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La mer: cétacés

Publié le par modimodi

Nom d'une pipe, de tabac épicé

C'est tassé, dit Sherlock agacé!

Nom d'un crétin du crétacé,

Blizzard bizzare, oh! C'est assez!

Comme ce blizzard est glacé!

A gla gla! Faut pas pousser,

Y'a plus moyen d'avancer!

Manchots et pingouins massés,

Sur la banquise entassés,

Collés, serrés, c'est assez!

 

Apprends à faire des jets d'eau,

Dit la baleine au baleineau!

Hé! Ho! Toi, qui te caches à l 'eau

Com' ce Napo à Waterloo,

Tu t'retrouveras le bec dans l'eau,

Dit Moby Dick au cachalot!

 

J'ai pas peur de m'jeter à l'eau,

Murmur' la belle Calypso.

J'ai séduit Némo et Cousteau,

J'ai des tas d'amis rigolos,

Flipper, Willy sont mes héros!

Il n'y a plus que Pinocchio

Qui a encor' peur de Monstro!

 

Marsouins, dauphins, j'en ai plein l'dos,

Pas d'la bosse de Quasimodo!

Non! J'ai plein de kilos en trop,

Je m'suis fait pomper à l'hosto!

Mais je suis tout rapetassé

Et je me sens rapetisser!

Passez! Passez! J'suis agacé

De vos excès! Oui! C'est assez

De graisse et de grâce amassées!

Tous ces cétacés, c'est assez

Car moi, j'préfère les crustacés!

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La mer: la méduse

Publié le par modimodi

Je suis confuse,

Peut-être obtuse,

Bouchée, occluse

Comme une écluse.

Mais je m'amuse,

A fond, la buse,

Quand je transfuse,

Dit la méduse.

 

Je joue l'intruse

Et je profuse

De Santa Cruz

A Saint-Jean de Luz.

 

J'te vois, je ruse,

Tu nages, je fuse,

Je te perfuse,

Je me diffuse

Et je t'infuse.

 

Tu es percluse,

Tu es recluse,

Dans ta cambuse!

Ta peau, tu l'uses,

Tu es contuse

Et tu m'accuses.

 

Mais, je m'excuse

Et je refuse,

Que l'on mésuse,

Que l'on abuse.

Je te récuse!

 

J'suis pas une muse,

J'suis cornemuse

Et arquebuse

De dame Empuse.

Oui! J'te méduse!

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La mer: l'étoile de mer

Publié le par modimodi

Pour quelles Océanides,

Pour quelles Néréides,

Fuis-tu ce ciel sans rides

Pour ces eaux pesticides?

Au jardin d'Hespérides,

Les pommes sont fétides

Et les fruits insipides!

Les belles Cariatides,

Aux grâces coricides

Ont statut d'invalides

Et les amours d'Ovide,

Livides et languides

Ont perdu le torride

De leurs charmes splendides!

 

Sans être extralucide,

Ton séjour apatride,

En Grèce ou en Floride,

C'est morbide et stupide!

Après ta cur' d'oxyde

Avec Billy le Kid

Tu s'ras métalloïde!

Adieu, étoil' de mer,

Bonjour, étoil' de fer

Aux allur' de gangster!

 

Ton destin est sordide,

Mêm' si tu te débrides

Guerrière Brunehilde,

Si tu t'fais intrépide

Comm' l'épée de Siegfried,

Aux mains d'un vaillant Cid

Que l'amour rend stupide,

Plein d'ardeurs homicides,

Tu rouilles, tu te suicides,

Ta beauté dilapides.

 

Ne joue plus au candide,

Sois agile et rapide,

Pas comm´ Brutus aux Ides!

Prends Énée comme guide,

Suis Jason en Colchide,

Odyssée, Énéide,

Gloire à toi, intrépide,

Pour cette vie splendide!

Quitte ces eaux putrides,

Tonneau des Danaïdes,

Aux mordants bains d'acide!

 

Rends-toi en Atlantide,

Nouvelle Thébaïde

Pour étoiles placides!

La mode est à l'hybride.

Sans faire ta timide,

Trouv'-toi une chrysalide,

Fais-toi, Astéroïde,

Retrouv' les nuits liquides,

Les belles eaux limpides

Des pluies de Perséides!

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La mer: le pélican

Publié le par modimodi

Le pélican à grand gosier

N'est jamais vraiment rassasié!

On peut lui jeter cent poissons

Et des millions de limaçons,

Il reste là, gouffre béant,

Le bec claquant et suppliant

Comme un vieux barbant prédicant.

 

Ce grand efflanqué est esclave

De la profondeur de sa gave.

C'est une nasse, une besace,

C'est un abîme, une crevasse,

Un trou sans fond, voie en impasse,

Un entonnoir dans une carcasse,

Un mange-tout, pire que rapace!

 

Il avale, il engouffre, entasse,

Poulpes filasses, leurs bell' tignasses,

Tout ce qui passe, sauf les rascasses!

S'il le pouvait et ça m'angoisse,

Il engloutirait bien l'Alsace,

Les vaches, les cow-boys du Texas,

Tout' les godasses des bidasses,

Tout' les blondasses, un peu tiédasses

Qui cour' les palaces, pour du strass!

 

Il amasse, compacte et concasse,

Le gras bedeau de ma paroisse,

Un trente tonnes de potasse,

Pas la paperasse, hélas, hélas!

Ni ces furieux qui nous menacent

Mais deux violons, trois contrebasses,

Le mausolée d'Halicarnasse,

L'énorme baleine et Jonas.

 

Il pomperait la mer des Sargasses,

Toutes ses anguilles, sa mélasse,

Il goberait tout cru l'espace!

Non! Je ne veux pas qu'il m'embrasse!

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La mer: la seiche

Publié le par modimodi

Y en a qui prêchent,

Se dit la seiche.

Y en a qui pêchent

Ou qui s'dépêchent.

Y en a qui lèchent,

Ou qui s'pourlèchent

D'une escabèche

Ou bien d'un welsh.

 

Y en a qui bêchent

Comm' des pimbêches.

Y'en a qui crèchent

Dans des calèches,

D'autr' sur la brèche

Et dans la dèche,

Qu'la vie ébrèche!

 

Des...qui sont d'mèche

Comm' cheikhs en chèches

Qui font tête-bêche

A Marakech!

Y'a des revêches

De la cabèche,

A la peau d'pêche,

A la peau rêche

Et qui s'dessèchent!

 

Oh! Moi je sèche!

Rien ne m'empêche

Et tout m'allèche!

J'suis à la fraîche,

Sans antisèche!

 

J'suis pas un' flèche,

Pas un' flammèche

Pour p'tite bobèche,

Mêm' pas une esche!

Personn' me r'pêche!

J'suis comm' le cancre,

J'ai jeté l'encre!

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La mer: le homard

Publié le par modimodi

Mon vieil homard,

T'es pas bavard,

T'es pas criard,

Mais furibard!

Tu grinces, tu grinces,

Tu sors les pinces

Et tu cisailles

En représailles!

 

Mon pauvre homard,

C'est sans espoir!

Ta carapace

Court à la casse!

Vois-tu le gril

Aux mill' périls?

Toi, l'fanfaron,

Au court-bouillon!

Et vite! Vite!

Dans la marmite!

 

Oui! Moi j'en pince

Pour tes pinces!

La dizaine,

A l'armoricaine!

Oui! Oui! J't'adore

En thermidor!

Grillé, en sauce,

J'suis à la noce!

Hummm! Ta royale

Est impériale!

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La mer: le bigorneau

Publié le par modimodi

 

Je ne suis pas assez gros,

Pas taillé comme un bulot,

Ni collé à mon poteau

Comm' la moule Molly-Mollo,

Ma copine de Bouchot.

 

Je ne suis pas bien costaud

Ni gaulé comme un tourteau!

J'peux pas mettre le turbo,

Y'a pas d'place, sous le capot!

Ma coque est cell' d'un tacot,

J'ai l'delco d'un asticot

J'ai des ratés, mon coco!

 

J'ai que la peau et les eaux,

Tout chétif et ramollo,

Aussi tassé qu'un mégot,

Maigriot comme un fayot,

Tortillé comme un copeau,

Emmêlé comme un tuyau.

J'ai mérité le repos.

 

Descendez-moi du plateau!

Ne m'enduisez plus d'mayo,

Plus d'épingle, j'en ai plein l'dos

Comm' d'sa bosse, Quasimodo!

 

Moi, je veux vivre au bord de l'eau,

A Saint-Malo, à Concarneau!...

Je veux jouer d'mon vieux banjo,

Danser au milieu des rouleaux,

La valse lente des ormeaux

Avec maman, les p'tits bateaux,

Enroulé comme un escargot!

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La mer: plateau de bruits de mer

Publié le par modimodi

Bonjour, mon oncle,

Dit le pétoncle!

 

Miss langoustine,

Salut voisine!

 

Quel beau plateau,

Crâne l'tourteau!

 

Oui, j'le proclame,

S'écrie le clam!

 

J'suis pas peu fière,

Répond la praire!

 

T'es trop gourmande,

Râle l'amande.

 

T'es maigriot,

P'tit bigorneau!

 

T'as du culot,

Lance l'bulot!

 

Nous sommes à huit,

Bâillent les huîtres!

 

Faut la douzaine,

Clame la marennes!

 

Bien trop balourdes,

Pouffe la palourde!

 

Gaffe les chochottes,

V'là l’échalote!

 

Y'aura pas d'rab,

Grince le crabe.

 

Où ai-je la tête,

Geint la crevette?

 

Tu perds la boule,

Bisque la moule!

 

Moi, j'en ai marre,

Rage le homard!

 

Ouste! Ouste! Ouste! Ouste!

Crie la langouste.

 

Gare aux poltrons,

Voilà l'citron!

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Connaître ses classiques !

Publié le par modimodi

 CDEC   entier

Horace avait raison: "L'instruction accroît la valeur innée." (ODES IV-4-33) car " aux âmes bien nées, elle "n'attend pas le nombre des années." (P Corneille- Le Cid)

L'école en a fait sa sagesse proverbiale. Ses murs retentissent de mille éclats de voix :

A ma gloire pastiche

" Je suis le ténébreux, le cancre mal aimé,

Le prince de malchance aux zéros abonné:

Ma bonne étoile est morte, et mon pauvre cahier

Porte le soleil noir des tâches d'encrier. " (1)

" Souvent en fond de classe, près du radiateur,

Attendant la sortie, tristement, je m'assieds;

Et mon esprit s'égare, très loin, au fil des heures

De ce tableau changeant, de ces leçons casse-pieds. " (2)

Le maître :

" Jehan, as-tu du coeur?

Jehan :

Tout autre que vous, maître

L'éprouverait sans heurts. " (3)

Le maître :

" A moi, Jehan, deux mots!

Jehan :

Parlez!

Le maître :

Ôte-moi d'un doute,

Connais-tu Charlemagne?..." (4)

Jehan :

Oui,

Le maître :

Sur Charles, dit le Magne, il te faut disserter;

Et l'école, dis-nous, l'a-t-il bien inventée?

Jehan :

" Atteint jusques au fond du cœur

D'une attaque imprévue aussi bien que cruelle,

Pour vous répondre, Maître, je me creuse cervelle,

Ne voulant supporter votre juste rigueur. " (5)

En aparté :

" Il me faut donc ramer ou braver sa colère

Que diable, suis-je venu faire dans cette galère? " (6)

Déclamant :

" Sire Childéric, sur son trône perché

Fut, on le sait, dernier de son lignage.

Maire du palais, par pouvoir alléché

Lui tint à peu près ce langage:

Hé! Bonjour, fils béni parmi les Mérovée,

A vous, la vie d'château et à moi, les corvées!

Sacré roi fainéant, si pour pomm' me prenez,

Par la foi de Pépin, bien fort vous méprenez!

Bref! De tous ces propos, Childéric, le bon roi

Malheureux et confus, resta muet, sans voix.

Sitôt incontinent, couronne lui donna

Aux maudits Pipinides, le trône abandonna. " (7)

De cette dynastie, naquit Charles Le Grand.

Voici, ô mon bon maître, le début du roman.

Le maître médusé de tant d'science historique :

" Ô grâce, ô doux espoir! Ô jeunesse bénie!

Que me soit pardonnée toute ma vilenie!

Car si je t'ai flétri par mes propos guerriers,

J'exulte qu'à ton front, fleurissent tous ces lauriers. " (8)

Jehan :

" Pour être un vrai héros, il me faut achever

C'est peu pour moi de vaincre, je veux encore braver... " (9)

Or donc, à Roncevaux, Roland, son preux neveu

" Aimait le son du cor, le soir au fond des bois. " (10)

Soufflant à perdre haleine, à s'en casser la voix.

A ses basques, les Maures couraient "Sus au baveux! "

Brisons là, leur dit-il, brandissant Durandal,

" Point de royaume à prendre, encore moins mon cheval! " (11)

Le maître impatient :

" Oui! Roland cornait tout le temps,

Il cornait, j'en suis fort aise

Hé bien! Concluez maintenant. " (12)

Jehan:

L'oreille de Charles est bien mauvaise,

Il n'entend pas sonner le cor...

" Roland se meurt, Roland est mort. " (13)

" Ô triste, triste était son âme

A cause, à cause de ces infâmes.

Il ne s'est jamais consolé

De savoir Roland en allé. " (14)

Guerroyer devint interdit,

Tous les soldats furent maudits.

La paix fut donc son seul souci.

Place aux missi dominici!

Caressant sa barbe fleurie,

Il convoqua les érudits :

" De l'école avant toute chose,

Et pour cela, finies les guerres.

Qui dira les torts de la haine!

Le plaisir d'apprendre en semaine!

De la musique, troubadours,

De la science encore et toujours!

Que leçon soit bonne aventure,

Tout le reste est littérature. " (15)

 

Avez-vous reconnu les poèmes et leurs auteurs célèbres, allègrement et honteusement pastichés?

(1) El Deschidado - Les Chimères - Gérard de Nerval

(2) L'isolement - Méditations poétiques I - Alphonse de Lamartine

(3) Le Cid - Acte I - Scène V - Pierre Corneille

(4) Le Cid - Acte II - Scène II - Pierre Corneille

(5) Le Cid - Acte I - Scène VI - Pierre Corneille

(6) Les Fourberies de Scapin - Acte II - Scène VII - Molière

(7) Le corbeau et le Renard - Fables - Jean de la Fontaine

(8) Le Cid - Acte I - Scène IV - Pierre Corneille

(9) Horace - Acte IV - Scène II - Pierre Corneille

(10) Le Cor - Alfred de Vigny

(11) Richard III - Shakespeare

(12) La Cigale et la Fourmi - Fables - Jean de la Fontaine

(13) Oraison Funèbre - Bossuet

(14) Ô triste, triste était mon âme... - Romances sans paroles - Paul Verlaine

(15) Art Poétique - Paul Verlaine

 

Le maître à Jehan :

Jehan, tu es bien jeune " mais aux esprits bien nés

La valeur n'attend pas le nombre des années. " (16)

Le maître à la classe:

" Ecole, mère des arts, des leçons, des devoirs,

Longtemps vous nourrira du lait de sa mamelle;

Ores, comme les soldats que le devoir appelle

Remplissez en son nom des pages chaque soir. " (17)

Jehan :

" Demain, dès l'aube, à l'heure où sonnera ma Seiko,

Je me réveillerai pour bosser l'interro.

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je me lèverai heureux. Je sais qu"il faut apprendre

Fleuve, océan, pénéplaine et montagne...

Je ne puis demeurer ignorant plus longtemps. " (18)

La classe :

Fayot! Fayot!

Gare à ta gueule!

Gare à tes meules!

Bouffon! Fayot!

Répondit l'Echo.

Le Maître :

Silence, taisez-vous, bandes de p'tits minus.

Osez ainsi braver railler, le Carolus Magnus!

Je vous apprendrai, moi, à vous gausser ainsi,

A l'étude, au sérieux, préférer l'anarchie!

Prenez une copie,

Travaillez sans répit:

Sous forme de poème,

Déclinez-moi le thème;

De vos scolarités,

Montrez-moi l'intérêt.

Petit Jacques :

Ô Maître, pour moi, notre école,

C'est un abri pour rossignols...

"Peindre d'abord une cage

Avec une porte fermée Ensuite l'appeler

Classe, école, lycée

Attendre l'heure de la rentrée

Ne pas se décourager

Elle vient à petits pas bleutés

Dans la douceur d'une fin d'été,

Attendre sans se presser.

Quand l'oiseau arrive

L'appeler oiseau rare,

Écolier écolière

Et pour qu'il se cultive

Lui parler de Tite Live

De Corneille de Prévert

De Racine et Molière

D'Euclide et de Mozart

Des Chroniques de Froissart.

Attendre qu'il entre dans la cage

Et quand il est entré

Fermer doucement la porte

Ecrire son nom dans un coin du tableau. " (19)

Joachim :

Je ne veux pas de cage

Je veux des équipages

" Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,

Et ne fut pas contraint de faire l'enfant sage,

Ou comme celui-là qui conquit la toison,

Sans devoir s'adonner aux rimes, à la raison!

Sans devoir s'éreinter aux devoirs, aux leçons"

Son jumeau :

C'est bien dit, Joachim

L'école c'est qu'du chagrin!

" Mon frère ou toi ma sœur,

Songe à la douleur

D'aller là-bas trimer ensemble!

Bosser à loisir,

Bosser et suer

Dans l'enfer qui nous rassemble! " (21)

" Ô maître, si mon langage

A le propos audacieux,

Souvenez-vous qu'à mon âge

Vous ne jactiez guère mieux. " (22)

Caruso :

En l'honneur de Charlemagne moi, j'ai fait une chanson

Qu'on pourrait tous en chœur entonner à l'unisson :

"Toi qui as eu l'idée folle

Un jour d'inventer l'Ecole

Tu mériterais des torgnoles

Des coups de pied dans les guibolles

Car l'école, c'est comme le bagne

Sacré, Sacré, Charlemagne! " (24)

 

Avez-vous reconnu les poèmes et leurs auteurs célèbres, allègrement et honteusement pastichés?

(16) Le Cid (encore et toujours! ) - Pierre Corneille

(17) France, mère des arts... Les Regrets - Joachim du Bellay

(18) Demain dès l'aube... Les Contemplations - Victor Hugo

(19) Pour faire le portrait d'un oiseau - Paroles - Jacques Prévert

(20) Heureux qui, comme Ulysse... Les Regrets - Joachim du Bellay

(21) L'invitation au voyage - Les Fleurs du Mal - Charles Baudelaire

(22) Stances à Marquise - Pierre Corneille

(23) Sacré Charlemagne - Gall Robert et France

 

La classe continue de répondre au Maître.

L'avant-dernier :

" Je suis venu, câlin, patelin

Riche de mes seuls yeux tranquilles,

Vers l'école de la grande ville

Ils ne m'ont pas trouvé malin. " (24)

L'avant dernier ex-æquo :

" Sans tête suis, bel esprit voudrais être,

Sans tête m'a Dame mémoire laissé,

Sans tête suis au grand dam de mes maîtres,

Sans tête suis, accablé, dépassé,

Sans tête suis partout et sans pensées,

Sans tête suis de tant d'erreurs comblé,

Sans tête suis, vaillant petit baudet " (25)

Le maître :

" Tu es jeune, il est vrai mais aux ânes damnés

La douleur n'attend pas le nombre d'avoinées. " (26)

Martin rêveur :

" Le temps m'a laissé son manteau

De langueurs, de rêves et d'ennuis,

Et s'est vêtu d'étourderies,

De reproches sonnant clair et haut. " (27)

" Mais vrai, j'ai trop plané! Mes notes sont navrantes.

Toute faute est atroce et tout reproche amer :

L'âcre effort m'a gonflé de remarques cinglantes.

Ô ciel! Ma tête éclate! Je retourne chez ma mère. " (28)

Paul le courageux :

" C'est bien la pire peine

De ne savoir pourquoi,

A longueur de semaine,

Je me donne tant de peine. " (29)

Un baîlleur :

" Ô temps! Suspends ton vol, et vous, heures propices!

Suspendez tous nos cours :

Laissez-nous savourer les rapides délices

Des plus beaux de nos jours :

Une récréation qui dure tout un jour! " (30)

" Devant l'ennui que sonne l'heure

De la fin du cours où je meurs.

Passent les jours et passent les semaines

Ni temps perdu

Ni les récrés reviennent

Sous le préau coule ma peine. " (31)

Le dernier :

" Oui, le cancre est semblable au prince des nuées

Qui plane dans ses rêves, se rit des quolibets;

Exilé dans la classe au milieu des huées,

Ses ailes déployées l'empêchent de retomber ." (32)

" Le crissement de la craie ne fait pas frissonner sa narine.

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine

Tranquille. Il a deux tâches d'encre au bout des doigts. " (33)

Un redoublant :

" Que sont mes copains devenus

Eux que j'avais si près tenus

Et tant aimés?

Je vois qu'ils sont trop clairsemés,

Je crois le temps les a ôtés,

L'enfance est morte

Ce sont amis qu'école emporte. " (34)

" Oh! Combien de malins et de petits génies

Qui sont partis joyeux pour des cours insomnies!

Sur les bancs de la classe en usant leur culotte,

Combien ont disparu? Où sont passés mes potes?

Sous les lauriers fanés à jamais enfouis! " (35)

Envoi :

" Nous vous voyons attablés, vingt, trente,

Tête baissée comme font pénitentes

Traçant, gravant, burinant, ânonnant

Et, vos cerveaux prisonniers des carcans

A votre mal personne ne remédie,

De congés en semaines, de trois à quatre jeudis,

Moult enseignants ont quelques grains à moudre;

Mais, vous n'avez que problèmes à résoudre.

Frères écoliers qui après nous vivez,

N'ayez les cœurs contre Charles endurcis,

Car si pitié de lui pauvres n'avez,

Jules Ferry aura de vous souci! " (36)

 

Avez-vous reconnu les poèmes et leurs auteurs célèbres, allègrement et honteusement pastichés?

(24) Je suis venu, calme , orphelin... - Sagesse - Paul Verlaine

(25) Ballade - Christine de Pisan

(26) Le Cid - Corneille peut bayer!

(27) Rondeau - Charles d'Orléans

(28) Le bateau ivre - Poésie 1871 - Arthur Rimbaud

(29) Il pleure dans mon coeur... - Romances sans paroles - Paul Verlaine

(30) Le lac - Méditations poétiques - Alphonse de Lamartine

(31) Le pont Mirabeau - Alcools - Guillaume Apollinaire

(32) L'albatros - Les fleurs du Mal - Charles Baudelaire

(33) Le dormeur du val - Poésies 1870 - Arthur Rimbaud

(34) La complainte Rutebeuf - Rutebeuf

(35) Oceano Nox - Les rayons et les ombres - Victor Hugo

(36) La ballade des pendus - François Villon

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Connaître ses classiques ! 3/3

Publié le par modimodi

 

 CDEC DOUBLE

La classe répond au Maître.

L'avant-dernier :

"Je suis venu, câlin, patelin

Riche de mes seuls yeux tranquilles,

Vers l'école de la grande ville

Ils ne m'ont pas trouvé malin." (24)

 

L'avant dernier ex-æquo :

"Sans tête suis, bel esprit voudrais être,

Sans tête m'a Dame mémoire laissé,

Sans tête suis au grand dam de mes maîtres,

Sans tête suis, accablé, dépassé,

Sans tête suis partout et sans pensées,

Sans tête suis de tant d'erreurs comblé,

Sans tête suis, vaillant petit baudet." (25)

 

Le maître :

"Tu es jeune, il est vrai mais aux ânes damnés,

La douleur n'attend pas le nombre d'avoinées." (26)

 

Martin rêveur :

"Le temps m'a laissé son manteau

De langueurs, de rêves et d'ennuis,

Et s'est vêtu d'étourderies,

De reproches sonnant clair et haut." (27)

"Mais vrai, j'ai trop plané! Mes notes sont navrantes.

Toute faute est atroce et tout reproche amer :

L'âcre effort m'a gonflé de remarques cinglantes.

Ô ciel! Ma tête éclate! Je retourne chez ma mère." (28)

 

Paul le courageux :

"C'est bien la pire peine

De ne savoir pourquoi,

À longueur de semaine,

Je me donne tant de peine." (29)

 

Un baîlleur :

"Ô temps! Suspends ton vol, et vous, heures propices!

Suspendez tous nos cours :

Laissez-nous savourer les rapides délices

Des plus beaux de nos jours :

Une récréation qui dure tout un jour!" (30)

"Devant l'ennui que sonne l'heure

De la fin du cours où je meurs

Passent les jours et passent les semaines

Ni temps perdu

Ni les récrés reviennent

Sous le préau coule ma peine." (31)

 

Le dernier :

"Oui, le cancre est semblable au prince des nuées

Qui plane dans ses rêves, se rit des quolibets;

Exilé dans la classe au milieu des huées,

Ses ailes déployées l'empêchent de retomber." (32)

"Le crissement de la craie ne fait pas frissonner sa narine.

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine

Tranquille. Il a deux tâches d'encre au bout des doigts." (33)

 

Un redoublant :

"Que sont mes copains devenus

Eux que j'avais si près tenus

Et tant aimés?

Je vois qu'ils sont trop clairsemés,

Je crois le temps les a ôtés,

L'enfance est morte

Ce sont amis qu'école emporte." (34)

"Oh! Combien de malins et de petits génies

Qui sont partis joyeux pour des cours insomnies!

Sur les bancs de la classe en usant leur culotte,

Combien ont disparu? Où sont passés mes potes?

Sous les lauriers fanés à jamais enfouis!" (35)

 

Envoi :

"Nous vous voyons attablés, vingt, trente,

Tête baissée comme font pénitentes

Traçant, gravant, burinant, ânonnant

Et, vos cerveaux prisonniers des carcans.

À votre mal personne ne remédie,

De congés en semaines, de trois à quatre jeudis,

Moult enseignants ont quelques grains à moudre;

Mais, vous n'avez que problèmes à résoudre.

Frères écoliers qui après nous vivez,

N'ayez les cœurs contre Charles endurcis,

Car si pitié de lui pauvres n'avez,

Jules Ferry aura de vous souci!" (36)

...

Sans doute, avez-vous reconnu les poèmes et leurs auteurs célèbres, allègrement et honteusement pastichés?

(24) Je suis venu, calme , orphelin... - Sagesse - Paul Verlaine

(25) Ballade - Christine de Pisan

(26) Le Cid - Corneille peut bayer!

(27) Rondeau - Charles d'Orléans

(28) Le bateau ivre - Poésie 1871 - Arthur Rimbaud

(29) Il pleure dans mon coeur... - Romances sans paroles - Paul Verlaine

(30) Le lac - Méditations poétiques - Alphonse de Lamartine

(31) Le pont Mirabeau - Alcools - Guillaume Apollinaire

(32) L'albatros - Les fleurs du Mal - Charles Baudelaire

(33) Le dormeur du val - Poésies 1870 - Arthur Rimbaud

(34) La complainte Rutebeuf - Rutebeuf

(35) Oceano Nox - Les rayons et les ombres - Victor Hugo

(36) La ballade des pendus - François Villon

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