Lettre aux croyants et aux impies : L'âme 2/2
AP 2
Mot de passe !
Le temps passe, les mythes demeurent, la religion les interprète et l'homme s'y accroche comme le lierre à la muraille des grands mystères.
Dans la conscience universelle, des échos de voix et de prières s'élèvent dans l'espace infini. Les entends-tu ?
Oh ! Toi, le commun des mortels, sain de corps et d'esprit, promis à la vie éternelle, grâce à ton âme, ta belle âme, tu es d'abord un terrestre charnel, migrant entre la vie et la mort... Avant, si l'on en croit la chrétienté, de devenir un lumineux émigré, un extraterrestre !
En ce bas-monde, ton âme est ton viatique pour l'au-delà, c'est l'assurance d'une vie bienheureuse, c'est même l'espoir de la réincarnation. C'est en ton âme et conscience, ta chance d'en réchapper, ton gage d'immortalité, selon notre sainte mère l’Église, catholique, apostolique et romaine.
C'est, pour un iconoclaste, Pierre ou Vanessa, la clé du Paradis promis !... Il te faut donc accepter et intégrer la céleste conception d'un existentialisme surnaturel et rédempteur. A prendre comme une nouvelle chance pour toi et tes semblables de survivre, après avoir été expédiés, ad patres !"
Un mythe pour les uns, un salut pour les autres ! Voilà admise ou à admettre, la justification du sacrifice divin et la raison pour laquelle Dieu a rendu son âme à son Père Éternel. Il s'est fait homme et est mort sur une croix, pour le rachat de tes péchés, originels. Car toi, pauvre pécheur, tu n'as, dès ta naissance, pas la moindre chance. Au départ, la vie te fait ta première queue de poisson.
D'ailleurs, tu serais avisé et bien en droit de te questionner pour savoir si les âmes sont réservées à tous les pécheurs invétérés, pris en abondance comme des poissons et comme toi, dans la nasse ou le filet ? Rends-toi à la criée et reste toutes ouïes, elles se vendent aux enchères.
Tu as une bonne intuition ! Oui ! Le mot de passe pour l'eau-delà, c'est : ICHTUS ! Ar(r)ête de gamberger ! Ne te torture pas à en trouver la raison. Il s'agit du code secret, du mot de ralliement des premiers chrétiens, en vigueur du I au IV siècle, pour échapper aux persécutions des Romains. C'est une allusion référencée à la pêche miraculeuse de Jésus et Pierre sur le lac de Tibériade.
Il signifie poisson en grec mais, c'est aussi un symbole, celui de l'eau du baptême qui purifie l'âme du pécheur et c'est encore un jeu de mots, un acrostiche grec : I (iota) : Iêsoûs = Jésus, KH (khi) : Khristòs = Christ, TH (thêta) : Theoû = de Dieu, Y, U (upsilon) : Huiòs = Fils, S (sigma) : Sôtér = Sauveur... Jésus-Christ, Fils de Dieu, (notre) Sauveur.
C'est le nom mystique du Sauveur, " vivant au milieu des abîmes de notre mortalité, semblables aux profondeurs de la mer." C'est enfin pour la chrétienté : " l'Eucharistie, le Corps, le Sang, l'Âme et la Divinité de Jésus-Christ."
Tu as raison d'insister et de persévérer dans ta quête. Tu es un rescapé, un pêcheur qui doit garder sa ligne de conduite. Tu possèdes une âme en peine, qu'on t'a chevillée au corps, comme celle de ton âme sœur, à qui tu t'es donné corps et âme....
En poussant des soupirs à fendre l'âme, une criante interrogation demeure en ton cœur et en ta foi... Pourquoi t'avoir mis au monde, si c'est pour te charger de tous les maux ? Serait-ce pour justifier le sacrifice divin de chair et d'amour, que tu es assuré à ton tour de la mort du pécheur ?
On t'a convaincu que tu es une âme damnée et qu'il te faudra rendre l'âme, qu'au départ, tu n'avais pas demandée ! On a peut-être même tenté de te convaincre que Dieu, le pêcheur d'hommes, est ressuscité pour te permettre de renaître... Tu as cru lire le script d'une nouvelle de science fiction : Le retour du mort vivant !