections ! ...Vox populi, vox dei ! Formule con, sacrée !

Cyrano se hisse en haut de l'échelle pour gagner le balcon de Roxane, la vedette se voit en haut de l'affiche, le postulant veille à ne pas se la faire décoller ! Tous, comme Icare rêvent de se faire une place au soleil et se voient au Zénith avec Phaéton !... Au risque de se brûler les ailes, à chacun, son fantasme ou son ambition !...

Elle est son étoile au firmament du cœur, il la rêve en superstar ! Lui, pour éviter d'être l'astre filant du désastre électoral, tire des feux d'artifices de belles promesses et des plans sur la comète ! Quand l'un se jette à ses jolis pieds légers, l'autre veut le monde ou les électeurs à ses pieds !

Par le charme, la magie, l'envoûtement, les philtres d'amour, les belles déclarations, l'amant, l'idole, l'homme politique veulent plaire et avoir la première place dans le cœur ou l'espace public ! 

Ami citoyen, prenez le temps d'observer l'homme public qui se croit providentiel... L'électorat est large, alors il le ratisse consciencieusement, dans l'espoir de ne pas prendre de râteau ! "Ah vote, bon cœur ! Démocrate-moi où ça démange !" Il brigue avec emphase et culot les suffrages du peuple.

Le gentil prétendant énamouré s'efforce discrètement de ne pas faire peuple. Il lui faut être prévenant et distingué et ne pas donner dans le genre vulgaire ou populaire ! Ce n'est pas la cote de popularité qu'il vise mais plutôt le passage en douce dans la cotte de mailles de sa Jeanne !

Quant aux éphémères people, eux ne dureront que le temps d'un feu de paille et de paillettes d'engouement. A la une, en couverture et en première page pour finir en dernière page avant la trappe aux oubliettes ! Bien en vue, puis mal vus, portés aux nues et maintenant dénués d'intérêt ! Le sex-appeal s'est déchargé trop vite ! Les voilà "Emportés par la foule" des groupies excités, devenus indifférents aux charmes déclinants !

On ne peut pas hélas, jouir éternellement ! La popularité comme le plaisir d'amour ne dure qu'un moment ! Qu'elle vous fasse ou non une belle jambe, elle est plus vite descendue que l'escalier ! Hier, au temps de la claque pour les chapeaux-claque, l'applaudimètre dictait sa loi, aujourd'hui, vive la publimétrie et l'audimat !

Aristo ou populo, tous des gogos et démagos ! Pour la classe ou la populace, quand le pays touche le fond, le sondage s'impose ! Chers amis électeurs, un peu d'indulgence ! Excusez mon relâchement et mon manque d'ouverture ! Vive la raie publique ! Nous voilà, tous percés à jour et entubés profondément pour y prendre la température ! Hier les reporters arpentaient en micros-trottoirs, aujourd'hui, les instituts de sondage ont pignon sur rue !... Vue dégagée jusqu'à la cote ! ... De la cote d'amour à la cote d'alerte !

 

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Humain mon frère 5/5

Publié le par modimodi

BAL CDC
Des goûts et des couleurs

Mon frère, mon semblable !

Savourer la vie, déguster chaque instant qui passe, sont au mode d'emploi de la recette du bonheur.

La Nature dans sa générosité universelle, nous a tous, dotés d'une langue et d'un palais de la découverte. Quand nos papilles ne font pas de résistance, nous atteignons la sensibilité gustative aux mille nuances.

Tu l'as toi aussi, appréciée, tout l'été, dans la fête vitaminée des fruits pulpeux et juteux, gorgés de soleil et de dynamisme. Tu t'en délecteras encore dans l'offrande de chaque saison.

D'ailleurs pour te permettre d'atteindre le sens esthétique de la vie, l'éducation a initié en toi les valeurs morales, distinctives du bien et du mal, du beau et du laid, du bon et du mauvais. L'école et tes parents ont été tes premiers maîtres pour t'enseigner la morale, la religion et la vie en société. Oui ! Tout s'acquiert, se développe et s'affine. La formation du goût est permanente, c'est l'école de la vie qui la complètera, au fil de tes voyages et rencontres.

Le découvriras-tu un jour ? Il paraît que le goût se perd parfois avec l'âge. A croire que la sagesse complète la déperdition progressive des dents et de la sapidité, par la joie de la lumière intérieure et pour les bigotes, par le goût insipide de l'au-delà !

Oh ! La réalité qui s'impose est parfois infecte. Comment savourer pleinement, quand la vie te dérouille et te fait déguster ? Et puisque tous les goûts sont dans la nature, comment être sensible à la palette colorée des saveurs, quand l'existence vient te piquer le cœur et que la langue t'en fait voir de toutes les couleurs ?

L'adage classique, qui conseille de ne pas disputer des goûts et des couleurs, ne serait-elle déjà pour toi, qu’une expression haute en couleurs ! Plaît-il ? Me demanderais-tu comment faire, pour aimer ta mie, craquante et dorée, ta douce et pulpeuse, à la peau de pêche, ton caramel aux yeux cannelle ? Comment ravi et aux anges, ne la trouverais-tu pas à ton goût, ne t'en délecterais-tu pas et ne tenterais-tu pas toutes les possibles prévenances pour en être estimé et apprécié, afin d'être avec elle, en délicieuse affinité élective ?

Tu l'ignores peut-être ou tu t'en es amusé et moqué ! Chaque petit Don Juan s'est donné tant de mal en mâles apparences pour être, en juillet et en août, au goût des délicieuses et pour pouvoir les enchanter. Même le plus fade s'est parfumé pour attirer discrètement l'attention sur lui. Le plus timide a voulu intéresser, charmer de quelques mots forts et fleuris. Assoiffés de conquête et d'amour, que de tentatives délectables pour faire venir l'eau à la bouche des exquises estivantes !

Mais, au fil des jours sombres ou radieux, comment appréciera-t-il la couleur des sentiments, si malheureusement un jour, les coups et les douleurs lui apportent des bleus au cœur et des ecchymoses au corps ?... D'ailleurs n'est-il déjà pas impossible de faire sans blanc, quand une délicieuse petite oie blanche se marie et encore moins de faire semblant, quand une délicate fleur bleue est toute rose d'émotion et rouge comme une pivoine, à son premier baiser ?

Mon semblable, mon frère en humanité, ne dit-on pas d'une idée ou d'une personne, qui n'est pas au goût du jour, qu'elle est commune, déclassée, plate et fadasse, beurk ! Qu'elle est peu ragoûtante, voire surannée et de mauvais goût ? Ne pense-t-on pas que les âmes trop sensibles dégoulinent de bons sentiments et que les vieilles coquettes peinturlurées et permanentées, aux colorations criardes, ont des appâts rances ?

Pourrait-on te reprocher de mélanger les goûts et les couleurs, quand l'art culinaire prône, l'harmonie délicate des présentations et des saveurs, le plaisir raffiné de la vue flattée et des papilles affolées. Dans l’art de la gastronomie, le visuel doit créer le désir car l'appétit ne vient plus en mangeant mais en salivant d'abord comme en dévorant des yeux.

Mon frère, la mode n'échappe pas, dans la gamme de ses coloris tendances, à cette polychromie synesthésique. Il est de bon ton que chacun puisse se présenter, sous son meilleur jour, sous une couleur flatteuse, apparaître au bon goût de l'élégance, de la distinction, dans un look branché aux couleurs du temps. Encore faut-il que cela plaise, convienne au plus grand nombre et en avoir surtout les moyens !

Méfie-toi des publicitaires douteux qui te demandent de laisser, le béotien à son folklore, à sa pittoresque couleur locale et le vieux bouseux, à son arrière-goût de terreux ou de suranné. Que restera-t-il demain du goût de l'authenticité ? La vie se charge déjà d'altérer tes sens gustatifs, évite donc de les dénaturer.

Fuis plutôt les tempéraments indélicats, les couleurs fanées et délavées des sentiments. Méfie-toi des sirupeux qui t'abordent sur un ton sucré ou des amers, fielleux, déçus permanents de la vie. N'écoute pas leurs propos aigres-doux.

Fais la guerre à la vulgarité de gens crus et trop salés. Combats la banalité des personnes légères et la monotonie des conformistes. Sus à l'uniforme ! Ne te laisse pas déformer par les diktats de la bien-pensance. Garde tes préférences. Au revoir tristesse ! Hisse les couleurs de l'optimisme et de la sincérité affirmée. Délecte-toi sans tabou de tes passions subtiles et succulentes pour entretenir la flaveur de la vie !

Le paradis promis est déjà sur terre. Depuis Adam, tu es unique au milieu de toutes les pommes d'amour. Croque dans le fruit de la vie, à pleines dents et délecte-toi de ses délices. Qu'importe les pépins ou les épines ! "Cueille, dès aujourd'hui, les roses de la vie !". Ronsard ne saurait être rossard, ni Éros, trop rosse. Et même si tout n'est pas toujours rose, vois toujours tout, en roses ! L'enchantement et la jouissance en amour sont à ce prix !

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