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Lettres au coeur de l'arc-en-ciel 4/5

Publié le par modimodi

BAL CDC

Réveil - Blanc

Je me réveille, ce matin. J'ai fait un rêve opalescent. Tout était blanchâtre comme la lune d'argent. Ô mon amour, je te rapporte la craie des songes dessinés sur la toile noire de la nuit.

Je veux te dire et te décrire la pureté du ciel livide, qui se lève à l'horizon. Je veux te faire entendre, quelque chose de merveilleux et de secret, que le monde n'a jamais encore entendu, le murmure et les soupirs d'une symphonie, la troisième de Mahler : "Songe d'un matin d'été". Tu es sa partition en hampes de notes blanches, mesures du temps d'aimer.

Dans ce petit jour blafard, suis-moi, amour, prends le fil d'Ariane, déroule l’écheveau des cascades si pâles en ce matin. Qu'importe ces nuages laiteux et les larmes de pluie incolores !

L'illusion de la beauté n'en finit pas de se survivre dans la candeur de l'éphémère et du silence, distillé goutte à goutte. Il est à déchiffrer, comme l'interligne dans une page blanche, comme un pas dans la poudreuse, comme une pause sur la partition des étoiles.

Mais nous glissons sans fin, sur la glace du hasard. Pour tracer notre route, nous cherchons à lire dans les lignes du destin mais la carte est muette de toutes directions.

L'aube tarde à poindre. Nous sommes blêmes. Il y a en nous la transparence du vide, la réclusion du plein. Chacun est son secret et son enfermement, une lumière blanche dans un cristal de neige. Patiemment, l'hiver s'est installé dans nos cheveux que l'amour a lentement argentés. Toi, tu es mon névé éternel et mon tremblant perce-neige. 

Viens ! Je voudrais avec toi, marcher en cette nuit. Tu tiens la clef du monde en tes yeux et tes mains. Tu avances vierge innocente, souple Vestale, ceinte de l'étrange lumière, froide et violente, de la voie royale et lactée. Mon jasmin étoilé, ouvrons ensemble la porte du firmament, franchissons la fracture de l'espace et du temps.

Vois, comme la nuit a tendu ses tréteaux pour les pierrots blancs des insomnies lunaires. Entends-tu battre en moi, le tambour de la passion et de la déraison ? Entre en mon cœur pur, il donne la représentation de l'amour immaculé, lys de ta vertu.

Mais, tu couds le silence à ma peau glabre. La veilleuse diffuse un halo aux cernes crème. Je sors de la blancheur de ma torpeur nocturne. Sous mes paupières, tout est feutré, ouaté et tamisé.

Comme une porcelaine translucide, tu joues en moi, avec les ombres vacillantes du jour, qui pointe ses voyelles rimbaldiennes... "E, blanc, candeurs des vapeurs et des tentes, Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles."

Alchimie du verbe dans la candeur des murmures, dans l'intervalle entre la nuit qui soupire et le jour qui balbutie. Flambeau vacillant entre les mystères et les chimères affolées, lueurs de clair-obscur en mes écrits. Vers aux rimes fondues dans les banquises de la poésie et la lente blancheur des cygnes gracieux.

Vision troublée... Voile brumeux entre inconscience et réel, tu te révèles peu à peu. Brume légère, estompe pour le fusain de mon rêve fabuleux... Dans les intervalles du demi-jour diaphane, des tâches de lueurs filtrent des mailles écrues. Le firmament me laisse ton diamant et tu donnes des éclats à mon cœur solitaire.

Tu te glisses en moi, comme un sanglot dans ma voix. Tu fais résonner la chanson du Mal-Aimé de Guillaume Apollinaire : "Voie lactée ô sœur lumineuse/ Des blancs ruisseaux de Canaan/ Et des corps blancs des amoureuses..."

L'aurore aux doigts d'ivoire pâlit dans le lointain. Je me réveille d'un songe nacré, contre ton corps d'albâtre. Ta nuque a le parfum du muguet, nous sommes le 1er mai.

 

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Lettre de rentrée : De temps en temps

Publié le par modimodi

 CDC 67

C'est la rentrée ! Temps incertain d'une fin d'été ! Derniers rayons, premiers frimas !

Ce jour, des questions et pensées futiles mais existentiellement importantes se pressent à l'esprit ! "Porterai-je du lin ou de la laine ?... En réunion, au cas où le soleil montrait le bout de son nez, ne devrais-je pas me mettre, côté fenêtre afin de garder mon bronzage ? Ah oui ! Mes Ray-Ban, à ne pas oublier ! "

C'est ainsi, presque chaque matin ou la veille d'un nouveau jour ! Nous sommes toi et moi, préoccupés des conditions atmosphériques et climatiques. Nous pronostiquons le fond de l'air et la couleur du ciel. Sur nos petits écrans, la Reine météo et ses caprices affirme avec plus ou moins de fantaisie et de suspens, leur présence en nos vies. Elle rythme nos humeurs au gré du temps variable, des anticyclones et des fronts froids ou chauds, des cumulus, des canicules ou des averses éparses pour nous mettre le moral au beau fixe ou en basse pression !Automnales ou hivernales, printanières ou estivales, nos humeurs se dégradent ou s'améliorent, fraîchissent ou s'assombrissent, s'éclaircissent ou sont clémentes et idéalement claires. Nos yeux sont doux ou virent à la pluie jusqu’à inonder toutes les vallées de larmes, nos cœurs sont frisquets ou ensoleillés, nos visages maussades ou radieux, nos rires tristes ou éclatants. La carte de France est une pizza quattro stagioni !

Souvent d'ailleurs, au hasard du quotidien, quand deux personnes se rencontrent, après avoir échangé leurs salutations et quelques mots aimables, leurs conversations aboutissent, la plupart du temps, à parler du Temps : du temps qu'il fait, qui passe ou qu'on occupe. A tel point, que le vocabulaire de la météo a imprégné de ses expressions et images, l'ensemble de nos vies.

Aux quatre saisons de nos existences, nos cœurs baromètres sont sensibles à l'atmosphère et au climat de nos relations. Le temps est variable comme nos hésitations ! Au beau fixe, quand l'entente est au zénith ! Tropical, quand la chaleur grimpe ! Glacial, au premier coup de gel.

Les phénomènes météorologiques illustrent nos rencontres, le meilleur ayant été, le coup de foudre ! Mais parfois celles-ci s'obscurcissent au passage d'une incompréhension et de nos susceptibilités.

Nos activités subissent aussi quelques dégradations. De gros nuages gris et noirs ternissent nos jours, des turbulences secouent notre quotidien, jusqu'à ce qu'éclate l'orage. La température est fonction de l'ambiance. Nos cœurs parfois déçus, se resserrent et se refroidissent ou bien la fièvre monte, si nos esprits s'échauffent, au premier coup de sang.

Dans le tourbillon des jours, le crachin des ennuis, le brouillard de nos idées, sous le voile de nos illusions, les rafales des coups du sort, les bourrasques du destin et les giboulées de nos soucis apportent leur lot de perturbations et de haute pression. Quand les tracas et les désagréments, les indiscrets et les importuns arrivent en trombe, il ne reste plus qu'à se calfeutrer au chaud, en attendant que passe la tempête.

Au retour des éclaircies et des beaux jours apaisés, l'optimisme aux couleurs des mirages reprend un caractère clément. Oublié le temps de chien, séchées les brumes des yeux, bienvenue aux alizés qui emportent nos rêves ! Vienne la brise qui caresse nos cœurs, aux émois du printemps ! Il est grand temps de prendre du bon temps. Place aux temps forts de l'amour !

Vous souvenez-vous ma mie, de ce temps fabuleux où Jean de la Fontaine, évoquait la violence de l'Aquilon et la douceur du Zéphyr ?... Ainsi, aux premiers froids de nos tourments, de nos chagrins d'amour, ne devrais-je pas à mon tour, penser à invoquer l'Aquilon et convoquer les doux et caressants zéphyrs pour vous porter mes tendres mots et assécher vos larmes ? Mais le temps sans relâche déracine les chênes ou fait plier les roseaux. Mêmes les fleurs de la langue se courbent et fléchissent, au vent de chaque époque.

Abandonnées les phrases embaumées et délaissés les jeux de mots floraux ! Dans l'air du temps, libérés, ils s'envolent à présent, aux quatre vents de votre cœur girouette. Vous faites désormais, pour moi, la pluie et le beau temps.

Oubliées les bourrasques et la fureur du vent qui agitent les palmes et forcent les goélands à fuir sans un coup d'aile la côte désertée. Effacées, les vagues déferlantes se jetant à l'assaut des rochers impuissants, s'écrasant rageusement en coups précipités de lames jaillissantes d'écume et de mousse laiteuse. Moi, contre vents et marées, je prends les caprices de la météo comme ils viennent, en éternelle recherche de quelque anticyclone. Vous et moi, au cours du temps, cœurs ouverts, voiles aux vents, nous voguons en même temps, avec le vent en poupe, tantôt plaisance, tantôt galère.

Sans attirer les foudres, nous prenons le maximum de bon temps, en évitant la houle et les averses, les coups de chaud, les coups de froid et les vilains coups de vent qui décornent les bœufs ou mettent la tempête au fond de nos tisanes.

Et nous vivons ainsi, vous et moi, au gré des vents de la passion, dans l'air du temps, sans temps mort ni perdu. Nos mots et cris d'amour sont comme des oiseaux, ils se jouent des courants... Autant en emporte le temps, autan en emporte le vent, autant reviennent les frissons à nos peaux accolées...

" Et le verbe s'est fait chair " pour nous permettre de conjuguer activement, au présent, à tous les temps, sous toutes les formes, le verbe aimer.

 

 

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Lettre d'anthologie amoureuse : Dites-leur avec des fleurs ! 2/2

Publié le par modimodi

BAL CDC

Des bouquets pour celles qu'on aime

Flore et Florence, Jacinthe et Hortense, Véronique et Pâquerette, la nature est en vous ! Vous imprégnez nos vies des saveurs et des parfums de vos vertus. Vous enchantez nos jours et nos quatre saisons, des fleurs de vos prénoms.

Vous êtes notre jardin d’Éden, le paradis offert ! Et moi, je vous célèbre en toutes circonstances, dans la luxuriance de mes sentiments, en mon style fleuri.

"Ma bien aimée du Cantique des Cantiques, mon safran, mon crocus, mon bonheur de jeunesse aux mille couleurs des sentiments d'aimer. Ma fleur bleue, je vous crains et pourtant vous espère. Ma frêle violette, ne regrettez point de m'aimer trop. Mon soleil d'or, rassurez-moi, dois-je rougir de vous aimer, si mal ?"

"Mon Bouton d'or, ma renoncule, ma grenouillette des marais, ma fleur de l'impatience, ramenée de Terre Sainte, pardonnez cette fièvre. Je veux votre saint Graal et ce cul de renom, auquel je ne peux renoncer. Voyez, je rampe à vos pieds, tel un liseron sauvage. Je m'accroche aux glycines de ce corps forteresse, dussé-je tomber et retomber sans cesse."

"Ma fleur de printemps, mon perce-neige, ma victoire sur l'hiver, mon emblématique primevère, venez fleurir au jardin de mon cœur, encore tout engourdi de froid. Je vous célèbre, dès mon réveil, mon ruban d'or, ma jonquille en qui reposent ma langueur d'amour et mes ardents désirs. Je vous exalte, mon lilas blanc, ma persane, ma colchique apollinienne, mon seringa, ma valse au mille poinçons."

"Ma virginale, à ma barbe fleurie, offrez des immortelles, car je veux longtemps pouvoir contempler votre académie et vous porter au nu. Vous, belle épanouie, à la fleur de l'âge, gardez vos illusions mais perdez votre fleur. Il faut ma libertine, vous ouvrir et éclore afin de vous épanouir. L'offrande voluptueuse de la défloraison n'empêchera pas la floraison épanouie de vos sentiments, enflammés de désirs."

"Ma jouvencelle, laissez-vous compter fleurette quitte à en être rouge comme une pivoine. Quand viendront les temps d'aimer, la première rose vous fera rosir, le premier baiser vous empourprera."

"Toute ma vie s'est parfumée à vos yeux lavande. Fasciné par votre irrésistible beauté, dans mes nuits jusqu'à l'aube, j'ai cueilli votre amour, en pressant votre corps embaumé de jasmin. Avant de reposer au jardin blanc d'éternité, je vous garde en mes souvenirs et ma mémoire comme ce myosotis, afin de parfumer le reste de mon temps."

"Oh ! Pour quelle guerre en jupons et dentelles, courez-vous ainsi, le bleuet à la boutonnière et la fleur au fusil, Marjolaine ?"

"Ma datura, mon arum, ma digitale, mon ancolie, ma rose de Noël, ô ma bella donna, vous m'enivrez, j'en perds la tête. Hier, vous m'avez apporté une botte de soucis et de mouron, de houx et de lupins, des fleurs de nave et de pissenlit. Ô mon toxique amour, me détester à ce point, c'est vraiment le bouquet !"

"Ô ma fleur aquatique, mon nénuphar, mon nymphéa, mon Ophélie, mon île à fleur d'eau, je suis votre narcisse, je me noie en vos yeux, contemplant ce qui nous rassemble et vous ressemble tant."

"Ma Provençale, vous fleurez bon le genêt, la bruyère, le thym et la gentiane, vous êtes mon déjeuner de soleil, mon azur infini, le ciel de lit de mes rêves étoilés."

"Angélique, mettez-moi aux anges ! Je veux, mon edelweiss, ma frêle immaculée, accéder au sommet de la félicité, cueillir et féconder votre fleur de Vénus."

"Ma grande capucine, amie des oiseaux-mouches, las d'échouer dans mes approches, j'ai le bourdon d'être privé de votre arôme, ce délicieux et envoûtant nectar. Inaccessible comme le Pérou, j'ai pour vous, la fougue du conquistador mais je consens d'être à vos ordres et de me faire capucin pour vous prier de vous donner, avec vertu, avec toute votre vertu ! Allons laissez-moi grimper jusqu'à vous, je veux cueillir mon orchidée, votre fleur de vanille."

"Mon coquelicot d'avril, mon pavot rouge, ma poulette à la crête de coq, mon ardeur est fragile. Je suis accro de vous, je vous aime ma coke liquette, je voyage avec ivresse dans ma tête, les yeux fermés. Faites-moi l'aumône de la fleur écarlate, je suis votre conscrit, enrôlé sous vos couleurs. Même si notre passion est par trop, casse-gueule, sur le champ de bataille de nos corps à corps, je verserai mon sang."

"Ô ma verveine, sans doute, êtes-vous la cause du miracle qui m'échoit, car à cent ans, ma vigueur est intacte. Au moins, ai-je le prestige et la veine de rester vert ! Couronnez-moi, ardente, de lauriers et de roses. Que mes déclarations ne soient point lettres mortes, rendant mes cris et écrits vains !"

Vous, la fleur des lectrices de cette lettre parfumée, vous la vertueuse, faites-moi une fleur ! Ne me les jetez pas, avec l'eau et le vase ! Ne m'enguirlandez pas ni ne m'offrez, à pleine main, les cinq doigts de votre giroflée.

Vous, ma pervenche, ma fleur de papillon, ne me mettez pas à l'amende. J'achève ici, ma balade bucolique et champêtre et vous offre ce bouquet parfumé, de fleurs de rhétorique. Ne le laissez ni se faner ni se dessécher.

 

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QUATRAINS 1/2

Publié le par modimodi

Dans le tourbillon

Qu’on nomme le monde

Une Cendrillon

Entre dans la ronde.

 

Je n’ai qu’une clé

Pour m’ouvrir à vous,

Une simple clé,

Pas un passe-partout.

 

Qui frappe à la porte ?

C’est la branche forte

Et sa feuille morte

Que le vent emporte.

 

Qui frappe à ta porte ?

C’est mon cœur eau-forte

Et ses peines mortes

Que l’amour t’apporte.

 

La rose du matin

A la claire-voie des jours,

De pétales de satin

Parfume notre amour.

 

J’écris comme je chante

De douces vocalises

Mais pour qu’elles t’enchantent

Il faut que tu me lises.

 

Ô ma douceur du jour,

Mon amie de toujours,

Toi, ma pomme d’amour,

Viens que je te savoure.

 

Bruits de pas incessants de la foule qui passe,

Murmures des amants s’étreignant dans l’impasse,

Bras tendus de la nuit pour enlacer le soir,

Tumultes d’insomnies pour tromper ma mémoire.

 

Déposée par la marée,

Sur cette plage, échouée,

Ta peau a le goût salé

Ton corps est un bois flotté.

 

Pour avec toi naviguer

Du levant jusqu’au couchant,

J’ai cueilli les fleurs du vent...

Une rose, j'ai gardée.

 

Notre vie qui s’enfuit

A mille cheveux gris.

Ne fais pas cette tête,

Gardons nos cœurs en fête.

 

Dans ses plus beaux atours,

Un charmant troubadour

A la voix de velours

Te chante mon amour.

 

Semblable à la blanche Ophélie,

Laisse flotter la rêverie

Mais n'te baign' pas avec Narcisse,

Ou tu te noieras si tu glisses.

 

Ne t’plains pas si tu es myope,

Pense à l’infortuné Cyclope !

Souviens-toi de Quasimodo

Et n’dis jamais qu’t’en as plein l’dos !

 

Com’ Pénélope et Mélusine,

Contente-toi de ta bobine,

File la laine ou à l’anglaise,

A tout' pompes ou en charentaises.

 

Si tu veux dire des choses graves

Avec adresses et légèreté

Mets ta poésie à l’octave,

Simple musicalité.

 

Même’ si ce n’est qu’en un clin d’œil,

Je t’attends confiant sur le seuil.

J’entends le tambour de tes pas,

Je sais que tu vas passer là.

 

Nous nous sommes effeuillés

Comme font les marguerites…

Un peu, beaucoup, pas du tout,

Plus de pétales, rien que nous.

 

Dans mes mains tenailles,

Si je prends ta taille

Petit brin de paille,

Sitôt tu batailles.

 

Ta peau du mois d’août,

Tes seins ronds et doux,

Désirs, feu aux joues,

En toi, je m'échoue.

 

Quand tu te fais chatte,

Velours sous la patte,

Tu m'frôles et me flattes,

Mon plaisir éclate.

 

Brûlez-vous lentement les lèvres,

A ma bouche, buvez le genièvre.

Et que l’alcool, mon Dieu, vous grise

Pour que vous en perdiez chemise.

 

Aimez-moi, sans aucun remords

Et ne redoutez que l’aurore

Qui surgira pour séparer

Nos tendres corps entrelacés.

 

Je ne voulais qu’un doux baiser,

Vous vous y êtes refusée.

Je n’ai pas su apprivoiser,

Ce rude cœur émerisé.

 

Vous redoutez le bouche à bouche,

Me prenez-vous pour Scaramouche ?

Vous avez peur du corps à corps,

Me croyez-vous conquistador ?

 

Femme fleur

Vous parfumez ma vie,

Vous embaumez mes jours,

Vous fleurissez mes nuits,

Vous éclosez d’amour.

 

Femme flamme

Vous réchauffez ma vie,

Vous incendiez mes jours,

Vous embrasez mes nuits

Vous me brûlez d’amour.

 

Ma nuit des temps, dernier rivage,

Mon point du jour, mon point d’ancrage,

Ma vie sans toi ferait naufrage,

Je veux rester à l’accostage.

 

Seul sous la voûte d’or,

Je suis resté au port.

Mon ciel n’a plus d’étoiles,

J’ai replié les voiles.

 

Pourquoi rêver encore d’une vie idéale ?

L’amour est desservi et la table est bancale.

La rose fanerait-elle dans nos cœurs de cristal ?

Nos vies échapperont-elles au piège du banal ?

 

Pythagore, vraiment tu m'amuses

Et je te le dis, tu t'abuses !

Ton théorème est compliqué

Mais tu n'en vois qu' les bons côtés.

 

Si sous la main, moi, je t'avais

Je te ferais sans une excuse

Une super tête au carré

De l'infernale hypoténuse.

 

Ta mémoire est écorchée

Par les ronces des regrets,

Les couronnes de tes remords

Sont les prémices de la mort.

 

Ô nuit, tu as mis mes idées en gerbe

Mais au matin, l'esprit ouvert

Le premier mot est un brin d'herbe

Qui frissonne dans la lumière.

 

Parce qu'une fois n'est pas coutume...

Si tu peux souffler sur l'idée

Comme on souffle sur une plume,

Laisse ton esprit s'envoler.

 

Si tes rêves sont des évidences

Si tes pensées sont en errance,

Si tu t'éveilles à la conscience,

Toi, tu sais capter le silence.

 

Si tu crois aux coïncidences,

Si tu comprends les doubles sens,

Si tu me parles en mon absence,

Toi, tu sais capter le silence.

 

Monte dans la barque des jours;

La vie, l'amour sont au long cours.

Mais avant qu'le temps nous éperonne,

Contre moi, faut qu'tu t'abandonnes.

 

Ah ! Si je pouvais avoir

Comme les chats, neuf vies,

Je passerais tous mes soirs

A chasser les grises souris.

 

Et contre toi, tout le jour

Je ferais câlins et ronrons

Mais pour une telle passion,

Neuf vies, c'est vraiment trop court !

 

Une poignée de grains dans un épi de blé,

Une once de souvenirs dans un cœur oublié

Et une pluie de larmes dans ce cœur desséché;

La vie est à jamais un champ à moissonner.

 

Finie la dolce vita,

Tu n'as plus la baraka

T'es persona non grata

Ta vie va cahin-caha.

 

Santé, moral au plus bas,

T'es prêt à baisser les bras,

Abandonner le combat,

Mais n't'en fais pas, je suis là !

 

T'as les talons dans l'estomac,

Tu dois t'contenter d'un chouïa,

D'un grain d'riz comme un Pékinois;

Tu n'mettras pas les pieds dans l'plat !

 

Vingt quatre heures sur vingt quatre,

Mon cœur ne cess' de battre.

L'amour s'est mis en quatre

N't'enfuis pas quatre à quatre !

 

C'est le temps des amourettes,

Laisse-toi conter fleurettes,

Roule avec moi dans l'herbette,

Que je t'effeuille la pâquerette.

 

Ne vas pas l'crier sur les toits

Comme la nuit, miaulent les chats.

Si notre amour hisse la grand-voile,

Dormons à la belle étoile.

 

Si au premier jour, mon amour,

Tu crois déjà que rien ne dure,

Avant que vienne la rupture,

Laiss'-moi au moins te faire la cour.

 

Sur mes lèvres entrouvertes,

Tu es venue poser les tiennes;

Ta bouche, ton corps en découverte,

Désirs, plaisirs , tu t'es fait mienne.

 

Je suis comme ton chat, beauté !

Je n’ressens ni peur, ni chocottes,

Les sept lieues, j'les accomplirais

Mais j'en ai déjà, plein les bottes !

 

Crois-tu que ce n'sont que des mots ?

Ce sont de tendres mots d'amour

Que mon cœur, en petits échos,

Répète au vent pour ton retour.

 

Berthe au grand pied avait bon pied.

Le roi Égée fut submergé

Mais la poularde demi-deuil

N'a jamais eu la larme à l’œil.

 

Pénélope à petits petons

Filait du mauvais coton

Ulysse faisait des détours

Pour filer le parfait amour.

 

Ah ! Que n'es-tu belle Aphrodite

Pour m'accorder une croisière !

Je dirais oui, si tu m'invites

A l'embarquement pour Cythère.

 

N'te prends pas pour Cléopâtre,

Je ne suis pas idolâtre,

César n'était qu'un bellâtre;

Ton pâtre attend près de l'âtre.

 

Ô chair rose et drapé satin,

Une épaule, la courbe d'un sein,

Lascive pose, Vénus d'Urbin,

Tourments, désirs, Le Titien peint.

 

Un alpha sans son oméga,

Des Hosannas sans Gloria

Et l'Himalaya sans sherpas

Mais à quoi, ça rime tout  ça ?

 

Une reine sans son roi,

Un cœur froid sans un émoi

Et toi sans moi et moi sans toi,

Mais à quoi, ça rime tout ça ?

 

Que signifie ceci ?

Un bruit, un mot, un cri ?

Un peu de poésie ?

C'est le vent sapristi !

 

Ce n'est plus d'lamour, c'est d'la rage !

Tu t'comportes en anthropophage.

Mais tu vas t'en mordre les doigts

Car vraiment tu n'en démords pas !

 

Si à notre rendez-vous,

Je me montre touche à tout

En prenant ton sein si doux,

Ne va pas crier au loup !

 

Faut bien faire son apprentissage !

Ne bris' pas notre mariage,

Ne déclenche pas la vendetta,

Pour un coup d'canif dans l'contrat !

 

Com' elle avait perdu la manche,

Je lui ai dit : "Faisons la belle !"

Mais la belle s'est fait rebelle

En voulant prendre sa revanche .

 

Ah ! C'est dingue, comm' tu te distingues !

Est-ce pour toi faire du gringue,

Jouer la star dans ton burlingue,

Qu'tu pass' ton temps à changer d'fringues ?

 

Pas de honte entre les amants,

Dévoile-toi très lentement,

Donne-toi généreusement,

Offre-lui tes gémissements.

 

Tenons-nous loin des doctrinaires

Qui n'pens' qu'avec leurs œillères !

Vivons, aimons-nous comme hier

Retournons à l'instinct primaire !

 

Remuer le ciel et la terre

Pour percer tes divins mystères.

Aller contre vents et marées

Et ne pas nous désamarrer.

 

Être toujours tout feu tout flamme

Pour t'embraser le corps et l'âme.

J'n'en finirai  pas de t’aimer.

Suffira-t-elle l'éternité ?

 

Je prends ta taille, je te dégrafe,

En corps à corps, moi, je défaille.

Tu peux graver mon épitaphe :

Raide-mort au champ de bataille .

 

Amour, tu m'a mis dans tes chaînes,

D'abord de soie et puis d'acier.

Sous ce drap pourquoi t'agiter ?

Est-ce ton fantôme qui se déchaine ?

 

C'est un fait, personne en principe,

Ne choisit d'aller au casse-pipe.

Ne fais pas d'notre tendre guerre,

Un champ de ruines et un enfer.

 

Aux doux chants des tourterelles,

Nos cœurs jouent à la marelle

Et se font la courte échelle

Pour un paradis de plein ciel.

 

Avec nos coutumes et nos us,

Tels des quidams et des vénus

Nous sommes com' des poupées russes

Avec la vie, l'amour en plus !

 

Quand tu es in, moi, je suis out,

Tu as la foi, moi, j'ai des doutes.

Tu vas, tu viens, moi, je m'encroûte,

Je t'exaspère, toi, tu m'envoûtes !

 

Amoureux ardent et fervent,

J'étais prêt à verser mon sang.

Tu m'as abattu sur le champ

J'ai déposé armes et serments.

 

Par le fenêtre ouverte, le plein jour m'a donné

Sa lumière et son ciel, ses îles de nuages.

Rejoins-moi, je t'invite. Nos cœurs vont s'élever,

Nos âmes s'envoler ! L'amour est du voyage.

 

S'il n'y a que la vérité

Qui compte entre et moi,

Nos cœurs sauront-ils démêler

Le vrai du faux dans nos émois ?

 

En mon cœur, tu viens de jaillir

Pour me séduire et m'éblouir.

Je suis tout près de défaillir.

Ah ! Que n'ai-je les mots pour le dire ?

 

Mêm' si c'est du pareil au même,

Mêm' si j't'ai dit cent fois "je t'aime "

Mon amour n'a qu'un seul barême :

Dix-mille, cent-mille jusqu'à l'extrême.

 

Ma mignonne bougonne, me harponne.

Qu’Apollinaire me pardonne,

Moi je ne fais que lui chanter

La belle chanson du Mal Aimé !

 

Bien que tu me l'eusses promis,

J'ai dû en prendre mon parti :

Tu n'veux pas ôter ta chemise.

Tu es vraiment une insoumise !

 

PETIT SERPENT

N'écoutez jamais les sornettes

Du rusé serpent à sonnettes

Prenez la poudre d'escampette

Ou sortez votre clarinette.

 

ARAIGNÉE

Dans mon grenier,

Une araignée

Tisse sa toile

Jusqu'aux étoiles.

 

POISSON ROUGE

Immobile dans son bocal

Le poisson rouge fait escale

Ouvrant son orifice' buccal

Comm' pour un salut amical.

 

Petit poisson, tu t'y prends mal.

A quoi te sert ton récital

Et tous tes baisers en rafales ?

Car moi, je n'y entends que dalle !

 

L’ŒUF A LA COQUE

A l'heure de l’œuf à la coque,

Dans les pagodes et les bicoques

Chaque matin, c'est le grand choc !

Le récital des crêtes de coqs.

 

CACOPHONIE

Ah ! Quel charivari,

Le chant du canari,

Le cri du pécari,

L'éléphant qui barrit !

 

LA GIRAFE

Sur tes pattes en trapèze

Taillées dans un bambou

Sur tes bâtons de chaise

Comment, tiens-tu debout ?

 

Est-il vrai que là-haut,

Il fait plus beau qu'en bas

Et que les escargots

Te traitent d'échalas ?

 

TRICHEUR

Il est trop sympa, ton voisin !

Un innocent, un p'tit blondin,

Toujours premier et haut la main ;

Y'a que des 20 sur son bulletin !

 

C'est lui, le meilleur en latin,

Toi, tu l'es, mais c'est en dessin.

Tu t'en es fait un bon copain ;

Tu peux tricher, il ne dit rien !

 

COMPLAISANT

T'es arrangeant, t'es mesuré.

Rien ne peut te contrarier :

Si les pâtes sont pas al dente

Au moins, elles ne sont pas collées !

 

Si l'entrecôte n'est pas grillée,

A moitié cuite, c'est pas brûlé !

Tu n'aimes pas le café serré,

Mais par chance, y'a l'café au lait !

 

ARRANGEANT

Avec toi, on peut s'arranger !

Tu fermes les yeux en été,

Quand le soleil haut t'éblouit

Et tous les jours par compromis.

 

FUTILE

Une mouche qui vole,

Un Klaxon de bagnole,

Un p'tit chat qui miaule ;

Ton attention décolle.

 

Tu as l'esprit frivole :

Une belle espagnole,

T'es prêt aux cabrioles,

Tu as la tête folle.

 

TRISTOUNET

Pas besoin d'avoir un ciel gris,

Des nuages bas, de la pluie

Pour lui donner mélancolie

Et le faire mourir d'ennui.

 

De chez lui, le bonheur a fui.

Demain sera comme aujourd'hui,

Un jour de deuil, un jour de suie.

Le ciel a son bonnet de nuit.

 

FIL DE FER

Pour toi, rentrer dans ton maillot,

Toi, tu fais la chasse aux kilos.

Mincir n'est pas une rigolade,

Au gras, tu portes l'estocade.

 

Tu crois voir partout des bourrelets,

Tu te veux mince comme un cricket.

Tu as la taille haricot vert

Mais tu veux être fil de fer.

 

PANIER PERCE

Ne cherche pas à être chic

Si tu n'as plus d'ronds et plus d'fric,

N'achète pas de beaux dessous

Si tu n'as plus le moindre sou !

 

Ne sois pas autant dépensière,

Ne te donne pas de grands airs,

Quand on a la chance en hiver

Et l'compte en banque à découvert.

 

RONDELET

J'voulais être un jockey

Mais je suis un basset,

Un bedonnant roquet,

Trop gros, trop grassouillet.

 

Je voudrais sans délai,

Me jeter à tes pieds

Mais avec mon tonnelet

J'n'arriv' plus à m'baisser !

 

RAPLAPLA

T'es engourdi et endormi,

Tu peux faire figurant momie.

Au bon temps des rois fainéants,

Tu aurais été triomphant.

 

Un bras cassé comme la Milo,

Tu t'actives, mais les bras dans l'dos.

Sous son chêne, le bon Saint Louis

T'aurait pris pour un gland fini.

 

COVIDE-CONFINE

On n'a plus l'droit de se parler

Ni d'postillonner, nez à nez,

On n'a plus l'droit de se toucher,

C'est l'grand jeu du "touché, coulé".

 

Si l'Covid est en pleine santé

Moi, j'fais gaffe de ne pas tousser ;

Avec un coton-tige dans l'nez,

Moi, l'con fini, j'suis confiné !

 

TÈTE EN L'AIR

T'as oublié le bon message,

L'anniversaire de mariage,

Tu t'es trompé de rendez-vous,

Tu t'es coiffé avec un clou.

 

T'as mis le mauvais carburant,

Pris le couteau par le tranchant,

T'as appelé l'colon, adjudant...

Tête au vent comme un cerf-volant !

 

HYPOCONDRIAQUE

Au moindre symptôme, toi, tu craques,

T'es un grand hypocondriaque.

Une crampe et tu deviens raide,

Un malaise, tu crois qu'tu décèdes !

 

Un clin d’œil, vlan ! Conjonctivite,

Mal au dos, vlà, la myélite,

Un idée, t'as la méningite,

Dix pensées, c'est l'encéphalite.

 

REBELLE

Amour, t'es deux fois belle,

T'es belle et t'es rebelle.

Pour un rien, t'es braquée,

J'n'ai pas l'droit d'm'expliquer.

 

Je n'peux mêm' pas m'planquer

Pour aller au troquet

Ou je suis débarqué,

Un ballot sur le quai !

 

PIQUE-ASSIETTE

Tu débarques à l'improviste,

Tu n'fais que passer, t'insistes !

Bien sûr, c'est l'heure du repas

Mais tu n'veux pas d'embarras .

 

"Juste l'apéro, ça ira,

Si vraiment, ça n'dérange pas !"

Deux heures après, t'es toujours là

A te pourlécher les doigts !

 

LOOSER

Au premier jour de ta naissance,

Tu devais avoir tout' les chances.

T'étais potelé, c'était sensas !

Mais, qui t'a refilé la poisse ?

 

Vlà qu'tu tombes ! Faut qu'on te recouse

Mais, s'cass' l'aiguill' de la piquouse !

Si ta tartine tombe, côté beurre,

Oh ! Jésus que ta joie demeure !

 

HARPAGON

On te dit rapiat et grigou,

Le grippe-sou de la soupe au chou.

Tu comptes la s'moule grain à grain,

T'es un mesquin et un radin !

OU

Ta spécialité, c'est la quiche

De pois cassés et de pois chiches.

 

Perds pas ton temps à te fouiller,

Il est à sec ton porte-monnaie !

Quand l'addition est à régler,

Aux toilettes, tu t'en es allé !

 

MELE-TOUT

Non ! Ça ne te regarde pas

Mais tu mets tes deux pieds dans l'plat

Et tu t'invites dans le débat

Pour nous débiter des blablas !

 

Tu n'y connais rien en tout cas

Mais t'as un avis, avec ça !

T'as sûrement le même A.D.N.

Que ta maman, Madame Sans-Gêne !

 

JE M'EN-FOUTISTE

Y'a pas grand chose qui te choque,

Tout peut-être de bric et d'broc,

Bancal, bâclé, plutôt mastoc,

Toi, tu t'en fiches et tu t'en moques !

 

A quoi bon devoir fignoler

Quand ça fonctionne même à moitié ?

T'es l'artiste du torchonné,

D'la symphonie inachevée.

 

SOUPE AU LAIT

Il ne peut jamais avoir tort.

Au grand jamais, il ne démord.

Mille milliards de mille sabords,

Pas question d'être en désaccord !

 

Pour un' broutille, une discorde

C'est la soupe au lait qui déborde,

La goutt'd'eau qui tombe du vase

Et la terre entière qui s'embrase !

 

POIL DANS LA MAIN

Le travail, c'n'est pas la santé !

Toi, tu fais tout pour l'éviter.

Travailler n'est pas de ton âge,

T'iras pas pointer au chômage.

 

Tu t'mettras pas les côtes en long

C'est aux pommes de s'casser l'trognon !

C'est vrai que t'es né un dimanche ;

Pas besoin de s'relever les manches !

 

STRESSE

Tu ne vas pas y arriver,

Ton réveil ne va pas sonner,

Tu vois ton train qui est à quai

Mais t'en es sûr, tu vas l'rater !

 

Dès le matin, t'es surbooké

Tu n'auras pas le temps d'manger;

Ton seul repas, c'est l'anxiété

Et t'as du mal à l'digérer.

 

BURN-OUT

L'événement inopiné

T'met en tension pour la journée.

Tu ne sais plus te concentrer

Et t'as plus d'suite dans les idées.

 

Incapable d'anticiper,

Tu ne sais plus t'organiser.

La touche Help est enfoncée,

De toute urgence, il faut breaker !

 

DEBORDE

Tu croules sous tous les dossiers

Que tu n'as pas pu terminer,

Tu n'as pas eu l'temps d'noter,

Encor' deux rendez-vous de ratés !

 

BOF ! BEAUF !

Tu as les abdos Kronenbourg,

T'appelles ça les poignées d'amour.

L'été, c'est barbecue moules-frites

Dans ton caleçon fluo moule-bite !

 

A la soirée, disco et mousse,

Tu te déhanches, tu te trémousses;

Au karaoké, toi, tu pousses

L'air du " Petit bonhomme en mousse ! "

 

BOUTE-EN-TRAIN

Tout le camping est à la fête,

C'est l'festival de l'andouillette !

Sono, sunlight, boule à facettes,

Les bell' Ginettes sont en goguette !

 

Tu auras encor' la vedette,

Tu feras l'buzz à la trompette,

Tu vas fair'tourner les têtes

Et tournoyer les serviettes !

 

PRÉCAIRE

T'es dans les difficultés.

Jusqu'aux os, tu es trempé;

Jusqu'au cou, t'es enfoncé

Et t'as pas appris à nager !

 

C'est la disette à toute heure.

Tu oublies ton déshonneur

Et cours au resto du cœur

Avec tes frères en malheur.

 

CRÈVE LA FAIM

Ta santé est menacée.

Tu n'sais pas t'alimenter,

Vu qu'à tous les râteliers,

Tu bouff' d'la vache enragée !

 

On te traite d'édenté

Mais y'a pas d'quoi chipoter

Car t'a plus rien à croquer

Vu qu'tu trouves dans la purée !

 

ENDETTE
T'es en retard de loyer,

Tu vas te faire expulser.

Tu pourras aller loger,

Vu que t'es habitué,

 

A l’hôtel des courants d'air,

Un endroit à découverts.

Tu pourras crier misère

Avec les corbeaux d'hiver !

 

ARRACHEUR DE DENTS

Tu ne sais que nous bourrer l'mou

D'tes histoires à dormir debout.

C'est incroyable, on sait qu'tu mens

Comme un vieil arracheur de dents !

 

Pour nous berner, nous balader,

Tu n'as pas de difficultés.

Un'seul' te reste à surmonter :

Nous dir' nos quatre vérités !

 

MALVENU

Tu t'es donnée à moitié nue.

J'ai pris ton corps et ta vertu.

Dis ! Quand on est une ingénue,

On n'arpente pas l'avenue !

 

Ah ! J'ai l'beau rôle, bien entendu !

T' fair' la morale est malvenu,

Moi qui n'suis qu’un gamin des rues,

D'exemplarité dépourvu.

 

ÉGRILLARD

C'est un gaulois et un paillard.

Sa devise, c'est baiser et boire !

Si tu l'fais à la Saint Médard,

Tu l'feras, quarante jours plus tard !

 

Éloignez vite les enfants,

Isolez l'premier communiant,

Place au champagne et french cancan !

Chantez grand-mère, " l'zizi panpan " !

 

DÉSILLUSIONS

Vœux de joie en tout' circonstances,

Des besoins en surabondance :

Grand confort, belle résidence,

Toujours plus, loisirs et vacances !

 

Diable ! Au lieu d'vivr' dans l'aisance :

Du travail, d'infernales cadences,

Des sacrifices et des dépenses !

Nous avons des cornes, d'abondance !

 

DÉFAITISTE

Du malheur, il a la compil :

" Ça ne baigne jamais dans l'huile !

Profites-en toi, qui jubiles,

Regard' la déveine qui s'profile.

 

T'auras des pannes, t'auras des tuiles.

Toi, qui t'regardes le nombril,

Tu peux te faire de la bile,

Tu t'f'ras prendre au talon d'Achille ! "

 

CHIQUE

Tu voulais la becquée,

Pas les baisers tronqués

D'un amour au chiqué :

Nos deux lèvres plaquées,

 

Nos langues imbriquées,

Nos corps tout intriqués...

Je n'pouvais plus arquer !

C'n'était pas du chiqué.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Lettre parfumée-Anthologie amoureuse 1/2

Publié le par modimodi

BAL CDC
Pour leur dire avec des fleurs

Malherbe versifiait ainsi, sa "Prière pour le roi Henri le grand allant en Limozin" : "Et les fruits passeront la promesse des fleurs."

Il me suffit ô poète, de la promesse de Floréal !

Nos vies ne sauraient se passer de fleurs, de leurs parfums, de leurs couleurs. Fêtes, événements, sentiments, liesse, tristesse, exaltation... Disons-le toujours avec des fleurs, qu'elles soient de Dame Nature ou bien de rhétorique !

Suspendus à leurs lèvres, buvant à leurs calices, les capiteux nectars, parfumons nos jours et embaumons nos nuits. En bouquets et couronnes, en gerbes ou guirlandes, au rythme des saisons, cueillons et fleurissons nos cœurs et nos maisons, nos vies et nos balcons, pensées et imagination !

En toutes circonstances, parlons un seul langage, le langage des fleurs. Amis, faisons florès ! Si l'amour nous accorde ses floralies, donnons, à notre tour, la fine fleur de nos mots et colorons nos déclarations d'amour, de leurs fleurs symboliques.

En toutes circonstances, au gré des événements, grisons-nous de leurs effluves suaves et sucrés, enivrons-nous de leurs odeurs exhalant l'amour et l'innocence. Cueillons-les, au matin de la vie, avant que nos sens s'affadissent ou qu'elles-mêmes ne fanent et ne dessèchent. Et, le cœur mis à nu, effeuillons ces belles fleurs offertes.

Emportés par leurs charmes, louangeons leur éclat. Soyons à notre tour, éblouissants et flamboyants, que notre style soit élégant et florissant, émaillé d'exaltation ou de regrets.

Tant de fleurs s'offrent à nous pour exprimer nos élans, crier ou murmurer puis tomber à genoux, le cœur au bord des lèvres !

Amis, dédiez pêle-mêle, au gré des émotions et du bonheur d'aimer, de l'infortune ou des tourments d'écrire, vos fleuris billets doux sur du papier à fleurs :

"Ma piquante Églantine, ô mon rosier sauvage, ma petite rose des haies, pourquoi m'égratignez-vous le cœur ? Les ronces m'ont déjà fait la peau et mis les nerfs à fleur. Cessez de me traiter comme un chien enragé, de me piquer au vif, comme un vulgaire gratte-cul de basse-fosse."

"Savez-vous, ma pudique et discrète, que dans ce voyage, de Toulouse à Parme, vous occupiez déjà toutes mes pensées ? Modeste Violette, fêtée à la Sainte Fleur, ma timide et charmante, c'est moi votre fleur bleue. Laissez-moi aux arrêts et gardons en nos cœurs, notre amour au secret."

"Mon bel Iris, vous qui m'avez tapé dans l'œil, foudroyé et aveuglé, offrez-moi plutôt votre fleur d'arc-en-ciel et faites-m’en voir de toutes les couleurs. Que mes mots doux enluminent la palette de vos regards."

"Mon lys blanc royal et sacré, symbole de mon ardeur, mon iris aux yeux bleus, symbole de notre confiance, mon volubile lys, répandez la bonne nouvelle, annoncez aux âmes grises, le retour du beau temps."

"Marguerite, mon rayonnant cœur d'or, ma fleur épanouie au chaud soleil de juin et de juillet, mon effeuillée avec patience et passion, je vous aime à la folie, ma reine marguerite, ô mon astre étoilé."

"Belles de jour ou de nuit, pâles fleurs de bitume, pourquoi voulez-vous me faire tomber dans la gueule-de-loup ? Ne vous suffit-il pas de marcher sur mes plates-bandes et de m'avoir envoyé dans les bégonias et les géraniums ? Méfiez-vous qu'à mon tour, je vous envoie sur les roses, dindes, que vous êtes et quittez ce même air ou je vous pousse dans les orties !"

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Lettre aux touche-à-tout.

Publié le par modimodi

 

  AP 5

Pour entreprendre, améliorer le quotidien ou innover pour le futur, qui n'a pas un jour rêvé, d'être un amateur de génie, un touche-à-tout éclairé ? Qui n'a pas espéré avoir de l'or au bout des doigts, une fabuleuse habileté dans les gestes et d'exceptionnels dons instinctifs pour des créations inspirées ?

Mais inutile de se mettre le doigt dans l'œil ! Être à la fois, un extraordinaire homme de tête et de main, demande bien plus que deux doigts d'intuition éblouissante ou qu'un éclatant doigté. Être un génial écrivain demande bien plus qu'un pinceau d'enlumineur ou qu'une plume trempée dans l'encrier de l'imagination.

Devenir, sans avoir l'air d'y toucher, ce merveilleux prodige exige plus que de la mâle adresse ou du talent. Rien n'est inné pour l'Homme, hormis ses rêves qui le dépassent !

S'il est parfois possible de côtoyer quelques surdoués, on reste assez souvent éloigné du génie absolu ou de la nature miraculeuse de quelque démiurge, aux doigts de fée. D'ailleurs en la circonstance, prier Sainte-Nitouche ou les Saints-Innocents, n'apporte aucune aide. Avec les mains jointes et les doigts croisés, on ne trouve plus personne, au Paradis, pour lever le petit doigt !

Le problème majeur tient au fait qu'il ne suffit pas d'avoir dix doigts, pour savoir s'en servir. De la main calleuse du travailleur manuel à celle agile et fuselée du pianiste ou du guitariste, il y a toute la gamme des louches et des battoirs jusqu'aux pinces et pincettes, des travailleurs de force jusqu'aux grâces des artistes.

Faut-il y voir le doigt de Dieu ou le génie humain quand la matière que l'ouvrier ou l'artisan prend, touche, manie ou effleure, se transforme, se modifie et se métamorphose en objet de première nécessité ou en ouvrage professionnel de plus ou moins grande envergure, voire en chef-d'œuvre reconnu ?

Car ce qui personnalise l'objet, c'est la patte du professionnel, la touche originale de son créateur ou du fabriquant. Quand il s'agit des pinceaux de Pissarro, de Seurat ou de Signac, leurs touches lumineuses de peinture se juxtaposent pour créer de délicats tableaux pointillistes. D'ailleurs, leurs aspects diffèrent suivant la distance de laquelle, on les contemple... Ô impressionnants tableaux impressionnistes ! Le triomphe de l'art réalisé d'une main de maître, obéit ainsi au doigt autant qu'à l'œil.

Des sports ou des professions savent mettre en valeur, cet art de la touche : pêcheurs à la mouche, fleurettistes ou épéistes. Mais, jusqu'au bout des doigts, l'excellence tactile revient assurément à la dactylo. Sachant tout faire de ses dix doigts, sur son clavier AZERTY, elle en vaut deux ! Esprit frappeur à quatre mains. Pour tant de facilités, son code génétique probablement très proche de celui de Bertillon, est forcément empreint, d'empreintes digitales.

Vous qui tomberez, par hasard sur cet aparté confidentiel, vous me ressemblez peut-être... Non ! Je ne suis pas prestidigitateur et plutôt encombré de mes mains, pleines de pouces. Quand je bricole, je me tape sur les doigts. Initié dès l'enfance au Touché-Coulé, ce que je touche, je le casse, avant de m'en mordre, évidemment et toujours trop tard, les doigts. Ma bonne volonté est palpable et ma maladresse tangible. Avec tact, mes amis prennent des gants et me surnomment gentiment : " le Général qui brise tout le bazar", les destinant ainsi, par pitié ou générosité, à me prêter main-forte. Cette attitude me touche, car elle m'évite d'être montré du doigt ou de toucher le fond, de désespoir.

D'un tempérament perfectionniste, je bûche les manuels de bricolage et je prends des cours. D'ailleurs, je touche du bois, confiant de progresser et de réussir. Je pense mordicus que mon talent est en kit ou qu'il a pris la pause ! 

Il suffit donc de me prendre en mains, de retirer mes doigts de l'engrenage de la malchance pour faire un doigt d'honneur à la maladresse. Un jour, j'y arriverai, les doigts de pied en éventail et les doigts dans le nez !

 

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Lettre aux plumés et aux tondus : A vos rangs fisc !

Publié le par modimodi

TQP  

Vous le savez, vous l'avez constaté. Il est d'ailleurs impossible de vous le cacher. Il y a deux grands prédateurs, en ce bas monde : la mort et l'Etat. Tous les deux disposent de la même grande faux et nous mettent égaux et à genoux devant la mort et devant l'impôt. Impossible de résister aux prélèvements obligatoires de la vie et de nos biens.

Cette réalité s'impose à nous, c'est la redevance du vivant et du ci-devant. De cette ponction sur le compte de nos jours et de nos revenus, personne n'en est jamais revenu. Comment s'étonner du désenchantement de l'humain, face à l'inéluctable d'un présent définitivement provisoire. Cette heure est-elle la dernière ?

Comment ne pas comprendre aussi, la grogne du citoyen, mal dans son assiette, arborant une drôle de tranche devant les nouvelles tranches d'imposition ? Serait-il impossible de lui éviter d'avoir cette face de carême et d'exposer son sale air devant le montant imposable de son salaire.

La raison est connue. Ce n'est pas la faillite de la pensée mais le déficit budgétaire qui entraîne mathématiquement, le déficit de confiance et corrélativement de popularité, voire de légitimité du citoyen pour son gouvernement, accusé de gaspillage et de mauvaise gestion.

Cercle infernal d'un cycle vicieux ! La baisse de l'emploi augmente la courbe du chômage et le besoin grandissant de mesures sociales pour un nombre toujours croissant de personnes en précarité. La hausse des minima sociaux gonfle la dette sociale et de fait, alourdit les cotisations. L'état sonne et donne la charge sociale et patronale.

Les mesures s'empilent de promesses pour réduire les redevances en créant de nouveaux impôts. Le système fiscal est illisible et instable. Les impôts directs et indirects, nationaux ou locaux alourdissent la fiscalité. Au nom de l'économie ou de l'écologie, on taxe à tout va : TVA sociale, TICPE, taxe carbone, impôt-solidarité, crédit d'impôt compétitivité-emploi, vignettes en tout genre, etc. La crise entraîne l'état d'urgence et oblige chacun à rentrer dans le rang pour payer son tribut au fisc.

Personne pour éteindre l'incendie alors que du haut en bas de l'échelle, il y a le feu ! Ici on délocalise, là on s'expatrie, on cherche à tricher et à frauder. Les riches, les pauvres, les nantis, la classe moyenne, les indépendants, les retraités, tous sont assujettis. Les ménages ne sont pas ménagés, personne n'est épargné. Chacun est tordu, rincé, essoré avant de s'étendre ou de tomber sous le coût de la vie.

Pourtant aux abois sur les niches fiscales, considérées comme des privilèges, l'état ne veut presque pas toucher aux profits outranciers des plus fortunés mais aux régimes spéciaux ! Point de fuite officielle, de reculade ou de retraite devant la grogne populaire, rien qu'une mise aux points ! Plus d'âge tendre, que l'âge ingrat de l'âge pivot ou l'accroissement des années de cotisations ! Au nom de la justice fiscale et de l'égalité citoyenne, on a l'âge de ses artères, encombrées partout de grévistes mécontents.

Le régime choisi est universel ! Mazette ! Quelle prétention pour un système hexagonal ! Oui ! La cure d'amaigrissement sera encore pour le porte-monnaie du brave contribuable, qui se serre déjà la ceinture. Voyez-le, toujours plus abattu devant sa douloureuse, toujours plus à découvert après les recouvrements !

La Fontaine, en son temps, décriait les créanciers et la corvée. Sous l'Ancien Régime, justement dénommé, le cens et le champart, la dîme et la gabelle, le fouage et la taille ont saigné la plèbe laborieuse, Aujourd'hui, si le régime politique n'est plus monarchique, peut-être, mène-t-il toujours le pays à la révolution !... Car chaque nouvelle réforme fiscale se définit encore en fonction de l'ancien régime. Les péages obligatoires se multiplient et le peuple est compté K.O. debout, de tant d'impôts directs, du gauche et en même temps du droit ! Chaque régime en impose !

Colbert avait ainsi défini l'impôt : "L'art de l'imposition consiste à plumer l'oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris." Aujourd'hui, les animaux du cirque ont mis un bonnet rouge et un gilet jaune pour faire entendre leurs cris. Ils s'appellent : plumés, tondus, cochons de payants, poussins, moutons, pigeons, moineaux, abeilles et dindons de la farce ! La ménagerie n'est pas épargnée ! Après eux, le déluge ! Profitez de nager dans le bonheur, ça ne va pas durer... L'avenir est en crue !

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Lettre à Milou : Petit kid, mon petit homme !

Publié le par modimodi

 CDC 3

Petit frère, t'es un peu plus haut que trois pommes, mais déjà t'assures, hyper grave !

Wesh Milou, mon p’tit Emile ! Quand tu t'arraches sur ton skate ou ta mob, sapé, en survet' Costla ! Et tes chooses, tes Nike, elles déchirent ! T'as du swag, ouais, c'est frais, ça le fait. En DJ de la team Hip-Hop, t'es trop mortel, mino !

Nan rien ! J'suis Ok ! j'suis à donf mais j'ai juste parfois du mal à capter ! Un peu trop auch ! Ton langage jeun's, plutôt cassos ! Mais pour finir, tkt, no soussaille, je m'adapte, cousin ! Ah ! Pas fastoche d'être raccord entre tes slams et le rap ! Souvent d'ailleurs, ça me saoule un max, surtout, quand j'y comprends que dalle !

Waouh ! Plutôt relou de chez relou ! Genre truc de ouf ! Mais pas de lézard, relax, keep cool man ! T'inquiète ! Pour s'ambiancer, demain, wHallah, je m'vire avec toi, le casque, dans le Neuf-Trois. J'compte sur toi pour s'enjailler !

Gros, j'voudrais pas qu'tu jactes dans mon dos, qu'tu m'prennes pour un bolosse et m'niques, ma race de bouffon ! Y'a pas d'embrouilles ! J'ai pas la loose !

Mais, j'te l'dis cash ! Ta mother, c'est ma meuf et cette feum, c'est d'la balle ! Elle déchire sa race, ta reum ! J'te fais pas des mitos, ouaille, elle est trop kiffante ! Chanmé, comme elle est bonne ! ...mais ta re-mé, c'est pas ta bonne, rien qu'ta daronne !

Et puis checke un peu ! Range-moi c'fourbi dans ta turne ! T'as foutu le dawa partout, p'tit con, tu fais iech et j'suis vénère !

Tu sais, j'reste pas ! J'ne veux pas me taper l'incruste. J'fais qu'passer !

Allô ? Non mais allô quoi ? Sérieux ! Askip, tu oses m'dire qu't'as trop d'taff et qu't'as pas eu le temps d'briquer ta piaule...  T'es speed et à la bourre ! Tout ça pour pécho ton bus ? Dis-plutôt ton crush !

J'ai trop la mort ! Dis plutôt qu't'as trop fait la teuf avec tes akhis ou qu't'as maté Twitter ou t'chatté sur Snapchat, jusqu'à tet'heure.

La vie de ma mère, c'est trop chelou et portenawak ton histoire ! Tu m'gaves et m'fais trop tiep ! Trop la honte, c'te bonne blague ! Lol ! J'en peux plus! Mdr et même en mode ptdr.

Allez viens quand même ! Yo ! Mec ! J'te kiff trop, t'es un VIP ! J'suis ton fan, j'ai la compil et la playlist de tous tes potes ! J'ai le cœur open.... Y'a pas de pourquoi, c'est not' karma, c'est not' chakra, Qalc ! J'te kiff, point barre !

Mais profite pas, texto pour m'prendre pour un boomer et un has-been ! Ce serait Cheum ! Oh no ! Milou, j'suis pas un bonobo d'occaz ! L'ordinosaure de la diskette, du CD, du clip et du game, l'empafé du haut débit et du buzz, le mongooglisé de la tablette et des réseaux... J'ai 800 followers et j't'M en 5G.

Gaffe ! T'as 16 ans, j'en ai quarante et grave la gnaque !

 

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Lettre à ma vieille branche

Publié le par modimodi

BAL CDC
Ma vieille branche, tu confonds les saisons ! Le soleil estival de la Riviera a dû cogner trop fort ! Tu bourgeonnes dans ta tête, tu te crois au printemps, ton cœur déborde d'une sève nouvelle ! Les mots d'amour te viennent, se posent sur tes lèvres et s'envolent, gracieux, légers, joyeux, comme une volée de mouettes argentées. Et tout cela pour un rien, un souffle, juste pour quelques mots qu'elle t'a dits en partant : "Bon, à demain, j'espère !"

Tu es resté planté comme ton parasol sur la plage, bouche ouverte, mains sur les hanches !... Ne t'impressionne pas ! Broutilles, mon ami, c'est un banal salut convenu, une simple formule consacrée ! Tu t'emportes pour un rien, ce n'est qu'un vent de sable ! Ce n'est qu'un fait d'été, demain, un fait d'hiver, pas un sarment d'amour ! 

Sens le givre collé à tes ardeurs, sens frissonner ta fleur de l'âge ! Tu crois déjà que tu lui manques. Tu crois déjà qu'elle t'attend, qu'elle va te revenir comme les hirondelles annoncent, le beau temps de la saison d'aimer. Ton cœur ouvre les bras comme on ouvre la fenêtre, pour regarder danser les rayons du soleil.

Mais petit, ce n'est que l'été et, le réveil de ta nature n'est pas le réveil de la nature. Tu prends les mots pour des idées, tes idées pour la vérité. Ce n'est que ta vérité, une croyance sincère, un appel printanier, un rejeton sauvage, une branche impatiente, gourmande de frissons.

Tes désirs sont entrelacés. L'hiver est sûrement encore au rameau de son cœur. L'amour n'a pas fait de boutures, rien qu'un fagot de sèches promesses. Au secret de la terre, les semailles demeurent endormies. Garde tes pensées bien au chaud. Ne te libère pas trop vite, les suprêmes plaisirs sont encore corsetés, la volupté est engourdie dans ses racines, mordues de gel.

Tu t'illusionnes ! Ce ne sont que des mots, un banal au-revoir, insignifiant, pas de quoi préjuger un désir impatient. Pas un émoi perçu dans le ton de sa voix, pas de chant ni de ramage, que le vol gris des goélands, lourds de menaces et d'abandons. L'horizon se dérobe, chaque songe est un piège !

Mais tu n'écoutes pas ! L'amour en toi éclate ! Tu craques ton cœur bourgeon, tu délaces tes rêves, délivres tes attentes, dégrafes tes envies, déchires toutes tes craintes, t'élances vers le ciel, transperces les nuages, montes vers le soleil. Tu es ivre, tu es libre !

Tu vas tout lui donner, ta foi, ton honneur et ta vie ! Tu lui diras :  je t'aime ! Tes paroles seront des mésanges, tes mains auront des primevères offertes à son cœur désarmé. Tu lui feras croire au printemps, en plein cœur de l'été. En plein cœur !

 

 

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Lettre aux grands coeurs ! Compassion 2/2

Publié le par modimodi

 CDC 5

Comme personne n'a encore réussi à prouver que la bienfaisance était l'apanage des cœurs d'or, le filon de la générosité n'est pas "las" d'être épuisé !... "A votre bon cœur !" ou "Si le cœur vous en dit !" Partout la main est tendue, le don est attendu ! Sans cesse, on vous émeut, sans cesse, on vous implore.

Sur la scène du monde, le tragique frappe ses trois coups au cœur ! Le sensationnel étale ses horreurs à la une ! Le poids des photos donne du poids aux mots, jetés brutalement parfois avec des larmes dans la voix ! En vous fendant le cœur, peut-être casserez-vous en même temps, votre tirelire ? Il paraît que céder à la pitié et laisser parler son porte-monnaie vous permet de tenir le choc, à distance et en bonne conscience ! Comme l'envoyé spécial vous tient par le cœur, vous avez à cœur d'avoir bon cœur.

Vive la nouvelle morale, citoyenne et vertueuse de la main sur le cœur et du cœur sur la main. Dans les médias, la compassion est même devenue un mode de communication qui évite d'analyser ou d'argumenter sur les causes ou les conséquences de l'événement présenté ! Le commentaire laconique du reporter vous impose d'évidence un jugement. Il influence et sert ainsi de pensée unique !...

Oui! On vous l'affirme ! La preuve de la douleur ou de la détresse est là, en direct, étalée sous vos yeux ! La contemplation, parfois malsaine, crée la montée de la compassion en vous soulevant le cœur. Attention ! On ne veut que vous faire crier misère ! La démonstration visuelle, annoncée comme un scoop pour âmes sensibles sert de compréhension immédiate et invite déjà à la pitié.

N'attendez donc pas un commentaire raisonné du journaliste de terrain. Car cette fois, braves petits spectateurs émotifs, c'est pour vous que l'explication reste ici, en souffrance. Inutile d'attendre plus que le choc des clichés ou de la vidéo ! Vous êtes à votre tour, le "souffre-douleurs" du correspondant.

Dans l'opinion publique, la compassion ne concilie plus désormais le cœur avec l'esprit ! Être compatissant vous entraîne à abandonner votre jugement critique ! La pensée qui s'imprime dans le sensationnel, se répand dans votre tête. Vous plongez la tête la première dans le pathos des coups et des douleurs. Vous soupirez à fendre le cœur et l'âme ! Les plaintes font échos aux souffrances.

Sous le coup de l'émotion, les quelques mots choisis exercent leur emprise, l'image vous impressionne. Elle oriente et dirige votre réflexion. Elle l'entraîne, vous persuade et vous endoctrine. L'information pesante domine votre sensibilité et l'horreur du sensationnel vous formate à l'emporte-pièce. Votre sensibilité exacerbe votre humanité.

Elle cherche dans l'immédiateté de la sensation à vous ôter "la peine de penser". Alors qu'il faudrait, selon le sens d'un citoyen éclairé, employer plutôt l'expression," elle cherche à vous ôter le plaisir et la joie de penser". Mais non, généreux amis ! Pensez-vous donc ! Elle veut simplement, "sans y penser", vous rendre compatibles avec elle !

Alors gardez si possible, sagesse et prudence ! Vérifiez que celle-ci n'est pas incompatible avec l'ouverture à l'autre, votre humanisme et vos valeurs citoyennes et républicaines. Soyez généreux, gardez bon cœur mais évitez d'être sous l'emprise morbide ou l'influence doloriste de la société ! Ne vous laissez pas manipuler par l'image ni prendre par les sentiments, cherchez toujours à en avoir le cœur net !

 

 

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