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Lettres aux législateurs 1/4

Publié le par modimodi

 

 TQP 27 

DOUBLE Nos amis les bêtes !

Chers législateurs, en 1789, nos sans-culottes ne savaient pas s'ils sauveraient leur tête et plus d'un ci-devant échafaudait des plans pour la liberté en sachant qu'il devenait dangereux d'être plus royaliste que le roi !

Conquis dans le sang de la terreur, "Les Droits de l'homme et du citoyen" ont apporté un peu de sang neuf au peuple des braves gens, gavés de doléances et ivres de liberté. Ils n'ont pas coupé court au débat jamais résolu de la coexistence symétrique des devoirs en regard des droits. Ils voulaient avant tout briser en assemblée constituante, les chaînes de l'Ancien Régime en supprimant les droits féodaux. A partir du 26 août 1789, "la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" a fixé les droits de la nation qui s'imposent à tous les citoyens.

L'idée démocratique mettra du temps à faire son chemin, accompagnée comme guidée par le travail de vos amis, des législateurs appliqués et pointilleux comme vous. A l'époque, l'égalité et la liberté en droits ont posé les grands principes légitimes d'une nouvelle société française de droit public, civil et pénal.

Depuis, pour votre plus grand bonheur, l'œuvre législative dans son immensité n'est jamais achevée. L'égalité de chacun dans l'accès aux charges publiques, (nous dirons aujourd'hui dans l'emploi), l'égalité devant l'impôt, la notion de propriété, etc., continuent de faire le bonheur de l'administration et des juristes.

En plus du droit naturel spécifique à l'Homme et à l'idéal de sa finalité dans l'univers, chacun bénéficie de droits naturels beaucoup plus utilitaires qu'utopistes. Du premier droit à la vie à l'inéluctable fatalité de la mort, l'homme dans tous ses états de croissance se confronte au code universel de ses droits et de ses devoirs.

La loi naturelle lui donne le droit licite et reconnu de naître libre et égal en droits aux autres hommes, aux autres citoyens, aux autres enfants et même aux animaux. Victor Hugo avait raison ! Ruy Blas peut écrire à la reine qu'il souffre comme un "ver de terre amoureux d'une étoile !"

Déjà non spéciste avant l'heure, notre grand poète n'était pas moralement discriminatoire dans sa considération animale. Dans son amour de l'humanité, qui aurait pu élever l'homme, ce ver de terre, cet humain plein d'humus, cet humble fouille-terreau, si ce n'est son étoile et la poésie ? Mais Victor avait dû oublier sans doute, le ver coquin qui s'était glissé dans le fruit défendu...

Toujours est-il que Monsieur Hugo s'affirme comme le premier défenseur poétique des droits des animaux, du ver et des vers des cadavres exquis ! On le sait peu mais il avait dit : "Torturer un taureau pour le plaisir, pour l'amusement, c'est beaucoup plus que torturer un animal, c'est torturer une conscience."

Les animaux ont le droit reconnu d'être aimés, défendus, protégés. Ils appartiennent à la société humaine. Certains veulent qu'ils soient considérés comme des personnes légales. C'est facile pour nos amis les bêtes, nos animaux domestiques : pour le brave toutou à sa mémère, pour Micetto, le chat du pape Léon XII et de Chateaubriand, pour Titi le canari, pour Marguerite la vache de Fernandel, pour votre tortue et votre hamster, mais c'est beaucoup plus difficile pour le pou dans la tête et la puce à l'oreille !

Vivement qu'ils puissent s'exprimer car comme le dit l'opinion répandue : il ne leur manque que la parole !

 

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