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Fil de fer

Publié le par modimodi

SAF

Pour toi, rentrer dans ton maillot,

Toi, tu fais la chasse aux kilos !

Ton objectif, être naïade,

Mais pas prise pour un' pintade !

Plus d'estouffade ou d'marinade,

Plus de brandade ou de truffade.

 

Au gras, tu portes l'estocade.

Mincir n'est pas un' rigolade !

Une croustade, c'est l'incartade :

V'là deux plis à la dérobade,

Un capiton en embuscade

Et des boudins en galopade !

 

Tu crois voir partout des bourrelets.

Tu te veux minc' comme un jockey

Et sautillante com' un criquet.

Tu as la taille haricot vert,

Mais tu veux être fil de fer

Et aussi vive que l'éclair !

 

Tu es abonnée aux régimes !

Tu prends dix grammes et tu déprimes,

Tu prends 100 grammes, et c'est le drame !

Tu te traites d'hippopotame.

Plus de y'a bon, plus de miam, miam,

De croque-monsieur, de croque-madame.

 

Sus au moindre des centigrammes !

Tchao le sucre, viv' l’aspartame !

Pauvre famill' que tu affames.

Mème le canari se pâme !

Plus le moindre dîner en ville,

Diète, abstinence, ainsi soit-il !

 

Un colibacille, tu jubiles,

Ton kilo en trop se défile !

Tu fais des cur' de désintox,

Les calories, toi, tu les boxes.

Ton seul dictat, c'est la minceur,

Jogging, step, muscu, rameur !

 

Les radis n'ont plus droit au beurre,

C'est bouillon, tisane à toute heure !

Du grillé et de l'allégé,

De la salade à volonté !

Adieu les sauces, miel et brioche,

Ça vous donn' l'allur' d'une cloche !

 

Bye bye, friture et cochonnailles

Si tu veux garder belle taille !

Chasse à l'affût d'la cellulite,

C'est la graisse qu'on décapite.

Tu suis tes kilos à la trace,

Pour ne pas être en état de grasse.

 

Des coupe-faim, des jus à l'eau d'pluie,

Argile et plantes, fruits crus ou cuits,

En cataplasm' et en bouillies.

Crème de jour, crème de nuit,

Couche à couche, comme un enduit,

Tu t'affines, tu fonds, tu réduis !

 

Tu en as fait ton sacerdoce :

Ne peser pas plus qu'un sac d'os.

Il est tout tracé ton avenir :

Être planche à clous pour fakir

Ou tu pourras te recycler

En planche à pain pour boulanger !

 

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La limace

Publié le par modimodi

Mam'zelle limace,

Tu te prélasses

Et tu rêvasses,

Sur ta paillasse,

Aux grands espaces

Du beau Texas!

 

Debout limace,

Un peu d'audace!

Boug' ta carcasse,

Tu deviens grasse!

 

Sauve-toi limace!

Quitte avec grâce,

Ton chou palace

Et sois vivace!

 

Allez limace,

Fais volte-face,

L'oiseau rapace

Est sur tes traces!

 

Hélas! Hélas!

Mam'zelle limace,

Tu es mollasse

Et tu trépasses!

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Ô mon amour, je veux t'aimer.

Publié le par modimodi

 

EMI

Ô mon amour, je veux t'aimer

Comme les oiseaux fidèles

Au rendez-vous des arbres,

Dans la muraille des feuillages,

Dans la déchirure des écorces,

Dans la morsure des racines,

Dans les derniers fruits de l'automne,

Entre les bras nus de l'hiver.

 

Ô mon amour, je veux t'aimer,

Et m'endormir entre tes mains,

Murmures de sable au creux des houles.

Je veux me couler en tes doigts,

Langues de feu et de soleil.

Je veux m'envoler dans le vent

Aux voyelles de brume

De tes yeux bleu-marine.

 

Entends-tu battre la mer

Et emporter, glissant vers toi,

Mes émois et ma fièvre

En plaintes obsédantes,

En vagues ondoyantes,

Changeantes, impatientes ?

Hormis au sablier,

Où va le grain de sable ?

 

Ô mon amour, je veux t'aimer

D'aubes en crépuscules,

D'aurores en pluie d'étoiles.

Ouvre-moi les ténèbres,

Déchire-moi la nuit,

Délivre la lumière,

Incendie l'univers,

Mon cri emplit l'espace !

 

Ô mon amour, je veux t'aimer,

Je veux me rouler en ton ciel,

Me laisser embraser au feu de tes désirs,

Éclater, crépiter en gerbes d'étincelles.

Je veux mourir entre tes bras,

M'oublier en ton corps,

Me dissoudre en ton cœur,

Volcan mémoire de notre amour.

 

Ô mon amour, prends-moi,

Contre moi, serre-toi!

Je frissonne, j'ai froid.

Donne-moi de ce feu,

Conservé dans les braises

De ton corps extasié...

 

Ô ma lueur de l'infini,

Toi, ma flamme éternelle,

Quand tout s'achève,

Tu jaillis et renais,

Illuminant la voie lactée

De nouvelles promesses.

 

Ô mon amour, je t'aime

Et chante par tes lèvres,

La source qui bleuit

Aux cendres du matin.

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Citrons pressés

Publié le par modimodi

FA  ENTIER

Ô ma jolie Suzon,

Savez-vous ma passion

Pour ce ce jeu polisson,

Qu'on appelle : presse-citrons ?

 

J'suis un vrai patachon,

J'aime faire l'histrion.

Je suis sans prétention,

J'ai l'esprit d'garnison.

 

Je joue au"court bouillon"

Au "monte-bourrichon"

A"retrousse jupons",

"Croque-moi le lardon !"

 

Quand je vois sous l'nylon,

La fierté du balcon, 

Cett' gorge de pigeon

Et vos deux p'tits pinsons,

 

Je veux en toutes saisons,

Et rien qu'à ma façon,

Pratiquer pour de bon,

Le jeu du "presse-citrons"

 

J'suis en adoration

Pour les fleurs en boutons

De vos divins mamelons.

Je trémousse du menton !

 

Je brouille ma vision

Quand j'vois à l'unisson,

Rouler vos deux brugnons,

Pointer les p'tits oignons !

 

Dansez petits bichons,

Valsez petits fripons,

J'suis déjà rubicond,

Et j'tombe en pâmoison !

 

Les désirs au bourgeon,

J'ai le feu au brandon,

Je frétille du gardon,

Je glousse comme un dindon !

 

J'ai des démangeaisons,

J'veux goûter aux melons,

Aux p'tits potimarrons,

Aux fruits quatre-saisons !

 

Je veux à pleins petons,

Presser vos doux citrons, 

Laisser sur mon menton,

Couler l'jus, tout du long !

 

Pas d'flèches de Cupidon !

Pas de faridondon !

Pas d'flafla, pas d'fonflon !

J'ai pour vous le pompon !

 

Vous êtes ma Manon,

Des sources et des frissons,

Vous êtes le renom

D'la cité des citrons !

----------------------------------

 

Aux plaisirs toujours prompt,

J'veux vos blancs calissons,

Suçoter les bonbons,

Croquer vos macarons !

 

En gourmet, en glouton,

Je veux sans précaution,

Je veux sans condition,

Vous aimer à tâtons !

 

Sous les ardents rayons

Des ciels bleus, sans mouton,

Soyons en communion

Aux chants des alcyons !

 

Oh ! Ma mimi, pinçons,

Ces beaux coquins citrons !

Suzon, sus aux suçons !

Oui ! j'en fais profession !

 

Vous êtes ma vibration,

Vous êtes l'inspiration 

Pour l'poète de Menton 

Qui se presse le citron !

 

Tendre sublimation,

Folle vénération,

Coupe des libations 

D'la cité des citrons !

 

Grâces en suspension,

Soleil de ma passion,

Ô douceur de Menton

Dans l'azur bleu-citron !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Au doigt et à l’œil

Publié le par modimodi

 FA

Mon petit trèfle à quatre feuilles,

En deux œillades, quatre clins d’œil,

Tu as su me taper dans l’œil,

Mettre mon cœur en portefeuille !

 

Avec tous mes sens en émoi,

Coups de chaud et plus de sang-froid,

A genoux et les bras en croix,

Je t'ai promis la bague au doigt !

 

Ce que n’a pas dit mon p'tit doigt,

C'est que le loup était dans l'bois,

Et qu'une fois franchi le seuil,

Je march'rai au doigt et à l’œil !

 

J’n’ai pas l'temps d'demander ta main,

Tu m'as aussitôt pris en mains !

A l'école, ma belle maîtresse,

Plus aucun temps pour la paresse.

 

J'apprends à t'aimer feuille à feuille.

Sur ton love book, je me recueille.

Tu as l’parfum des chèvrefeuilles

Et tu m'as fait tourner de l’œil.

 

Mais quand j'ai voulu qu'tu t'effeuilles,

J'ai reçu pour tout bon accueil,

Dent pour dent et œil pour œil,

La giroflée de tes cinq feuilles !

 

Eros narquois est aux abois,

Il fait sortir le loup du bois

Me donn' d'l'amour à contre-emploi,

Épines aux roses, griffes aux doigts !

 

J’suis paralysé devant toi,

Je n'ose plus bouger l'p'tit doigt !

A tes pieds, comme un chihuahua,

Je voudrais sauter dans tes bras !

 

De mes petits yeux langoureux,

Je t'adore en battant d'la queue !

Ah ! T'bibiser de haut en bas,

Je m'en lèche d'avance, les doigts !

 

Je t'ai fait mes grands yeux, si doux.

Mais je n'avais plus, je l'avoue,

Les deux yeux en face des trous

J’ai perdu la vue sur le coup !

 

J'ai filé droit comme un toutou,

Sans voir l'ombre de tes froufrous,

Sans la soie d'un de tes dessous !

J’ai dû garder tous mes bisous !

 

Pour autant, j’n’étais pas battu !

J'étais mordicus, résolu.

Je frissonnais, tout éperdu,

Je n’avais plus de retenue.

 

Oh ! Je voulais l’manger tout cru,

Ce trop tentant fruit défendu !

Mais tu n'en as pas démordu

Et c'est tous mes doigts, qu'j'ai mordus !

----------------------------------------

Mon trèfle, ma bête à bon dieu,

Je joins les doigts, lève les yeux,

Je fais la neuvaine aux cents vœux

Pour n’avoir pas à t'dire : adieu !

 

Je suis si pieux, béni des dieux,

Qu'avec toi, j'vais toucher les cieux !

Des pluies d'étoiles, au fond des yeux,

Éblouis-moi ! Sauve-qui-peut !

 

J'serai ton toutou sur la carpette.

Tu m'en jetteras plein les mirettes,

J'pourrai t'aimer à l'aveuglette.

Car je te trouve vraiment chouette !

 

Mais le temps n’est plus à la fête !

Finies les belles galipettes,

Moins d’amour, plus que des miettes

Je sens que j'passe aux oubliettes !

 

Y'en a plus que pour ta binette !

Trop occupée par tes frisettes,

Par tes caprices de jeune coquette,

V'là qu'tu n'aim's plus mes yeux noisette.

 

Tu me reproches mes croquettes,

Mes nœuds-nœuds roses, mes houppettes,

Les bains moussants pour ma toilette

Qui te coûtent les yeux de la tête !

 

Toi, tu me détestes, à vue d’œil !

L'amour n'est plus qu'un tape-à-l’œil !

J’avais bon pied, j’avais bon œil,

Désormais, tu me tiens à l’œil !

 

J'n'avais pas vu l'compas dans l’œil !

Enfoncé bien droit, jusqu'au coude !

J'n'ai plus d'honneur, rien qu'un baroud

Et pour un comble, c'est toi qui m'boudes !

 

L'amour n'était qu'un trompe-l’œil.

J’n’ai pas dû donner l’bon coup d’œil !

J'devais avoir l'alarme à l’œil

Et me méfier du mauvais œil !

 

Joue pas ta marquis' de Merteuil,

Fais pas ta poulard' demi-deuil !

Non ! Je ne vais pas fermer l’œil

Pour faire le mort dans ce cercueil !

 

Notre union a bien trop d’écueils !

Tu m'as mis les bois du chevreuil.

Je peux ravaler mon orgueil,

De ton amour porter le deuil !

 

Mon petit trèfle à quatre feuilles,

Tu m'as mis le cœur en mille-feuille !

Notre rose, peu à peu s'effeuille

Se ride et fane comme un cerfeuil !

 

Mon cœur n'est plus qu'une déroute !

Ton amour se donne au compte-gouttes

Malheureusement, je n'y vois goutte

Et c’est bien ça qui me dégoûte !

 

A un petit doigt près, d’ailleurs,

Notre passion était majeure !

Il ne lui rest' qu'un doigt d'honneur,

Dressé au ciel, en cris vengeurs !

 

Faut-il y voir le doigt de Dieu

Qui nous met à l'index, aux cieux,

Roulant devant nous ses gros yeux,

En nous fixant dans l'blanc des yeux ?

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Bretelles et ceinture

Publié le par modimodi

FA ENTIER

Pour être heureux, vite aux abris !

Évitons les intempéries !

Notre amour doit garder le nid.

Pas d’prises de bec, que des cui-cui !

Des roucoulades, toute la nuit !

 

Pour sans crainte le préserver

J'te fais d'mon corps, un bouclier !

Prudence est mère de sûreté,

Pas d'épingle ! Elle est bien bouclée,

La ceinture de sécurité.

 

Tu n’as qu’un désir à l’esprit :

Ta tranquillité à tout prix !

Tu m'exiges des garanties,

Des assurances, sans souci :

Du tout risque, sans brouillamini.

 

Pas d'pépins, ni de parapluie !

Nous n'vivrons pas en Normandie

Sous un ciel Lacryma Christi !

Faut du grand bleu au ciel de lit,

Des preuves de tendresse infinie !

 

Cupidon n'est pas un Brutus

Qui fait des promesses au roi d'Prusse !

Aux accrochages, toi, tu dis : « Sus ! »

Les anicroches : « Au terminus ! »

Tu fais droit d'habeas corpus.

 

Tu m’l’as imposé mordicus :

Pas de malus !  Que du bonus

Pour avoir droit à ton quitus !

Ou je peux t'apporter des gages

Ou sans hésiter, tu m'dégages !

 

Pour me bloquer en cas d’tangage,

J'ai besoin d'un solide ancrage.

J'ai renforcé mon arrimage

Avec bretelles au bastingage

Et une ceinture en gros cordages.

 

Je suis au bord du dérapage,

Je suis à deux doigts du naufrage.

Pour ne pas risquer le largage,

Pour éviter le décrochage,

Je me raccroche à tes avantages.

------------------------------

Tu l'as écrit en bas de la page

Pour rester unis en ménage,

Pas le plus petit badinage,

Pas le moindre marivaudage,

Ni de regard dans les corsages.

 

Au moindre doute, tonne l'orage

Et j'ai droit au grand déballage.

Alors, promis, je serai sage

Et j'aurai droit à tes images,

D'oiseaux libres mais pas volages !

 

Pour éviter les p'tites cassures,

Je dois t'rassurer, à coup sûr !

Pas de faux pas, ni d'aventures !

Pas de doigts dans la confiture !

Impec sur toutes les coutures !

 

Pas d'écarts et pas de faux pas,

Pas de coup d'canif dans le contrat

Ou je passe, de vie à trépas

Et je me retrouv' dans d'beaux draps

Comme une momie pour l'au-delà !

 

Jurer allégeance, sous serment,

C'est l'devoir de tous les amants.

Celui qui aime, faut qu'il le jure

A cors et à cris, à murmures !

"Pour la vie, oui, je te l'assure !"

 

Pas de doutes, pas de clair-obscur !

Toi et moi, dansons sous l'azur,

Sans risquer la moindre foulure.

Pas de coups et pas de blessures,

Pas un seul défaut dans l'armure.

 

Il n'y'a pas de tourment qui dure !

L'amour n'est pas une torture.

Ma foi en toi est pure et dure !

Pas d'intempérie, ni froidure,

La passion est sous couverture.

 

Tu m'as donné la procédure :

Du certifié sous signature,

Sans un pâté et sans rature !

Pour que notre couple perdure,

Tu exiges, bretelles et ceinture !

 

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Défaitiste

Publié le par modimodi

SAF

L’défaitiste est mal dans ses shoes,

C'est un has been fait pour la loose,

Le bourdon et les coups de blues.

Avec ses deux pieds dans la bouse,

La mouise est sa bonne épouse,

Elle lui coll' comme une ventouse !

Des prunes, des nèfles, des arbouses,

Toujours par treize au lieu de douze.

 

 Du malheur, il a la compil :

« Profites-en, toi qui jubiles !

Regard' la dévein' qui s'profile,

T'auras des pannes, t'auras des tuiles,

Tu ne vas te fair' que d'la bile

Car ça ne baign' jamais dans l'huile !

Toi, qui t’regardes le nombril,

Tu t'feras prendre au talon d'Achille ! »

 

Vous, vous connaissez la musique.

Inutile de retourner l’disque !

Vous courrez d’identiques risques

Et subirez les mêmes suppliques :

"Le grand désastre économique,

L’absurdité des politiques,

Les mesures qui tournent au tragique !

Les déficits toujours chroniques !

 

Le monde est apocalyptique !

Au moindre accroc, c'est la panique,

Bérézina, le Titanic.

Plus rien n'tourne sur des roulettes,

Y'a plus qu'des binettes tristounettes ! 

Oui ! C'est ta vie que l'on maltraite !

On t'fait tirer la chevillette

Mais c'est toi, la marionnette !

 

Mêm' si tu t'crèves la peau, qu'tu trimes,

Tu resteras un anonyme

Avec en prime, une belle déprime !

Le plus sérieux est souvent triste,

Peu motivé et défaitiste !

Si t'es pas rêveur, utopiste

Ou un triomphant j’men-foutiste,

A quoi te sert d'être optimiste ! "

 

L'défaitiste est en plein naufrage.

Jamais d'soleil, que des nuages,

Il a l’moral en bas d’la cave !

Si son petit bobo s’aggrave,

Il se voit finir en épave

Au milieu des crapauds qui bavent !

De se sentir vieux, avant l'âge

Ça lui retire tout courage.

 

Il vous débite la même fable :

"Pour n’pas tirer la queue du diable,

Faut jamais bâtir sur le sable.

T’aurais un résultat minable !

Il vaut mieux rester à l'étable,

Ruminer, pleurer comme un veau,

Dans une casserol' à Marengo

Ou comm' Napo à Waterloo !"

 

 

 

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Ecologie du langage / Lettre aux buzzeurs, jargonneurs, pollueurs 4

Publié le par modimodi

 TQP 12   Eco-buzz

 

Si Raymond Devos et Pierre Dac nous ont amusés avec l'expression : "parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler", et "s'il vaut mieux la fermer avant de l'ouvrir", des questions restent à régler ! A qui parle-t-on et de quoi, et pourquoi ?

Il est des professions, pour informer, défendre et convaincre ! Ce sont celles de journaliste de la presse radiophonique ou télévisée, d'éditorialiste, de chroniqueur et d'animateur. Ils en ont fait un métier en vogue ! Car aujourd'hui, plus les mots sont vagues, plus ils sont en vogue.

Voguent donc les galères de tous ces mots prisonniers des buzzes de l'audimat. Ils font chemin dans l'opinion et imbibent les auditeurs et téléspectateurs, avachis dans leur fauteuil ! Les dictionnaires s'enrichissent régulièrement de tous ces néologismes venus de la rue ou de la presse ! Si la littérature est un vert pâturage pour lecteurs ruminant, qui aurait cru que les lexiques seraient ainsi engraissés et que l'agriculture serait aussi forcée et polluée !

Désormais, chaque année, le vacher cherche "l'amour dans le pré" aux nitrates, en organisant un speed dating de prétendantes !... Sur l'écran TV LED Full HD, grand jeu de retoquage de bucoliques névrosées, envoyées sur les roses artificielles des amours défraîchies, grande rumination amoureuse de bergères refoulées, envoyées paître à la campagne et transhumer dans les alpages, grande pastourelle bêlante de bergers hystériques comptant sur leur bâton pour donner envie de souffler dans le flageolet.

Eco-buzz permanent ! L'océan médiatique est souillé ! Voguent donc les mises en bouteilles journalistiques de l'onde amère aux algues vertes à l'empire des ondes hydrocarburées !

Alerte à la pollution sonore et visuelle ! Les nouveaux vocables se pressent à la une des quotidiens ou se lancent à la hune des mâts télévisuels. Esquifs surfant sur les vagues du direct et de l'audience, coquilles de noix vides souvent de sens mais pleines de nouvelles expressions ! Ils fluent et refluent sur les pages des baveux ou s'échouent triomphants sur les plages horaires et sonores des access prime time des chaînes publiques ou câblées.

Attention ! Vous êtes perdus si vous avez manqué un épisode et si vous ne savez pas revoir l'émission en replay ! Vous êtes archaïques et ringards, si vous ne savez pas répondre en direct et hashtaguer. L'univers est googlisé, vous êtes en compte, facebookés et vous devez savoir twitter votre pensée raccourcie en signes ou smser en 160 caractères émoticônés. Les vacances se prennent en low-cost dans des apparts B and B et vous pourrez compléter votre fitness par des afters zumba !

Holà ! Messieurs les jargonneurs ne faudrait-il pas respecter l'auditeur ? Vous contentez-vous d'être compris à demi-mot ? Avez-vous besoin de réfléchir pour trouver quelque chose à dire ? Parler, vous évite-t-il de penser ou vous permet-il de penser tout haut pour finalement ne faire que du bruit ?

Fondamentalement dire et écrire, n'est-ce pas chercher à être compris ? N'est-ce pas s'adresser intelligiblement à l'esprit, au cœur, à la raison pour expliquer, argumenter, exposer les thèses, développer en antithèses les points de vue et tenter d'en dégager des perspectives ou des solutions provisoires ? Faut-il "néologiser" dans le lisier médiatique pour briller ?

Ne vous écoutez pas parler ! Écoutez-vous ! Voici quelques exemples allergènes pris sur le vif : "Les politiques, ces nouveaux Léviathans doivent être dédiabolisés." Ou bien : "Cette actrice, était un sex-symbol des sixties, aujourd'hui encore, c'est une bombe !" Ou encore repêchée dans la mare aux diableries, celle-ci : "L'examen des fadettes par la brigade financière permettra de prouver l'honnêteté du candidat." Et enfin « Les champs institutionnels de notre environnement se sont bipolarisés socio-économiquement » ....

De quoi intriguer et perdre le brave téléspectateur de tous horizons entre quelques phrases, elles, heureusement compréhensibles ! Car bien sûr, la concentration des exemples cités ici, renforce l'effet caricatural de la charge !

Qui n'a pas parfois entendu ces naïfs commentaires de braves concitoyens à l'encontre d'un journaliste ou animateur : "Il est calé celui-là !"... "Il connaît son sujet."... "C'est compliqué, mais il explique bien." A traduire par : "Je ne comprends pas tout ce qu'il dit, mais globalement, ça va quand-même !" (Sous-entendu, il me rend intelligent.) C'est un peu, comme l'environnement : c'est pollué, l'air devient irrespirable, mais on va, on vient, on vit et on survit quand même ! Au secours !

 

 

Pollué et ringardisé !

Je le suis car vous me plombez ma couche d'ozone et embrumez mon esprit ! Messieurs les jargonneurs, adeptes des termes techniques, oyez ici quelques charabias et galimatias entendus dans la bouche de vos confrères :

"Il nous faut apprendre à vivre dans un vécu quotidien globalement conflictuel"... Bigre ! Fichtre ! "

Le petit monde politique se trouve actuellement décentré par l'entourage influent du milieu"... Diantre ! Saperlotte !

Enfin, voici probablement le must : "Pour sortir du contexte de la crise actuelle, il faut attendre la reprise de la conjoncture qui devrait prochainement se normaliser grâce aux nouveaux dispositifs de régulation récemment mis en place et adapter les réponses économiques au marché structurellement invariant."... Palsambleu ! Le roi n'est pas mon cousin !

Comprenne qui pourra ! Nous sommes tous sensibles des oreilles et des méninges. Messieurs les pollueurs de la planète médiatique, réduisez, je vous en prie, vos impacts écologiques ! Ne gâtez pas nos acquis culturels. Le temps déjà se dégrade et nous détériore par une asphyxie lente, inutile d'aggraver notre fragilité en nous exposant à vos radiations radio-actives et à vos émissions aux nuisances linguistiques chroniques.

Mais il est vrai que tout ceci passe un peu mieux quand le chant s'élève de la douce voix d'une sirène audiovisuelle ! Pour autant, soyons justes, les émissions ne sont pas souvent rébarbatives, elles cherchent plutôt à vulgariser. Les sujets ne durent jamais plus de quatre à cinq minutes pour ne pas perdre l'attention de l'auditeur ou mettre en surchauffe ces derniers neurones. Les dialogues entre débatteurs choisis pour leurs oppositions, sont interactifs et assez souvent animés et expressifs ! Les commentaires sont illustrés de reportages et d'images. Notre intérêt est soigneusement entretenu.

Pour être honnête, les programmes thématiques économiques et financiers, philosophiques ou culturels, spécialisés et plus difficiles d'accès sont rarement interrompus par des coupures publicitaires. La formule des talk-shows eux-mêmes, en variant le choix des invités, des sujets d'actualités et des débats alternent sérieux et sourires, mêmes les plus pincés ! Globalement, ça passe plutôt bien comme l’information reçue se dissipe lentement dans les brumes cathodiques.

Parler ou écrire est un choix volontaire. La presse-papier peut aussi avoir des articles difficiles, réservés aux initiés ! En voici, un terrible exemple : "Que l'économie de marché ait pris son essor définitif en Europe, et non en Chine ou ailleurs, relève de la contingence historique, au regard de l'impact fondamental de son irrésistible expansion à l'échelle de la planète et de son avènement comme mode de régulation unique des échanges et de la production, voire de la vie sociale tout court." Exemple encombré, ô combien nébuleux, tiré d'une revue économique ! Le sujet m'avait mis l'eau à la bouche, mais la voilà polluée par accumulation de résidus syntaxiques et de concepts !

Expression écrite et écologie, même combat ! L'éducation nationale est, elle aussi, devenue championne en la matière. Elle avait déjà noyé les parents entre méthode globale et syllabique, acquis et prérequis, mots et syntagmes... Aujourd'hui, dès l'école maternelle, le stylo, le crayon ou le feutre sont "des outils scripteurs" tenus par l'élève, par "l'apprenant". Le vocabulaire est classé par "catégories sémantiques" et la légende urbaine a fait du ballon, "un référentiel bondissant". Le snobisme intellectuel est toxique, nocif et ridicule mais encore plus, tragique et beaucoup moins comique que chez Molière, son Bourgeois Gentilhomme et sa belle marquise !

Bien sûr, messieurs les jargonneurs, vous n'êtes plus crus ni compris sur parole. D'ailleurs, quand vous ne voulez pas nous exposer à la complexité, vous savez nous abreuver d'émissions de télé-réalité qui polluent notre bon goût. Le journaliste se fait bateleur, bonimenteur, amuseur et charlatan pour nous offrir la mise en scène quotidienne d'amours vulgaires et adolescentes autour d'intrigues dont le seul but est de se pécho pour des coquins plans-cul !

Les monologues hystériques rebaptisés dialogues sont des échanges de tics verbaux pour se soulager entre insultes et psychodrames. D'écologie, il n'y a plus que la langue verte, certes créative ! C'est un truc-de-ouf mais les anges de la télé-réalité, de Marseille à Miami, sont des cassos patents et pathétiques qui ne vivent que de bad trip !

Et je ne parle pas des pollutions sonores avec rires sur commande de programmes en direct ou de la pollution visuelle et intermittente de nombreux spectacles vivants ! Excusez mon mauvais goût rétro ! Mais avez-vous déjà subi la pollution chronique et diffuse, de l'émission au succès constant : "Touche pas à mon poste" et de ses gimmicks cultes : "ma petite beauté" et "mes chéris" qui vannent le public, cartonnent et explosent l'audimat ?...

De même, simuler une interview dans le seul but de se mettre en valeur et de parler de soi n'est-il pas aussi sottise et vanité ? Je ringardise très fort, car le public adore et adhère aux moqueries et aux pitreries. Plus c'est énorme, plus ça racole et caracole en tête des sondages ! Messieurs les bateleurs, vous ne manquez visiblement pas d'air auto-satisfait mais il est salement pollué et pollueur !

Bref ! A vous écouter, gens de presse et de télé, cabotins et histrions de l'audimat, nous sommes tous soumis à une obsolescence programmée par manque d'adaptation linguistique et de rigidité intellectuelle. Rassurez-vous ! Vous aussi ! Les mots du vocabulaire anglais, arabes, de la rue, etc., sont empruntés et même détournés en continu...

Quel que soit votre taff', vous risquez en permanence de ne plus être kiffés ni calculés et de passer pour des boloss ! Oh ! Sa race ! Inutile d'être vénère ou d'avoir le seum, vous gavez grave les cousins et vous êtes déjà les vieux et les bouffons des auditeurs ! C'est chelou ou relou mais sûr, c'est trop la honte ! Médiamétrie est intraitable et vous serez un jour ou l'autre, les pafs du PAF !

Spécialistes et bonimenteurs à la langue empesée ou hommes de plumes goudronnées, il serait temps d'être écolos !

 

Brave en-mazouté !

Messieurs les jargonneurs et distillateurs d'une pensée alambiquée, je me sens directement au parfum et con-cerné. Mon environnement est directement menacé par les pollueurs de mots, par les délinquants écologiques de notre écosystème grammatical et syntaxique.

Halte à la marée noire des écrivains ayant jeté l'encre ! Moi, le poète albatros, ne me mazoutez pas la plume ! Rendez-moi le babil animal du premier jour, le vert paradis végétal de mes amours enfantines, pas le bavardage des beaux parleurs. Ne menacez pas mes équilibres morphosyntaxiques par des présents imparfaits et des futurs hypothétiques. Épargnez-moi les saumures potassiques et chlorées de vos périphrases plombées. Laissez-moi mes allusions, je vous laisse vos alluvions résiduaires et vos propos fumeux sur les plaines nitratées de vos mornes pages. Je préfère l'argile du potier des mots aux boues rouges de vos ortografes assassinées.

Au-delà des éclaboussures lexicales, j'abhorre encore plus les généreuses déclarations philanthropiques qui contaminent les discours humanitaires ou écologiques ! Ils ne savent plus faire que des transitions énergétiques !

Vous voilà jargonneurs, amis des puissants, édités au Mercure de France ou chez Plon ! Votre discours politique est un manifeste aux lendemains qui déchantent ! La libre fantaisie des mots est une écologie de la conscience littéraire ! Je préfère l'usage domestique d'un vocabulaire accessible et sans engrais, aux effets de parisianisme pédant, à usage industriel intensif et chimique avec des propos, dignes d'une usine à gaz !

Ne désertez pas la simplicité et le bon sens ! Ne reniez pas vos propres règles grammaticales et lexicales ! Ce sont les bases de votre développement durable ! C'est votre or vert ! Ne prenez pas exemple sur les déserteurs d'engagements d'une vie meilleure. Je me contrains moi-même à jouer avec les mots pour ne pas m'enliser dans une prose neurasthénique ! Si j'étais poète, je me mettrais aux vers qui aèrent la terre nourricière de l'inspiration !

Allez ! Soyons politiquement incorrects ! Ravivons les mémoires des anciens ! C'est go ! C'était tout go, Ségo ! Ah ! La Royale bravitude et les verts écolos qui ne cherchaient qu'à se Placer, loin du talent d'un Vincent d'Arles ou qui vous disaient Causse toujours, eh Manuel ! Y'a du beau pain sur la planche pourrie et du beau linge sur la planche à laver plus blanc !

Après les verts, les revers des petits vers dans le carré des grosses légumes et dans les fruits de la discorde ! Ah ! Les retournements de veste et les mauvais tours de copains comme cochons ! Voilà tout lard de l'altruiste politique qui patauge dans la bauge à truies !

Mais le peuple n'a que faire de tous vos atomes crochus et de la prolongation du nucléaire. Il prie aujourd'hui avec des mots et expressions consacrées, comme hier, en dévotion envers notre Dame des Landes ! Il vous crie en bombant le torse : "Un pour tous, tous pourris ! Chacun pour soi, chacun pourceau ! Des sous, toujours des soues " Arrêtez donc de faire du gras avec nous, vos cochons de payants !

"Sauvons les espèces menacées", crie l'élégante qui suffoque sous son manteau de bébé-phoque ! "Pitié pour l’Amazonie, les zéléphants, la couche d'ozone" zozote l'amazone gainée en croco, bottée en serpent, agitant ses ivoires !

Messieurs les chroniqueurs pollueurs, entendez ce plaidoyer. N'aggravez pas non plus la couche d'ozone de la sémantique ! Ne rendez pas notre langue irrespirable ! Bien sûr, il faut qu'une langue se renouvelle et évolue et pourquoi pas, créer de nouvelles espèces de termes. Mais avant recyclez toutes vos promesses d'essayistes, mettez de la couleur au florilège de vos idées poubelles, triez vos déchets : faux-sens, solécismes et barbarismes. Mettez-vous, vous-mêmes à l'index ! Soyez radicaux : zéro déchet !

Sur la voie du succès ! Messieurs les commentateurs, avancez à l'énergie propre ! Restez branchés et au courant des nouveautés littéraires. Mangez bio, et si possible avec appétit, hélas, même les navets des autres, puisqu'il le faut ! Heureux ceux qui végètent à rien ! La chaîne alimentaire ne peut être rompue !

Opération sens propre et mains propres. Lessivez biodégradable tous vos discours ! Vous pouvez espérer passer au « vingt heures », surtout si vous avez bonne mine et bas goût ! Ah ! La bonne heure ! Chaque spot publicitaire (greenwashing) blanchit l'argent et la mini mire télévisuelle paye un maximum, beaucoup plus hélas, que les prix littéraires !

 

 

Tous copains, COP 21 !

Hier à Paris, demain à Glasgow pour la COP 26 ! Êtes-vous prêts ?

Petits journalistes jargonneurs, à votre tour, mettez-vous au vert chlorophylle ! Soyez de vrais écolos ! L'accord que vous devrez commenter et couvrir à nouveau doit pour passer au vert, être en photosynthèse.

Messieurs les moralistes au lyrisme écologique, ne riez plus jaune, ne chantez plus : "Nuit de Chine, nuit câline", cette bonne vieille rengaine ozonée pour ringards, cette mauvaise complainte à nous couper le souffle ! Oui ! Constatez-le ! Nous voilà tous asphyxiés à force d'aller au charbon, nous, les amoureux de la nature et de la bonne expression littéraire !

Les dix commandements de l'écologie sont la nouvelle religion ! Il faut convaincre ou croire ! A Paris, le miracle œcuménique des idéalistes et des faux c... a eu lieu en  2016. Le pape avait promis la fumée blanche ! Mais, c'est depuis, fumées permanentes et toujours l'état d'urgence !

La faute à qui ? A quasiment tous les états terroristes pollueurs. Pas de progrès mais une aggravation régulière de l'état de la planète comme chez vous-mêmes, les journalistes. Oui ! C'est encore et toujours l'heure de la mobilisation générale contre les coups d'état de plumes vindicatives et brutales, aux néologismes imposés à vos auditeurs ou lecteurs.

Messieurs, parlez sérieusement et juste ! Parlez peu mais bien et uniquement de ce que vous connaissez... Parler pour soi au nom des autres et parler de ce qu'on ignore est une imposture !... 130 chefs d'état réunis pour La COP 21, cherchant à désamorcer l'énorme bombe à retardement du climat ! Mission impossible ! Vous le saviez intimement mais vous avez fait semblant afin de faire partie de la kermesse médiatico-écologique et d'être au rendez-vous de l'histoire.

Deux degrés de moins et le monde, l'océan et les terres seraient presque sauvés, disaient avec énergie quelques théoriciens fossiles, adeptes des énergies renouvelables, qui tentaient bien de ne pas brasser que du vent ! Mais aujourd'hui le dérèglement climatique s'intensifie de plus en plus rapidement. 195 gouvernements, membres du GIEC approuvent même, mot à mot, le désespérant constat de son dernier rapport !

Les climatologues alertent. Des événements météorologiques extrêmes nous menacent : sécheresses, inondations, cyclones tropicaux, pluies torrentielles, catastrophes écologiques. Avec la fonte de la calotte glaciaire et la montée des eaux, des îles pourraient même disparaître : les îles Vierges, les îles Caïmans, les Bahamas... Qu'en pensent les futurs réfugiés et ruinés climatiques ?

Garderons-nous au moins, "L'île au trésor" et celle de Robinson ? Pas de réactions, hormis chez les voyagistes. Alors moi, je chante avec Raoul de Godewarsvelde : Quand la mer monte, j'ai honte !

Messieurs, veni, vidi viciée, comme l'eau de vos idées journalistiques quand elles ne coulent pas de source ! Je vous exhorte ! Soyez en crue de mots courants. Renoncez à vous réchauffer aux néologismes, cessez d'agiter vos aérosols de franglais. Vous êtes tous des producteurs de méthane et de gaz sémantique à effet de serre.

Minéralisez votre langage, ne croyez pas pour autant que votre prose sera plate. Un style simple est toujours potable. Même dans le désert apparent des pensées, l'eau puisée au fond de la conscience peut remonter du puits, pleine de fraîcheur d'intuition !

Ici et là, sur nos rivages, ça vase et ça gaze à flots. Alors, laissez respirer vos lecteurs ! Les lauriers attendus forment déjà un tapis d'algues vertes et rouges.

Thank you Pégase, les tankers dégazent ! Ah bien sûr ! L'égout de votre analyse critique cherche à évacuer l'eau de ruissellement des problèmes linguistiques et des solutions usées. Vous ne craignez pas grand reproche ! Car les rouleurs, truqueurs sans talent, les censeurs, conseilleurs de propositions miracles ne disputent pas votre pseudo-mérite, faussement lyrique, suintant et dégoulinant de générosité formelle.

Que votre style s'impose donc un passage à la station d'épuration pour décontaminer vos impropriétés dialectales, vos expressions méta langagières, qui planent en particules fines dans l'air à la mode. Assez de comédie, vous nous asphyxiez de propos fumeux. Bas les masques !

Les cliques dans les cloaques se font amies à miasmes. Ne vous embourbez pas dans les marécages des terminologies approximatives. Peste soit de vos pesticides qui infectent la terre promise de mes écrits fertiles et qui encrassent mes ans de grâce littéraire et féconde.

Messieurs, écoutez beaucoup ! Dire et parler ne sont pas synonymes. Une maxime de sagesse nous a enseigné que : "Beaucoup disent pour parler, peu parlent pour dire." N'oubliez pas alors la valeur du silence et la joie de parler d'amour, rien qu'avec les yeux ! 

Messieurs, tout nous menace. Même mon alter ego altère les goûts et les couleurs. Amis des mots authentiques et de la nature, sauvons la vie ! Enfants de larmes et de rosée, amoureux éternels, vous êtes une espèce protégée ! Ne défoliez pas la marguerite par quelques pluies acides. Peignez les nuages à la lumière bleue du vitrail des jours. Soyez bois et soyez pierres, roulez comme des graviers dans les doigts de nos enfants lecteurs.

Nous sommes responsables de la qualité littéraire comme de notre environnement. La nature se découvre par tous nos sens. Elle ouvre à travers nous la porte d'autres mondes dans l'infiniment petit ou l'infiniment grand des mots et de nos rêves.

La nuit criblée d'étoiles a éraillé le ciel.

 

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Lettre aux législateurs (4)

Publié le par modimodi

 

 TQP 27  Nos amis les bêtes !

Chers législateurs, en 1789, nos sans-culottes ne savaient pas s'ils sauveraient leur tête et plus d'un ci-devant échafaudait des plans pour la liberté en sachant qu'il devenait dangereux d'être plus royaliste que le roi !

Conquis dans le sang de la terreur, "Les Droits de l'homme et du citoyen" ont apporté un peu de sang neuf au peuple des braves gens, gavés de doléances et ivres de liberté. Ils n'ont pas coupé court au débat jamais résolu de la coexistence symétrique des devoirs en regard des droits. Ils voulaient avant tout briser en assemblée constituante, les chaînes de l'Ancien Régime en supprimant les droits féodaux. A partir du 26 août 1789, "la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" a fixé les droits de la nation qui s'imposent à tous les citoyens.

L'idée démocratique mettra du temps à faire son chemin, accompagnée comme guidée par le travail de vos amis, des législateurs appliqués et pointilleux comme vous. A l'époque, l'égalité et la liberté en droits ont posé les grands principes légitimes d'une nouvelle société française de droit public, civil et pénal.

Depuis, pour votre plus grand bonheur, l'œuvre législative dans son immensité n'est jamais achevée. L'égalité de chacun dans l'accès aux charges publiques, (nous dirons aujourd'hui dans l'emploi), l'égalité devant l'impôt, la notion de propriété, etc., continuent de faire le bonheur de l'administration et des juristes.

En plus du droit naturel spécifique à l'Homme et à l'idéal de sa finalité dans l'univers, chacun bénéficie de droits naturels beaucoup plus utilitaires qu'utopistes. Du premier droit à la vie à l'inéluctable fatalité de la mort, l'homme dans tous ses états de croissance se confronte au code universel de ses droits et de ses devoirs.

La loi naturelle lui donne le droit licite et reconnu de naître libre et égal en droits aux autres hommes, aux autres citoyens, aux autres enfants et même aux animaux. Victor Hugo avait raison ! Ruy Blas peut écrire à la reine qu'il souffre comme un "ver de terre amoureux d'une étoile !"

Déjà non spéciste avant l'heure, notre grand poète n'était pas moralement discriminatoire dans sa considération animale. Dans son amour de l'humanité, qui aurait pu élever l'homme, ce ver de terre, cet humain plein d'humus, cet humble fouille-terreau, si ce n'est son étoile et la poésie ? Mais Victor avait dû oublier sans doute, le ver coquin qui s'était glissé dans le fruit défendu...

Toujours est-il que Monsieur Hugo s'affirme comme le premier défenseur poétique des droits des animaux, du ver et des vers des cadavres exquis ! On le sait peu mais il avait dit : "Torturer un taureau pour le plaisir, pour l'amusement, c'est beaucoup plus que torturer un animal, c'est torturer une conscience."

Les animaux ont le droit reconnu d'être aimés, défendus, protégés. Ils appartiennent à la société humaine. Certains veulent qu'ils soient considérés comme des personnes légales. C'est facile pour nos amis les bêtes, nos animaux domestiques : pour le brave toutou à sa mémère, pour Micetto, le chat du pape Léon XII et de Chateaubriand, pour Titi le canari, pour Marguerite la vache de Fernandel, pour votre tortue et votre hamster, mais c'est beaucoup plus difficile pour le pou dans la tête et la puce à l'oreille !

Vivement qu'ils puissent s'exprimer car comme le dit l'opinion répandue : il ne leur manque que la parole !

 

  TQP 28  La table de la loi

Sur le sujet de la cause animale, les uns et les autres s'affrontent aujourd'hui comme s'ils avaient bouffé de la vache enragée. Un proverbe, pourtant pas chinois, a dit : "qui veut tuer son chien, l'accuse de la rage." Mais sans autre forme de procès, la sentence est bien plus expéditive quand il s'agit de satisfaire l'appétit des carnivores ! Les végétariens et les végétaliens qui se sont mis au vert, ont pour eux, la dent dure !

Ils voudraient même faire la loi ! Alors Messieurs les législateurs, sur le thème de la cause animale, soyez rassurés, vous n'avez pas fini d'édicter et de légiférer ! Car que l'on soit bête et méchant ou à manger du foin, nous sommes déjà tous sensibilisés, nous-mêmes en tant qu'espèce menacée mal protégée.

Dès la naissance, droits et devoirs sont les deux mamelles de la législation qui nourrit de son lait l'humanité vagissante ! De pis en pis et d'âge en âge, le petit homme jamais sevré découvre de succions en tétées, la servitude du change et de la traite.

Dès l'école, la table de l'écolier est une table de la loi qu'il honore au hasard ordonnancé de la grammaire, de l'orthographe, des mathématiques, de la géométrie et plus tard de la physique-chimie. La loi scolaire lui impose ses leçons et ses devoirs aux droits d'apprendre, d'écouter, de noter, de traduire et de rédiger.

Sur l'estrade, il déclame : "France, mère des arts, des armes et des lois." Au tableau noir, il trace au quart de tour, obtus et obstinés, carrés et rectangles aux angles toujours droits. Il lui est interdit de tourner en rond s'il ne veut pas tomber sous le coup implacable de la loi scolaire : l'Observation et l'Obéissance. La loi souveraine est de droiture et sera de sagesse de sa première à sa dernière dent.

Nul n'est censé ignorer la loi, surtout celle de la force et de l'attraction terrestre sinon comme dit Newton, c'est pour ta pomme ! Pas d'inobservance non plus du théorème de Pythagore, sinon c'est tête au carré de l’hypoténuse, pieds à angle droit, au coin et bonnet d'âne !

Allons droit au but ! L'instruction impose ses méthodes et ses disciplines. De notes en notes, l'étudiant connaît la musique et les analpha-bêtes de l'école moderne, l'a-b-c des couleurs. De corrections en corrections, l'élève enseigné s'éduque et s'élève pour enfin se dresser citoyen instruit et si possible responsable, au centre d'un système social construit encore et toujours sur devoirs et droits ! On lui enseigne la rectitude, c'est à dire surtout la linéarité de la file où il tiendra son rang, de la limite à ne pas franchir, de l'horizon, sa dernière ligne de fuite et d'écriture de sa vie !

Je vous vois sourire, messieurs les législateurs car ce qu'il ne sait pas bien encore, c'est qu'il lui faudra monter au front en première ligne et apprendre en s'y confrontant, la loi de la jungle ! Réjouissez-vous ! Vos collègues dans les tribunaux vont pouvoir s’entre-déchirer et rugir leurs plaidoiries pour tenter d’appliquer la loi du plus fort ou du plus rusé.

C'est ainsi ! Pour marcher ou filer droit, tout citoyen habilité ne doit pas manquer d'aplomb car sans habileté, il se retrouve à bon droit, aliéné et détenu de droits communs. En effet, la vie se donne le droit de conjuguer de temps en temps, de modes en modes, le verbe devoir. A l'actif, le présent est trop souvent imparfait ou conditionnel. Au passif, l'impératif donne de la voix et taxe hélas le devoir, de la dette... »

 

TQP 29  L'esprit de la loi !

Messieurs, vous le savez et vous vous en nourrissez ! Le citoyen est un ayant droit qui a tous les droits mais aussi tous les devoirs de sa charge et de ses charges. Ramène-t-il son grain de sel, il paiera la gabelle ! A-t-il un retard de versement, on exigera la dîme et les centimes additionnels ! A-t-il de la valeur, la taxe s'y ajoutera !

Bien que copie conforme à ses semblables, on l'imposera quand même sur ses droits d'auteur. Et nul doute que le sujet est prolifique et fécond car il est fondé "de lege ferenda" que le droit de procréation est conjoint aux droits de succession et de reproduction !

La vie est un éternel recommencement ! Les jours s'enchaînent imposant leur droit de suite jusqu'à ce que mort s'en suive ! Notre premier héritage est temporel ! Il nous laisse tout loisir de nous dupliquer et répliquer, de nous multiplier et de nous perpétuer. Notre dernier héritage est le legs de notre fatale finitude. Vous n'y échapperez pas non plus !

Messieurs les législateurs, un brin, toujours nostalgiques, le mythe de l'éternel retour à un état de grâces et de droits ne peut que vous attirer. Avec votre habileté dans l'emploi des codicilles et des arguties, vous allez défrayer les chroniques juridiques et judiciaires, quand des revenants n'en reviendront pas de devoir payer l'impôt sur le revenu !

Vous n'ignorez rien ! Surtout pas que la vie est un droit fondamental que vos collègues, magistrats, juges et avocats détiennent dans leur garde-robe où trop de toges prétextent, le droit du "prête, oh rien !"

Oh oui ! Dans tous ses états, l'ayant droit peut bien continuer de réclamer son dû à l’État qui monopolise ses propres privilèges et sonne les charges successives en moult impôts et redevances... Contribuant à la conquête permanente de ses droits, de régie en péage, le contribuable patenté, assujetti, aligné, ratissé et rectifié mais jamais résigné, se redresse et se hérisse encore quand il entend : "à vos rangs, fisc !"

Nécessité fait loi ! Liberté, égalité, fraternité ! Pour couvrir les besoins grandissant de minimas sociaux, vous êtes devenus, les grands champions des lois de finances. Au nom de la solidarité, vous éditez et faites voter un maximum de mesures, de normes, de taxes. Pas de loi initiale sans loi rectificative, c'est la règle du budget annuel !

Vous prônez les économies mais vous y parvenez à peine dans l'inflation stylistique de vos phrases. Ah ! Elles ont bon dos la mondialisation et les règles européennes ! Sus à l'inflation des dépenses mais pas des mesurettes ! Vous avez les coudées franches car personne ne vous dit jamais : "Au nom de la loi, je vous arrête !"

Il fallut quatorze ans de travail à Montesquieu pour achever "De l'esprit des lois". Vous, vous allez bien plus vite aujourd'hui et même, s'il le faut à grands coups d’État, à coups de 49.3.

Vous situant du côté de la lettre, il vous manque simplement un peu... beaucoup d'esprit sur les lois. Qui peut dire, sans se tromper, ce qui est bon et juste pour le plus grand nombre, pour nos concitoyens d'abord ou en termes de droit pour "les étrangers" ?

Au moins, êtes-vous fermement certains de toujours parvenir à conserver la nécessaire séparation des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires ? Permettez-moi sérieusement d'en douter, en dehors de toute appartenance ou préférence politique !

Il vous conviendrait sans doute de faire un régime détoxifiant mais le seul régime que vous suivez est le régime juridique ! Vous êtes mêmes des champions pour nous appliquer les règles auxquelles vous semblez souvent échapper !

 

TQP 30  Droits de vie et de mort

Messieurs les législateurs, vous auriez dû garder le lit plutôt que d'aller enfiler votre robe à la Chambre !

Partout, le passé nous hante ! Passé décomposé et présent sans futur se confondent dans l'Histoire.

Hier, de guerre lasse, le conscrit prescrit découvrait le droit du plus fort et du belliqueux qui, bien que canonnant, n'en était point canonique. Aujourd'hui, vous-mêmes, vous appliquez le droit canon en tirant à boulets rouges sur les cadres, les petites entreprises et les retraités, au prétexte qu'ils ont tort de posséder trois francs, six sous qu'ils ont durement gagnés et épargnés ! Pauvres de nous, citoyens sacrifiés, nous voilà tous assommés et égaux dans la dèche programmée ! Trop de social tue le socialisme, trop de libéralités tuent le libéralisme !

Hier, pour faire bonne mesure, on jaugeait le troufion, on toisait la bleusaille pour lui faire perdre contenance. On tondait le bidasse, on gavait le pioupiou pour mieux le pressurer de gloire nationale et lui racler l'esprit, d'honneur patriotique. On le chargeait pour le faire monter au front, en première ligne.

Aujourd'hui le front, c'est celui des déficits !  Chacun apprend à ses dépens que ses droits sont dans toutes les directions, des lignes de mire que vérifie la règle : "Tu dois avoir les devoirs de tes droits, donc tu dois !" Lignes de désespoir dans la main du destin !

Pour parvenir à ses droits, l'homme, éternel débiteur doit se dépenser sans compter en obligations d'obligeance, de politesse, d'éducation, d'honneur, de dévouement et de respect. Tout citoyen social et solvable est tenu de rendre ses civilités à ses concitoyens, dont il reste pour toujours l'ayant droit et l'obligé. Tous cochons de payants ! L'équité existe bien devant votre iniquité officielle, celle de la loi du plus fort !

De montants compensatoires en totaux retenus ou multipliés, plumée ou tondue, chaque espèce à l'heure de la traite est une bête de sommes à soutirer ! Messieurs les législateurs, êtes-vous à la solde d'un état tueur à gages qui, de cotisations en exigibilités, nous crible de tant de dettes ? Par Sainte-Apolline, êtes-vous d'accord avec cet état arracheur de dents qui, d'hypothèques en créances, nous meule, nous plombe, nous fait cracher au bassinet ! Avec lui, il pleut! Surtout des promesses non tenues et des averses de taxes !

Nos devoirs de citoyen et de travailleur grevé, débité, liquidé, finissent en règlements de comptes où bons ou mauvais traitements ont toujours le même sale air ! Ne pensez-vous pas messieurs que si nous avons de bons devoirs, nous avons encore plus de mauvais droits ?

Assez de nous serrer la ceinture quand l'Etat qui pleure sur la crise multiplie les nouveaux ministres à chaque remaniement ministériel, quand il nous dit maîtriser ses dépenses, alors qu'il compose des délégations officielles de plus en plus pléthoriques à chaque voyage ! Le passeport gouvernemental est un passe-droit sans frontières pour dépasser les bornes !

Il n'y a que la sagesse antique et la philosophie stoïcienne pour nous faire méditer, faute de nous consoler ! Car si pour chaque frère humain, son premier droit fut le privilège de la vie, à l'heure du bilan, son dernier s'abolit dans la mort. Terme échu d'une ultime mise en demeure où chacun règle le passif de ses arrérages et réclame son dû. Dernier bon pour acquit d'une rente perpétuelle dans laquelle chacun s'endort en fin de non-recevoir, raide de tous ses droits et devoirs, recouvrés parce qu'accomplis à jamais ! Dura lex, sex lex !»

 

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L'esprit de la Loi !

Publié le par modimodi

 TQP 29  L'esprit de la loi ! (double) A supprimer

Messieurs les législateurs, un brin, toujours nostalgiques, le mythe de l'éternel retour à un état de grâces et de droits ne peut que vous attirer. Avec votre habileté dans l'emploi des codicilles et des arguties, vous allez défrayer les chroniques juridiques et judiciaires, quand des revenants n'en reviendront pas de devoir payer l'impôt sur le revenu !

Vous n'ignorez rien ! Surtout pas que la vie est un droit fondamental que vos collègues, magistrats, juges et avocats détiennent dans leur garde-robe où trop de toges prétextent, le droit du "prête, oh rien !"

Oh oui ! Dans tous ses états, l'ayant droit peut bien continuer de réclamer son dû à l'Etat qui monopolise ses propres privilèges et sonne les charges successives en moult impôts et redevances... Contribuant à la conquête permanente de ses droits, de régie en péage, le contribuable patenté, assujetti, aligné, ratissé et rectifié mais jamais résigné, se redresse et se hérisse encore quand il entend : "à vos rangs, fisc !"

Nécessité fait loi ! Liberté, égalité, fraternité ! Pour couvrir les besoins grandissant de minimas sociaux, vous êtes devenus, les grands champions des lois de finances. Au nom de la solidarité, vous éditez et faites voter un maximum de mesures, de normes, de taxes. Pas de loi initiale sans loi rectificative, c'est la règle du budget annuel !

Vous prônez les économies mais vous y parvenez à peine dans l'inflation stylistique de vos phrases. Ah !  Elles ont bon dos la mondialisation et les règles européennes ! Sus à l'inflation des dépenses mais pas des mesurettes ! Vous avez les coudées franches car personne ne vous dit jamais : "Au nom de la loi, je vous arrête !"

Il fallut quatorze ans de travail à Montesquieu pour achever "De l'esprit des lois". Vous, vous allez bien plus vite aujourd'hui et même, s'il le faut à coups d'Etat, à coups de 49.3.

Vous situant du côté de la lettre, il vous manque simplement un peu... beaucoup d'esprit sur les lois. Qui peut dire, sans se tromper, ce qui est bon et juste pour le plus grand nombre, pour nos concitoyens d'abord ou en termes de droit pour "les étrangers" ?

Au moins, êtes-vous certains de toujours parvenir à conserver la nécessaire séparation des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires ? Permettez-moi sérieusement d'en douter, en dehors de toute appartenance politique ! Il vous conviendrait sans doute de faire un régime détoxifiant mais le seul régime que vous suivez est le régime juridique ! Vous êtes des champions pour nous appliquer les règles auxquelles vous semblez souvent échapper !

 

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