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Articles avec #soliloquies tag

Lettre au chef de gare, aux maçons italiens et à Maurice : Le sifflet

Publié le par modimodi

 TQP  AP BAL Je remue de temps en temps, les boîtes aux trésors de mes souvenirs d'enfance. Parmi le fouillis hétéroclite des soldats de plomb, canif, pièces, médailles, voitures, toupies et coquillages, je viens de retrouver mon sifflet en métal !

Je le dépoussière avant de le porter à la bouche. Je souffle puissamment dedans mais je n'obtiens, à mon grand étonnement qu'un roulement sonore, qu'un glou glou, qu'un son plaintif, entre le sanglot et le cri étouffé.

A cet exercice, j'étais sans aucun doute, bien meilleur, enfant, lorsque je cassais les oreilles de mes parents en déambulant fièrement dans la maison, genoux bien hauts, d'un pas martial ! Un coup de sifflet à chaque enjambée ponctuait un petit mouvement de menton de ma tête à casquette galonnée.

Inutile de vous décrire la joyeuse ambiance quand de surcroît, ma chienne Carmen, une mignonne petite cocker noire me suivait en jappant, hélas à contretemps ! Je m'imaginais imprimant le rythme, à la tête d'une troupe triomphante qui défilait avec panache, dans la rue principale du village. Je croyais même entendre leurs hourras et leurs applaudissements qui couvraient le son aigu de mes sifflements impétueux.

Mais mon bonheur était à son comble, quand je réussissais à enrôler dans la clique, ma gentille sœur Marie et ses amies. Je menais, à force coups de sifflets, la revue des petites majorettes !... C'est probablement à cette époque que j'ai dû inconsciemment ressentir mes premiers émois innocents. A les voir ainsi tenter des figures gymniques et lancer bien haut leurs gambettes de nymphettes qui soulevaient avec légèreté leurs jupettes, je sais que j'ai éprouvé un réel plaisir. Trouble indicible des primes visions de chair rose et nacrée ! Je garde particulièrement vivace, le souvenir ému de la petite Céleste…

Mais voilà que je crois entendre le coup de sifflet du chef de gare et que remonte à ma mémoire une flopée de souvenirs d'été. Je me revois courant sur le quai, une petite valise verte à la main en compagnie de ma sœur, mon frère et de papa, maman.

Je sens encore l'odeur de graisse sur les bras luisants des roues, je vois les crachements chuintants des jets de vapeur blanche sortant des flancs de la bête, je perçois les hoquets de la locomotive bouillante, les soupirs essoufflés de la machine fatiguée.

Impressionné, je défie du regard ce taureau vigoureux aux muscles huilés qui va nous emporter. Mais il me faut auparavant affronter les trop hautes marches du wagon, qui m'attend porte ouverte. Heureusement, mes petites jambes parviendront à les escalader, grâce à la poussée généreuse et énergique de mon bien aimé père.

"Attention à la fermeture des portes ! Attention au départ !" lance à plusieurs reprises, d'une voix nasillarde, le haut-parleur de la gare. "Attention au départ !" Au triple coup de sifflet du chef de gare, le train s'élance, dans un coup de rein courageux et puissant. En route pour les Flandres et les moulins de Don Quichotte ! Trois semaines de vacances, de joies estivales ! Le bonheur simple et vrai d'une famille unie !

Aujourd'hui, dans son usage commun, le sifflet a perdu en utilité notoire, à part encore pour les arbitres de matchs sportifs ou les policiers et gendarmes régulant la circulation. Mais par le passé, il jouissait à mes yeux d'enfant d'un grand prestige. Il incarnait l'autorité de la force publique, inconsciemment, une figure paternelle ou ancestrale.

Je me revois encore sifflet aux lèvres, jouant à régler un flot de véhicules imaginaires. Je ne m'épargnais pas les efforts, gesticulant et moulinant des bras, tournant sur moi-même dans toutes les directions, à m'en donner de vertigineux tournis. Oh ! J'étais impressionnant quand je levais mon bras, main ferme, paume tendue en opposition pour stopper énergiquement un automobiliste trop impétueusement pressé. Mon coup de sifflet était alors magistral et s'il le fallait redoublé.

Je me souviens. Mes maîtres aussi avaient un sifflet pour les leçons de gymnastique ou pour me faire ranger dans les rangs, parmi mes congénères. Aujourd'hui, même avec un rappel à l'ordre, il semble plus difficile de mettre la jeunesse au pas et de la faire rentrer dans le rang…  A cette époque, moins sollicités par les gadgets et les médias, un simple sifflet nous impressionnait et nous appelait à l’obéissance.

Un autre souriant souvenir affleure à ma mémoire. Je me revois tenter de siffler avec la bouche. Quelle rigolade ! Mes premiers essais ressemblaient plus à des grimaces, des chuintements inefficaces et des soupirs chargés de postillons. Je sifflais comme une bouilloire. Même résultat avec les mains ! Mes tentatives n'étaient que des succions de doigts léchés sans arriver à sortir le moindre son.

Mon ami Gino, un garçon italien qui sifflait à merveille de toutes ses pinces, d'une main et des deux mains, se moquait amicalement de moi. J'appris plus tard que c'était dans sa culture, un talent presque inné, d'autant que son père était maçon et avait dû s'exercer. Suivant la légende urbaine, les maçons italiens, manches retroussées, sifflaient au soleil, les jolies filles pulpeuses et pétillantes, du haut des échafaudages. Les cinéastes italiens en ont fort bien rendu l'ambiance dans les rues bruyantes et animées des villes.

J'y parvins moi aussi mais difficilement. Il le fallait pourtant, si je voulais me voir conférer la reconnaissance de mes camarades qui se prenaient pour de petits durs ou de grands caïds. Quand nous jouions aux gendarmes et aux voleurs, nous usions et abusions de cette méthode pour appeler ou avertir d'un danger. J'appris plus tard que ce prestige était vulgaire, sauf pour siffloter un air de chanson ou de musique. J'avais une amie, gentil rossignol, qui excellait à le faire. On attribua ce don à une oreille musicale parfaite ; elle devint, je crois, flûtiste ou saxophoniste.

Certains jours de jeune et gai printemps, quand l'air est tiède et aimable, il m'arrive encore de le faire en chantonnant, comme le pratiquait un vieil original de mon patelin. Impossible de le croiser sans l'entendre siffler l'air d'une rengaine à la mode. Figure populaire, les habitants du bourg lui réservèrent un dernier hommage. Quand il partit siffloter avec les anges, on inscrivit sur son faire-part : "Maurice, dit le merle siffleur" ! 

Oui ! J'ai gardé ma joyeuse âme d'enfant, docile quand il le faut, rebelle si nécessaire. Je n'ai d'ailleurs jamais obéi au doigt et à l’œil et personne ne s'est aventuré à me siffler comme un chien ! Sans doute, parce que j'ai moi-même ce qu'on appelle du chien d'autorité et que j'impressionne peut-être un peu ! Comment s'étonner d'ailleurs que quelques persifleurs disent, que par excès d'idéalisme et par manque de modestie littéraire, j'enfle déjà des chevilles. Je crois le deviner, car souvent mes oreilles sifflent.

Enfin, jusqu'à présent, j'ai évité de décevoir mon entourage m'épargnant ainsi quolibets, huées ou sifflets moqueurs et réprobateurs. Je me suis d'ailleurs méfié des louanges faussement admiratives et trompeuses de mes contemporains, spécialistes de l'appeau ou des coups de brosse à reluire. Peut-être, par instinct de survie, j'ai pu, jusqu'alors, résister à l'appel des sirènes, fussent-elles sublissimes, à me couper le souffle ou le sifflet.

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Lettre aux sexistes : Mauvais genre 2/2

Publié le par modimodi

 TQP 2 Tous les goûts sont dans la nature et expliquent la diversité des tenues de nos semblables, de leurs conduites et de leurs manières de vivre. N'en déplaise aux sexistes, aux misogynes ou aux machos, qu'importe la dégaine ou le look ! Chacun choisit librement son style de vie !... Bon genre ou mauvais genre !

Si les différences biologiques, entre les attributs sexuels des hommes et des femmes sont universellement identifiées et anthropologiques, les différences de genre sont plus hétérogènes. Le sexe biologique mâle ou femelle ne nous permet pas de nous qualifier masculin ou féminin.

La conception identitaire des genres dépend des conditions de vie et d'éducation. Elles sont culturelles, sociales, psychologiques, mentales, économiques, démographiques, historiques et politiques. Elles sont souvent taboues et nous mettent à bout. Le sexisme s'apparente à un racisme de genres.

Si le monde ne se résume qu'à la division anatomique et physiologique des deux sexes, il est binaire et simple dans sa dualité reproductrice. Sa réalité est pourtant bien plus complexe.

Ainsi, en est-il des catégories masculines ou féminines, des caractéristiques vestimentaires ou professionnelles, jusqu'aux jouets eux-mêmes ! Par exemple, les comportements sociaux et leurs idées reçues sur la répartition des tâches ménagères dans le couple ne font pas bon ménage.

Les normes identitaires de la masculinité ou de la féminité trouvent leurs limites ou leurs domaines réservés selon des croyances préconçues. Les rôles attribués aux deux sexes, les types de leurs relations souvent prédéterminées font la multiplicité des apparences, des rapports, des discours et des actes de l'espèce humaine... Un jour, au nom de l'ordre naturel, du Bio logique et du Bio et tics, c'est, peut-être, l'inné encodé dans notre code génétique, qui dictera la Loi.

Le poète disait : "L'ennui naquit un jour de l'uniformité." Avec la richesse des opinions, la confusion des préjugés et la diversité des stéréotypes sur le concept de genres, avec la revendication constante des mœurs libérés, le monde est joyeusement agité. Les débats sur le choix de l'orientation sexuelle, l'union et le mariage entre personnes de même sexe, font les délices des repas de familles, des émissions publiques de grande écoute et des blagues du café du commerce.

L'adoption, la PMA, les notions de maternité et de paternité, d'union libre, de mariage traditionnel, lesbien ou gay, les statuts de couples, parent, mari, époux et père et mère ne cessent de bousculer les stéréotypes et les croyances comme d'interroger l'égalité des droits.

Si le sexe ne détermine plus l'identité masculine ou féminine, certains traditionalistes modérés ou radicaux, humanistes et bien-pensants de la déviance, s'alarment même pour la famille, la perpétuation de l'espèce et la survie de l'humanité. Au nom de toutes les fautes d'accord possibles entre les humains, l'angoisse est collective, la revendication est militante et fait battre le pavé, aux enfants de Marie, en tête de cortège.

Il n'y a plus que Dieu, pour en rire ! Son problème est lui-même réglé grâce au sexe des anges. Dans un délire sacrément biblique et une ultime saillie religieuse, l'immaculée conception n'est plus qu'une vue pénétrante de l'Esprit.

La pensée la plus commune balbutie ses be-a-Ba et ses Abc de l'égalité ! Faudra-t-il aussi modifier les règles de grammaire ? Pourquoi le masculin l'emporte-t-il sur le féminin ? Cette hiérarchie des genres préfigurerait-elle déjà la hiérarchie sexuelle ? Formate-t-on les esprits, dès leur plus jeune âge ? N'insinue-t-on pas dans l'inégalité des genres masculin et féminin, l'inégalité future des sexes ?

Nos mots sont ainsi nos maux. La confusion mentale est peut-être déjà dans la règle syntaxique et la pédagogie rend schizophrène ! "Allons, enfants de la patrie !" Notre hymne national, appris autrefois sur les bancs de l'école, unifie sans aucune distinction, au champ d'honneur lexical, un enfant patriote avec une enfant sage. Comme si la vie ne les avait pas déterminés, dès la naissance.

Alors on ne s'étonnera pas du cauchemar des fautes d'accord et des erreurs d'orthographe : "faire ami, amie" pour être "bons amis". Même les déterminants ne sont pas déterminants ! Pas de problème de distinction pour autant entre "le" ou "la" entre "un" et "une", entre "tel" ou "telle" et "il" et "elle" ou encore entre les adjectifs "blanc" et "noir", "blanche" et "noire", mais aie ! Le casse- tête, quand il s'agit de "rouge" ou "marron". On voit rouge, on maronne ! Et "notre, votre, leur", sont des mots voleurs !

Certains ont pensé tout régler avec l'écriture inclusive. Son noble objectif est de combattre les stéréotypes de sexes comme de faire progresser l'égalité femmes-hommes par la simple manière d'écrire. Au final, celle-ci surcharge inutilement les mots et les phrases, complique la lisibilité et embrouille la compréhension. Si elle parvient à ce que le masculin ne l'emporte plus sur le féminin, elle dépouille la fantaisie et disloque nos neurones !

Oui ! L'hésitation est permanente quand il s'agit de déterminer le masculin ou le féminin des mots, aussi représentatifs de l'incertitude de leur genre, que dans les mots : "arcane, échappatoire, en-tête, astérisque, amalgame et apogée" !... Après les tables de multiplication, les tables de la Loi du Genre, écrites en lettres de feu, pour des ânes et des baudets peu académiques, réchauffent l'ardeur de quelques académiciens, à la verdeur immortelle. Ô vieux corsaires à l'épée flamboyante, veillant sur le trésor de la Langue !

Mais imagine-t-on le handicap, à l'âge pubertaire, celui de l'orientation sexuelle, de ces jeunes gens appelés : "Claude" "Camille" et "Dominique", au genre grammatical incertain, neutralisé, nominativement bisexué(e) et linguistiquement dénommé(e) épicènes ! ... Efféminé(es) ou effet minet, voué(es) à s'habiller à la mode unisexe pour être bon chic, bon genre ! ... Et, quand le choix est fait de savoir qui aimer, l'autre ou bien son semblable, restent deux attitudes : publiques ou intimes, au grand jour ou dans l'ombre, dans la loi des contrastes ou la loi du silence.

Dieu lui, avait bien sûr, tout prévu : "Aimez-vous les uns, les autres." et "Aimez votre prochain comme moi-même"... Comme c'est pratique ! L'indétermination sexuelle du Divin permet Tout : homo, hétéro, bi ou trans, pour toutes les alliances et toutes les préférences, dans l'infini des genres et des nombres.

Alors oui, Dieu est vraiment Amour ! Aimer, c'est être aux anges ! D'ailleurs, appeler l'autre, mon ange, vous met déjà des complexes de sexe en vous offrant la promesse du Paradis, sur terre !

Au nom de la parité, cette hésitation de genres nous poursuit, à tous les âges de la vie qu'on soit un ou une "enfant, élève, stagiaire, adulte", et qu'on devienne "pianiste, secrétaire, commissaire, mannequin, détective ou architecte, philosophe ou alpiniste". Le malaise est partout. Au nom de l'égalité des sexes, les professions sèment la confusion dans les noms de métier : "le ou la ministre", "le ou la juge", seuls, le "Monsieur ou Madame" apportent la précision. Heureusement, le ridicule ne tue pas ! il est cocasse de lire que le "juge est enceinte" et que " Madame la proviseure a été renvoyée par Madame le recteur ! De quoi simplifier les cours d'éducation sexuelle !

Au nom du genre humain, le genre grammatical ne peut pas être confondu avec le sexe de celui qu'il désigne. Voilà pourquoi, au bal musette, donné en l'honneur de la fête de la langue française, les humains en tout genre, les hommes-orchestres, les travestis déguisés en souris ou en pingouins, les chevaliers, à la triste figure de style, valsent au son, des accords d’Éon.

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Lettre aux sexistes : Mauvais genre 1/2

Publié le par modimodi

 TQP 1 Sous la plume de Chamfort (Caractères et Anecdotes), on peut lire : "Nous serions tous parfaits, si nous n'étions ni hommes ni femmes." Oui, mais alors, grands dieux, serions-nous encore des êtres humains ?

Mise à part l'intervention divine dans la saillie de l'Esprit, sain de toutes pensées impures et hormis le miraculeux hasard ou les théories darwiniennes, il n'y a guère de réponses certaines à la question des origines.

L'ignorance serait-elle alors notre péché originel et non pas, la faute d'Adam et Ève ? Si l'on en croit, G Courbet dans son tableau " L'origine du monde", il faudrait aller chercher la réponse, dans la conquête de la toison !

En effet, notre expérience humaine de terrien, terre à terre, notre introspection ou notre regard, dans le miroir de Lacan ne nous livre qu'une seule et unique voie de sortie : le sexe ! Dernière échappatoire ! Au commencement était le sexe et le verbe fécondant s'est fait chair... et très cher sur le divan du Psy.

Ce sont nos caractéristiques biologiques et physiologiques qui différencient les hommes et les garçons, des femmes et des filles, le sexe masculin, du sexe féminin et en animal pensant, les gamètes mâles, des femelles...

A ce stade, la vie est fondamentalement fertile et dans ce monde physique, tout est simple et différencié. Sauf, peut-être, pour quelques-uns comme : l'escargot, la sangsue, le lombric et dans le monde végétal, pour le pois et le blé... Car pour eux mais aussi pour nous, tout se complique !... Quelle calamité pour le pauvre humain, pour ce misérable ver de terre, tel qu'en parle la Bible, sangsue pour son semblable, à l'esprit limité, pas plus gros qu'un pois chiche, lent comme un escargot et fauché comme les blés ! 

Mauvais genre, diriez-vous ? Pas du tout, tout naturellement hermaphrodite !

Déjà, dans "Le Banquet", Platon nostalgique, vantait la force créatrice et le potentiel biologique et sexuel des Androgynes. Tonnerre de Zeus, s'il n'y avait eu alors, la jalousie de Jupiter pour les couper en deux, les affaiblir, les rendre modestes et les attirer l'un vers l'autre, l'un en l'autre, en tant qu'homme et femme, nous aurions toujours l'air d'en avoir deux ! Depuis, l'amour n'est plus que le désir de retrouver sa moitié perdue.

D'ailleurs Platon, va bien plus loin que la nostalgie. Il ne se contente pas de perpétuer la race en les accouplant, il officialise, "l'étreinte entre un mâle et un mâle... et de ce moment, l'amour inné des hommes les uns pour les autres."

La question des préférences et des attirances physiques et sexuelles est donc antique. Pour l'homme de La Caverne, l'amour platonique unifie et différencie déjà, par la Nature, les sexes et les genres des bipèdes. Aujourd'hui, comme références sérieuses, l'OMS les a définis : "les hommes" et "les femmes" sont deux catégories de sexes, tandis que des concepts "masculins" et "féminins" correspondent à des catégories de "genre".

Les inégalités entre hommes et femmes nous obsèdent et créent nos ambivalences d'opinions et de comportements. Entre naïfs aux quarante enfants ou machos aux cents amazones, entre misogynes, "sextrémistes", femens ou phallocrates, c'est peut-être la conjonction des astres ou des sexes qui perpétue l'humanité en faisant couler le sperme ou la salive ! Qu'est-ce qu'on en bave alors pour engendrer les idées et l'Humain.

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Lettre aux croyants et aux impies : L'âme 2/2

Publié le par modimodi

 

  AP 2

 Mot de passe !

Le temps passe, les mythes demeurent, la religion les interprète et l'homme s'y accroche comme le lierre à la muraille des grands mystères.

Dans la conscience universelle, des échos de voix et de prières s'élèvent dans l'espace infini. Les entends-tu ?

Oh ! Toi, le commun des mortels, sain de corps et d'esprit, promis à la vie éternelle, grâce à ton âme, ta belle âme, tu es d'abord un terrestre charnel, migrant entre la vie et la mort... Avant, si l'on en croit la chrétienté, de devenir un lumineux émigré, un extraterrestre !

En ce bas-monde, ton âme est ton viatique pour l'au-delà, c'est l'assurance d'une vie bienheureuse, c'est même l'espoir de la réincarnation. C'est en ton âme et conscience, ta chance d'en réchapper, ton gage d'immortalité, selon notre sainte mère l’Église, catholique, apostolique et romaine. 

C'est, pour un iconoclaste, Pierre ou Vanessa, la clé du Paradis promis !... Il te faut donc accepter et intégrer la céleste conception d'un existentialisme surnaturel et rédempteur. A prendre comme une nouvelle chance pour toi et tes semblables de survivre, après avoir été expédiés, ad patres !"

Un mythe pour les uns, un salut pour les autres ! Voilà admise ou à admettre, la justification du sacrifice divin et la raison pour laquelle Dieu a rendu son âme à son Père Éternel. Il s'est fait homme et est mort sur une croix, pour le rachat de tes péchés, originels. Car toi, pauvre pécheur, tu n'as, dès ta naissance, pas la moindre chance. Au départ, la vie te fait ta première queue de poisson.

D'ailleurs, tu serais avisé et bien en droit de te questionner pour savoir si les âmes sont réservées à tous les pécheurs invétérés, pris en abondance comme des poissons et comme toi, dans la nasse ou le filet ? Rends-toi à la criée et reste toutes ouïes, elles se vendent aux enchères.

Tu as une bonne intuition ! Oui ! Le mot de passe pour l'eau-delà, c'est : ICHTUS ! Ar(r)ête de gamberger ! Ne te torture pas à en trouver la raison. Il s'agit du code secret, du mot de ralliement des premiers chrétiens, en vigueur du I au IV siècle, pour échapper aux persécutions des Romains. C'est une allusion référencée à la pêche miraculeuse de Jésus et Pierre sur le lac de Tibériade.

Il signifie poisson en grec mais, c'est aussi un symbole, celui de l'eau du baptême qui purifie l'âme du pécheur et c'est encore un jeu de mots, un acrostiche grec : I (iota) : Iêsoûs = Jésus, KH (khi) : Khristòs = Christ, TH (thêta) : Theoû = de Dieu, Y, U (upsilon) : Huiòs = Fils, S (sigma) : Sôtér = Sauveur... Jésus-Christ, Fils de Dieu, (notre) Sauveur.

C'est le nom mystique du Sauveur, " vivant au milieu des abîmes de notre mortalité, semblables aux profondeurs de la mer." C'est enfin pour la chrétienté : " l'Eucharistie, le Corps, le Sang, l'Âme et la Divinité de Jésus-Christ."

Tu as raison d'insister et de persévérer dans ta quête. Tu es un rescapé, un pêcheur qui doit garder sa ligne de conduite. Tu possèdes une âme en peine, qu'on t'a chevillée au corps, comme celle de ton âme sœur, à qui tu t'es donné corps et âme....

En poussant des soupirs à fendre l'âme, une criante interrogation demeure en ton cœur et en ta foi... Pourquoi t'avoir mis au monde, si c'est pour te charger de tous les maux ? Serait-ce pour justifier le sacrifice divin de chair et d'amour, que tu es assuré à ton tour de la mort du pécheur ? 

On t'a convaincu que tu es une âme damnée et qu'il te faudra rendre l'âme, qu'au départ, tu n'avais pas demandée ! On a peut-être même tenté de te convaincre que Dieu, le pêcheur d'hommes, est ressuscité pour te permettre de renaître... Tu as cru lire le script d'une nouvelle de science fiction : Le retour du mort vivant !

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Lettre aux mordus de politique et d'aventures galantes : Délicatesse

Publié le par modimodi

CDC 2

L'école de la vie que nous fréquentons nous rend attentifs à nos contemporains. Nous leur devons prévenance et tact.

L'entretien de bons rapports humains exige de pratiquer l'art de la délicatesse ! Oui, la délicatesse est un art comme la broderie... pour qui sait faire dans la dentelle ou prétendrait vivre à vos crochets !

La politique, elle-même ne se fait pas sans la diplomatie, cet art organisé et consommé du secret négocié et du mensonge étatisé ! Nous n'avons pas accès aux contenus des échanges, dans les salons feutrés ou sous les ors de la République ! Nous n'avons droit qu'aux courtoisies photogéniques des ambassades et embrassades officielles !

Mais nous avons parfois accès aux débats, en direct d'assemblées nationale ou internationale ! Alors là ! Oublions bien sûr, les diatribes injurieuses et vociférantes de quelques députés excités voire enragés, indignes de leur mandat, celui de représenter la nation tout autant que le plus simple des citoyens, respectueux des règles de vie en société. Appréciez plutôt comment les convictions les plus fermes s'affirment sans qu'il soit besoin d'agitation, d'excès ou de violence, surtout dans le temple de la République ! Oui ! Pour qui goûte et apprécie les jeux subtils de la langue, quelle délectation linguistique jaillissant parfois des travées ou de la tribune ! Quelle jouissance devant l'adresse des esprits déliés dans l'art oratoire !

Écoutez la subtilité du discours du diplomate qui parle à mots académiques et couverts. Voyez avec quels effets de manche, il déploie son éloquence pour éviter de mettre brutalement les pieds dans le plat de résistance ou de finir trop vite à couteaux tirés avec ses contradicteurs ! Oyez la finesse perlée de l'argumentation et du raisonnement pour qui veut le prendre au mot ! Appréciez l'habileté des esquives du bretteur qui dégaine et engage le fer en évitant la plaie ! Admirez la souplesse des positions et des tournures de l'acrobate, artiste de la scène politique qui cherche à prendre tout à la fois, de la hauteur et du recul ! Appréciez les contorsions de l'orateur qui veut éreinter son adversaire tout en évitant l’affrontement ! 

Observez la prudence de Sioux du débatteur qui sait fort bien enfumer pour dévier la flèche du Parthe ! Admirez le double langage subtil de l'objecteur qui dit avec faconde et en moins de deux, ses quatre vérités à une triple buse ! Saisissez au vol avec quel doigté d'honneur, le tribun répond au choquant bras d'honneur ! Entendez les tirades piquantes et venimeuses, léchées et acérées des perfides langues de vipère ! Voyez briller les plaidoyers aiguisés comme la lame du couperet des procureurs ou les allocutions ciselées des orfèvres de la louange officielle, du panégyrique ou de l'éloge funèbre !

Attention ! Ne vous fiez pas à la prudence du rusé charmeur de serpent monétaire qui rampe devant les travées pour promettre de gagner le paradis fiscal. Il se veut imposant pour mieux vous imposer une nouvelle contribution tout en prônant la simplification et l'allègement. Lui, il se sucrera avec un art si raffiné qu'il pourrait plus tard finir en délicatesse !

Au banquet républicain, il y a à boire et à manger. Quelle que soit l'éloquence politique, nous sommes loin aujourd'hui des envolées parlementaires de la IIIe République, des joutes polémiques et rhétoriques, des proclamations en champ clos, des grands tribuns, imprégnés des enseignements d’Aristote et de Cicéron. Qui se souvient de l'Art oratoire de Quintilien et de sa méthode didactique et discursive pour développer un sujet ?

Les impénitents actuels de la harangue et du prêche font souvent dans l’effervescence, péché de chaire comme certains de mes amis font parfois excès de chère ! J’ouïs et jouis sont des vocables du régal de l'esprit et du corps ! La gastronomie, l'art culinaire par excellence met ainsi avec délices, les petits plats dans les grands ! La succulence met l'eau à la bouche des palais les plus délicats ! Les saveurs les plus exquises enchantent les gourmets les plus avertis. 

Dans les brasseries alentour de l’assemblée Nationale quelques jeunes pousses, qui rêvent de se faire une place en politique, pérorent en compagnie de grosses légumes officielles qui nagent et trempent dans toutes les marmites électorales. Tous ces messieurs affamés de reconnaissance font parfois la fine bouche, s'ils ne sont pas servis aux petits oignons. Dans les palaces, quelques vieux briscards, politiques populistes et franchouillards, habitués à entonner la Marseillaise et à chanter avec conviction "abreuve nos sillons", se prennent parfois pour des œnologues de métier et font leurs pieuses dévotions républicaines devant des calices de libations. Oh ! C'est par Bacchus et en grande délicatesse, qu'ils tutoient laïquement le petit Jésus en culotte de velours. « In vino veritas » ! Mais l'espèrent-ils au moins, j'en doute !

A bien y réfléchir, de la cuisine électoraliste à celle des plaisirs raffinés de l'amour, il n'y a pas de grands écarts. L'art des mets ressemble ainsi à l'art d'aimer ! Tel qui veut être élu ou réélu doit affirmer sa qualité ou confirmer ses promesses alléchantes d'un avenir meilleur dans un lendemain qui chante et qui enchante. De même, l'amoureux qui ne peut plus promettre les délices de Capoue, promet d'offrir les plus chères délices à sa douce ! Il lui annonce le septième ciel, le nirvana, la lune, le paradis sur terre. Pourtant, elle risque de ne voir souvent que l'enfer du décor ! Tel qui se veut galant n'est parfois que galeux, oui, mais souvent bon prince !

Le savoir-vivre exige prévenance et politesse. L'éducation doit apprendre l'attention aux autres, les égards et la courtoisie... Attention les yeux ! Séduire suppose plus que des œillades, il requiert tout un art, celui de la guerre en dentelles ou du bas de soie. "Oh ! Maman, cette nana, c'est du nanan, je ne peux lui offrir de nanar !", disait à la Belle Époque, un certain Bernard qui était loin d'être un ermite !

Ne l'imitez pas ! Pour être à la pointure, il vous faut aussi savoir prendre des gants et pas des moufles ! "Oh ! Je dois m'y prendre avec tact", disait insidieusement un pernicieux tacticien de l'amour qui cherchait surtout à exercer ses sens tactiles et son doigté !

Mais heureusement pour toi, ô chantre républicain des travées de l'Assemblée Nationale que l'amour de la Nation se double en même temps de l'amour exalté et de la passion que tu as pour Elle !... Ton exquise, ton ange, ta merveilleuse amie, ta grâce céleste, celle qui fait ton délicieux bonheur terrestre ! Tu es son diplomate et son ambassadeur. Tu apprends avec elle, l'art du discours amoureux et des plaisirs de la langue. Tu es son parlementaire attitré.

Empli d'empressement et de délicatesse, tu fais dans la dentelle tes tendres adorations. Sous le charme de sa séduction, tu tombes à ses genoux, une main sur le cœur. Avec les mots vibrants d'une sincère émotion, tu lui déclares ta flamme avec vigueur comme tu le fis tantôt, dans l'enceinte en séance, de manière vibrante pour emporter l'adhésion hostile de l’auditoire.

Elle, est élégante de cœur, touchante de dons et de douceurs.Tu es gourmand de gâteries comme tu l'étais tantôt de plaisirs linguistiques. Plus de débats et de délibérations interminables, d'interruptions intempestives, d'apostrophes véhémentes, de surenchères métaphoriques, de redondances d'adages, de formules et d'expressions choisies, tu t’engages sur l'honneur. Tu passes de l'intention à l'action. Tu exprimes toutes les nuances de ta sensibilité, tu vas jusqu'à te griser d'elle, dans l'ivresse authentique de tendres et sensuels ébats.

Tu es enchanté par son pouvoir magique ! Elle a transformé en finesse, tes illusions en certitudes ! Lassé de la grinçante ironie et des arguments fielleux de l'opposition, tu ne croyais plus en personne, tu crois à présent au Père Noël. Elle était un rêve, elle est devenue réalité ! Épicurien et jouisseur, entre murmures et cris de plaisirs, dans un style léché, par petites touches retenues, tu exerces ton tact avec délicatesse. L'amour est une symphonie jouée à son corps d'harmonie !

 

 

 

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Lettre aux accros des textos : Relations 2/2

Publié le par modimodi

CV BLOG 28

Ô zappeur de passage, ô lecteur éphémère, tu te mêles de tout et tu t'enmailes dans ton réseau social. Hier, tu ravaudais des SMS, aujourd'hui, tu brodes sur la toile. Tu crois pouvoir être toujours clair et Net. En 280 signes, tu ne te noies pas dans les détails, tu surfes sur la vague. 

Sans le savoir, tu t'aliènes, obsédé de rester branché sur l'actualité et tes amis ! Tu leur parles sans vraiment les connaître. Je te l'ai déjà dit, tu ne fréquentes que toi-même ! Tu crois avoir des relations mais tu n'as que des rapports de masse au quotient de sincérité limitée. Comme en mathématiques, tu travailles sur l'inconnu ! C'est lui qui te tient compagnie.

Tu crois être relayé, tu es en fait, relégué sans le savoir ! Pas d'écho à ton SMS comme à ton texte sur le blog ! Sans autre forme de procès, surtout pas verbal, tu dois te faire une raison, tu n'as rien d'original ou d'accrocheur à raconter ! Ton récit et ta version n'intéressent personne ! Tu pensais publier un texte, tu t'es juste épanché et répandu dans l'anonymat. L'indifférence est ton droit d'auteur. Tu croyais être en relations, ce n'était qu'une liaison, une banale aventure, une éphémère coïncidence, comme il y en a, chaque seconde, par milliers sur le Web ! Dis-moi qui tu hantes et qui te hante, je te dirai qui tu es !

Ami, ne sois jamais en dépendance aveugle ! Ne t'attache pas à une personne que tu ne connaisses déjà ! Entretiens de simples contacts, sois en bons termes avec tous ! La fin est programmée et peut être proche ! Souvent, ta relation n'est bâtie que sur le sable. Elle ne s'appuie que sur le vide ou quelque chose d'approchant faute d'être accrochant ! Tu crois que l'autre est ton semblable. Il n'est que ressemblant.

Si tu ne veux pas être déçu quand tu écris sur un blog, n'édite rien sur les réseaux sociaux ! Ne rédige que des SMS ! Sans le signe tangible d'un destinataire authentifié et authentique, ne t'illusionne pas !

Par le pouvoir des mots, tu crois que ton pouvoir est absolu, il n'est que relatif. Tu peux raisonnablement renoncer à tes prétentions, minimiser ton influence relationnelle et prendre du recul, de la distance et du champ. Tes paroles s'envolent, tu n'as aucune force d'attraction, sinon ta propre gravité. Tu n'influes que sur tes propres désirs de communication. Tu interpelles l'autre sans savoir l'impliquer. Tu ne laisses que des empreintes mais jamais ton emprise.

Oui ! Bien sûr, où il y a de l'homogène, il y a parfois du plaisir ! Je l'ai déjà éprouvé sur les réseaux sociaux ! Mais l'ambiguïté des impressions peut devenir délicate et conflictuelle ! L'affinité présupposée avec ce correspondant anonyme est trop souvent superficielle et grossière. Parfois même, elle n'est que ressenti, voire ressentiment. 

Tu t'attendais à un fructueux échange. Mais comme monnaie, te voilà payé en retour d'indifférence simiesque, d'une expression faciale dépitée et émoticônée ! Le grand retour de flammes escompté n'est qu'un petit retour de bâton d'un diablotin à la mine pendante ou hilare avec hypocritement le cœur au bord des lèvres ! La fausse joie ou la rancœur à la place du cœur !

Les jours de bonne fortune, l'autre se trouve en équivalence avec toi-même ! Il rit jaune comme son émoticôn ! Tu l'apprécies quand même ! Alors par analogie, tu imagines qu'il est en réciprocité apparente, en conformité passagère avec tes attentes ou tes goûts. Oh ! Ce n'est pas un proche parent, il n'est qu'apparenté. Tu as beau avoir un petit air de famille, de la lignée des plaisantins, tu es le cadet de ses soucis et, à la cour des faux miracles, le roi n'est pas son cousin !

Sa fréquentation est possible pour un temps, le temps de son engouement !... Car brusquement, sans raison, il te délaisse pour un jour ou plusieurs. Puis il revient, en criant merveille ! Ô prodige ! Ton texte ou ton post lui a plu ! Tes vers étaient coquins, te voilà à nouveau un gueux de sa cour des miracles !

Et c'est ainsi, bel étranger de passage sur les réseaux ou sur les blogs, que tu déroules ton existence en nouant dans ta vie les fils de tes relations professionnelles et sociales. Mais tu le sais, tu es averti, tu ne peux ni ne dois être déçu par l'inconstance ou l'éphémère. Il n'y a que l'amour pour vraiment rassembler deux êtres, les unir, abolir la distance et les confondre !

Seuls les sentiments profonds unifient dans un vertigineux tourbillon les aspirations et les singularités. La relation unique remplace alors les relations plurielles. Plus de copies ni de reflets, l'alliance des désirs crée une symétrie si parfaite que tout se trouble et se joint.

Oui, toi qui es constante, à mes côtés, mon amie pour la vie ! Je n'ai nul besoin de lire en tes pensées. Tu es l'absolu, l'archétype de l'amour, nous communiquons dans la fusion des corps et des cœurs, nous nous tenons unis sur la voie royale de la passion.

 

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Lettre confidentielle - Fièvre de plume

Publié le par modimodi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BAL EV

Pour écrire, la volupté que m'apporte ma belle est mon unique référence. Oui ! Elle est plénitude inspirée, ma douceur de vivre et d'aimer.

Sa grâce nonchalante s'offre à moi dans la soie fauve et sauvage. Je m'abandonne dans le satin bleuté de ses draps frais. L'élégance lascive de ses poses fait mes délices. Mes lèvres chaudes frémissent sur le velouté de sa peau velours. Je m'enivre de parfums de cannelle et de miel, de verveine et de gingembre. Je tremble et me dissous. Au ciel blanc de son cœur, le temps s'étire dans le silence ouaté des étoiles.

Je me laisse emporter vers la source. Elle me déploie ses enchantements. Chaque charme qui se dévoile a l'exquise patience de la jouissance et de la volupté. L'amour est volatile, l'instant est raffiné, subtil, éthéré comme les ondes du désir, souples et impermanents comme ses soupirs qui caressent le vent.

Grâce à elle, je tempère mes fièvres de plume, je maîtrise les emballements de mes torrents d'imagination, elle adoucit les pierres tranchantes de mes mots durs et gris. Ma Dulcinée est parvenue à couper les ailes au moulin de ma révolte. Elle m'a transmis sa calme puissance. Je peux écrire et composer avec l'argile de sa chair.

Avec elle, je sors du sens commun, du trop vulgaire. Je me dépouille des doubles sens... Je suis sens dessus dessous, sens devant-derrière et je m'abandonne à un "long, immense et"... déraisonné "dérèglement de tous les sens" ! Je découvre le raffinement du sixième sens. Avec elle, je ne fais qu'un : "Je" n'est pas "un autre", c'est Elle ! Vertige et vagabondage de mes sens exaltés et hallucinés dans un rêvé peau contre peau !

Je ne suis ni Rimbaud, ni Baudelaire, je suis son poète d'amour. Je suis le voyant aveuglé qui la regarde comme un soleil dans la lumière ! Le temps s'est figé dans nos émois longs et lents comme dans la cire brûlante de nos frissons. Sa chair est ma volupté. Je voyage les yeux fermés " par les soirs bleus d'été." Je connais le pays qui lui ressemble : " Là, tout n'est qu'ordre et beauté, / Luxe calme et volupté. "

Je suis ouvert à l'inconnu. Pas de tempête dans l'encrier, c'est le redoux. Je ne peux écrire avec rudesse, j'ai son velouté au bout des doigts. Elle est ma délectable et suave inspiration, ma douceur absolue, ma sérénité et le repos de mon esprit inquiet.

Elle harmonise la jouissance de l'écriture à l'enchantement du récit. Elle est beauté. Je dois pour elle, inventer le mot qui emplira l'espace. Elle est mon délire. Quand je divague sur sa peau, comme "un bateau ivre", c'est à travers ses murmures et ses silences qu'elle guide la ligne mélodique de mes vers, qu'elle festonne la broderie de mes images, qu'elle arpège et irise l'infini ! Elle est ma voie lactée, je m'envole avec elle pour des errances illuminées.

Peut-être, est-elle naturellement angélique ? Quand ses bras se tendent, j'imagine le duveteux bruissement de ses ailes qui sur moi se referment. Je la voudrais à moi, je la sais de passage et je me perds en mes pensées, en me glissant dans son sillage, entre joie et mélancolie.

Que ta Muse te comble de sa plume d'or et d'étoiles en tes mots !

 

 

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Lettre aux touche-à-tout.

Publié le par modimodi

 

  AP 5

Pour entreprendre, améliorer le quotidien ou innover pour le futur, qui n'a pas un jour rêvé, d'être un amateur de génie, un touche-à-tout éclairé ? Qui n'a pas espéré avoir de l'or au bout des doigts, une fabuleuse habileté dans les gestes et d'exceptionnels dons instinctifs pour des créations inspirées ?

Mais inutile de se mettre le doigt dans l'œil ! Être à la fois, un extraordinaire homme de tête et de main, demande bien plus que deux doigts d'intuition éblouissante ou qu'un éclatant doigté. Être un génial écrivain demande bien plus qu'un pinceau d'enlumineur ou qu'une plume trempée dans l'encrier de l'imagination.

Devenir, sans avoir l'air d'y toucher, ce merveilleux prodige exige plus que de la mâle adresse ou du talent. Rien n'est inné pour l'Homme, hormis ses rêves qui le dépassent !

S'il est parfois possible de côtoyer quelques surdoués, on reste assez souvent éloigné du génie absolu ou de la nature miraculeuse de quelque démiurge, aux doigts de fée. D'ailleurs en la circonstance, prier Sainte-Nitouche ou les Saints-Innocents, n'apporte aucune aide. Avec les mains jointes et les doigts croisés, on ne trouve plus personne, au Paradis, pour lever le petit doigt !

Le problème majeur tient au fait qu'il ne suffit pas d'avoir dix doigts, pour savoir s'en servir. De la main calleuse du travailleur manuel à celle agile et fuselée du pianiste ou du guitariste, il y a toute la gamme des louches et des battoirs jusqu'aux pinces et pincettes, des travailleurs de force jusqu'aux grâces des artistes.

Faut-il y voir le doigt de Dieu ou le génie humain quand la matière que l'ouvrier ou l'artisan prend, touche, manie ou effleure, se transforme, se modifie et se métamorphose en objet de première nécessité ou en ouvrage professionnel de plus ou moins grande envergure, voire en chef-d'œuvre reconnu ?

Car ce qui personnalise l'objet, c'est la patte du professionnel, la touche originale de son créateur ou du fabriquant. Quand il s'agit des pinceaux de Pissarro, de Seurat ou de Signac, leurs touches lumineuses de peinture se juxtaposent pour créer de délicats tableaux pointillistes. D'ailleurs, leurs aspects diffèrent suivant la distance de laquelle, on les contemple... Ô impressionnants tableaux impressionnistes ! Le triomphe de l'art réalisé d'une main de maître, obéit ainsi au doigt autant qu'à l'œil.

Des sports ou des professions savent mettre en valeur, cet art de la touche : pêcheurs à la mouche, fleurettistes ou épéistes. Mais, jusqu'au bout des doigts, l'excellence tactile revient assurément à la dactylo. Sachant tout faire de ses dix doigts, sur son clavier AZERTY, elle en vaut deux ! Esprit frappeur à quatre mains. Pour tant de facilités, son code génétique probablement très proche de celui de Bertillon, est forcément empreint, d'empreintes digitales.

Vous qui tomberez, par hasard sur cet aparté confidentiel, vous me ressemblez peut-être... Non ! Je ne suis pas prestidigitateur et plutôt encombré de mes mains, pleines de pouces. Quand je bricole, je me tape sur les doigts. Initié dès l'enfance au Touché-Coulé, ce que je touche, je le casse, avant de m'en mordre, évidemment et toujours trop tard, les doigts. Ma bonne volonté est palpable et ma maladresse tangible. Avec tact, mes amis prennent des gants et me surnomment gentiment : " le Général qui brise tout le bazar", les destinant ainsi, par pitié ou générosité, à me prêter main-forte. Cette attitude me touche, car elle m'évite d'être montré du doigt ou de toucher le fond, de désespoir.

D'un tempérament perfectionniste, je bûche les manuels de bricolage et je prends des cours. D'ailleurs, je touche du bois, confiant de progresser et de réussir. Je pense mordicus que mon talent est en kit ou qu'il a pris la pause ! 

Il suffit donc de me prendre en mains, de retirer mes doigts de l'engrenage de la malchance pour faire un doigt d'honneur à la maladresse. Un jour, j'y arriverai, les doigts de pied en éventail et les doigts dans le nez !

 

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Lettre aux plumés et aux tondus : A vos rangs fisc !

Publié le par modimodi

TQP  

Vous le savez, vous l'avez constaté. Il est d'ailleurs impossible de vous le cacher. Il y a deux grands prédateurs, en ce bas monde : la mort et l'Etat. Tous les deux disposent de la même grande faux et nous mettent égaux et à genoux devant la mort et devant l'impôt. Impossible de résister aux prélèvements obligatoires de la vie et de nos biens.

Cette réalité s'impose à nous, c'est la redevance du vivant et du ci-devant. De cette ponction sur le compte de nos jours et de nos revenus, personne n'en est jamais revenu. Comment s'étonner du désenchantement de l'humain, face à l'inéluctable d'un présent définitivement provisoire. Cette heure est-elle la dernière ?

Comment ne pas comprendre aussi, la grogne du citoyen, mal dans son assiette, arborant une drôle de tranche devant les nouvelles tranches d'imposition ? Serait-il impossible de lui éviter d'avoir cette face de carême et d'exposer son sale air devant le montant imposable de son salaire.

La raison est connue. Ce n'est pas la faillite de la pensée mais le déficit budgétaire qui entraîne mathématiquement, le déficit de confiance et corrélativement de popularité, voire de légitimité du citoyen pour son gouvernement, accusé de gaspillage et de mauvaise gestion.

Cercle infernal d'un cycle vicieux ! La baisse de l'emploi augmente la courbe du chômage et le besoin grandissant de mesures sociales pour un nombre toujours croissant de personnes en précarité. La hausse des minima sociaux gonfle la dette sociale et de fait, alourdit les cotisations. L'état sonne et donne la charge sociale et patronale.

Les mesures s'empilent de promesses pour réduire les redevances en créant de nouveaux impôts. Le système fiscal est illisible et instable. Les impôts directs et indirects, nationaux ou locaux alourdissent la fiscalité. Au nom de l'économie ou de l'écologie, on taxe à tout va : TVA sociale, TICPE, taxe carbone, impôt-solidarité, crédit d'impôt compétitivité-emploi, vignettes en tout genre, etc. La crise entraîne l'état d'urgence et oblige chacun à rentrer dans le rang pour payer son tribut au fisc.

Personne pour éteindre l'incendie alors que du haut en bas de l'échelle, il y a le feu ! Ici on délocalise, là on s'expatrie, on cherche à tricher et à frauder. Les riches, les pauvres, les nantis, la classe moyenne, les indépendants, les retraités, tous sont assujettis. Les ménages ne sont pas ménagés, personne n'est épargné. Chacun est tordu, rincé, essoré avant de s'étendre ou de tomber sous le coût de la vie.

Pourtant aux abois sur les niches fiscales, considérées comme des privilèges, l'état ne veut presque pas toucher aux profits outranciers des plus fortunés mais aux régimes spéciaux ! Point de fuite officielle, de reculade ou de retraite devant la grogne populaire, rien qu'une mise aux points ! Plus d'âge tendre, que l'âge ingrat de l'âge pivot ou l'accroissement des années de cotisations ! Au nom de la justice fiscale et de l'égalité citoyenne, on a l'âge de ses artères, encombrées partout de grévistes mécontents.

Le régime choisi est universel ! Mazette ! Quelle prétention pour un système hexagonal ! Oui ! La cure d'amaigrissement sera encore pour le porte-monnaie du brave contribuable, qui se serre déjà la ceinture. Voyez-le, toujours plus abattu devant sa douloureuse, toujours plus à découvert après les recouvrements !

La Fontaine, en son temps, décriait les créanciers et la corvée. Sous l'Ancien Régime, justement dénommé, le cens et le champart, la dîme et la gabelle, le fouage et la taille ont saigné la plèbe laborieuse, Aujourd'hui, si le régime politique n'est plus monarchique, peut-être, mène-t-il toujours le pays à la révolution !... Car chaque nouvelle réforme fiscale se définit encore en fonction de l'ancien régime. Les péages obligatoires se multiplient et le peuple est compté K.O. debout, de tant d'impôts directs, du gauche et en même temps du droit ! Chaque régime en impose !

Colbert avait ainsi défini l'impôt : "L'art de l'imposition consiste à plumer l'oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris." Aujourd'hui, les animaux du cirque ont mis un bonnet rouge et un gilet jaune pour faire entendre leurs cris. Ils s'appellent : plumés, tondus, cochons de payants, poussins, moutons, pigeons, moineaux, abeilles et dindons de la farce ! La ménagerie n'est pas épargnée ! Après eux, le déluge ! Profitez de nager dans le bonheur, ça ne va pas durer... L'avenir est en crue !

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Lettre aux économistes : Excroissance, ex-croissance ! 1/2

Publié le par modimodi

 TQP 3

Hier, on pouvait le dire, aujourd'hui, on peut le lire partout ! " Le pays est en récession ! " Après les trente glorieuses, les trente piteuses puis les quarante calamiteuses et aujourd’hui ? Les cinquantièmes rugissantes ?...

La colère gronde. Tonnerre de Brest ! Ici et là, on pousse des gueulantes, on hurle des goualantes de pauvres gens. Les bonnets phrygiens sont passés au rouge sang. Dans son gilet, le peuple a la jaunisse. On a dépassé les bornes et les portiques. " Taxes, écotaxes ", répondit l'écho... ! Le peuple qu'on pompe carbure au pouvoir d'achat.

Partout, ça râle avec les mouettes ! On a même entendu : " Casse-toi, pauv'con ! Démission, démission ! " Depuis tout s'est accéléré ! Les cerveaux et les capitaux ont pris la fuite. Bientôt, nous ne serons plus que des fossiles de la croissance, à l'énergie non renouvelable. Nos ressources s'épuisent mais pas les discours !

Tout est prévu. La citoyenneté est sélective. On est bon à jeter à la poubelle, alors, on nous en fait voir de toutes les couleurs ! On voit rouge, on rit jaune mais il faut se mettre au vert pour recycler l'espoir. Quand on ne sait plus quoi faire, on trie, le linge sale de la famille et les déchets ménagers ! Mais y'en a bientôt plus ! On n'a plus rien à jeter ! Les caisses de l’État comme nos assiettes sont vides. On ne peut même plus demander son reste.

Les économies au logis sont censées faire de nous, les nouveaux chantres de l'écologique éco-logis ! Royale attitude pour tout vert galant de la bravitude éco-responsable ! En période de vaches maigres, on nous paye en nature. Chacun peut ainsi se mettre au vert, brouter et ruminer mais il vaudrait mieux éviter de manger les pissenlits par la racine.

C'est un fait chaque jour commenté et vérifié ! La croissance est au point Zéro et la prospérité est au ralenti, la France est en panne. L’État Providence est devenu pour certains excessifs, l’État déchéance. Haro généralisé sur la politique, le pays, l'Europe, le monde et ses gouvernants ! Il n'y a plus que des mauvais pilotes dans les avions, au plan de vol incertain. Privations et lendemains qui déchantent, il faut faire ceinture et la boucler. Nous sommes tous à crans ! Les premiers de corvée ont remplacé les premiers de cordée ! Pendant que le pays dévisse, lentement on nous serre la vis.

Tandis que certains malgré tout, engraissent les profits bancaires et que quelques pléthoriques profiteurs se déboutonnent la taille, la production est en régression. Tout baisse, même nos bras et nos yeux sur le bout de nos chaussures ! Le moral des ménages est à plat, seules la gêne et la pauvreté pointent au Pôle Emploi. L'économie tourne en rond. Pendant que les ronds de cuir rondouillards font des ronds dans l'eau des promesses, le citoyen travaille pour pas un rond et en bave des ronds de chapeau. Au pays de Flamby et de la macronnie, on en reste comme deux ronds de flan !

Le redresseur de tors et de comptes publics, l'a dit, la nation pour se relever, doit prendre un virage. Mais la courbe n'est jamais la bonne ! Seuls les dividendes augmentent. Toujours plus d’excédents pour les profits d'actionnaires et toujours plus d'excédents de belles paroles qui nous excèdent. Nos gages ne sont rien que de la mitraille, en espèces plus trébuchantes que sonnantes. Trop c'est trop ! Elles sont bien là les excroissances de profits, au temps de l'ex-croissance ! Et nous en sommes tous las. Tout augmente : les prix et le déficit !

Et pourtant ! Nous avons, devant la loi de l'offre et de la demande toujours plus de besoins et moins de possibilités de consommation, toujours plus d'envies et moins de pouvoir d'achat, toujours plus d'attentes et de dépit, moins d'espoir et de moral ! Mais paraît-il que notre niveau de vie augmente et que nous avons droit à la participation et à l’intéressement.

Vous croyez vraiment au partage des bénéfices ? Notre condition, n'est-elle pas plutôt : Tout, mais de moins en moins ! Rien, mais de plus en plus ! L'école nous y avait d'ailleurs préparé. "Moins par moins, ça fait plus ", nous avait-on rabâché autrefois, en nous traitant tant et plus de moins que rien.

Moral en baisse, notre confiance se dévalue. Si l'euro a fait des heureux, tant mieux ! Mais pour parler franc, ce n'est pas nous, les heureux bénéficiaires, nous, les augustes des financiers, qu'on paye en monnaie de singe pour nous accorder plus de crédit et nous faire banquer. La bourse ou la vie ! Nous, la bourse prend notre vie et la rend sans intérêt. Aucune action à notre actif !

Vienne le temps de la reprise, ce sont nos chaussettes qui seront contentes ! Car tout a fui, plus d'épargne, dans les bas de laine ! "Tu vois Toto, zéro plus zéro, je pose tout et je ne retiens rien ! Fais pas cette tête !" Dans nos poches, plus de billes, dans nos bouches plus de bulles de chewing-gum, elles sont devenues spéculatives !

Les temps sont durs ! Les piqûres de taon et des pique-sou, aussi. Ils tournent autour de nous, qui ne sommes que de pauvres bêtes de sommes nulles. Ils s'imposent, rappliquent dard-dard et sonnent la charge permanente. Nous avons beau nous secouer les puces, nous ne trouvons rien sur ce marché de dupes. Même pas une bonne idée à bon marché, qui ne serait pas piquée des vers !

Certains sont résignés, mais n'éprouvent plus rien. Ils n'ont plus de picotin mais ça les picote quand même ! Car on observe alors, un gonflement soudain, une excroissance cuisante, qui les fait crier : " Ah l'enflure !"

Piqués au vif, quelques sceptiques de la politique, ne peuvent plus désormais se passer d'antiseptique : tous des écorchés vifs, en éruption grandissante, tombés dans le guêpier et les orties. Nous sommes en cloques ! Dermatose et furonculose sont en même temps, l'avenir rose et bleu blanc rouge qui nous est promis !

Nous en avons des accès de fièvre et le feu sauvage du bouton, comme au temps de l'Eldorado et de la ruée vers l'or. Mais, c'est nous qu'on tamise et enfarine, nous sommes criblés de charges ! Pas de filon providentiel que des Petits Filous, pas de pépites que des Pépito ! Que des miettes à se partager !

 

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