SQNT
38 Coucou ! Lecteurs et spectateurs, hypothétiques amis, voici venu le temps de mon ultime chiquenaude littéraire !
Allez ! Encore un coup, un dernier coup ! Oui ! Pour vous, voici un vrai cadeau : un joli coup de collier si vous tenez le cou sans y prendre vos jambes !
Je devine votre impatience et en même temps, votre étonnement. Sûrement, avez-vous pensé que je vous ai réservé un dernier coup, par surprise et que voulant atteindre mon but, je vous ai préparé peut-être un coup de p... ! Gentils poètes du dimanche, aux coups d'éclats de rimes, je vous fais ici confiance pour trouver la consonance. licencieuse.
Le dénouement d'une histoire est généralement inévitable, sauf sans le cas d'un sans queue ni tête !... Vous êtes donc en droit de l'espérer. Normalement, au troisième acte, avant le baisser de rideau, de la pièce intitulée : "Plais et bosse", vous attendez logiquement de l'auteur, un ou plusieurs coups de théâtre.
Personne n'imagine que le créateur est tout, sauf un forçat et qu'il n'a pas suffisamment bossé pour surprendre et plaire à son auditoire. Personne ne s'attend à tomber sur un cas pareil au mien : un apprenti dramaturge, à son premier coup d'essai !
Alors, excédés et déçus, n'allez pas pour autant vous mettre à crier : "Remboursez !" "Remboursez !" Car, je vous répond illico presto, " A vous d'imaginer la suite, et d'espérer, du même coup, le génial coup de génie...
Et puis, n'usez pas de mauvaise foi, vous auriez dû vous renseigner avant sur le talent littéraire du scribouillard et simplement savoir qu'il préfère toujours les symphonies inachevées! L'auteur de cet essai, ne tient pas le coup. Je l'assume, je ne vaux pas le coup !
Mon talent, faute de pièces à succès est bien trop rapiécé. Jusqu'alors, aucune de mes créations n'a fait d'un coup, d'un seul, un tabac. Sans doute, suis-je plus, dans le passage à l'acte que dans le passage à tabac !... Pétunez donc à plein nez et ne vous traumatisez pas de cette mauvaise blague.
Comme le dirait vulgairement, la crème des patates chaudes : "Purée de nous autres !" En effet, moi aussi, j'en suis réduit à écraser le coup. Fi donc ! N'allez pas vous plaindre pour si peu. Personne ne s’apitoiera pour cette fin expéditive. Pas de crime de lèse-majesté, père UBU ! Ne récriminez pas devant "le tribunal des flagrants délires !" Inutile de râler, ce n'est pas la mort de la littérature.
Non ! Vous n'êtes pas dans le brouillard ni dans la purée de pois. D'ailleurs, il n'en reste plus ! Ils sont tous, comme moi, cassés à force de prendre des pains dans les miches ! Pas d'exagération ! Vous n'êtes pas non plus, devenus marrons à cause de cette châtaigne littéraire, à la bogue hérissée !
Je peux admettre qu'à la fin de ce texte, vous ayez quelque mal à tenir la distance et le coup et qu'à juste titre, vous estimiez avoir été victimes d'un coup fourré de coups de plumes. Rassurez-vous, il y a toujours pire ! J'ai en préparation un essai appelé : "L'assommoir". Une histoire inventée de café littéraire où vous pourrez boire des petits coups, avec des ouvriers, connaître l'ivresse et leur misère, tout en découvrant l'infortune de Gervaise et les coups de cœur de Lantier pour Adèle.
Alors, ce coup-ci, vous vous dites : "Ca me rappelle quelque chose !" J'ai déjà lu pareille histoire ! Vous pensez bien ! Je fais sans vergogne, le coup du copier-coller, je plagie... Si, sur le coup, je vous parais affligeant et abattu dans mes ambitions littéraires, si j'ai les yeux battus humilité, je ne m'avoue pas pour autant vaincu... Pas question de donner des coups de sabre à mes écrits. En toute prétention, je me dis que même, s'il m'hante au logis, le grand Victor n'a qu'à bien se tenir ! Mon "Assommoir", l'œuvre d'un esprit frappeur sera étourdissant !
J'ai en réserve quelques coups durs de ma trempe, toujours plus durs encore, au corps des lettres. Alors nulle inquiétude ! Je ne suis pas de ceux qui s'en tapent. Je ne suis pas venu vous donner le coup de grâce. Je vous préviens : mon simple coup de semonce devrait suffire. Toutefois, si vous persévérez, c'est à vos rixes et périls !
Et à la fin, qu'importe, vos humeurs ! Ce texte ne vous a pas plu ?... Tant pis ! Je préfère avec vous, éviter tout accrochage, au grand dam de mes idées… Et si vous en avez perdu le fil, c'est que mon style, à tous les coups, était téléphoné ! ….
Je renonce au moindre heurt, au plus petit froissement. Je ne vais pas tamponner votre inappétence phraséologique contre mon autosuffisance textuelle. Je me refuse à entrechoquer vos goûts littéraires comme à entrer en collision avec votre esprit frappeur, frappé, sans doute de belle indifférence.
Je suis un surréaliste des mots fulgurants. J'assène les sons qui se tissent et qui viennent frapper de leurs petits marteaux mon esprit. René char et Pierre Boulez me cognent de leur "Marteau sans maître". Les premiers termes résonnent en moi : "Tu es pressé d'écrire, / Comme si tu étais en retard sur la vie. / S'il en est ainsi fais cortège à tes sources. / Hâte-toi. / Hâte-toi de transmettre / Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance. / Effectivement tu es en retard sur la vie."
Soit ! Il est vrai que l'inspiration défaillante me tient à distance et me ralentit. Par manque de talent, mon style est percutant, mon talent embouti, faute d'être abouti… Je donne donc un coup d'arrêt au sort, qui m'est contraire. Je m’exécute sur le coup, sans attendre. Allez ouste, pas de rouste ! Ça baigne sans beignets !
Pas de contrariété pour des prunes ! Je me retire meurtri, encore sur ma faim, sans généreuse distribution de pains. Je le fais calmement, sans coup de calcaire ou de boutoir ! Pas de coup de boule pour quelques nerfs en boules ni de pugilat sans une vraie mise aux poings ! Ici d'ailleurs, une simple mise au point devrait suffire, des points en pointillé avant le point final…
J'espérais mieux ! Je me suis fourvoyé. J'attendais trop et sans doute tout de vous ! Vos encouragements auraient dû avoir l'effet d'un coup de fouet. J'aurais apprécié vos vibrants coups d'archet, mais en francs-tireurs, vous ne m'avez envoyé, à jets continus, que vos flèches de méchants archers. Vous m'avez matraqué de mauvais commentaires. J'avais la grosse tête, vous me l'avez faite au carré !
Aujourd'hui, j'ai beau respirer à grands coups, je suffoque. Je suis hors-jeu ! Vos coups ne sont pas francs, je tente de les amortir mais vous me dégagez en coups de coin ou en touche.
Je meurs au champ d'honneur des incompris, victime du coup fatal de votre ennui mortel. Je vous ai surinés, je me suis mis votre patience à dos, je prends votre coup de poignard… Blessé pourtant, je tente de me répandre encore. Voyez ! Je m'obstine à vous offrir une dernière pinte de bon sang de ma veine d'écrivain !... Considérez cela comme mon dernier coup de Jarnac ! Je resterai un mythe errant dans l’Élysée des belles lettres.
En pareille circonstance, je demeure placide. Je ne ruerai pas dans les brancards, sur lesquels gisent les cadavres exquis de tous mes frères poètes, rongés par leurs propres vers. Il me suffit déjà, de votre coup de patte, un vrai coup de pied de l'âne !… Mais sachez-le, amis, "même pas peur !" Si vous me cassez la figure, ce n'est que ma figure de style.
Inutile de pleurer un bon et dernier coup ou de jouer des castagnettes, sous la menace d'une castagne. Je ne serai pas mis à bas, sous l'emprise d'un coup de barre ! Je l'ai placée trop haute, je m'esquive en passant dessous ! L'auteur, bon ou mauvais a bien des droits d'hauteur !
Oh ! Je déguste bien sûr ! Votre indifférence dépitée est pour moi une gifle, une tarte, un soufflet cuisant qui n'est pas près de retomber dans mon orgueil offusqué. Vous avez patiemment mijoté votre coup. Vous me cuisinez des critiques, aux petits oignons, vous me rentrez dans le chou et dans le lard. Vous me mettez la pâtée. Qu'importe ! J'irai désormais, à la soop populaire des romans de gare et boirai le bouillon de la litté-rature.
Mon style avait du swing. J'ai donc pris un crochet du droit d'auteur ! Je suis sonné et sommé, alors n'en jetez plus ! Ce coup d'éponge m'oblige à m'effacer, par l'arrêt de votre libre arbitre. Fin du combat par coups bas. KO ! KO !... OK ! Je jette les gants, j'écris avec des moufles. Je reconnais ma défaite, je n'étais pas dans la bonne catégorie… Je ne suis qu'un léger poids-plumes, un petit plumassier ! Voilà l'assommant assommé !
Petits juges et censeurs, je suis passé instantanément du ring au tapis. Me voilà, pour le compte, pieds et poings liés avec vous. Je ne suis plus dans vos chaussons. Il vous est donc apparemment, aisé de me mettre à vos pieds ou brutalement à pied, à grands coups de pompes ! Après les éloges, les pompes funèbres.
Je prends donc provisoirement mes cliques et mes claques retentissantes et m'esbigne, à grands coups de blues, le vague dans le regard et dans l'âme. Je décolle en coup de vent comme une bulle de savon. J'ai eu tort de me faire mousser ! Le coup de gong bourdonne dans mes oreilles. Au coup de cymbale, fin du bol de soap opéra d'quat' sous, fin de ma ptit' œuvre à deux balles !
Je vais sûrement gagner le prix "tannée" de la rentrée littéraire. Ça me fera peut-être un coup de plumes et un coup de pub !… J'attends des jours meilleurs et les coups de cœur de mes lecteurs. Je sais, cela paraît sûrement contradictoire mais de tels coups, j'en redemande en corps et encore !
Alors, au finish et au final, je m'incline. Vous pensez peut-être juste !… Je perds trop vite la tête sur un coup de tête, mais je ne lâche rien. Oui ! Je fais à coup sûr, ma forte tête, à claque ! J'attends ! Vous pouvez choisir de ne pas me la donner mais de me la faire !
Pour le coup, après toutes ces déplumées, vous auriez raison de penser que votre plumitif doit sûrement travailler du chapeau à plumes. Oui ! Même, si je suis, grâce à vous, sans panache, à force d'y avoir laissé des plumes, beaucoup de plumes, je vous donnerai encore, aux douze coups de minuit de cette nuit d'encre, un dernier coup de chapeau bas, de mon haut-de-forme littéraire !