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Articles avec #chemin des ecoliers tag

Petit porte-bonheur !

Publié le par modimodi

DOUBLE

Toi, qui descends des cieux,

Petit' bête à Bon Dieu,

Serais-tu immortelle,

Ma douce coccinelle ?

D'où viennent tes aïeux ?

Quel esprit merveilleux,

T'a déposée sur terre,

En jolie bonbonnière ?

 

De quell' bonne fortune,

Te vient ta demi-lune,

Et tiendrais-tu des anges

Cette couleur orange ?

Est-ce pour nous amuser

Que tu t'es déguisée,

Te peignant sur le dos,

Un jeu de dominos ?

 

Est-ce pour japoniser

Que tu as enfilé

Ce charmant kimono,

Pure soie de Kyoto,

Petits pois au pinceau,

Rouges et noirs, rigolos,

Sept sacrés numéros,

Recopiés au tableau ?

 

Oh ! Combien d'écoliers,

Dans leurs beaux tabliers

Attentifs ou distraits,

Des premiers aux derniers

Ont appris à compter

Et à numéroter

Sur ton petit boulier

Sans jamais se tromper !

 

Si je suis fort en maths,

En calcul, acrobate,

Champion d'échec et mat

Au tournoi des Carpates,

C'est grâce à toi, ma belle,

Céleste coccinelle,

Petit porte-bonheur,

Tatoué sur mon cœur !

 

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Le mille-pattes

Publié le par modimodi

C'est moi, mille-pattes,

Le traîne-savates !

J'suis acrobate

Des omoplates.

Quand ça me gratte,

Entre les pattes,

Je me déboîte

Et me remboîte !

 

C'est moi, mille-pattes,

J'cours comme une rate

J'gagne mes pénates

A pleines-patates !

Je m'carapate 

Et ça m'éclate !

 

Mais zut ! Je boite,

J'perds mes savates 

Pour un croche-pattes !

Tu le constates

Et ça t'épate !

Tu me trouves bath,

Ça t'coupe les pattes !

T'as l'air primate.

 

Faut qu'tu te hâtes,

Le temps se gâte

Mais tu te flattes

Et tu empâtes,

T'es bureaucrate

Et fort en maths !

 

Toi l'automate,

Cadre en ta boîte,

Bien dans la ouate,

P'tit coq en pâte

Porte-cravates

Sur tes deux pattes

Com' dit Socrate,

Tu fais cul-de-jatte !

 

 

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Petits moutons

Publié le par modimodi

DOUBLE

L'hiver fait des glaçons.

Le ciel est plein d'flocons,

Au chaud, sous l'édredon,

Serrant mon polochon,

Je compte les moutons.

 

Il y en a à toison,

Si doux et si mignons

Des marrons, blancs et blonds,

Des milliers, des millions

Qui jouent à saute-moutons.

 

En calcul, j'n'suis pas bon !

Dis-moi, comment peut-on

Compter tous ces moutons,

Qui en deux-trois rebonds,

Jouent à cache-tampon ?

 

J'sais compter les boutons,

Les marmottes, les mouflons

Et les yeux dans le bouillon.

Pourquoi s'presser le citron

A compter les moutons ?

 

J'suis plein d'inattention,

Je perds mon addition,

Je n'ai plus un compte rond !

J'dois reprendre mes moutons.

Cent par cent, en peloton.

 

Tête en ébullition,

Je rang' ces polissons.

Huit cents, neuf cents moutons !

Cett' fois, le compte est bon !

Le compte est rond, ronron !

 

Et Tontaine, Tonton !

Tout se fond, se confond...

La nuit met ses chaussons,

Le sommeil est de plomb.

Au dodo, les moutons !

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1-2-3-4-5-6-7

Publié le par modimodi

DOUBLE

1-2-3-4-5-6-7

A maman, je fais risette.

 

1-2-3-4-5-6-7

Cette comptine m'embête,

Je n'ai plus que ça en tête.

 

1-2-3-4-5-6-7

Je préfère les devinettes !

Je veux fair' des galipettes,

J'ai un trou à mes chaussettes !

 

1-2-3-4-5-6-7

Je tir' les ch'veux des fillettes,

Des chipies et des mauviettes !

J'les tiens par la barbichette,

Je déteste les couettes !

 

1-2-3-4-5-6-7

Arrêtez les historiettes,

Pirouette, cacahuète,

Chevillette, bobinette,

Je n'aim' pas les alouettes,

C'est toi, qui perdras la tête !

 

1-2-3-4-5-6-7

Je préfère les sucettes,

Le chocolat en tablette,

Fair' des bêtises, en cachette,

Aller tirer les sonnettes,

Fair' des grimaces, à Babette,

Et embêter ma sœurette !

 

1-2-3-4-5-6-7

Assez des marionnettes !

J'veux souffler dans ma trompette,

J'veux fair' du patin-roulettes,

Du skate ou d'la bicyclette !

J'en ai par-dessus la tête !

Arrêtez la chansonnette,

J'ai déjà une calculette.

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Connaître ses classiques !

Publié le par modimodi

 CDEC   entier

Horace avait raison: "L'instruction accroît la valeur innée." (ODES IV-4-33) car " aux âmes bien nées, elle "n'attend pas le nombre des années." (P Corneille- Le Cid)

L'école en a fait sa sagesse proverbiale. Ses murs retentissent de mille éclats de voix :

A ma gloire pastiche

" Je suis le ténébreux, le cancre mal aimé,

Le prince de malchance aux zéros abonné:

Ma bonne étoile est morte, et mon pauvre cahier

Porte le soleil noir des tâches d'encrier. " (1)

" Souvent en fond de classe, près du radiateur,

Attendant la sortie, tristement, je m'assieds;

Et mon esprit s'égare, très loin, au fil des heures

De ce tableau changeant, de ces leçons casse-pieds. " (2)

Le maître :

" Jehan, as-tu du coeur?

Jehan :

Tout autre que vous, maître

L'éprouverait sans heurts. " (3)

Le maître :

" A moi, Jehan, deux mots!

Jehan :

Parlez!

Le maître :

Ôte-moi d'un doute,

Connais-tu Charlemagne?..." (4)

Jehan :

Oui,

Le maître :

Sur Charles, dit le Magne, il te faut disserter;

Et l'école, dis-nous, l'a-t-il bien inventée?

Jehan :

" Atteint jusques au fond du cœur

D'une attaque imprévue aussi bien que cruelle,

Pour vous répondre, Maître, je me creuse cervelle,

Ne voulant supporter votre juste rigueur. " (5)

En aparté :

" Il me faut donc ramer ou braver sa colère

Que diable, suis-je venu faire dans cette galère? " (6)

Déclamant :

" Sire Childéric, sur son trône perché

Fut, on le sait, dernier de son lignage.

Maire du palais, par pouvoir alléché

Lui tint à peu près ce langage:

Hé! Bonjour, fils béni parmi les Mérovée,

A vous, la vie d'château et à moi, les corvées!

Sacré roi fainéant, si pour pomm' me prenez,

Par la foi de Pépin, bien fort vous méprenez!

Bref! De tous ces propos, Childéric, le bon roi

Malheureux et confus, resta muet, sans voix.

Sitôt incontinent, couronne lui donna

Aux maudits Pipinides, le trône abandonna. " (7)

De cette dynastie, naquit Charles Le Grand.

Voici, ô mon bon maître, le début du roman.

Le maître médusé de tant d'science historique :

" Ô grâce, ô doux espoir! Ô jeunesse bénie!

Que me soit pardonnée toute ma vilenie!

Car si je t'ai flétri par mes propos guerriers,

J'exulte qu'à ton front, fleurissent tous ces lauriers. " (8)

Jehan :

" Pour être un vrai héros, il me faut achever

C'est peu pour moi de vaincre, je veux encore braver... " (9)

Or donc, à Roncevaux, Roland, son preux neveu

" Aimait le son du cor, le soir au fond des bois. " (10)

Soufflant à perdre haleine, à s'en casser la voix.

A ses basques, les Maures couraient "Sus au baveux! "

Brisons là, leur dit-il, brandissant Durandal,

" Point de royaume à prendre, encore moins mon cheval! " (11)

Le maître impatient :

" Oui! Roland cornait tout le temps,

Il cornait, j'en suis fort aise

Hé bien! Concluez maintenant. " (12)

Jehan:

L'oreille de Charles est bien mauvaise,

Il n'entend pas sonner le cor...

" Roland se meurt, Roland est mort. " (13)

" Ô triste, triste était son âme

A cause, à cause de ces infâmes.

Il ne s'est jamais consolé

De savoir Roland en allé. " (14)

Guerroyer devint interdit,

Tous les soldats furent maudits.

La paix fut donc son seul souci.

Place aux missi dominici!

Caressant sa barbe fleurie,

Il convoqua les érudits :

" De l'école avant toute chose,

Et pour cela, finies les guerres.

Qui dira les torts de la haine!

Le plaisir d'apprendre en semaine!

De la musique, troubadours,

De la science encore et toujours!

Que leçon soit bonne aventure,

Tout le reste est littérature. " (15)

 

Avez-vous reconnu les poèmes et leurs auteurs célèbres, allègrement et honteusement pastichés?

(1) El Deschidado - Les Chimères - Gérard de Nerval

(2) L'isolement - Méditations poétiques I - Alphonse de Lamartine

(3) Le Cid - Acte I - Scène V - Pierre Corneille

(4) Le Cid - Acte II - Scène II - Pierre Corneille

(5) Le Cid - Acte I - Scène VI - Pierre Corneille

(6) Les Fourberies de Scapin - Acte II - Scène VII - Molière

(7) Le corbeau et le Renard - Fables - Jean de la Fontaine

(8) Le Cid - Acte I - Scène IV - Pierre Corneille

(9) Horace - Acte IV - Scène II - Pierre Corneille

(10) Le Cor - Alfred de Vigny

(11) Richard III - Shakespeare

(12) La Cigale et la Fourmi - Fables - Jean de la Fontaine

(13) Oraison Funèbre - Bossuet

(14) Ô triste, triste était mon âme... - Romances sans paroles - Paul Verlaine

(15) Art Poétique - Paul Verlaine

 

Le maître à Jehan :

Jehan, tu es bien jeune " mais aux esprits bien nés

La valeur n'attend pas le nombre des années. " (16)

Le maître à la classe:

" Ecole, mère des arts, des leçons, des devoirs,

Longtemps vous nourrira du lait de sa mamelle;

Ores, comme les soldats que le devoir appelle

Remplissez en son nom des pages chaque soir. " (17)

Jehan :

" Demain, dès l'aube, à l'heure où sonnera ma Seiko,

Je me réveillerai pour bosser l'interro.

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je me lèverai heureux. Je sais qu"il faut apprendre

Fleuve, océan, pénéplaine et montagne...

Je ne puis demeurer ignorant plus longtemps. " (18)

La classe :

Fayot! Fayot!

Gare à ta gueule!

Gare à tes meules!

Bouffon! Fayot!

Répondit l'Echo.

Le Maître :

Silence, taisez-vous, bandes de p'tits minus.

Osez ainsi braver railler, le Carolus Magnus!

Je vous apprendrai, moi, à vous gausser ainsi,

A l'étude, au sérieux, préférer l'anarchie!

Prenez une copie,

Travaillez sans répit:

Sous forme de poème,

Déclinez-moi le thème;

De vos scolarités,

Montrez-moi l'intérêt.

Petit Jacques :

Ô Maître, pour moi, notre école,

C'est un abri pour rossignols...

"Peindre d'abord une cage

Avec une porte fermée Ensuite l'appeler

Classe, école, lycée

Attendre l'heure de la rentrée

Ne pas se décourager

Elle vient à petits pas bleutés

Dans la douceur d'une fin d'été,

Attendre sans se presser.

Quand l'oiseau arrive

L'appeler oiseau rare,

Écolier écolière

Et pour qu'il se cultive

Lui parler de Tite Live

De Corneille de Prévert

De Racine et Molière

D'Euclide et de Mozart

Des Chroniques de Froissart.

Attendre qu'il entre dans la cage

Et quand il est entré

Fermer doucement la porte

Ecrire son nom dans un coin du tableau. " (19)

Joachim :

Je ne veux pas de cage

Je veux des équipages

" Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,

Et ne fut pas contraint de faire l'enfant sage,

Ou comme celui-là qui conquit la toison,

Sans devoir s'adonner aux rimes, à la raison!

Sans devoir s'éreinter aux devoirs, aux leçons"

Son jumeau :

C'est bien dit, Joachim

L'école c'est qu'du chagrin!

" Mon frère ou toi ma sœur,

Songe à la douleur

D'aller là-bas trimer ensemble!

Bosser à loisir,

Bosser et suer

Dans l'enfer qui nous rassemble! " (21)

" Ô maître, si mon langage

A le propos audacieux,

Souvenez-vous qu'à mon âge

Vous ne jactiez guère mieux. " (22)

Caruso :

En l'honneur de Charlemagne moi, j'ai fait une chanson

Qu'on pourrait tous en chœur entonner à l'unisson :

"Toi qui as eu l'idée folle

Un jour d'inventer l'Ecole

Tu mériterais des torgnoles

Des coups de pied dans les guibolles

Car l'école, c'est comme le bagne

Sacré, Sacré, Charlemagne! " (24)

 

Avez-vous reconnu les poèmes et leurs auteurs célèbres, allègrement et honteusement pastichés?

(16) Le Cid (encore et toujours! ) - Pierre Corneille

(17) France, mère des arts... Les Regrets - Joachim du Bellay

(18) Demain dès l'aube... Les Contemplations - Victor Hugo

(19) Pour faire le portrait d'un oiseau - Paroles - Jacques Prévert

(20) Heureux qui, comme Ulysse... Les Regrets - Joachim du Bellay

(21) L'invitation au voyage - Les Fleurs du Mal - Charles Baudelaire

(22) Stances à Marquise - Pierre Corneille

(23) Sacré Charlemagne - Gall Robert et France

 

La classe continue de répondre au Maître.

L'avant-dernier :

" Je suis venu, câlin, patelin

Riche de mes seuls yeux tranquilles,

Vers l'école de la grande ville

Ils ne m'ont pas trouvé malin. " (24)

L'avant dernier ex-æquo :

" Sans tête suis, bel esprit voudrais être,

Sans tête m'a Dame mémoire laissé,

Sans tête suis au grand dam de mes maîtres,

Sans tête suis, accablé, dépassé,

Sans tête suis partout et sans pensées,

Sans tête suis de tant d'erreurs comblé,

Sans tête suis, vaillant petit baudet " (25)

Le maître :

" Tu es jeune, il est vrai mais aux ânes damnés

La douleur n'attend pas le nombre d'avoinées. " (26)

Martin rêveur :

" Le temps m'a laissé son manteau

De langueurs, de rêves et d'ennuis,

Et s'est vêtu d'étourderies,

De reproches sonnant clair et haut. " (27)

" Mais vrai, j'ai trop plané! Mes notes sont navrantes.

Toute faute est atroce et tout reproche amer :

L'âcre effort m'a gonflé de remarques cinglantes.

Ô ciel! Ma tête éclate! Je retourne chez ma mère. " (28)

Paul le courageux :

" C'est bien la pire peine

De ne savoir pourquoi,

A longueur de semaine,

Je me donne tant de peine. " (29)

Un baîlleur :

" Ô temps! Suspends ton vol, et vous, heures propices!

Suspendez tous nos cours :

Laissez-nous savourer les rapides délices

Des plus beaux de nos jours :

Une récréation qui dure tout un jour! " (30)

" Devant l'ennui que sonne l'heure

De la fin du cours où je meurs.

Passent les jours et passent les semaines

Ni temps perdu

Ni les récrés reviennent

Sous le préau coule ma peine. " (31)

Le dernier :

" Oui, le cancre est semblable au prince des nuées

Qui plane dans ses rêves, se rit des quolibets;

Exilé dans la classe au milieu des huées,

Ses ailes déployées l'empêchent de retomber ." (32)

" Le crissement de la craie ne fait pas frissonner sa narine.

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine

Tranquille. Il a deux tâches d'encre au bout des doigts. " (33)

Un redoublant :

" Que sont mes copains devenus

Eux que j'avais si près tenus

Et tant aimés?

Je vois qu'ils sont trop clairsemés,

Je crois le temps les a ôtés,

L'enfance est morte

Ce sont amis qu'école emporte. " (34)

" Oh! Combien de malins et de petits génies

Qui sont partis joyeux pour des cours insomnies!

Sur les bancs de la classe en usant leur culotte,

Combien ont disparu? Où sont passés mes potes?

Sous les lauriers fanés à jamais enfouis! " (35)

Envoi :

" Nous vous voyons attablés, vingt, trente,

Tête baissée comme font pénitentes

Traçant, gravant, burinant, ânonnant

Et, vos cerveaux prisonniers des carcans

A votre mal personne ne remédie,

De congés en semaines, de trois à quatre jeudis,

Moult enseignants ont quelques grains à moudre;

Mais, vous n'avez que problèmes à résoudre.

Frères écoliers qui après nous vivez,

N'ayez les cœurs contre Charles endurcis,

Car si pitié de lui pauvres n'avez,

Jules Ferry aura de vous souci! " (36)

 

Avez-vous reconnu les poèmes et leurs auteurs célèbres, allègrement et honteusement pastichés?

(24) Je suis venu, calme , orphelin... - Sagesse - Paul Verlaine

(25) Ballade - Christine de Pisan

(26) Le Cid - Corneille peut bayer!

(27) Rondeau - Charles d'Orléans

(28) Le bateau ivre - Poésie 1871 - Arthur Rimbaud

(29) Il pleure dans mon coeur... - Romances sans paroles - Paul Verlaine

(30) Le lac - Méditations poétiques - Alphonse de Lamartine

(31) Le pont Mirabeau - Alcools - Guillaume Apollinaire

(32) L'albatros - Les fleurs du Mal - Charles Baudelaire

(33) Le dormeur du val - Poésies 1870 - Arthur Rimbaud

(34) La complainte Rutebeuf - Rutebeuf

(35) Oceano Nox - Les rayons et les ombres - Victor Hugo

(36) La ballade des pendus - François Villon

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Connaître ses classiques ! 3/3

Publié le par modimodi

 

 CDEC DOUBLE

La classe répond au Maître.

L'avant-dernier :

"Je suis venu, câlin, patelin

Riche de mes seuls yeux tranquilles,

Vers l'école de la grande ville

Ils ne m'ont pas trouvé malin." (24)

 

L'avant dernier ex-æquo :

"Sans tête suis, bel esprit voudrais être,

Sans tête m'a Dame mémoire laissé,

Sans tête suis au grand dam de mes maîtres,

Sans tête suis, accablé, dépassé,

Sans tête suis partout et sans pensées,

Sans tête suis de tant d'erreurs comblé,

Sans tête suis, vaillant petit baudet." (25)

 

Le maître :

"Tu es jeune, il est vrai mais aux ânes damnés,

La douleur n'attend pas le nombre d'avoinées." (26)

 

Martin rêveur :

"Le temps m'a laissé son manteau

De langueurs, de rêves et d'ennuis,

Et s'est vêtu d'étourderies,

De reproches sonnant clair et haut." (27)

"Mais vrai, j'ai trop plané! Mes notes sont navrantes.

Toute faute est atroce et tout reproche amer :

L'âcre effort m'a gonflé de remarques cinglantes.

Ô ciel! Ma tête éclate! Je retourne chez ma mère." (28)

 

Paul le courageux :

"C'est bien la pire peine

De ne savoir pourquoi,

À longueur de semaine,

Je me donne tant de peine." (29)

 

Un baîlleur :

"Ô temps! Suspends ton vol, et vous, heures propices!

Suspendez tous nos cours :

Laissez-nous savourer les rapides délices

Des plus beaux de nos jours :

Une récréation qui dure tout un jour!" (30)

"Devant l'ennui que sonne l'heure

De la fin du cours où je meurs

Passent les jours et passent les semaines

Ni temps perdu

Ni les récrés reviennent

Sous le préau coule ma peine." (31)

 

Le dernier :

"Oui, le cancre est semblable au prince des nuées

Qui plane dans ses rêves, se rit des quolibets;

Exilé dans la classe au milieu des huées,

Ses ailes déployées l'empêchent de retomber." (32)

"Le crissement de la craie ne fait pas frissonner sa narine.

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine

Tranquille. Il a deux tâches d'encre au bout des doigts." (33)

 

Un redoublant :

"Que sont mes copains devenus

Eux que j'avais si près tenus

Et tant aimés?

Je vois qu'ils sont trop clairsemés,

Je crois le temps les a ôtés,

L'enfance est morte

Ce sont amis qu'école emporte." (34)

"Oh! Combien de malins et de petits génies

Qui sont partis joyeux pour des cours insomnies!

Sur les bancs de la classe en usant leur culotte,

Combien ont disparu? Où sont passés mes potes?

Sous les lauriers fanés à jamais enfouis!" (35)

 

Envoi :

"Nous vous voyons attablés, vingt, trente,

Tête baissée comme font pénitentes

Traçant, gravant, burinant, ânonnant

Et, vos cerveaux prisonniers des carcans.

À votre mal personne ne remédie,

De congés en semaines, de trois à quatre jeudis,

Moult enseignants ont quelques grains à moudre;

Mais, vous n'avez que problèmes à résoudre.

Frères écoliers qui après nous vivez,

N'ayez les cœurs contre Charles endurcis,

Car si pitié de lui pauvres n'avez,

Jules Ferry aura de vous souci!" (36)

...

Sans doute, avez-vous reconnu les poèmes et leurs auteurs célèbres, allègrement et honteusement pastichés?

(24) Je suis venu, calme , orphelin... - Sagesse - Paul Verlaine

(25) Ballade - Christine de Pisan

(26) Le Cid - Corneille peut bayer!

(27) Rondeau - Charles d'Orléans

(28) Le bateau ivre - Poésie 1871 - Arthur Rimbaud

(29) Il pleure dans mon coeur... - Romances sans paroles - Paul Verlaine

(30) Le lac - Méditations poétiques - Alphonse de Lamartine

(31) Le pont Mirabeau - Alcools - Guillaume Apollinaire

(32) L'albatros - Les fleurs du Mal - Charles Baudelaire

(33) Le dormeur du val - Poésies 1870 - Arthur Rimbaud

(34) La complainte Rutebeuf - Rutebeuf

(35) Oceano Nox - Les rayons et les ombres - Victor Hugo

(36) La ballade des pendus - François Villon

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CDEC DOUBLE

Le maître à Jehan :

Jehan, tu es bien jeune mais aux esprits bien nés

"La valeur n'attend pas le nombre des années." (16)

 

Le maître à la classe:

"Ecole, mère des arts, des leçons des devoirs,

Longtemps vous nourrira du lait de sa mamelle;

Ores, comme les soldats que le devoir appelle

Remplissez en son nom des pages chaque soir." (17)

 

Jehan :

"Demain, dès l'aube, à l'heure où sonnera ma Seiko,

Je me réveillerai pour bosser l'interro.

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je me lèverai heureux. Je sais qu"il faut apprendre

Fleuve, océan, pénéplaine et montagne...

Je ne puis demeurer ignorant plus longtemps." (18)

 

La classe :

Fayot! Fayot!

Gare à ta gueule!

Gare à tes meules!

Bouffon! Fayot!

Répondit l'Echo.

 

Le Maître :

Silence, taisez-vous, bandes de p'tits minus.

Osez ainsi railler, le Carolus Magnus!

Je vous apprendrai, moi, à vous gausser ainsi,

A l'étude, au sérieux, préférer l'anarchie!

Prenez une copie,

Travaillez sans répit:

Sous forme de poème,

Déclinez-moi le thème;

De vos scolarités,

Montrez-moi l'intérêt.

 

Petit Jacques :

Ô Maître, pour moi, notre école,

C'est un abri pour rossignols...

"Peindre d'abord une cage

Avec une porte fermée

Ensuite l'appeler

Classe, école, lycée

Attendre l'heure de la rentrée

Ne pas se décourager

Elle vient à petits pas bleutés

Dans la douceur d'une fin d'été

Attendre sans se presser

Quand l'oiseau arrive

L'appeler oiseau rare

Ecolier écolière

Et pour qu'il se cultive

Lui parler de Tite Live

De Corneille de Prévert

De Racine et Molière

D'Euclide et de Mozart

Des Chroniques de Froissart

Attendre qu'il entre dans la cage

Et quand il est entré

Fermer doucement la porte

Ecrire son nom dans un coin du tableau." (19)

 

Joachim :

Je ne veux pas de cage

Je veux des équipages

"Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,

Et ne fut pas contraint de faire l'enfant sage,

Ou comme celui-là qui conquit la toison,

Sans devoir s'adonner aux rimes, à la raison!

Sans devoir s'éreinter aux devoirs, aux leçons"

 

Son jumeau :

C'est bien dit, Joachim

L'école c'est qu'du chagrin!

"Mon frère ou toi ma sœur,

Songe à la douleur

D'aller là-bas trimer ensemble!

Bosser à loisir,

Bosser et suer

Dans l'enfer qui nous rassemble!" (21)

"Ô maître, si mon langage

A le propos audacieux,

Souvenez-vous qu'à mon âge

Vous ne jactiez guère mieux." (22)

 

Caruso :

En l'honneur de Charlemagne moi, j'ai fait une chanson

Qu'on pourrait tous en chœur entonner à l'unisson :

"Toi qui as eu l'idée folle

Un jour d'inventer l'Ecole

Tu mériterais des torgnoles

Des coups de pied dans les guibolles

Car l'école, c'est comme le bagne

Sacré, Sacré, Charlemagne!" (24)

...

Sans doute, avez-vous reconnu les poèmes et leurs auteurs célèbres, allègrement et honteusement pastichés?

(16) Le Cid (encore et toujours! ) - Pierre Corneille

(17) France, mère des arts... Les Regrets - Joachim du Bellay

(18) Demain dès l'aube... Les Contemplations - Victor Hugo

(19) Pour faire le portrait d'un oiseau - Paroles - Jacques Prévert

(20) Heureux qui, comme Ulysse... Les Regrets - Joachim du Bellay

(21) L'invitation au voyage - Les Fleurs du Mal - Charles Baudelaire

(22) Stances à Marquise - Pierre Corneille

(23) Sacré Charlemagne - Gall Robert et France

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CDEC DOUBLE

À ma gloire pastiche

"Je suis le ténébreux, le cancre mal aimé,

Le prince de malchance aux zéros abonné:

Ma bonne étoile est morte, et mon pauvre cahier

Porte le soleil noir des tâches d'encrier." (1)

"Souvent en fond de classe, près du radiateur,

Attendant la sortie, tristement, je m'assieds;

Et mon esprit s'égare, très loin, au fil des heures

De ce tableau changeant, de ces leçons casse-pieds." (2)

 

Le maître :

"Jehan, as-tu du coeur?

Jehan :

Tout autre que vous, maître

L'éprouverait sans heurts." (3)

 

Le maître :

"À moi, Jehan, deux mots!

Jehan :

Parlez!

Le maître :

Ôte-moi d'un doute,

Connais-tu Charlemagne?..." (4)

Jehan :

Oui,

Le maître :

Sur Charles, dit le Magne, il te faut disserter;

Et l'école, dis-nous, l'a-t-il bien inventée?

 

Jehan :

"Atteint jusques au fond du coeur

D'une attaque imprévue aussi bien que cruelle,

Pour vous répondre, Maître, je me creuse cervelle,

Ne voulant supporter votre juste rigueur." (5)

 

En aparté :

"Il me faut donc ramer ou braver sa colère

Que diable, suis-je venu faire dans cette galère?" (6)

 

Déclamant :

"Sire Childéric, sur son trône perché

Fut, on le sait, dernier de son lignage.

Maire du palais, par pouvoir alléché

Lui tint à peu près ce langage:

Hé! Bonjour, fils béni parmi les Mérovée,

À vous, la vie d'château et à moi, les corvées!

Sacré roi fainéant, si pour pomm' me prenez,

Par la foi de Pépin, bien fort vous méprenez!

Bref! De tous ces propos, Childéric, le bon roi

Malheureux et confus, resta muet, sans voix.

Sitôt incontinent, couronne lui donna

Aux maudits Pipinides, le trône abandonna." (7)

De cette dynastie, naquit Charles Le Grand.

Voici, ô mon bon maître, le début du roman.

 

Le maître médusé de tant de science historique :

"Ô grâce, ô doux espoir! Ô jeunesse bénie!

Que me soit pardonnée toute ma vilenie!

Car si je t'ai flétri par mes propos guerriers,

J'exulte qu'à ton front, fleurissent ces lauriers." (8)

 

Jehan :

"Pour être un vrai héros, il me faut achever

C'est peu pour moi de vaincre, je veux encore braver..." (9)

Or donc, à Roncevaux, Roland, son preux neveu

"Aimait le son du cor, le soir au fond des bois." (10)

Soufflant à perdre haleine, à s'en casser la voix.

À ses basques, les Maures couraient "Sus au baveux!"

Brisons là, leur dit-il, brandissant Durandal,

"Point de royaume à prendre, encore moins mon cheval!" (11)

 

Le maître impatient :

"Oui! Roland cornait tout le temps,

Il cornait, j'en suis fort aise

Hé bien! Concluez maintenant." (12)

 

Jehan:

L'oreille de Charles est bien mauvaise,

Il n'entend pas sonner le cor...

"Roland se meurt, Roland est mort." (13)

"Ô triste, triste était son âme

À cause, à cause de ces infâmes.

Il ne s'est jamais consolé

De savoir Roland en allé." (14)

Guerroyer devint interdit,

Tous les soldats furent maudits.

La paix fut donc son seul souci.

Place aux missi dominici!

Caressant sa barbe fleurie,

Il convoqua les érudits :

"De l'école avant toute chose,

Et pour cela, finies les guerres.

Qui dira les torts de la haine!

Le plaisir d'apprendre en semaine!

De la musique, troubadours,

De la science encore et toujours!

Que leçon soit bonne aventure,

Tout le reste est littérature." (15)

...

Sans doute avez-vous reconnu les poèmes et leurs auteurs célèbres, allègrement et honteusement pastichés?

(1) El Deschidado - Les Chimères - Gérard de Nerval

(2) L'isolement - Méditations poétiques I - Alphonse de Lamartine

(3) Le Cid - Acte I - Scène V - Pierre Corneille

(4) Le Cid - Acte II - Scène II - Pierre Corneille

(5) Le Cid - Acte I - Scène VI - Pierre Corneille

(6) Les Fourberies de Scapin - Acte II - Scène VII - Molière

(7) Le corbeau et le Renard - Fables - Jean de la Fontaine

(8) Le Cid - Acte I - Scène IV - Pierre Corneille

(9) Horace - Acte IV - Scène II - Pierre Corneille

(10) Le Cor - Alfred de Vigny

(11) Richard III - Shakespeare

(12) La Cigale et la Fourmi - Fables - Jean de la Fontaine

(13) Oraison Funèbre - Bossuet

(14) Ô triste, triste était mon âme... - Romances sans paroles - Paul Verlaine

(15) Art Poétique - Paul Verlaine

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Histoire: Châteaux et chevaliers

Publié le par modimodi

Oh ! Combien j'ai rêvé !

Combien j'ai chevauché

De fougueux destriers !

Combien j'ai assiégé

De châteaux forts dressés

Pour mieux me défier !

 

Tout m'était poésie :

Le mot mâchicoulis,

La herse, le pont levis,

Le chemin de courtine,

La porte sarrasine...

Je sauve l'héroÏne !

 

À l'ennemi, je tiens tête,

Je défends l'échauguette,

Je cours aux meurtrières,

Pluie de flèches, jets de pierres

Huil' bouillante, plomb fondu,

Oui ! Je reste invaincu !

 

Du fond des oubliettes,

Tout remonte en ma tête !

Pas l'temps d'apprendre à lire,

Inutile d'écrire !

A la guerre, préparé,

Dès mes sept ans sonnés !

 

Je dois savoir chasser

Et à cheval monter

Pour sauter les fossés.

Rien ne peut m'effrayer,

Je suis prompt à manier

Les lances, hache et épée.

 

J'ai déjà mes héros :

Ivanhoé, Lancelot !

Mon avenir est tracé,

Je dois les imiter.

D'un orgueil insensé,

J'rêve de les dépasser !...

 

J'suis un preux écuyer,

Mon temps est achevé.

Prêt à être initié,

Vous me voyez prier,

Toute une nuit veiller

Avant que d'être armé,

 

Casqué et cuirassé.

Pieux et agenouillé,

D'vant mes pairs assemblés,

Demain, je s'rai adoubé

Et du plat de l'épée,

Je serai chevalier !

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Histoire : Gaulois et fier ! 52 avant JC

Publié le par modimodi

Gaulois et fier !

 

Papa, maman, maître d'école,

J'entends encore vos paroles,

Mieux vaut le chant du rossignol

Que l'cri des oies du Capitole !

 

Pour avoir une vie sans histoire,

Faut bien dir' bonjour et bonsoir,

S'il vous plait, merci, au revoir

Savoir ses l'çons et fair' ses d'voirs !

 

Faut apprendre sans faire d'histoires,

Les faits, les dates, les p'tites histoires,

A dormir debout, à tiroirs

Qui ont fait notre grande Histoire !

 

Notre France s'appelait la Gaule.

C'était l'bon temps, jamais d'école,

Des cabrioles et pigeon vole,

Du sanglier à la casserole !

 

Druide party, cueillett' du gui,

Ripailles et guili ! guili !

Avec Astérix, Obélix

L'général Vercingétorix !

 

"À vos rangs fixe, citoyens,

Sus à l'ennemi, sus aux Romains

A coups d'épées et coups de hache !

Ralliez-vous à ma moustache !

 

Pas d'traîne-la-patte, ni de couards !

Braves Gaulois, battons César !

Fêtons victoire à Alésia

Avec Léonnor, Falbala !"

 

Mais César est un revanchard,

Aux Gaulois, il tend un traquenard.

La ville entière est encerclée

Et nos héros sont affamés.

 

Bien sûr qu'c'est, d'l'histoire ancienne !

J'ai ma mémoir' qui fait des siennes.

Ma tête est un livre d'images,

Récompense de l'enfant sage !

 

Devant César le grand vainqueur,

Vercingétorix n'a pas peur.

Fier sur son cheval, à contre cœur,

Il ne veut pas de déshonneur !

 

Il jette casque, lance et épée,

Sans s'départir de sa fierté.

C'est César qu'il défie du r'gard !

Le Gaulois n'est pas un froussard !

 

Moi, j'suis peut-être rondouillard,

Court sur pattes et binoclard

Mais je n'suis pas un fuyard, 

Un dégonflé ou un trouillard !

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