Hypocrite 4/4

SAF

T'hésit' pas à conter des craques.

T'es un spécialiste en micmac,

Un vrai pro des grandes arnaques.

Pour ranger tout ton bric-à-brac,

Avoir de l'aide dans ta baraque,

Tu dis qu'ta santé s'détraque.

Tu annonces que t'es patraque,

Que t'as peur d'être cardiaque,

Que tu ne passeras pas Pâques

Comme ton oncle de Jarnac

Qui est mort, d'un coup, d'une attaque,

D'un grand excès d'aphrodisiaques !

Tu entortilles, tu mystifies,

Ta vérité n'a pas de prix.

C'est gratuit, la supercherie !

Tu filoutes, tu noies le poisson,

Encore un naïf, à l'hameçon,

Percé, troué, jusqu'au trognon !

Pour tes boniments, tes histoires,

A l’instar des politicards,

Tu n'as pas besoin d'auditoire…

Comm' la nuit, tous les chats sont gris,

Toi, t'es blafard et vert de gris.

Tu appliques "le pas vu, pas pris !"

Tu t'fais pas prendre par la patrouille !

"Ni vu ni connu, j't'embrouille !"

Tu ne t'actives qu'au crépuscule,

Tu te glisses, tu te dissimules.

L'heure est propice à tes calculs…

Tu passes pour un noctambule !

Tu avances grimé, masqué,

Tu déguis's ton identité.

Pour ne pas être remarqué,

Tu as le bec enfariné.

Tu portes tout l'temps un faux nez,

Tu t'es donné un sobriquet.

Tu ne saurais être impliqué.

Oh ! Tu les as bien arnaqués.

Pas besoin de t'interroger…

Toi ? Tu priais à la mosquée !

Comme tu étais face contre terre,

On n'a pas r'connu ton derrière !

Tu es un malin pharisien,

Tu commerces avec le gratin

Ta poudre de perlimpinpin.

T'as l'baratin d'un puritain,

Le bagout de dix philistins.

Tu es vraiment fort, mon cousin !

Chacun l'apprend à ses dépens

Il ne faut pas être confiant.

Malgré ton allur' bon enfant,

T'es rusé comme un caïman,

Bien plus fort que dix éléphants

Car toi, tu trompes énormément !