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Lettre aux croyants et aux impies : L'âme 2/2

Publié le par modimodi

 

  AP 2

 Mot de passe !

Le temps passe, les mythes demeurent, la religion les interprète et l'homme s'y accroche comme le lierre à la muraille des grands mystères.

Dans la conscience universelle, des échos de voix et de prières s'élèvent dans l'espace infini. Les entends-tu ?

Oh ! Toi, le commun des mortels, sain de corps et d'esprit, promis à la vie éternelle, grâce à ton âme, ta belle âme, tu es d'abord un terrestre charnel, migrant entre la vie et la mort... Avant, si l'on en croit la chrétienté, de devenir un lumineux émigré, un extraterrestre !

En ce bas-monde, ton âme est ton viatique pour l'au-delà, c'est l'assurance d'une vie bienheureuse, c'est même l'espoir de la réincarnation. C'est en ton âme et conscience, ta chance d'en réchapper, ton gage d'immortalité, selon notre sainte mère l’Église, catholique, apostolique et romaine. 

C'est, pour un iconoclaste, Pierre ou Vanessa, la clé du Paradis promis !... Il te faut donc accepter et intégrer la céleste conception d'un existentialisme surnaturel et rédempteur. A prendre comme une nouvelle chance pour toi et tes semblables de survivre, après avoir été expédiés, ad patres !"

Un mythe pour les uns, un salut pour les autres ! Voilà admise ou à admettre, la justification du sacrifice divin et la raison pour laquelle Dieu a rendu son âme à son Père Éternel. Il s'est fait homme et est mort sur une croix, pour le rachat de tes péchés, originels. Car toi, pauvre pécheur, tu n'as, dès ta naissance, pas la moindre chance. Au départ, la vie te fait ta première queue de poisson.

D'ailleurs, tu serais avisé et bien en droit de te questionner pour savoir si les âmes sont réservées à tous les pécheurs invétérés, pris en abondance comme des poissons et comme toi, dans la nasse ou le filet ? Rends-toi à la criée et reste toutes ouïes, elles se vendent aux enchères.

Tu as une bonne intuition ! Oui ! Le mot de passe pour l'eau-delà, c'est : ICHTUS ! Ar(r)ête de gamberger ! Ne te torture pas à en trouver la raison. Il s'agit du code secret, du mot de ralliement des premiers chrétiens, en vigueur du I au IV siècle, pour échapper aux persécutions des Romains. C'est une allusion référencée à la pêche miraculeuse de Jésus et Pierre sur le lac de Tibériade.

Il signifie poisson en grec mais, c'est aussi un symbole, celui de l'eau du baptême qui purifie l'âme du pécheur et c'est encore un jeu de mots, un acrostiche grec : I (iota) : Iêsoûs = Jésus, KH (khi) : Khristòs = Christ, TH (thêta) : Theoû = de Dieu, Y, U (upsilon) : Huiòs = Fils, S (sigma) : Sôtér = Sauveur... Jésus-Christ, Fils de Dieu, (notre) Sauveur.

C'est le nom mystique du Sauveur, " vivant au milieu des abîmes de notre mortalité, semblables aux profondeurs de la mer." C'est enfin pour la chrétienté : " l'Eucharistie, le Corps, le Sang, l'Âme et la Divinité de Jésus-Christ."

Tu as raison d'insister et de persévérer dans ta quête. Tu es un rescapé, un pêcheur qui doit garder sa ligne de conduite. Tu possèdes une âme en peine, qu'on t'a chevillée au corps, comme celle de ton âme sœur, à qui tu t'es donné corps et âme....

En poussant des soupirs à fendre l'âme, une criante interrogation demeure en ton cœur et en ta foi... Pourquoi t'avoir mis au monde, si c'est pour te charger de tous les maux ? Serait-ce pour justifier le sacrifice divin de chair et d'amour, que tu es assuré à ton tour de la mort du pécheur ? 

On t'a convaincu que tu es une âme damnée et qu'il te faudra rendre l'âme, qu'au départ, tu n'avais pas demandée ! On a peut-être même tenté de te convaincre que Dieu, le pêcheur d'hommes, est ressuscité pour te permettre de renaître... Tu as cru lire le script d'une nouvelle de science fiction : Le retour du mort vivant !

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Lettre aux croyants et aux impies : L’âme 1/2

Publié le par modimodi

 AP 3

Tout bien pesé

Je viens te parler cœur à cœur en toute confiance. Dans l'air du temps qui passe, il est des mots qui sont évanescents dans leur approche et leurs concepts.

As-tu pauvre mortel, la subtilité légère pour les employer ? Ainsi en est-il de l'âme, mot éthéré, nébuleux, aérien et pourtant pesant.

Au jugement dernier, selon l'Apocalypse johannique, suivant le livre de la Révélation, ton âme sera pesée pour te faire entrer, soit au Paradis, soit jeter en Enfer. Comment ? Mystère ontologique divin ! Pas de dévoilement ! L'allégorie est surnaturelle. L'énigme reste ésotérique et symbolique. Le peuple de Dieu sera délivré mais pas le secret.

Ton corps matériel aura disparu, déversé et jeté à l'âme de la terre, au sein de ses entrailles, mais ton âme, ta belle âme se sera détachée... pour aller se faire peser, tout là-haut, auprès du Très-Haut. Pauvre pécheur, est-ce là, tout ton salut ? Es-tu certain de faire le poids ? Quel heureux présage contient cette vision paradisiaque ?

Devras-tu prendre, la navette spatiale pour aller faire ta cour céleste et bêler avec l'Agneau ? Toi, qui n'es pas un mauvais cheval, quel besoin, aurais-tu de caracoler avec quatre cavaliers aux couleurs prophétiques, blanc pour la conquête, rouge pour la guerre, noir pour la famine, vert pour la mort ? Pour délivrer ton âme, seras-tu obligé d'affronter le dragon diabolique, la bête chimérique, n° 666, d'écouter un septuor de sept trompettes, joué par sept anges et devras-tu subir les sept fléaux ? Quelles plaies !

N'en as-tu pas déjà assez, ici-bas, durant les sept jours de la semaine ? Est-ce cela, le programme du séjour interplanétaire et de la croisière intergalactique ? Est-ce cela le Nouveau Monde ? Es-tu contraint de mettre en balance ton existence terrestre avec ce grand voyage pour la Terre Promise. D'ailleurs, si tu ne sais pas encore combien pèse ton âme, tu sais déjà qu'elle ne pèse pas lourd, ta chance de plaisir !

On peut t'entendre soupirer : "Mânes de mes ancêtres, ombres de mes souvenirs, avez-vous donc une âme ?" Les vois-tu déjà, sur la bascule, eux et toi, en troupeau, serrés comme des bêtes de somme, sorties de la grande léthargie ?

Au fait, si tu n'as qu'un petit pois dans la tête, mieux vaudrait pour mourir, avoir un poids sur la conscience... Car au plus haut des cieux, tes tares feront alors, bon poids ! Tout bien pesé, chacun vaut son pesant d'or. Une vraie seconde chance pour tous les poids morts !

Ton âme que tu croyais plus légère qu'un papillon sur un tableau des Vanités, ton âme immatérielle, par la grâce des anges se retrouve chargée comme la mule papale. Ne te resterait-il, sur cette terre de misère qu'à errer comme une âme en peine ? Esclave ici-bas, promis au royaume des cieux, ad vitam aeternam ! La longévité, à défaut de longe évitée ! Après la vie en noir, la vie en rose, après la vie de bohème ou de patachon, la dolce vita !

Il faut t'en contenter. Tu as en perspective, une bien mince consolation, mais quand même une consolation !...  Oui ! Tu es sensé, être promis à une seconde existence, après la mort... En effet, avant de regagner, avec ton âme sous le bras, tes pénates et de faire du lare au foyer, tu demeures et vis ici-bas !

En tant qu'être vivant, respirant, agissant, tu es la preuve du principe fondamental, immanent et vital. Tu possèdes la vie, par ton corps (Corpus), par ton esprit (Spiritus) et par ton souffle (Animus). Il t'est donné, en plus, l'âme (Anima), principe transcendant et feu principe... Force de volonté, esprit supérieur, d'essence métaphysique, selon la diversité des approches, des croyances ou des religions, l'âme est ou serait ainsi la seule Réalité. Le reste n'est ou ne serait qu'apparence pesante.

A y perdre son latin pour y gagner la vie éternelle ! Hors d'elle, point de futur, hormis la certitude de décliner ! Et le verbe s'est fait cher !... Car pour sauver sa peau, il t'en coûtera la peau et les os. Impossible de tout sauver : les meubles, oui, mais pas les appâts rances !

Scié en deux le paroissien ! Par ce dualisme du corps et de l'esprit, des actes et des pensées, tu as définitivement l'air d'en avoir deux ! Schizophrène par substance, à la recherche de ta synthèse et de ton unité, tu es pour toujours un androgyne, à la ramasse ! Il n'y a probablement que chez Leibniz, que l'harmonie soit préétablie.

De deux choses l'une, tu es un humain de mes deux ! Entre les deux, sur cette terre, ton corps et ton cœur balancent ou s'en balancent, sur le tourbillonnant manège de la matérialité. Ton esprit, volatile dans ses pensées et ton âme fugueuse, eux, jouent la fille de l'air. N'étant que de passage, eux, se transvasent avec Conscience dans l'Idéal.

Ainsi, tes capacités physiques sont indissociables de tes capacités intellectuelles, spirituelles et morales. Tes sensations, tes émotions qui te tapent sur les nerfs font le bonheur des psy ! Impossible de rester sur son Kant à soi !  La joie est aussi légère et inconstante que la fumée du cigare de Freud. Il te scrute jusqu'au fond de ton moi profond et jusqu'au tréfonds de ton âme, l'autrichien !

Tu es un inconscient, ta vie psychique n'est que conflits et tout fait mal à la tête, docteur ! Tes rêves roses sont des névroses et des psychoses qui te donnent, des idées roses de ballets roses ! Érotisé à mort, castré, complexé par papa, maman et refoulé par ton comportement antisocial, tu es bon, par pulsions et impulsions au grand transfert.

Pourtant, tu es plutôt une bonne âme, généreuse et magnanime !... Ton action humaine s'exerce dans sa force vitale, à l'extérieur, dans et sur le monde et ta Vie se fonde sur un monde intérieur, psychique dans ses idées et ses pensées comme intime dans ses croyances. C'est là, ta grandeur d'âme ! C'est là, le même Souffle vital, au sens des philosophes grecs antiques, tout à la fois, humain, divin et immuable.

On ne parle plus, dans ce cas, d'un Dieu unique mais de la déité, des dieux tutélaires et païens du Panthéon et de l'Olympe. Tonnerre et noms de dieux ! Vingt dieux !... Et plus, à ciel ouvert. Dieu, merci ! Ainsi soit-il, ce n'est pas juré !

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Lettre aux cultureux : Culture terre à terre en tête à tête

Publié le par modimodi

BAL AP

Il existe un fécond rapport entre les travaux des champs et l'activité intellectuelle. Y avez-vous déjà pensé ?

Le même mot pour la terre et la tête : la Culture !

L'agriculteur cultive, l'enseignant cultive et tous les deux, souvent sans trop se cultiver, sont des cultivateurs.

Sur le champ, l'un creuse la terre, l'autre se creuse la tête pour creuser celle des autres !

Le premier engraisse et fume la terre, l'autre, voulant philosopher, tient parfois des propos fumeux et fait école. La cambrousse ou la classe, pour les nourritures terrestres ou les nourritures intellectuelles, forment la nouvelle terre promise !

Fertiliser le sol, ensemencer l'esprit, ne rien laisser en plan ou en jachère, savoir planter sans se planter... Voilà, le huitième art, l'art du Génie rural ! L'art du rendement de l'are à l'hectare. Le savoir-faire agreste du terroir.

De même, semer les grains et les perles de culture vont de paire, au point que chacun patiemment, cherche à faire germer le blé ou l'idée. Le rustique se met au vert, le pédagogue aux vers d'une pastorale. Les bucoliques les unissent ! Sur ce terrain d'entente, l'élévation les transcende de l'élevage à l’élève.

Est-ce que le désarmant : "Faites labour, pas la guerre ! ", ne pourrait pas devenir le nouveau slogan culturel, le credo dépaysant, à beugler dans les étables ou à chanter dans les écoles ?

Du reste, de la culture au terre à terre, il n'y a souvent qu'un pas, chaussé de gros sabots, pour qui ne sait pas entretenir les sols ou le terreau des connaissances.

La vue de l'esprit est parfois trouble surtout, quand une idée qu'on n'a pas vu venir, vous traverse l'esprit.

Hélas et lasse, la tête gavée et bien pleine présente aussi parfois, des allures défaites de tête intello, "Waterloo, morne plaine" ! Haro sur le baudet et sur les têtes de lard ou de turc !

C'est probablement pour se consoler de ne pas avoir un cerveau musclé, que certains esprits arides ou en friche, s'adonnent alors, à la gonflette et, confondant la tête et les jambes, appellent cela, de la culture physique pour entretenir l'esprit de corps !

Foncièrement, Esprit, es-tu là ? Ou Esprit, es-tu las de ruminer sur le plancher des vaches, afin de tenter intensivement mais vainement, de vider et d'épuiser notre trésor patrimonial et culturel ?

Moissonneurs d'épis, de lauriers et de médailles, culs-terreux, cultureux ou culturistes, tous con-formés à l'esprit grégaire et maison, des maisons dites de la Culture, unissez-vous pour essaimer, les uns, les autres. Soyez féconds ! Que les grands esprits se rencontrent !

 

 

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Lettre aux esprits curieux - Inventions et découvertes 7/7

Publié le par modimodi

 BAL TQP

A=X+Y+Z

La vie sourit aux génies qui s'ignorent.

Au firmament des nombres et des chiffres, nos savants scintillent et flamboient. Berthelot déclara avoir réalisé, en 1854, la synthèse de l'alcool qui fonda la chimie organique alors qu'elle avait été réalisée, en 1828, par un obscur chimiste anglais, Henry Hennel. Le comble était que cette synthèse reposait sur un ensemble d'idées aberrantes parmi lesquelles dominait le refus de l'atomisme. Au point que Berthelot, assez naïvement recommandait de secouer " 53000 fois" le flacon dans lequel il avait mis les éléments de la reconstitution de l'alcool. La réaction, en fait, s'opère sans ces milliers de secousses... théâtrales.

Une autre aventure extravagante et de nature à enflammer l'imagination salace des contemporains du Marquis de Sade concerne le naturaliste Buffon. Celui-ci cherchait le temps exact qu'il avait fallu aux planètes pour se refroidir jusqu'à être habitables. Il pensait ainsi que la réponse à ce problème contenait le secret de l'âge de la terre. Son secrétaire nous a rapporté que : " pour déterminer l'époque de la formation des planètes et calculer le temps de refroidissement du globe terrestre, il avait recours à quatre ou cinq jolies femmes, à la peau très douce. Il chauffait au rouge plusieurs boules de matière et de densité différentes. Elles les saisissaient dans leurs mains délicates, en lui décrivant les degrés de chaleur et de refroidissement. "

Moins spectaculaire cette fois ! On nous le décrit aussi, une montre en main, l'autre glissée dans un gant, testant précautionneusement la chaleur de chacune des sphères, jusqu'au moment où il pouvait retirer son gant et la toucher sans se brûler. Ce qu'il apprit sur la vitesse de refroidissement des sphères, il l'appliqua à un globe de la taille et de la composition de la terre. Il aboutit enfin à une conclusion hardie et théologiquement dangereuse : " Au lieu des 50 000 ans que donne Newton comme temps nécessaire pour refroidir la terre jusqu'à sa présente température, il fallut sans doute 42964 ans et 221 jours rien que pour la refroidir au point où elle cessa de brûler. "

A une époque férue de mathématiques, Buffon, qui n'avait su faire la part du feu, fut pourtant à même de présenter un résultat chiffré, expérimentalement vérifié.

Sans poudre aux yeux, les cerveaux encyclopédiques de nos génies universels ont acquis la sagesse scientifique que "ceux qui ont raison aujourd'hui, auront peut-être tort demain".

Pour conclure cette mini-série de textes sur " Inventions et découvertes ", je cède volontiers la parole au génial inventeur de E=mc2. On demanda un jour à Einstein, un principe infaillible pour réussir, il répondit :

_ "Si A est le succès dans la vie, la règle peut s'exprimer ainsi : A=X+Y+Z.

X représente le travail, Y le divertissement

_ et Z ?

_ avoir un bœuf sur la langue "

Bibliographie d'ensemble :

* " Les grandes découvertes de la science", " Les grandes inventions de l'humanité ", Gérald Messadié. Collection Compact Bordas.

* " Les découvreurs ", Daniel Boortsin. Collection Bouquins. Robert Laffont.

* " Les grands destins ", Collection Hachette.

* " Histoire des Sciences illustrées ", Fernand Perrin. Collection Beaudart.

*  Collection Science et Vie.

 

 

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Lettre aux esprits curieux - Inventions et découvertes 6/7

Publié le par modimodi

BAL TQP

Science exacte

La vie est recherche et imagination !

Un de nos savants qui sut s'attirer les foudres, un certain Benjamin Franklin, est resté célèbre par son paratonnerre. Mais sait-on, qu'avant Lloyd, il a fondé la première compagnie américaine d'assurance. C'est encore lui, qui a réalisé les lunettes bifocales permettant ainsi le plus grand progrès, précédant l'avènement de l'optique puis de l'optométrie.

La rage de découvrir et la force de convaincre n'épargnent pas les fortunes de nos érudits qui se dépensent et dépensent parfois plus que sans compter. Elles ne les protègent pas non plus contre les hypothèses et les théories parfois erronées !

Comment ne pas sourire de l'expert en langues sémitiques, le prélat irlandais, James Ussher (1581-1656) ! Il fut le premier à établir une chronologie biblique satisfaisante. Au point en 1654, de livrer les fruits d'une vie entière d'érudition. Il déclara que " la date de la création remontait au 26 octobre de l'an 4004 avant Jésus Christ, à 9h du matin. "

Dans le même ordre, au registre des feux de l'amour crépitant d'étincelles germinatives, l'une des théories les plus fantaisistes sur la formation de l'embryon est celle de l'emboîtement des germes. Elle fut soutenue, au XVIIIème siècle, par le suisse Bonnet, selon qui " l'ovaire d'Ève, mère de l'espèce humaine, avait contenu les germes des êtres humains, emboîtés les uns dans les autres à la manière des poupées russes et d'autant plus petits qu'ils sont éloignés dans le temps de la première femme... "

A l'époque, les spermatozoïdes, pourtant bien vus au microscope par plus d'un savant, étaient complètement "discrédités". On n'aurait pas imaginé que la première banque suisse fut une banque du sperme !

N'allez pas croire que je veuille ici, allumer les bûchers en attisant les braises ou que ces flambées de maladresses ou d'erreurs soient par trop la marque d'un esprit chauffé à blanc. L'histoire des sciences rayonne de ces météores érudits : Héron d'Alexandrie, Ctésibios, Léonard de Vinci ... Elle nous éblouit de leurs chatoyantes spéculations. Aucun principe, aucune loi, aucune méthode, aucune expérience ne doivent nous paraître tirés par les cheveux !

Pas même l'hygromètre, dont l'idée de mesurer l'humidité de l'air pour prévoir le temps a inspiré à Léonard de Vinci un hygromètre qui mesurait en permanence le poids d'une boule de laine... Quand celle-ci était humide, elle pesait plus lourd... Observation qui inspira, à son tour, l'hygromètre à cheveu du suisse Horace-Bénédict de Saussure qui se fondait sur la propriété qu'a le cheveu humain de s'allonger au fur et mesure qu'il absorbe de l'humidité !... Étonnante, cette véritable expérience scientifique d'un savant, qui avait peut-être, un cheveu sur la langue !

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Lettre aux esprits curieux - Inventions et découvertes 5/7

Publié le par modimodi

BAL TQP

Et que ça saute !

La vie est la coïncidence de la chance et du destin.

Comme celle de Goodyear, certaines inventions sont le fruit du hasard. Celle de la lithographie, en 1791, revient à Aloïs Senefelder mais aussi à sa mère qui fit, "à brûle-pourpoint", un compte de blanchisserie sur le premier support venu. En l'occurrence, il s'agissait d'une plaque de pierre de Kelheim, utilisée pour la préparation de l'encre d'impression. L'idée vint à Aloïs d'essayer sur la pierre, l'eau-forte qu'il utilisait pour la gravure sur cuivre. Un nouveau procédé d'imprimerie était né.

Aussi explosive est l'histoire d'Alfred Nobel qui devait le conduire de la dynamite à la paix. Bien que la nitroglycérine fût, jusque-là, employée comme stimulant dans les maladies de cœur, Nobel était convaincu qu'elle pouvait se transformer en explosif puissant.

C'est le hasard qui avait, au moins 30 ans plus tôt, en 1842, permis de découvrir le nitrate de cellulose, encore appelé Fulmicoton. En effet, le pétillant suisse Schönbein, faisant des expériences dans sa cuisine, renversa un acide, l'essuya avec un torchon et mit le torchon à sécher sur le poêle. Le torchon disparut dans une explosion sans fumée.

Dans le même domaine, l'américain Hyatt rechercha un matériau synthétique parce qu'un prix de 10 000 dollars était offert par des producteurs de boules de billard en ivoire, à quiconque trouverait un matériau de substitution. Hyatt fabriqua des boules en celluloïd massif qu'il recouvrit d'une couche de nitro-cellulose. Le résultat fut éclatant : les boules s'entrechoquaient sur le tapis vert en explosant !

La nitroglycérine fit de terribles ravages. En 1865, l'usine d'Alfred fut, en un feu de joie et de déflagrations ravageuses, réduite en cendres. Quelques semaines plus tard, en Silésie, un cheminot voulut couper à la hache un bloc de nitroglycérine gelé. On retrouva ses jambes à plus d'un kilomètre de là. En avril de l'année suivante, 700 caisses de nitroglycérine sautèrent à bord d'un navire ancré à Panama. Le quai lui-même et l'entrepôt de marchandises voisins furent détruits. Soixante personnes furent tuées et les dégâts évalués à un million de dollars.

Un jour, les ouvriers de Nobel, à court de sciure de bois, se servirent, pour caler des récipients de nitroglycérine, d'une terre légère, absorbante, appelée dans le Nord de l'Allemagne : Kieselguhr. L'un des flacons fuyant, Nobel remarqua que la terre absorbait le liquide comme l'eût fait un papier buvard. Ayant eu l'idée de mélanger trois volumes de nitroglycérine pour un volume de Kieselguhr, il atteignit enfin le but recherché.

La substance pouvant être pétrie comme du mastic, fut empaquetée par cartouches et expédiée sans danger. Nobel lui donna le nom de dynamite. Dix ans plus tard, quinze usines Nobel fabriquaient chaque année, plus de trois mille tonnes du nouvel explosif.

Devenu le plus riche vagabond d'Europe, après avoir traîné sa mélancolie et son extrême timidité sans trouver à qui déclarer sa flamme, déçu encore de ne pas trouver de secrétaire polyglotte pour traiter, en six langues sa correspondance, il se décida enfin à fonder un prix destiné aux meilleurs artisans de la Paix, en y consacrant sa fortune soit, environ, 9 000 000 de dollars. R. I. P.

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Lettre aux esprits curieux - Inventions et découvertes 4/7

Publié le par modimodi

BAL TQP

Chaussure à son pied !

La vie transforme parfois la maladresse en infortune comme en succès !

Nous n'en finirons pas de citer les efforts obstinés des savants dont les découvertes furent parfois fatales. Ainsi le radium emporta Marie Curie. Ainsi la nitroglycérine non maîtrisée tua-t-elle le plus jeune fils Nobel, Émile (le frère d'Alfred) et quatre ouvriers. D'autres furent malchanceux et se virent bien que tout feu tout flamme, souffler leur brevet. L'histoire de Charles Goodyear est, en ce sens, plutôt gonflante !

Il faut savoir que, bien qu'observée par Christophe Colomb, la sève d'hévéa ne retint pas alors, son attention. Il fallut attendre le XIXème siècle, pour que l'on se rendit compte, que le latex pouvait servir à effacer les traces de crayon mais aussi, qu'il imperméabilisait vêtements, chaussures et bagages.

Dans la seule année 1842, les États unis avaient importé près d'un demi-million de paires de chaussures. Elles étaient fabriquées en Amérique du Sud par les Indiens, en coulant du latex sur des formes de bois, fournies par les importateurs américains. Mais l'intérêt pour le caoutchouc s'altéra peu à peu, car le latex devenait visqueux, en été et dur et friable, en hiver !... De quoi offrir plus d'une déconvenue à qui avait eu le bonheur de trouver chaussure à son pied ! Les amants avaient bien du mérite de s'attendre de pied ferme, pour démarrer leur aventure d'un bon pied ou simplement pour réussir à le prendre !

Charles Goodyear s'intéressa donc à un procédé stabilisateur idéal. En janvier 1839, sa maladresse le servit. Il renversa sur un poêle, un récipient où il avait mis du latex, du soufre et, à titre expérimental du blanc de céruse. Quand le mélange refroidit, il s'aperçut qu'il avait acquis la stabilité recherchée, sans pour autant perdre son élasticité.

Hélas, la poudre de soufre qui se formait à la surface était révélatrice du procédé. Et c'est, malheureusement, un anglais, Thomas Ancok, qui réussit par analyse des produits, à le griller. Il déposa, à toute pompe, en 1843, le brevet avant lui. On ne sait, si alors, la chance avait décidé de faire une entorse et un pied de nez à Charles ! On ne saurait dire, si ce rusé English était une très grande pointure, mais il fit le premier, parler la gomme pour faire décoller sur les chapeaux de roue, l'emprunt de son invention !

L'infortuné n'y avait vu que du feu mais il ne s'amollit pas et renonça à s'effacer. En effet, jusqu'en 1852, il voulut lui faire voir de quel bois il se chauffait. Mais, c'est en vain qu'il se battit pour faire reconnaître d'arrache-pied, son droit d'antériorité à l'invention.

Il aurait dû faire fortune ! Hélas ! Les deux pieds dans le même sabot et le moral dans les chaussettes, il n'avait plus qu'à battre la semelle... Pauvre crêpe ! Il fut même emprisonné pour dettes, à Paris, en 1855. Ayant déjà, un pied dans la tombe, il mourut ruiné, à New York, 5 ans plus tard. L'usine de vulcanisation qu'il avait fondée, avait en effet, périclité. La gomme ne l'avait, pour finir, conduit qu'à son pauvre gommage !

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Lettre aux esprits curieux - Inventions et découvertes 3/7

Publié le par modimodi

BAL TQP

Eurêka ! Le génie des inventeurs

La vie offre aux chercheurs l'occasion d'affirmer, avec courage, leurs convictions et leurs découvertes.

" Il faut construire un vaisseau pour explorer les océans de l'univers spatial. " Ces paroles visionnaires furent prononcées avec feu, il y a 400 ans, par l'astronome allemand Johannes Kepler.

Au creuset du vaste monde, l'étude des étoiles, de la lune, du soleil et des planètes a, depuis Ptolémée, inspiré des vocations et des hypothèses révolutionnaires, qui firent passer bon nombre de savants pour fous et leur causèrent mille persécutions.

On a peine à concevoir, aujourd'hui le courage, qu'il fallût alors pour exposer des théories constituant un défi à ce que tous les bons chrétiens tenaient pour la parole de Dieu. Copernic n'avait-il pas retardé la publication de ses conclusions jusqu'aux derniers jours de sa vie en 1543 ? En l'an 1600, Giordano Bruno ne fut-il pas brûlé à Rome pour avoir affirmé que l'espace était infini et peuplé d'étoiles aussi grandes que notre soleil ?

Kepler ne dut-il pas fuir à plusieurs reprises les persécutions ? Galilée ne se vit-il pas interdire par l'Inquisition, d'enseigner ses doctrines sur le système solaire. Ne dut-il pas, 16 ans durant, se plier à cette interdiction ? En 1632, ne fut-il pas encore à 70 ans, alors qu'il était atteint d'une double hernie et d'une maladie de cœur, convoqué, à la demande du pape Urbain, par une commission d'enquête composée de cardinaux ?

Menacé de torture, s'il ne revenait pas sur ses conceptions scientifiques, il capitula devant le Vatican après quatre mois de détention. Mais si l'on en croit la légende, à peine Galilée eut-il rétracté sa croyance dans les mouvements de la terre, qu'il soupira et dit à voix basse : "Eppur, si muove ! Et pourtant, elle tourne ! " Il mourut en 1642, l'année même de la naissance d'Isaac Newton.

Chercher et trouver, c'est le but de la science. La densité des études personnelles et des phénomènes les plus laborieux a permis, par poussées méritoires successives, de faire de chaque self-made-man, des disciples d'Archimède ! Bien peu ont eu toutefois, au sortir du bain, l'euphorie de la découverte ! D’eurêka en éclairs d'intuition, les génies n'en finissent pas de tenter d'éclairer nos esprits ténébreux.

Ainsi, au XIXème siècle, citons le lumineux et scintillant Edison dont les inventions furent sanctionnées de son vivant par le nombre record de 1093 brevets !

Il a presque tout inventé : le phonographe, la lampe à incandescence, le microphone, le duplicateur à stencil, le fluoroscope, l'accumulateur alcalin fer-nickel et le principe du cinéma. Il a encore permis d'exploiter commercialement les inventions des autres : le téléphone, le télégraphe, la machine à écrire, dont les médecins, en 1833, l'accusèrent de donner la phtisie et de provoquer la démence précoce.

C'est lui qui a conçu tout notre système de distribution d'électricité. Mais ses échecs furent aussi nombreux... La première invention qu'il fit breveter fut une machine électrique à enregistrer les résultats des élections ; les parlementaires refusèrent de l'acheter !

On a cité souvent cette parole, qui lui est attribuée : " Le génie, c'est un pour cent d'inspiration et quatre-vingt-dix-neuf pour cent de transpiration. " Moi, j'ai bien peur que mes sueurs froides ne soient pas de cette eau-là ! S'il y a du génie dans l'air, pour l'instant, rien n'a encore transpiré !

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Lettre aux esprits curieux - Inventions et découvertes 2/7

Publié le par modimodi

BAL TQP

Le feu

La vie a de quoi nous enflammer !

N'en déplaise à feu Jacques Prévert, mais on n'a pas réussi à empêcher les intellectuels, qui font feu de tout bois, de jouer avec des allumettes !

On ne connaît pas le nom du premier homme qui a découvert le feu ! Avait-il un cœur de pierre ? Mystère ! Mais on n'a pas de mal à imaginer sa tête fascinée ou effrayée et son cœur palpitant, lorsqu'il a fait battre ses silex et jaillir les premières étincelles !... N'en déplaise au seigneur des Annaud, "La guerre du feu" n'aura plus lieu mais la saga des petits bouts de bois se poursuit dans le monde allumé des expérimentateurs.

Le brasier des inventions reste constamment vif. Partout, les esprits phosphorent et s'échauffent ! La lumière jaillit en 1827, quand un droguiste anglais sans doute, tout feu, tout flamme, battit avec frénésie, le briquet de sa créativité et de son esprit d'invention. Notre honorable british du nom de John Walker, réalisa 100 frottables sulfurés hyperoxygénés qui s'enflammaient, sitôt qu'on les tirait vivement entre deux papiers de verre.

My God ! Notre inventeur pétait sûrement le feu ! En effet, ces baguettes de près d'un mètre de long avaient le désavantage de déclencher une succession d'explosions et de dégager une odeur pestilentielle, déconseillée aux poumons fragiles.

Ces allumettes appelées " Lucifer " furent remplacées par d'autres, de type " Sauria " au phosphore blanc. Elles s'enflammaient spontanément et les vapeurs de phosphore respirées pénétraient dans l'organisme, par les dents cariées, provoquant des nécroses de la mâchoire. Elles tuèrent, pensa-t-on, des milliers d'ouvriers qui travaillèrent à leur fabrication, sans compter les enfants qui avaient pris ces allumettes pour d'alléchants sucres d'orge.

On comprend mieux enfin, pourquoi la découverte en 1855, du phosphore amorphe donna le feu vert à la fabrication d'allumettes dites de sûreté... Allumettes qui cette fois, devaient enfin faire long feu !

Voilà de quoi, mieux révérer les brillants esprits éclairés du siècle des lumières qui, après avoir tant phosphoré, embrasent encore aujourd'hui notre imagination. Voici malicieusement, de quoi savourer l'expression détonante de " ceux qui n'ont pas inventé la poudre. « Ladite poudre, dont on pense qu'elle était utilisée par les Chinois pour leurs feux d'artifices, dès le IXème siècle. Mais il fallut attendre le XIIIème siècle pour que quelques foudres de guerre, au nom du droit canon, en fassent usage et inaugurent un monde depuis, toujours à feu et à sang. »

Le feu, à l'origine du jaillissement de bon nombre d'inventions, a bien entendu inspiré des idées aussi incandescentes qu'extravagantes... Comme, " cette horloge à six chandelles de douze pouces et d'épaisseur conforme portant chacune douze divisions d'un pouce ! Allumées l'une après l'autre, il fallait, disait-on 24 heures pour qu'elles se consument toutes. Des panneaux de corne fixés sur des caches en bois les protégeaient des courants d'air. "

On ne sait si l'inventeur était de mèche avec le fabricant de bougies, animés l'un et l'autre, d'un même souffle inspiré !... Cette horloge, plus qu'originale, avait été construite pour permettre au roi des Saxons, Alfred le Grand (849-899) de respecter un vœu qu'il avait fait à Dieu, s'il retrouvait son trône. Pour tenir sa promesse, il lui suffisait, animé d'un souffle mystique, de consacrer à ses devoirs pieux, la durée de deux chandelles, sans les brûler par les deux bouts.

Qui ne se souvient encore d'Archimède, qui, au IIIème siècle avant JC, aurait-eu, dit-on, l'étincelante idée de construire des miroirs paraboliques géants, en bronze poli ! Il put ainsi, incendier les navires romains qui faisaient le siège de Syracuse, en concentrant sur eux le faisceau de la lumière solaire. Cette possibilité de capter l'énergie du soleil resta d'ailleurs lueur morte, jusqu'à la fin du XIXème siècle.

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Lettre aux amants - Frissons et murmures

Publié le par modimodi

BAL CDC

Jeunes amants, amoureux toujours fidèles, couples au long cours, mes amis de cœur, allons ! Un peu de poésie ! Laissons passer la nostalgie des automnes et des hivers !

Nous sommes des passagers des saisons et de la vie ! Trinquons ensemble à la rosée, à la santé des immortelles beautés, en leurs colliers de nuages et de brises aux perles bleutées.

Oh ! Bien évidemment, nous avons encore et toujours nos limites, celles du temps qui passe et des instants enfuis. Les coupures de la joie et la déchirure des plaisirs sont nos petites blessures de la vie.

Mais, vous mes amis, mes petits mousses embarqués sur la goélette de Cythère, s'il vient à monter en vous des chants de grève et de jetée, si vous vous sentez amers et la vague à l'âme, n'ayez ni crève-cœur ni état d'âme, sinon l'âme dans tous ses états. Aimez même s'il ne devait rien rester après l'usure.

Entre présent et avenir, jouons-nous avec le temps ou le temps se joue-t-il de nous ? L'infini, ce mot magique, n'est-il pas une limite de nos conceptions soumises à la tyrannie de notre passé infiniment borné ?

Nous ne le devrions pas mais nous en mesurons toujours la distance, de peur de nous approcher trop près de l'évidente vérité. Oui ! Nous sommes de simples passants parmi la foule des innombrables marcheurs engagés sur la route du Destin... Mais déjà, demain mousse de feuilles et de murmures. Le printemps frissonne à peine !

Ensourçons-nous, amis, dans la matrice foudroyante d'un bourgeon avant que le froid nu de l'hiver ne s'enracine dans le sol de nos os. Avant la grande traversée, gardons les yeux ouverts et le cœur au hublot.

Marchons le nez dans les étoiles ! Confondons les saisons, les herbes et les pailles. L'été reviendra vite. Déjà, il murmure dans le frisson des cieux.

Moi, j'habite les creux de mon cerveau. J'ai déjà des orages sous la peau. Le cri impatient des goélands m'appelle. Les griffes du premier soleil m'envahissent comme du chiendent. A la fin de l'hiver, ma vie est un étang pour Ophélie, éternelle endormie. Mais à la belle saison du renouveau, je sais qu'il est l'heure de sortir de l'eau et d'ondoyer dans l'eau vive. Il n'y a pas de rêves à ma mesure et pas de mer suffisamment immense pour propager les ondes de l'amour.

Ô ma douce, ma belle, mon amante, tout me menace et me ravit : cette ombre livrée au cirque de mon œil, ces songes déposés dans le berceau de votre épaule, un rayon dans l'eau trouble, une tache de sang dans le feuillage, un fleuve à naître, le soleil d'encre des révoltes, votre chevelure de fougères, vos yeux auréolés d'aurores boréales, l'écrin tissé de notre propre chair, vos mains de nuit sur mes paupières, ce don de pluie en vos larmes silex frottant des étincelles aux pierres du matin. Vous êtes mon aube d'été rimbaldienne.

Il nous faut remonter en nous, comme si c'était une coulée de sève jaillissante. Nous sommes deux bois d'amour aux initiales gravées et entrelacées. En nos cœurs, nous avons la liberté de sculpter, l'espace de nos mémoires ressuscitées. Mais en amour, quand on a dit "toujours", on ne peut plus dire "encore". Je me languis de vous, je patiente ma sublime. Vous vous tenez incarnée dans l'été de mes brûlants désirs. Je redoute l'automne et la rouille des premiers engourdissements du cœur.

En attendant nos retrouvailles, il nous reste à rêver d'un lendemain ou d'un hier perdu dans le puits de la terre et nous nourrir du feu entré à l'aube dans la chambre.

Celui qui déjà brûle et se consume ne peut s'approcher du brasier. Le premier souffle qui passe si près, trop près, l'attise et l'emporte au loin. Ainsi jamais au vent, je ne confie ma peine car les sources tarissent dans les cœurs foudroyés.

Si mes regrets sont des souhaits à l'envers vidés comme des sureaux, mes espoirs et mes attentes sont des grappes d'or, des genêts du champ d'azur et des jonquilles du soleil. Je vous les offre !

 

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