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Lettre au chef de gare, aux maçons italiens et à Maurice : Le sifflet

Publié le par modimodi

 TQP  AP BAL Je remue de temps en temps, les boîtes aux trésors de mes souvenirs d'enfance. Parmi le fouillis hétéroclite des soldats de plomb, canif, pièces, médailles, voitures, toupies et coquillages, je viens de retrouver mon sifflet en métal !

Je le dépoussière avant de le porter à la bouche. Je souffle puissamment dedans mais je n'obtiens, à mon grand étonnement qu'un roulement sonore, qu'un glou glou, qu'un son plaintif, entre le sanglot et le cri étouffé.

A cet exercice, j'étais sans aucun doute, bien meilleur, enfant, lorsque je cassais les oreilles de mes parents en déambulant fièrement dans la maison, genoux bien hauts, d'un pas martial ! Un coup de sifflet à chaque enjambée ponctuait un petit mouvement de menton de ma tête à casquette galonnée.

Inutile de vous décrire la joyeuse ambiance quand de surcroît, ma chienne Carmen, une mignonne petite cocker noire me suivait en jappant, hélas à contretemps ! Je m'imaginais imprimant le rythme, à la tête d'une troupe triomphante qui défilait avec panache, dans la rue principale du village. Je croyais même entendre leurs hourras et leurs applaudissements qui couvraient le son aigu de mes sifflements impétueux.

Mais mon bonheur était à son comble, quand je réussissais à enrôler dans la clique, ma gentille sœur Marie et ses amies. Je menais, à force coups de sifflets, la revue des petites majorettes !... C'est probablement à cette époque que j'ai dû inconsciemment ressentir mes premiers émois innocents. A les voir ainsi tenter des figures gymniques et lancer bien haut leurs gambettes de nymphettes qui soulevaient avec légèreté leurs jupettes, je sais que j'ai éprouvé un réel plaisir. Trouble indicible des primes visions de chair rose et nacrée ! Je garde particulièrement vivace, le souvenir ému de la petite Céleste…

Mais voilà que je crois entendre le coup de sifflet du chef de gare et que remonte à ma mémoire une flopée de souvenirs d'été. Je me revois courant sur le quai, une petite valise verte à la main en compagnie de ma sœur, mon frère et de papa, maman.

Je sens encore l'odeur de graisse sur les bras luisants des roues, je vois les crachements chuintants des jets de vapeur blanche sortant des flancs de la bête, je perçois les hoquets de la locomotive bouillante, les soupirs essoufflés de la machine fatiguée.

Impressionné, je défie du regard ce taureau vigoureux aux muscles huilés qui va nous emporter. Mais il me faut auparavant affronter les trop hautes marches du wagon, qui m'attend porte ouverte. Heureusement, mes petites jambes parviendront à les escalader, grâce à la poussée généreuse et énergique de mon bien aimé père.

"Attention à la fermeture des portes ! Attention au départ !" lance à plusieurs reprises, d'une voix nasillarde, le haut-parleur de la gare. "Attention au départ !" Au triple coup de sifflet du chef de gare, le train s'élance, dans un coup de rein courageux et puissant. En route pour les Flandres et les moulins de Don Quichotte ! Trois semaines de vacances, de joies estivales ! Le bonheur simple et vrai d'une famille unie !

Aujourd'hui, dans son usage commun, le sifflet a perdu en utilité notoire, à part encore pour les arbitres de matchs sportifs ou les policiers et gendarmes régulant la circulation. Mais par le passé, il jouissait à mes yeux d'enfant d'un grand prestige. Il incarnait l'autorité de la force publique, inconsciemment, une figure paternelle ou ancestrale.

Je me revois encore sifflet aux lèvres, jouant à régler un flot de véhicules imaginaires. Je ne m'épargnais pas les efforts, gesticulant et moulinant des bras, tournant sur moi-même dans toutes les directions, à m'en donner de vertigineux tournis. Oh ! J'étais impressionnant quand je levais mon bras, main ferme, paume tendue en opposition pour stopper énergiquement un automobiliste trop impétueusement pressé. Mon coup de sifflet était alors magistral et s'il le fallait redoublé.

Je me souviens. Mes maîtres aussi avaient un sifflet pour les leçons de gymnastique ou pour me faire ranger dans les rangs, parmi mes congénères. Aujourd'hui, même avec un rappel à l'ordre, il semble plus difficile de mettre la jeunesse au pas et de la faire rentrer dans le rang…  A cette époque, moins sollicités par les gadgets et les médias, un simple sifflet nous impressionnait et nous appelait à l’obéissance.

Un autre souriant souvenir affleure à ma mémoire. Je me revois tenter de siffler avec la bouche. Quelle rigolade ! Mes premiers essais ressemblaient plus à des grimaces, des chuintements inefficaces et des soupirs chargés de postillons. Je sifflais comme une bouilloire. Même résultat avec les mains ! Mes tentatives n'étaient que des succions de doigts léchés sans arriver à sortir le moindre son.

Mon ami Gino, un garçon italien qui sifflait à merveille de toutes ses pinces, d'une main et des deux mains, se moquait amicalement de moi. J'appris plus tard que c'était dans sa culture, un talent presque inné, d'autant que son père était maçon et avait dû s'exercer. Suivant la légende urbaine, les maçons italiens, manches retroussées, sifflaient au soleil, les jolies filles pulpeuses et pétillantes, du haut des échafaudages. Les cinéastes italiens en ont fort bien rendu l'ambiance dans les rues bruyantes et animées des villes.

J'y parvins moi aussi mais difficilement. Il le fallait pourtant, si je voulais me voir conférer la reconnaissance de mes camarades qui se prenaient pour de petits durs ou de grands caïds. Quand nous jouions aux gendarmes et aux voleurs, nous usions et abusions de cette méthode pour appeler ou avertir d'un danger. J'appris plus tard que ce prestige était vulgaire, sauf pour siffloter un air de chanson ou de musique. J'avais une amie, gentil rossignol, qui excellait à le faire. On attribua ce don à une oreille musicale parfaite ; elle devint, je crois, flûtiste ou saxophoniste.

Certains jours de jeune et gai printemps, quand l'air est tiède et aimable, il m'arrive encore de le faire en chantonnant, comme le pratiquait un vieil original de mon patelin. Impossible de le croiser sans l'entendre siffler l'air d'une rengaine à la mode. Figure populaire, les habitants du bourg lui réservèrent un dernier hommage. Quand il partit siffloter avec les anges, on inscrivit sur son faire-part : "Maurice, dit le merle siffleur" ! 

Oui ! J'ai gardé ma joyeuse âme d'enfant, docile quand il le faut, rebelle si nécessaire. Je n'ai d'ailleurs jamais obéi au doigt et à l’œil et personne ne s'est aventuré à me siffler comme un chien ! Sans doute, parce que j'ai moi-même ce qu'on appelle du chien d'autorité et que j'impressionne peut-être un peu ! Comment s'étonner d'ailleurs que quelques persifleurs disent, que par excès d'idéalisme et par manque de modestie littéraire, j'enfle déjà des chevilles. Je crois le deviner, car souvent mes oreilles sifflent.

Enfin, jusqu'à présent, j'ai évité de décevoir mon entourage m'épargnant ainsi quolibets, huées ou sifflets moqueurs et réprobateurs. Je me suis d'ailleurs méfié des louanges faussement admiratives et trompeuses de mes contemporains, spécialistes de l'appeau ou des coups de brosse à reluire. Peut-être, par instinct de survie, j'ai pu, jusqu'alors, résister à l'appel des sirènes, fussent-elles sublissimes, à me couper le souffle ou le sifflet.

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Lettre aux exaltés : Troubles 1

Publié le par modimodi

AP  1

Mes amis proches ou lointains, vous êtes tous des êtres sensibles, de chair et de sang ! Vous vibrez comme des diapasons en déchiffrant les partitions d'amour de celui ou celle qui a su faire jouer la corde sensible. Vous êtes pincés, touchés ! Le soliste rêve déjà de devenir virtuose ! Il feint d'ignorer que le désamour puisse un jour lui mettre le la.

Au fond de vous, vous sentez et ressentez ce qui vous convient et vous est profitable. Vous pressentez par intuition ou par un sixième sens, le danger ou un heureux événement. Cette réceptivité extrême, cette vibration, cet écho de votre environnement en vous, sont les ondes sismiques de votre envie d'agir et d'aimer. Elles vous motivent, font naître vos idées ou vos désirs sans pouvoir toujours les objectiver autrement qu'affectivement, comme dans l'amitié entre Montaigne et La Boétie : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi."

Du temps perdu au temps retrouvé, êtes-vous comme Swann, aimez-vous les chambres, les églantines et les madeleines, à l'heure du thé ? Êtes-vous toujours à la recherche du baiser perdu et pas seulement de celui de votre mère !... Pauvre Marcel, qui ne put transgresser son désir de tendresse et d'amour maternel que dans l'impuissance et chez qui, la femme aimée qui avait hérité du caractère phallique de la mère, ne put jamais être possédée...

Prudence ! Certains ou certaines abusent ou peuvent abuser de vous. Ils trouvent le chemin de votre cœur dans l'intention de le rebrousser. A vous promettre de vous faire prendre votre pied, celle-là ne pense qu'à vous le tordre dans les ornières des plaisirs faciles. Elle vous met à l'épreuve, vous tombez dans ses bras mais vous tombez "mâle". De la fleur bleue au bleu à l'âme, vous marquez le coup. Vous l'avez dans la peau ! Sa sensualité, sans dessus ni dessous vous met les sens inverses, sens devant derrière. Vous en perdez la tête, vous allez en tous sens, en dépit du bon sens.

L'admiration que vous éprouvez pour un être que vous avez qualifié d'exceptionnel peut vous porter à la dévotion. L'aimer en odeur de sainteté peut vous faire tomber à genoux devant elle. Sa folle piété vous fera peut-être mettre les bras en croix ! De la violence furieuse de sa passion, elle vous fendra le cœur et vous finirez en gibet de potence comme un écorché vif au bois d'amour de son ciel de lit !

Loin de la dialectique du discours amoureux cher à R. Barthes, vous êtes dans la pratique de la maîtresse et de l'esclave. Vous en êtes cinglé et sanglé. Elle vous prend dans ses menottes et vous fouette les sangs avant de vous cravacher. Vous avez pris la voie des plaisirs fétichistes et des sens interdits. Vous traversez l'extase dans des passages cloutés.

Elle vous stimule et vous éperonne. Vous êtes un fringant fringuant, vous piaffez, prêt pour la cavalcade. Vous pensez rester ferme sur les étriers, mais le trot est trop enlevé et au premier obstacle, vous faites le grand saut et mordez la poussière. Votre écuyère avait de l'amour une perspective bien trop cavalière. La belle amazone vous a bridé et vous avez fléchi devant ses dérobades.

Dans l'existence, c'est ce que nous éprouvons qui nous bouleverse. La concupiscence peut affoler votre raison. Une grande joie et une grande douleur peuvent être poignantes ou jouissives au point d'en être exquises. Une intense ardeur est souvent dévorante comme la flamme qui exalte le feu. Combien de destinées, fussent-elles royales, s'en sont trouvé embrasées, renversées et ruinées !

Si vous êtes fougueux et lyriques, vous n'avez pas fini d'être prisonniers de vos émois et de vos emballements. Celle que vous appelez princesse vous fera peut-être don du royaume de sa beauté mais exigera de vous le faste qui sied à son rang. Il va vous falloir avoir le gousset bien garni. Et même en étant bon prince, il va vous falloir sacrément vous en laisser conter pour croire aux vertus féeriques de la citrouille !

 

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Lettre aux addicts des écrans - Étrange lucarne 4/4

Publié le par modimodi

BAL AP

A tue-tête !

L'actualité est aujourd'hui vécue en temps réel et en direct. Au risque de se noyer dans le flot des nouvelles en crue, chacun doit surfer sur la vague ou faire le buzz.

Big Brother est partout. Pour aller toujours plus vite, le téléspectateur transformé en internaute, doit connaître le vocabulaire de l'époque, être Smart ! phone ! Oh ! Vite un plan Snapchat ! Oui ! J'te like et j'te Skype !

Les messages sont codés comme au temps de Radio Londres. Vous pouvez vous faire youtuber ou facebooker jour et nuit. Mais attention encore à ne pas être largué ou dépassé, si vous ne savez pas rentrer par le portail ouvert et ouvrir le fichier numérique.

Sans ramer à contre-courant, il faut être à l'aise pour naviguer dans l'Appstore de vos I phones, toujours plus rapides, toujours plus légers et plus performants. L'apprenti se doit d'être maître des applications, fonctions et paramètres. La génération Y des digital natives ne peut pas rester sur la touche ! Pour ses twittos : # chébran et émoticônes, lol ! On ne peut en avoir sa dose avec Windows ! Smileys, les ouistitis !

Vous devez savoir ouvrir You tube, Dailymotion, acheter le nouvel iPad, la nouvelle Xbox One PS4 ou S, accéder au Wi-Fi intégré, brancher le Bluetooth, relier en USB votre mobile à votre Mac ou votre PC et pratiquer la mise en boîte, pour vivre librement et gratuitement, grâce à votre Livebox v 4 ou 5 et votre Freebox. Mais à peine connectée, elle est déjà ringarde ! La high-tech est la course perpétuelle et inassouvie vers le futur et ses nouveaux produits ! En permanence, on enfonce le cloud et il suffit d'avoir la fibre pour avoir du très haut débit... de factures !

Aujourd'hui, les Google Glass, les électro lunettes du futur vous mettent le monde réel et virtuel, à vue de nez ! Heureux, celui qui ne verra pas plus loin que le bout de son nez ! Les montres de l'Apple Watch vous offrent de chercher midi à quatorze heures à l'échelle de la planète ! L'humanoïde est désormais sur système Android, il lance ses SOS en iOS ! La Google Car roule pour le mettre en toute sécurité au pied du mur et... le faire tomber ! Ivresse et griserie, mains libres avec la Tesla électrique.

Le plaisir permanent est devenu extatique et croissant, voire orgasmique, quand chacun peut toucher le point G, force 3 puis force 4, 5 et toujours plus pour s'accoupler et communiquer en ligne, de plus en plus vite et tous azimuts ! Le Plan Marshall est un plan Q !

Fini l'isolement ! Vous n'êtes plus jamais seul ! Vous envoyez des mails, qui s'enmailent et se mêlent aux courriels des derniers défenseurs de la langue française. Dans le secret, vous cryptez vos identifiants et mots de passe, toujours plus difficiles à mémoriser pour les sécuriser. Incognito ou en correspondance privée, vous établissez des contacts. Vous vous connectez et envoyez, en Microsoft qui peut, en abrégé, des textos et des s.m.s, des images et des vidéos. S.O.S ! Hier, si la coupe était pleine, aujourd'hui, c'est la messagerie qui déborde.

Vous pouvez aussi discuter sans fin et en direct, en messagerie instantanée, tout en voyant sur Skype, Yahoo, vos pseudo centaines d'amis, mi-réels, mi-virtuels, géolocalisés et co-choisis sur Facebook ! Comme Pénélope, vous tissez en continu, de nouveaux liens sociaux avec votre communauté numérique. Le chimérique espoir, l'introuvable bien aimé(e) sont désormais Meetic !

En amoureux transi, vous n'avez plus à écrire des vers en solitaire, vous pouvez faire partie de l’Élite, appeler Cupidon, adopter un mec, être attractif mondialement et trouver l'âme sœur chérie, sur un site de rencontres en pratiquant le jeu du Chat et de la souris !... C'est à spamer ! Follow-me ! Mais la cage est toujours plus grande que le rat !

A la moindre envie, vous devenez tactiles pour tweeter à vos abonnés, votre pensée en cent quarante signes maxi... Raccourcis de la pensée ou la pensée raccourcie ? Vous pouvez désormais parler pour ne rien dire et écrire pour ne rien exprimer, penser en illimité sans y penser, sans vous dépenser ni rien dépenser. Vos idées sont contingentées, votre esprit est comprimé, mais vous faites partie des élites 2.0. Vous réseautez, vous avez du style, vous êtes cool, hip et swag !

Amis, plus l'actualité se déchaîne, plus votre imagination s'enchaîne, captifs de vos écrans !  Apple vous a pris pour des bonnes pommes. Huawei, Samsung, LD, Xiaomi, Nokia, chinoisent et s'exportent pour vous vanter leurs téléphones, smartphones et tablettes. La nouvelle culture est numérique et c'est par milliers, qu'addicts et abêtis par ces matraquages assassins et assommants, vous vous brûlez la cervelle, en live, à tue-tête !

Allez, je vous offre quand même, un digne happening, un grand happy end car, si vous ne l'avez déjà fait, je me zappe moi-même et m'efface : Ctrl+Alt+suppr.

 

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Lettre aux addicts des écrans - Étrange lucarne 3/4

Publié le par modimodi

BAL AP

Télé transes-mission

Fidéliser par le rêve ou l'émotion, par l'intrigue à rebondissements, par l'humour et les rires sur commande est l'objectif constant des programmes. Le bonheur sur vitaminé et permanent des familles formidables permet l'identification des petits comme des grands, aux émissions d'une réalité déformée et mercantile.

Rivé à l'écran, scotché au feuilleton, pendu au Câble, l'esprit est formaté à mort. Pour vos tout petits, l'attention est peu à peu saucissonnée, le comportement agité et le développement cognitif anarchique dans des centres d'intérêts dispersés.

Les pubs en permanence créent des désirs futiles et des vrais-faux besoins. Voitures, parfums, vêtements, produits alimentaires, cosmétiques ou nettoyants..., produits high-tech, achats ou abonnements, films, prochains événements du show-biz sont tous en promotion ! Le bonheur se brade et se ristourne à prix discount. La vie est en réclame, la pensée unique en promo !

L'obsolescence de la vedette et du produit est même programmée. Pas de vaccin contre la fièvre acheteuse ! Chaque téléspectateur devient une fashion victime au consentement solidaire, un parfait consommateur sommé de consommer pour être de son temps.

La dévotion est au cœur de la religion télévisuelle avec ses icônes, ses dieux et ses déesses de la télé réalité. C'est tellement facile, à celui qui ne croit ni à Dieu ni à diable, d'obtenir le bon Dieu sans confession, à la grand-messe païenne du "Panem et circenses" !

Au cirque ou au forum, dans les débats politiques, vous pouvez même rencontrer vos élus et vos stars, les applaudir, les interviewer, dialoguer, chanter et jouer en direct, avec eux. On est à loisir, un fan frénétique, un grand témoin ou jury. On vote et on élit. On gagne des lots ou à être connu ! ...

C''est l'objectif affiché à la Une, donner une télé transes-mission convulsive qui vous enchaîne en continu et vous déchaîne en crises d'hystérie collectives. Seuls les médiums des médias sont transes-lucides ! Si "trans" signifie "de l'autre côté", c'est vous le télé-mateur qui êtes promis et garanti, complètement à l'Ouest !

Vous vous y voyez, vous le pouvez ! Ainsi, sans grand talent particulier, vous passerez vous-même un jour, à la télé ! Vedette d'un seul jour, pour le téléspectateur mais pour toujours, dans votre quartier du Landerneau ou sur les réseaux sociaux. Likes et followers sont vos nouveaux amis.

Sur les écrans, tout est fait et pensé pour sublimer vos frustrations, provoquer vos désirs et vous sortir de la banalité du quotidien par le clinquant des variétés, des faits divers montés en exploits, des manies passées pour des dons ou des particularités physiques ou psychologiques présentées comme des phénomènes extraordinaires.

Tout est également conçu, pour vivre la vie rêvée des people en famille ou en vacances, de la belle et de ses princes, pas toujours charmants ; Allez au Speed Dating pour filer, dans le pré, le parfait amour ou l'amour vache, à gros sabots ! Le bonheur est dans la bouse !

Grâce à la télé ou la tablette, les arbres sont même épargnés ! Halte à la déforestation, vive Amazone et le kiosque virtuel. Aujourd'hui, le livre et le journal sont lus pour vous. L'information aux mains des grands groupes de presse est aseptisée et orientée pour formater les esprits, manipulée pour mieux vous prendre en mains.

Au règne de l'image, le monde est exposé, de manière modérée ou radicale, dans le sensationnel ! Sur fond de guerre des ondes, des canaux et des chaînes, flashes, scoops et grands reportages, infos en live et news en boucle, font dans le pathétique ou dans le sympathique.

Constat tragique, comique ou tragi-comique ? Toujours les mêmes ressorts classiques ! Du pathos pour les patauds. Logique ! Du burlesque et de la farce pour les bouffons et fanfarons ! Au final, l'objectif à atteindre, c'est de faire pleurer Margot ou bêler le mouton de Panurge. Vous pouvez zapper encore et toujours, vous avez le choix !

 

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Lettre aux addicts des écrans - Étrange lucarne 2/4

Publié le par modimodi

BAL  AP

Le point G, puissance 5

En avez-vous réellement conscience ? Vous demandez-vous parfois quelle réalité vous offre la télévision ? Avec tous ces rêves télépathiques et cette profusion de plaisirs faciles, êtes-vous encore libres ?

Vos goûts et vos préférences littéraires et musicales sont continuellement formatées et con-formées, voire transes formées. Récitals ou concerts, galas de charité publique, le grand cirque médiatique bat le tambour !

Sans bouger de chez vous, vous pouvez chanter en hits party et en karaoké, sous les paillettes, dans des one-man shows et des talk-shows ! Vous êtes comme la vedette, vous dansez et chantez pour le Prince de Lu ! Vous êtes un grand chef, vous cuisinez et pâtissez pour le roi de Prusse !

Passant de chaînes en chaînes, les mêmes stars font le spectacle pour vous en prime ! Prononcez Praï 'm Taï 'm ! Les chochottes font le grand show, les DJ mixent l'opéra soap. Alors, aboyez à la lune ou faites le moonwalk !

Sur Netflix, le feuilleton d'hier est devenu saga, diffusé et multidiffusé, en saisons, épisodes et Séries. Prononcez "Cérises", sur le gâteau de l'audimat, où il faut être au Top et pas au Flop, pour doper l’audience !

Fictions historiques, téléfilms d'amour, dessins animés, aventures extraordinaires, passions et crimes, policiers et héros sont disponibles, toute la journée, en direct ou en replay, sur le petit écran. Dès le réveil, le petit écolier s'excite en devenant un héros intergalactique et renverse son bol de petit-déjeuner.

La ménagère de 50 ans, qui n'épluchera plus désormais ses oignons en pleurant, grâce au nouveau et révolutionnaire robot, commandé en direct au télé-achat, a tout le temps de vivre sa love story et de se prendre pour Cendrillon ou Sissi. A l'heure "des feux de l'amour" et du torchon qui brûle, la carbonnade oubliée est elle aussi attachée. Mais c'est décidé, elle dira à sa fille d'appeler son prochain bébé Timberlake ou Gloria, si elle veut l'allaiter !

Hélas, le facteur qui sonne trois fois à la porte, n'est pas le Prince charmant et les lettres d'amour ne sont malheureusement que des factures et des recommandés !

Les magazines de vos idoles, les documentaires, les matches en direct ou en différé, la vulgarisation des sciences, les enquêtes et reportages de toute nature et les jeux en pagaille, divertissent et évadent, tout en vous rivant au téléviseur et en vous collant au fauteuil. Plus besoin d'aller à l'école, la culture populaire devient culture de masse et la masse est dans la nasse !

Il n'y a plus que les forfaits qui soient mobiles car les abdos sont restés dans la tablette ! Le plaisir est un TGV à domicile. La jouissance est au point. Vive le point G à la TV, puissance 4 et bientôt 5 pour tous et puis sûrement 6 ! On n'arrête pas le progrès ! L'extase est dans l'emphase ! Comme Pégase, chacun peut prendre un pied d'enfer.

Oh ! La belle génération-canapé vautrée dans ses rêves de puissance et de grandeur ! Mais le service n'est pas gratuit car le merlan Free ne peut pas être rasé, gratis ! Il doit donner au denier du culte de l'image.

Les autoroutiers de l'information ont aussi inventé l'autoroute à péages des émissions cryptées ou décryptées. Le téléspectateur n'est pas un globe-trotteur de la pensée mais un sédentaire formaté, floué ou flouté.

Après la redevance, voici les taxes sur les abonnements et les décodeurs. Vous êtes servis et bien gâtés ! Ils ont même fait exploser le box-office des navets avec la TNT, en vous offrant, en plus pour ultimes artifices, les fleurs des bouquets satellites !

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Lettre aux addicts des écrans - Etrange lucarne 1/4

Publié le par modimodi

 

 BAL  AP

Idiot Visuel !

Attention ! Vous risquez de passer pour un réac rétrograde, un ringard de l'audiovisuel, un idiot visuel fini, un incroyant pas cathodique ! C'est peut-être vous, le guignol de l'étrange lucarne, le pignouf du paf, le Gogol de Google !

Vous vous obstinez à continuer de penser qu'à l'ère de la communication, les têtes à têtes se font plus avec l'écran de la tablette, de l'ordi ou de la télé qu'avec l'Autre. Sans doute, parce que même physiquement présent, vous ne le percevez que comme une ombre.

Vous dites qu'aujourd'hui, la télévision mais aussi internet sont un formidable réservoir, un trésor d'informations et de documentations, une banque d'images inépuisable. Vous clamez que le monde est à vous, qu'il se veut clair et Net !

Il met le nez à la fenêtre avec Windows, il est au bout des doigts de la télécommande ou du clavier. Le web n'a pas de frontière. Culturellement éveillé, chacun peut accéder à un savoir sans bornes. L'univers est infini, no limit ! Vous êtes à l'école universelle de la vie.

La création dévoile l'insondable diversité de sa beauté. A condition d'être curieux et généreux, vous pouvez avec toute la terre, être altruiste et solidaire, en communion avec vos frères, en humanité. L'œil et le cerveau, sans cesse sollicités, font de vous un voyant éclairé, un témoin permanent, un citoyen du monde. Vous y croyez.

Alors, pourquoi paradoxalement, nuancez-vous votre propos et tempérez-vous votre enthousiasme ? Pourquoi, êtes-vous devenus à la fois progressistes et conservateurs ? Pourquoi, faut-il que la promesse du Paradis de la connaissance tourne au cauchemar de la surinformation et la stimulation intellectuelle, en rivalités multi-médiatiques ? Pourquoi vous sentez-vous un idiot visuel ?

Dans la guerre, que se livrent les producteurs d'accès et les médias, c'est l'esprit qu'on envahit et qu'on occupe. C'est la réflexion qu'on colonise et l'opinion qu'on annexe. Plus le terrain des idées est en jachère ou inculte de bon sens, plus les semailles seront fécondes. La conquête du jugement et de la raison se réalise par le rêve ou l'émotion.

Qu'importe la qualité des semences et de la moisson, seul compte, le label de la pensée unique ! La politique en use et en abuse pour vous faire prendre vos rêves pour la réalité. La bonne parole est dans la parabole, le désir est un satellite comme la lune qui vous est promise. Les mille paillettes des stars filantes brouillent votre clairvoyance. Vous vous pensiez voyants, vous n'êtes que des voyeurs !

L'engrais d'opinion répandu à profusion est composé d'annonces pour citoyens crédules ou de rengaines entêtantes pour graines de star. Des rêves de puissance dans des jeux addictifs sont offerts à des ados, accros de leur console.

Aux heures de grande écoute, les jeunes n'écoutent plus qu'eux-mêmes, incarnés dans les personnages d'un univers métaphorique et onirique plus ou moins délirant. Dans ce monde de fiction, la e-génération des jeux vidéo peut jouer, regarder et discuter entre clones et perdre inconsciemment la réalité, sans cesse augmentée d'images virtuelles.

L'accès à l'image est devenu tellement aisé, qu'il en comporte un aspect stupéfiant, brouillant la perception du réel. La raison du narco-pratiquant, part en voyage hallucinogène. Game et score, Came et scoop sont l'opium du toxico. L'héro et l'héroïne sont dans l'image !

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Lettre aux croyants et aux impies : L'âme 2/2

Publié le par modimodi

 

  AP 2

 Mot de passe !

Le temps passe, les mythes demeurent, la religion les interprète et l'homme s'y accroche comme le lierre à la muraille des grands mystères.

Dans la conscience universelle, des échos de voix et de prières s'élèvent dans l'espace infini. Les entends-tu ?

Oh ! Toi, le commun des mortels, sain de corps et d'esprit, promis à la vie éternelle, grâce à ton âme, ta belle âme, tu es d'abord un terrestre charnel, migrant entre la vie et la mort... Avant, si l'on en croit la chrétienté, de devenir un lumineux émigré, un extraterrestre !

En ce bas-monde, ton âme est ton viatique pour l'au-delà, c'est l'assurance d'une vie bienheureuse, c'est même l'espoir de la réincarnation. C'est en ton âme et conscience, ta chance d'en réchapper, ton gage d'immortalité, selon notre sainte mère l’Église, catholique, apostolique et romaine. 

C'est, pour un iconoclaste, Pierre ou Vanessa, la clé du Paradis promis !... Il te faut donc accepter et intégrer la céleste conception d'un existentialisme surnaturel et rédempteur. A prendre comme une nouvelle chance pour toi et tes semblables de survivre, après avoir été expédiés, ad patres !"

Un mythe pour les uns, un salut pour les autres ! Voilà admise ou à admettre, la justification du sacrifice divin et la raison pour laquelle Dieu a rendu son âme à son Père Éternel. Il s'est fait homme et est mort sur une croix, pour le rachat de tes péchés, originels. Car toi, pauvre pécheur, tu n'as, dès ta naissance, pas la moindre chance. Au départ, la vie te fait ta première queue de poisson.

D'ailleurs, tu serais avisé et bien en droit de te questionner pour savoir si les âmes sont réservées à tous les pécheurs invétérés, pris en abondance comme des poissons et comme toi, dans la nasse ou le filet ? Rends-toi à la criée et reste toutes ouïes, elles se vendent aux enchères.

Tu as une bonne intuition ! Oui ! Le mot de passe pour l'eau-delà, c'est : ICHTUS ! Ar(r)ête de gamberger ! Ne te torture pas à en trouver la raison. Il s'agit du code secret, du mot de ralliement des premiers chrétiens, en vigueur du I au IV siècle, pour échapper aux persécutions des Romains. C'est une allusion référencée à la pêche miraculeuse de Jésus et Pierre sur le lac de Tibériade.

Il signifie poisson en grec mais, c'est aussi un symbole, celui de l'eau du baptême qui purifie l'âme du pécheur et c'est encore un jeu de mots, un acrostiche grec : I (iota) : Iêsoûs = Jésus, KH (khi) : Khristòs = Christ, TH (thêta) : Theoû = de Dieu, Y, U (upsilon) : Huiòs = Fils, S (sigma) : Sôtér = Sauveur... Jésus-Christ, Fils de Dieu, (notre) Sauveur.

C'est le nom mystique du Sauveur, " vivant au milieu des abîmes de notre mortalité, semblables aux profondeurs de la mer." C'est enfin pour la chrétienté : " l'Eucharistie, le Corps, le Sang, l'Âme et la Divinité de Jésus-Christ."

Tu as raison d'insister et de persévérer dans ta quête. Tu es un rescapé, un pêcheur qui doit garder sa ligne de conduite. Tu possèdes une âme en peine, qu'on t'a chevillée au corps, comme celle de ton âme sœur, à qui tu t'es donné corps et âme....

En poussant des soupirs à fendre l'âme, une criante interrogation demeure en ton cœur et en ta foi... Pourquoi t'avoir mis au monde, si c'est pour te charger de tous les maux ? Serait-ce pour justifier le sacrifice divin de chair et d'amour, que tu es assuré à ton tour de la mort du pécheur ? 

On t'a convaincu que tu es une âme damnée et qu'il te faudra rendre l'âme, qu'au départ, tu n'avais pas demandée ! On a peut-être même tenté de te convaincre que Dieu, le pêcheur d'hommes, est ressuscité pour te permettre de renaître... Tu as cru lire le script d'une nouvelle de science fiction : Le retour du mort vivant !

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Lettre aux croyants et aux impies : L’âme 1/2

Publié le par modimodi

 AP 3

Tout bien pesé

Je viens te parler cœur à cœur en toute confiance. Dans l'air du temps qui passe, il est des mots qui sont évanescents dans leur approche et leurs concepts.

As-tu pauvre mortel, la subtilité légère pour les employer ? Ainsi en est-il de l'âme, mot éthéré, nébuleux, aérien et pourtant pesant.

Au jugement dernier, selon l'Apocalypse johannique, suivant le livre de la Révélation, ton âme sera pesée pour te faire entrer, soit au Paradis, soit jeter en Enfer. Comment ? Mystère ontologique divin ! Pas de dévoilement ! L'allégorie est surnaturelle. L'énigme reste ésotérique et symbolique. Le peuple de Dieu sera délivré mais pas le secret.

Ton corps matériel aura disparu, déversé et jeté à l'âme de la terre, au sein de ses entrailles, mais ton âme, ta belle âme se sera détachée... pour aller se faire peser, tout là-haut, auprès du Très-Haut. Pauvre pécheur, est-ce là, tout ton salut ? Es-tu certain de faire le poids ? Quel heureux présage contient cette vision paradisiaque ?

Devras-tu prendre, la navette spatiale pour aller faire ta cour céleste et bêler avec l'Agneau ? Toi, qui n'es pas un mauvais cheval, quel besoin, aurais-tu de caracoler avec quatre cavaliers aux couleurs prophétiques, blanc pour la conquête, rouge pour la guerre, noir pour la famine, vert pour la mort ? Pour délivrer ton âme, seras-tu obligé d'affronter le dragon diabolique, la bête chimérique, n° 666, d'écouter un septuor de sept trompettes, joué par sept anges et devras-tu subir les sept fléaux ? Quelles plaies !

N'en as-tu pas déjà assez, ici-bas, durant les sept jours de la semaine ? Est-ce cela, le programme du séjour interplanétaire et de la croisière intergalactique ? Est-ce cela le Nouveau Monde ? Es-tu contraint de mettre en balance ton existence terrestre avec ce grand voyage pour la Terre Promise. D'ailleurs, si tu ne sais pas encore combien pèse ton âme, tu sais déjà qu'elle ne pèse pas lourd, ta chance de plaisir !

On peut t'entendre soupirer : "Mânes de mes ancêtres, ombres de mes souvenirs, avez-vous donc une âme ?" Les vois-tu déjà, sur la bascule, eux et toi, en troupeau, serrés comme des bêtes de somme, sorties de la grande léthargie ?

Au fait, si tu n'as qu'un petit pois dans la tête, mieux vaudrait pour mourir, avoir un poids sur la conscience... Car au plus haut des cieux, tes tares feront alors, bon poids ! Tout bien pesé, chacun vaut son pesant d'or. Une vraie seconde chance pour tous les poids morts !

Ton âme que tu croyais plus légère qu'un papillon sur un tableau des Vanités, ton âme immatérielle, par la grâce des anges se retrouve chargée comme la mule papale. Ne te resterait-il, sur cette terre de misère qu'à errer comme une âme en peine ? Esclave ici-bas, promis au royaume des cieux, ad vitam aeternam ! La longévité, à défaut de longe évitée ! Après la vie en noir, la vie en rose, après la vie de bohème ou de patachon, la dolce vita !

Il faut t'en contenter. Tu as en perspective, une bien mince consolation, mais quand même une consolation !...  Oui ! Tu es sensé, être promis à une seconde existence, après la mort... En effet, avant de regagner, avec ton âme sous le bras, tes pénates et de faire du lare au foyer, tu demeures et vis ici-bas !

En tant qu'être vivant, respirant, agissant, tu es la preuve du principe fondamental, immanent et vital. Tu possèdes la vie, par ton corps (Corpus), par ton esprit (Spiritus) et par ton souffle (Animus). Il t'est donné, en plus, l'âme (Anima), principe transcendant et feu principe... Force de volonté, esprit supérieur, d'essence métaphysique, selon la diversité des approches, des croyances ou des religions, l'âme est ou serait ainsi la seule Réalité. Le reste n'est ou ne serait qu'apparence pesante.

A y perdre son latin pour y gagner la vie éternelle ! Hors d'elle, point de futur, hormis la certitude de décliner ! Et le verbe s'est fait cher !... Car pour sauver sa peau, il t'en coûtera la peau et les os. Impossible de tout sauver : les meubles, oui, mais pas les appâts rances !

Scié en deux le paroissien ! Par ce dualisme du corps et de l'esprit, des actes et des pensées, tu as définitivement l'air d'en avoir deux ! Schizophrène par substance, à la recherche de ta synthèse et de ton unité, tu es pour toujours un androgyne, à la ramasse ! Il n'y a probablement que chez Leibniz, que l'harmonie soit préétablie.

De deux choses l'une, tu es un humain de mes deux ! Entre les deux, sur cette terre, ton corps et ton cœur balancent ou s'en balancent, sur le tourbillonnant manège de la matérialité. Ton esprit, volatile dans ses pensées et ton âme fugueuse, eux, jouent la fille de l'air. N'étant que de passage, eux, se transvasent avec Conscience dans l'Idéal.

Ainsi, tes capacités physiques sont indissociables de tes capacités intellectuelles, spirituelles et morales. Tes sensations, tes émotions qui te tapent sur les nerfs font le bonheur des psy ! Impossible de rester sur son Kant à soi !  La joie est aussi légère et inconstante que la fumée du cigare de Freud. Il te scrute jusqu'au fond de ton moi profond et jusqu'au tréfonds de ton âme, l'autrichien !

Tu es un inconscient, ta vie psychique n'est que conflits et tout fait mal à la tête, docteur ! Tes rêves roses sont des névroses et des psychoses qui te donnent, des idées roses de ballets roses ! Érotisé à mort, castré, complexé par papa, maman et refoulé par ton comportement antisocial, tu es bon, par pulsions et impulsions au grand transfert.

Pourtant, tu es plutôt une bonne âme, généreuse et magnanime !... Ton action humaine s'exerce dans sa force vitale, à l'extérieur, dans et sur le monde et ta Vie se fonde sur un monde intérieur, psychique dans ses idées et ses pensées comme intime dans ses croyances. C'est là, ta grandeur d'âme ! C'est là, le même Souffle vital, au sens des philosophes grecs antiques, tout à la fois, humain, divin et immuable.

On ne parle plus, dans ce cas, d'un Dieu unique mais de la déité, des dieux tutélaires et païens du Panthéon et de l'Olympe. Tonnerre et noms de dieux ! Vingt dieux !... Et plus, à ciel ouvert. Dieu, merci ! Ainsi soit-il, ce n'est pas juré !

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Lettre aux cultureux : Culture terre à terre en tête à tête

Publié le par modimodi

BAL AP

Il existe un fécond rapport entre les travaux des champs et l'activité intellectuelle. Y avez-vous déjà pensé ?

Le même mot pour la terre et la tête : la Culture !

L'agriculteur cultive, l'enseignant cultive et tous les deux, souvent sans trop se cultiver, sont des cultivateurs.

Sur le champ, l'un creuse la terre, l'autre se creuse la tête pour creuser celle des autres !

Le premier engraisse et fume la terre, l'autre, voulant philosopher, tient parfois des propos fumeux et fait école. La cambrousse ou la classe, pour les nourritures terrestres ou les nourritures intellectuelles, forment la nouvelle terre promise !

Fertiliser le sol, ensemencer l'esprit, ne rien laisser en plan ou en jachère, savoir planter sans se planter... Voilà, le huitième art, l'art du Génie rural ! L'art du rendement de l'are à l'hectare. Le savoir-faire agreste du terroir.

De même, semer les grains et les perles de culture vont de paire, au point que chacun patiemment, cherche à faire germer le blé ou l'idée. Le rustique se met au vert, le pédagogue aux vers d'une pastorale. Les bucoliques les unissent ! Sur ce terrain d'entente, l'élévation les transcende de l'élevage à l’élève.

Est-ce que le désarmant : "Faites labour, pas la guerre ! ", ne pourrait pas devenir le nouveau slogan culturel, le credo dépaysant, à beugler dans les étables ou à chanter dans les écoles ?

Du reste, de la culture au terre à terre, il n'y a souvent qu'un pas, chaussé de gros sabots, pour qui ne sait pas entretenir les sols ou le terreau des connaissances.

La vue de l'esprit est parfois trouble surtout, quand une idée qu'on n'a pas vu venir, vous traverse l'esprit.

Hélas et lasse, la tête gavée et bien pleine présente aussi parfois, des allures défaites de tête intello, "Waterloo, morne plaine" ! Haro sur le baudet et sur les têtes de lard ou de turc !

C'est probablement pour se consoler de ne pas avoir un cerveau musclé, que certains esprits arides ou en friche, s'adonnent alors, à la gonflette et, confondant la tête et les jambes, appellent cela, de la culture physique pour entretenir l'esprit de corps !

Foncièrement, Esprit, es-tu là ? Ou Esprit, es-tu las de ruminer sur le plancher des vaches, afin de tenter intensivement mais vainement, de vider et d'épuiser notre trésor patrimonial et culturel ?

Moissonneurs d'épis, de lauriers et de médailles, culs-terreux, cultureux ou culturistes, tous con-formés à l'esprit grégaire et maison, des maisons dites de la Culture, unissez-vous pour essaimer, les uns, les autres. Soyez féconds ! Que les grands esprits se rencontrent !

 

 

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Lettre aux parents d'élèves

Publié le par modimodi

BAL AP

Pieds de nez

Vous le savez ! L'Education nationale est en crise ! Y'a plus d'école ! Même l'école maternelle est en crise ! Ce cri angoissé est lancé partout et fait hurler, dans toutes les maternités et les nurseries, nos sage-femmes et nos parturientes. Y'a plus d'école, sauf celle de la vie !

Pour en avoir le cœur net, j'ai ce matin, abandonné mon clavier, mon crayon de papier et mon carnet à spirales et je suis parti, une fois n'est pas coutume, en enquête pour un micro-trottoir.

Je vous livre donc, pêle-mêle, les résultats de ce sondage express, recueillis auprès d'un échantillon très large et fort représentatif de la population. Celle-ci comme de coutume n'entend que ce qu'elle veut entendre ou dire. Voyez ce qu'elle répond, une fois posée la fatidique question :

"Pardon, Madame, Monsieur, où en est l'école maternelle ? "

- "Au fond de la cour, à droite, en entrant !

- Ah ! Je regrette, je ne suis pas d'ici. Demandez à cette dame qui arrive.

- Je n'sais pas, j'suis pressée, c'est l'heure du biberon.

- J'ai deux petits qui y vont.

- Pouah ! Y'a plus d'enfants, y'a plus de morale, vous verrez, un jour, ça finira mal !

- L'école maternelle ? Préélémentaire, mon cher Watson !

- Y'a pas de nouveau-né, au numéro que vous avez demandé.

- C'est le nouveau jeu de la télé ?

- J'vais vous dire, moi Môssieur ! Petit à petit, elle fait ses classes !... Hé ! Hé ! Hé !... C'est pas mal, hein, comme réponse !... Non, vous ne trouvez pas ? Ah mais, j'vois ! Môssieur n'a pas d'humour !

- Les colles maternelles, j'y adhère sans retenue !

- On gagne quoi ? Ça m'étonnerait que j'aie le prix, je n'ai jamais eu de chance...

- Moi, je suis de l'assistance ! je ne peux pas vous aider, vous savez !

- Eh ! Laissez-moi passer ! Vous n'voyez pas qu'il pleut ? "

Ah non ! Trop c'est trop ! Nulle part, à Bergerac ou ailleurs, je ne fus aigle ni l'Aiglon, mais rosse tant soit peu ! J'étais bien dépité de tant de réponses hors sujet, éclectiques et prosaïques ! Je pestais, trempé, déçu et bien désappointé par mes contemporains. Il ne me manquait plus que la dernière réplique d'un jeune parent d'élève, un gentil bécasseau :

- A quoi rime cette question ? Môssieur !...

Excédé, je m'empourpre aussitôt et lui rétorque sur le champ :

" Je te le dis, jeune homme, c'est un peu court en somme !

Avec un peu d'esprit et l'air moins bêt'de somme,

Tu aurais pu me dire : l'école maternelle...

Voilà plus de quinze ans qu'elle a un coup dans l'aile !

Rural : L'école des p'tits, cheu nous, on l'a fermée,

A la ville, la Lisette, on a dû l'amener.

Branché : Ordi, CD, c'est la nouvell' maman,

C'est Rom, l'unique objet de mon assentiment !

Linguiste distingué : Dans son champ lexical,

La langu' sème ses graines : formes grammaticales,

Greffes rudimentaires, mais ces premiers surgeons

D'un langage choisi vont fleurir au sillon...

Papa poule : Plein d' bisous, tendresse et maternage,

Collage et gribouillage, découpage et pliage

Sont les mamelles offertes sitôt le plus jeune âge !

Avec un ton pugnace : Vif, alerte, élancé,

Tu aurais pu chercher et ne pas renoncer.

A ton tour com'moi, tu pouvais enquêter !

Sur la question posée, tu pouvais tout oser !

Sur un sujet pareil, tu pouvais composer

Même mal inspiré, c'te tirad' réchauffée.

Com' ceci : La culture, c'est de la confiture,

Qu'on étale et tartine, sur des pages d'écriture !

Ou ludique : Tambourin, do-ré-mi-fa-sol-do,

Dînette et maisonnette, Lego, boulot, dodo

Ma gamine et son frère n'aiment pas la cantine,

Aux rondes et aux  danses, ils préfèr' les comptines !

Syndicalo provo : Camarade, rejoins-moi,

De manif en slogan, continue le combat !

Nostalgique : Près du poêle, morale et causerie,

Que revienne le temps de Bled et Jules Ferry !

Il n'était de bobos ni de petits chagrins,

Sans câlin, ni berceuse. Dors ben, min p'tit quinquin !

Comme un petit ravi :  J'sais écrire mon prénom.

C'est facile, y'a six lettres, trois cannes, deux bâtons.

J'ai appris le son bi de ma poupée Barbie,

C'est papy et mamie qui s'ront tout ébaubis !

Ou déçu : Dans le programme de nos apprentissages,

On ne nous apprend rien, sinon à être sages !

La maîtresse est malade, comme baby sitter,

Ils nous ont envoyé un jeune instituteur !

Depuis quelques années, c'est fou ce qu'on s'ramasse

Des bécasses, des blondasses, des moches et des fadasses !

Ah ! Une institutrice, tout en grâce et très classe

Il faudrait sur le champ qu'ils nous la recrutassent !"

 

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